Capucins de Morgon
Communauté capucine d'observance traditionnelle | |
Repères historiques | |
---|---|
Fondation | 1972 |
Fondateur(s) | Eugène de Villeurbanne |
Fiche d'identité | |
Courant religieux | Catholicisme traditionaliste |
Localisation | France |
Site internet | www.capucins-morgon.fr |
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Les Capucins de Morgon sont une communauté catholique traditionaliste. Non reconnue par l'Église catholique, elle n'est pas non plus membre de la Province française des Frères mineurs capucins et est proche de la communauté catholique intégriste Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
Sa maison-mère est le couvent Saint-François de Morgon (commune de Villié-Morgon en France), à soixante kilomètres au nord de Lyon. Le groupe se fait connaître pour des dégradations d'antennes relais de 5G et la commission Bronner souligne leur appartenance aux milieux complotistes sur Internet en 2021.
Généralités
[modifier | modifier le code]Fondation
[modifier | modifier le code]La communauté est fondée le par Eugène de Villeurbanne[1] (né Romain Potez en 1904, mort en 1990) [2],[3] et Elzéar des Estables (né Théophred Exbrayat en 1910, mort en 1975), tous deux de la Province capucine de Lyon, à Verjon dans l'Ain[4], diocèse de Belley.
Principes
[modifier | modifier le code]Ces frères capucins suivent la règle de leur ordre dans sa version antérieure aux réformes liées au Concile Vatican II[5]. Cette communauté catholique est traditionaliste voire intégriste[6],[7].
Histoire et évolution
[modifier | modifier le code]En 1986, elle compte 5 religieux prêtres[8].
Après la mort de leur fondateur, ils lui construisent une chapelle[9],[10].
En novembre 2011, ils manifestent, avec Civitas, contre la pièce de théâtre Golgata Picnic, jugée blasphématoire[11],[12],[13].
L'abbé Régis de Cacqueray, ayant quitté son poste de supérieur du district de France de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X en , entre pour trois mois au noviciat d'Aurenque avant de devenir, sous le nom de père Joseph d'Avallon, frère mineur de la communauté de Morgon[14],[15].
En 2018 ils tentent de s'agrandir en fondant un monastère près d'Albertville mais doivent renoncer à la suite de la décision du tribunal administratif de Grenoble[16].
Relations ecclésiales
[modifier | modifier le code]En plus de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X[17] dont elle reçoit le sacrement d'ordination pour ses candidats à la prêtrise, la communauté entretient des liens avec les Petites Sœurs de saint François d'Assise[18][source insuffisante].
Dérives
[modifier | modifier le code]De 2010 à 2014, le couvent héberge Christophe Roisnel, prêtre et directeur d'une école privée hors contrat de la FSSPX à Goussonville. En 2010, deux enseignantes de l’établissement et une de leurs amies se plaignent auprès de la Fraternité de violences sexuelles commises par l’abbé. Il est alors discrètement envoyé au couvent de Morgon. Il y reste jusqu'au quand il est finalement arrêté. Il est condamné en 2017 à seize ans de réclusion criminelle pour des viols aggravés sur deux femmes adultes, puis en 2018 de trois ans supplémentaires en appel, soit un total de dix-neuf ans, pour des faits de torture qui n’avaient pas été retenus en première instance[19],[20],[21],[22].
Deux membres du couvent, âgés de 39 et 40 ans, ont mis le feu à une antenne relais, dans la nuit du 14 au , à Saint-Forgeux, puis ont été pris en flagrant délit la nuit suivante par les gendarmes alors qu’ils tentaient de mettre le feu à un deuxième pylône téléphonique. Ils déclarent alors avoir agi pour « prémunir la population des effets nuisibles » de la 5G[6],[7],[23],[24],[17].
Dans le rapport de la Commission Bronner, publié en janvier 2022, la communauté est mise en cause concernant les théories du complot dans la sphère médiatique catholique traditionaliste sur Internet[25],[26]. Ses membres sont par ailleurs suspectés de dérives sectaires[27], comme beaucoup de mouvements de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX), selon des rapports interministériels de la MIVILUDES. En raison de leurs liens avec Civitas, et les causes nationales-catholiques en général, ils sont évoqués dans une intrigue burlesque du roman Anéantir de Michel Houellebecq[28].
Implantations et ministères
[modifier | modifier le code]- Maisons
- Aumôneries
- L'école de La Péraudière, hors contrat, est située près de Montrottier. Elle a été fondée en 1946 par Luce Quenette. L'école accueille uniquement des garçons avec une quarantaine d’élèves en 2019. L'enseignement est centré sur la littérature et la religion, les enfants ont un temps de prière quotidien et assistent à une messe hebdomadaire en latin. Un des anciens professeurs de l'école a fait l'objet de plaintes pour attouchements sexuels sur mineurs par trois élèves[33] ,[34].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Eugène de Villeurbanne (capucin, 1904-1990) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Rhône. Beaujolais : dans les pas des frères capucins du couvent Saint-François », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le )
- Yves Chiron, Veilleur avant l'aube: le père Eugène de Villeurbanne, Clovis, (ISBN 978-2-903122-99-7, lire en ligne)
- « Aletheia n°29 », sur www.aletheia.free.fr, (consulté le )
- « Tiers ordre de la pénitence d'obédience traditionnelle de notre séraphique père saint François d'Assise. Villié-Morgon, Rhône », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Deux moines contre la 5G mis en examen pour avoir ciblé des antennes-relais », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Yoann Terrasse, « Rhône. Antennes-relais ciblées par des incendies : deux moines interpellés près de Lyon », sur www.leprogres.fr, (consulté le ).
