Conclave de 1304-1305

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Conclave de 1304–1305
Armoiries pontificales de Clément V.
Dates et lieu
Début du conclave
Fin du conclave
Lieu du vote Pérouse - Italie
Pape élu
Nom du cardinal élu Raymond Bertrand de Got
Nom de pape Clément V
Listes des papes : chronologique · alphabétique

Le conclave de 1304–1305 se déroule à Pérouse, du au , à la suite de la mort de Benoît XI. Ce conclave aboutit à l'élection de l'archevêque de Bordeaux Raymond Bertrand de Got qui prend le nom pontifical de Clément V. Refusant de se rendre à Rome, il s'installe à Avignon le  : c'est le début de la papauté d'Avignon.

Contexte de l'élection[modifier | modifier le code]

Après un court pontificat, la mort de Benoît XI, en , fit ouvrir le conclave de Pérouse et laissa éclater les dissensions du Sacré Collège entre cardinaux bonifaciens et anti-bonifaciens[1]. Les discussions durèrent jusqu’au mois de , et les cardinaux se mirent d'accord pour choisir un pontife hors de leurs rangs, qui par le même coup n'aurait pas été mêlé aux problèmes de la politique bonifacienne[2]. Ainsi, le , ils désignèrent l’archevêque de Bordeaux, dont le nom fut choisi par Napoléon Orsini, parmi trois prélats choisis hors du Sacré Collège[3].

Miniature représentant Clément V à la bibliothèque Palatine de Rome.

Différents récits se contredisent sur le déroulement de l'élection. Selon le récit du chroniqueur Jean Villani[4], le parti italien du Sacré Collège, bonifacien, devait nommer trois évêques de France, et le parti français choisir celui des trois qu'il préférerait. Mis au courant de la liste, Philippe le Bel alla trouver Bertrand de Got pour s'accorder avec lui, en échange de son élection au trône pontifical. Selon Villani, ceux-ci se seraient rencontrés en forêt près de Saint-Jean-d'Angély et le roi de France aurait fait promettre au cardinal de réaliser six actions dès lors qu'il débuterait son pontificat : révoquer les actions de Boniface VIII à son encontre, redonner aux Colonna leur honneur et dignité, ou encore accorder à la France les décimes du Clergé pour une durée de cinq ans[5]. Cependant, cette rencontre n'a pu être vérifiée et serait contredite par plusieurs chroniques prouvant que les deux hommes ne se trouvaient pas à Saint-Jean-d'Angély à cette date. D'après Ferretto de Vicente, les habitants de Pérouse, las de voir les cardinaux préférer leurs maisons personnelles au palais pontifical et à son conclave, les poussèrent à se réunir à nouveau au palais, les y enfermèrent, et les privèrent du toit et des vivres tant qu'ils ne se seraient pas accordés[5]. Un troisième récit fait intervenir Robert d’Anjou à la tête de « trois cents cavaliers aragonais armés et d’une multitude d’Almogavres qui ne l’étaient pas moins »[réf. nécessaire]. Impressionnés par tant de lances, les cardinaux français et italiens qui étaient représentés à égalité dans le conclave s’empressèrent de se mettre d’accord sur une seule chose : choisir un pontife hors de leurs rangs. Selon Jean Favier, enfin, la nomination de Bertrand de Got est à la fois désirée par le roi de France, et considérée comme acceptable par Francesco Caetani, neveu de Boniface VIII et chef de file de son parti depuis la sortie du conclave de Matteo Rosso, malade, qui s'opposait par contre à un candidat extérieur au Sacré Collège. Napoléon Orsini, allié des Colonna, convainc Caetani de favoriser de Got, et de rallier son parti à cette candidature[6].

Le nouveau pape choisit de régner sous le nom de Clément, le cinquième, le [7].

Cardinaux-électeurs[modifier | modifier le code]

Élection et choix de Clément V[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Pujol, Clément V, le pape maudit, Éd. Vivisques, , p. 196.
  2. Yves Renouard, La papauté à Avignon, éditions Jean-Paul Gisserot, , 127 p. (ISBN 9782877477482, lire en ligne), p. 10.
  3. « Clément V », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition].
  4. L'Histoire de Florence.
  5. a et b Jacques-Paul Migne, Troisième et dernière Encyclopédie théologique, vol. 53, Jacques-Paul Migne, , p. 1240-1242.
  6. Jean Favier, Les Papes d'Avignon, Éditions Fayard, , 852 p. (ISBN 9782213639734, lire en ligne), chap. 2 (« Turbulences »).
  7. Bertrand de Got, illustre canoniste, avait été évêque d’Agen, de Langres et de Comminges avant de devenir archevêque de Bordeaux, où il était vassal du roi d’Angleterre mais sujet du roi de France.