Canal de la Robine

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Canal de la Robine
Illustration.
Le canal de la Robine à Narbonne.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Départements Aude
Début Écluse de Moussoulens
43° 14′ 42″ N, 2° 57′ 35″ E
Fin Port-la-Nouvelle
43° 01′ 28″ N, 3° 02′ 28″ E
Traverse Narbonne
Connexions Aude (canal de Jonction)
Méditerranée
Caractéristiques
Longueur 31,6 km
Alimentation Aude
Infrastructures
Écluses 6

Le canal de la Robine[note 1], ou canal de la Robine de Narbonne, est un canal français qui relie l'Aude et la mer Méditerranée dans le département de l'Aude en France. Avec le canal de Jonction, il constitue une branche latérale du canal du Midi, l'embranchement de La Nouvelle[1], qui met en communication le canal du Midi avec Narbonne et Port-la-Nouvelle sur la Méditerranée.

Son nom occitan robina de Narbona rappelle que son appelation française est un cas de toponymie pléonasmatique, le mot robina signifiant "canal" en occitan[2].

Comme le canal du Midi, le canal de la Robine est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Parcours[modifier | modifier le code]

Le canal mesure 32 km de long et commence, en son point le plus haut, au bord de l'Aude et se dirige vers Narbonne. Son point de départ est l'écluse de garde de Moussoulens, qui protège Narbonne en cas de crue. Le canal passe sous le pont des Marchands à Narbonne qui est l'un des rares ponts habités de France. Il longe ensuite les étangs de Bages et de Sigean et la réserve naturelle de l'Île-Sainte-Lucie. Il termine sa course dans la mer Méditerranée au port de commerce de Port-la-Nouvelle. Six écluses jalonnent son parcours rachetant une dénivellation de 8,3 m. Il est alimenté par la prise d'eau de Moussoulens sur l'Aude.

Le chemin de halage est aménagé en voie verte du centre de Narbonne jusqu'à Port-la-Nouvelle[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Ce canal emprunte l'ancien lit de l'Aude que les Romains parcouraient déjà en bateau jusqu'à la mer. Il est aménagé au XIVe siècle pour alimenter en eau les moulins de la ville de Narbonne. Le succès commercial du canal du Midi au XVIIe siècle est si important que Vauban et Seignelay proposent de relier le canal des Deux-Mers à Narbonne. Le le conseil du Roi Louis XIV permet qu'il sera construit par la ville de Narbonne, un canal pour joindre le grand canal de communication des Deux -mers à la Robine, avec les écluses et autres ouvrages nécessaires suivant et conformément aux désirs qui en sera fait par le sieur Riquet, ingénieur de sa majesté[4]. Antoine Niquet, ingénieur général des fortifications de Provence, de Dauphiné, de Languedoc dessine les plans du futur canal de jonction de la Robine en 1688. Le devis est présenté le . Des efforts de canalisation furent alors entrepris pour préparer la Robine à s’ouvrir à la navigation. Les 4 écluses entre l’Aude et Narbonne furent construites vers 1686. Les travaux, difficiles, s'étendirent sur plusieurs années et furent confiés notamment à des ingénieurs ayant participé à la réalisation du canal du midi tel que l'entrepreneur, André de Lambert, ingénieur ordinaire du roi[5],[6], ancien collaborateur de Pierre-Paul Riquet et du chevalier de Clerville qui reçoit en effet le , par l'intendant, et pour une somme de 67000 livres, l'adjudication des ouvrages du canal de la Roubine de Narbonne[7].

Le canal est mis en service par Vauban et permet de rejoindre l'Aude au lieu-dit Gailhousty. Mais en l'absence de canal de jonction, le reste du chemin jusqu'au canal du Midi se faisait par voie terrestre. Ce n'est qu'en 1767, plus d'un siècle après, que les travaux du canal de jonction furent entrepris. Les États généraux de la province faisaient droit, jusqu'en 1754, aux oppositions violentes des communautés de Béziers, Agde et Séte. La ville de Narbonne, à bout de ressources, ne pouvant pas terminer les travaux, les États de Languedoc s'en chargèrent, et ils terminèrent le canal de jonction pour atteindre le canal du Midi en passant par Sallèles-d'Aude. Le la Ville de Narbonne cèda aux États de Languedoc le canal de la Robine et le canal de jonction[4].

Liste des écluses[modifier | modifier le code]

# Nom Coordonnées Distance (km)[note 2] Altitude (m) Image
1 Écluse de Moussoulens 43° 14′ 42″ N, 2° 57′ 39″ E 5.8 13
2 Écluse de Raonel 43° 13′ 41″ N, 3° 00′ 13″ E 9.8 7.9
3 Écluse du Gua 43° 11′ 29″ N, 3° 00′ 04″ E 14.2 9.1
4 Écluse de Narbonne 43° 11′ 03″ N, 3° 00′ 05″ E 15.3 7.3
5 Écluse de Mandirac 43° 07′ 20″ N, 3° 01′ 51″ E 24.1 4
6 Écluse Sainte-Lucie 43° 02′ 50″ N, 3° 03′ 21″ E 34.3 2.7

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'expression « canal de la Robine » est pléonastique. En effet, robina en occitan signifie « canal ».
  2. Depuis le canal du Midi

Références[modifier | modifier le code]

  1. Le canal de la Jonction et de la Robine de Narbonne, VNF (direction territoriale Sud-Ouest)
  2. « Roubino • Tresor dóu Felibrige », sur lexilogos.com (consulté le ).
  3. Voie verte du canal de la Robine
  4. a et b Bichambis, Ingénieur (A.&M.), Narbonne, sa Robine & ses Monumentscommentaires & critiques, choses locales., Narbonne, Imprimerie J. Bousquet, , 319 p., P. 6
  5. Jacques Morand, Le canal du Midi et Pierre-Paul Riquet : histoire du canal royal en Languedoc, Edisud, , 143 pages (lire en ligne), P. 49 et P.50
  6. Jean-Denis Bergasse, Le Canal du Midi : Grands moments et grands sites, Jean-Denis Bergasse, (lire en ligne), P. 215
  7. Germain Mouynès, archiviste du département de l'Aude., Inventaire des archives communales antérieures à 1790, Volume 4, Série BB. Archives de Narbonne., Narbonne, E. Caillard, (lire en ligne), P. 96