- Abbé Franz Schmidberger, « Lettres aux Amis et Bienfaiteurs N° 31 », sur FSSPX.Actualités / FSSPX.News, (consulté le )
- « Rhône. Beaujolais : dans les pas des frères capucins du couvent Saint-François », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le )
- « Chapelle funéraire du Rd Père Eugène de Villeurbanne », sur Observatoire du Patrimoine Religieux (consulté le )
- « "Golgota Picnic", nouvelle cible des catholiques intégristes », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Mathilde Barraband et Jean-Yves Camus, « Le combat culturel des traditionalistes catholiques. », COnTEXTES. Revue de sociologie de la littérature, no 26, (ISSN 1783-094X, DOI 10.4000/contextes.8733, lire en ligne, consulté le )
- Jean Yves Camus, « Intégrisme catholique et extrême droite en France. Le parti de la contre-révolution (1945-1988) », lignes, no 3, , p. 76-89 (DOI 10.3917/lignes0.004.0076, lire en ligne [doc]).
- « Le supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pie-X va entrer chez les capucins », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- Arnaud Bevilacqua, « Qui sont les religieux mis en examen pour avoir incendié des antennes-relais ? », La Croix, (lire en ligne, consulté le )
- « Albertville. Les Capucins de Morgon renoncent à acheter le Clos des Capucins », Le Dauphiné, (lire en ligne, consulté le ).
- « France - Deux moines arrêtés pour voir mis le feu à des antennes-relais », Le Matin, (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
- « Découvrir les Petites Sœurs de Saint-François au Trévoux », sur La Porte Latine, (consulté le ).
- « Viols, tortures : le prêtre intégriste jugé aux assises », actu.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Yvelines : un prêtre intégriste écroué pour viols sur trois enseignantes », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- Pierre Pistoletti, « Condamnation de l'abbé Roisnel: la Fraternité Saint-Pie-X réagit », cath.ch, (lire en ligne, consulté le )
- « 19 ans de prison pour l’abbé qui violait et torturait des enseignantes », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- « Hostiles à la 5G, deux moines arrêtés après avoir incendié des antennes relais dans le Rhône », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- « Rhône : plongée dans le couvent des croisés de la 5G », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
- « Désinformation en ligne : ce que dit le rapport Bronner », sur Vie publique.fr, (consulté le )
- « Rapport Bronner : « Le Covid-19 a révélé des formes de complotisme dans certaines franges catholiques » », sur Centre Contre les Manipulations Mentales, (consulté le )
- Doan Bui, « Abus sexuels, emprise... La face cachée de la Fraternité Saint-Pie-X », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
- Michel Houellebecq, Anéantir, Paris, Flammarion, , 736 p. (EAN 9782080271532)
- « Couvent Saint-François, Morgon », sur La Porte Latine (consulté le )
- « Monastère Sainte-Claire, Morgon », sur La Porte Latine (consulté le )
- « Le quotidien des moines de Saint-Antoine-d’Aurenque », Sud Ouest, (lire en ligne, consulté le )
- « Fleurance. Capucins du couvent d'Aurenque en visite », La Dépêche, (lire en ligne, consulté le )
- Nicolas Ballet, « Un professeur visé par trois plaintes pour attouchement sur mineurs », sur Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes, (consulté le ).
- Nicolas Ballet, « Un établissement considéré comme « ami » par deux mouvements traditionalistes », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le ).
Publications
[modifier | modifier le code]- Clarisses de Morgon, Le scapulaire de saint Joseph (préf. Régis de Cacqueray), Via Romana, 2013, 92 p. (ISBN 979-10-90029-50-7).
- Capucins de Morgon, Consécration à saint Joseph : guide complet, Via Romana, 2014, 84 p. (ISBN 979-10-90029-82-8).
- Eugène d'Oisy (revu et présenté par les capucins de Morgon), Mois séraphique de saint Joseph, Via Romana, 2016, 136 p. (ISBN 978-2-37271-047-3).
- Capucins de Morgon, Petit catéchisme des principes, Larroque-Engalin, éd. Le Drapeau Blanc, 2023, 126 p. (ISBN 979-1093228297).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Document
[modifier | modifier le code]- Yves Chiron, Veilleur avant l'aube : le père Eugène de Villeurbanne, Paris, Clovis, , 503 p. (ISBN 2-903122-99-7).
- Jean-François Talivez, Une vie de moine, autoédition, , 272 p. (ISBN 9782956401902).
Roman
[modifier | modifier le code]- Maylis Adhémar, Bénie sois sixtine, Pocket, , 320 p. (ISBN 9782266318884)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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