Canadair
Canadair | |
Usine principale de Canadair. | |
Création | |
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Dates clés | 1952 : fusion-acquisition de Canadair avec Electric Boat Company dans General Dynamics 1976 : nationalisation 1986 : privatisation |
Disparition | |
Forme juridique | Société par actions de droit canadien (d) |
Siège social | Montréal Canada |
Activité | Constructeur aéronautique |
Société mère | Bombardier Aéronautique |
Sociétés sœurs | Learjet, Short Brothers, De Havilland Canada |
Site web | www.bombardier.com |
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Canadair fut créée comme une compagnie indépendante canadienne dans le domaine de la construction d'avions civils et militaires. Elle fut ensuite une filiale de plusieurs compagnies dans le domaine et même, de 1972 à 1986, une compagnie gouvernementale. Elle est maintenant une filiale intégrée du constructeur Bombardier Aéronautique, lui-même une division de Bombardier Inc.
Elle est née des installations de Canadian Vickers à Saint-Laurent, maintenant un arrondissement de Montréal au Québec, où on retrouvait l'aéroport de Cartierville. L'usine principale est toujours à cet endroit même si l'aéroport a été transformé en développement domiciliaire. Les opérations finales d'assemblage se retrouvent à l'aéroport international Montréal-Mirabel. La compagnie est tellement connue en Europe par ses avions bombardier d'eau bi-moteurs, que l'on nomme ce type d'appareils des Canadair.
Histoire
Débuts
La compagnie Canadian Vickers est créée par sa maison-mère britannique en 1911[1] quand celle-ci décide de fabriquer au Canada des navires pour la Marine canadienne. Après la fin de la Première Guerre mondiale, les ingénieurs de Vickers commencent à faire des plans pour des avions amphibies que la compagnie commencera à produire durant les années 1920. Entre autres, elle fit des avions de brousse particulièrement prisés pour le transport dans le Grand-Nord et par la Gendarmerie Royale du Canada[1].
Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, tous les avionneurs canadiens sont mis à contribution pour l'effort de guerre. Vickers doit à la fois construire des navires et des avions. Elle fait savoir aux Alliés que les fonds lui manquent pour faire les deux car la construction navale est très coûteuse. Elle menace de cesser son activité aéronautique. Canadair est ainsi fondée le avec un financement des gouvernements canadien, américain et britannique, à partir de la division aéronautique de Vickers, dans le but spécifique de produire l'hydravion Canso, une version canadienne du PBY Catalina[1].
Benjamin W. Franklin est le premier président de la compagnie. Il obtient un contrat de développement pour une variante de l'avion de transport Douglas DC-4, le DC-4M. Ce dernier est équipé de moteurs Rolls-Royce Merlin et devient en 1946 le « Northstar ». Juste après la guerre, Canadair achète les droits sur la série Douglas DC-3/C-47 de Douglas.
La même année, la compagnie Electric Boat Company achète une part majoritaire dans Canadair et l'intègre dans ses opérations. En 1952, les deux fusionnent et deviennent General Dynamics. En 1954, après l'achat de Convair, Canadair devient la filiale canadienne de GD. La compagnie continuera de se spécialiser dans la modification de modèles d'avions militaires avec grand succès. Entre autres, elle continuera à produire différentes versions du F-86 Sabre et du F-104 StarFighter[1].
Temps difficiles
En 1976, le gouvernement canadien rachète Canadair à la suite de problèmes financiers de cette dernière. Il est sous la pression publique afin de ne pas perdre un tel joueur dans une industrie de pointe. Elle devient alors une compagnie de la Couronne. Comme le marché militaire est en baisse, la direction de Canadair décide de se lancer dans l'aviation civile et développe le Challenger 600, un jet d'affaire de fort gabarit[1] dont elle a acheté les droits exclusifs de Bill Lear, l'ex-président de Learjet, en 1976. Il s'agit d'une nouveauté dans le domaine et il est un succès de vente après son approbation de vol en 1980. La compagnie se lance également dans la fabrication de drones pour la surveillance aérienne à la demande du gouvernement canadien[1] et obtient des contrats pour des pièces des Boeing 747SP et 767.
Cependant, au tournant des années 1980, la récession cause bien des déboires à l'industrie de l'aviation. Canadair accumule le plus important déficit d'une compagnie canadienne à cette époque[1]. En 1986, le gouvernement conservateur de Brian Mulroney vend Canadair au groupe canadien Bombardier Inc., lors d'un programme de privatisation des compagnies étatiques.
Nouveau départ
Depuis 1986, Bombardier a rétabli son équilibre financier. Avec l'achat d'autres compagnies dans le domaine, dont Learjet, Bombardier s'est dirigé dans le domaine des jets régionaux avec la série très populaire des CRJ qu'il a confié à Canadair. Bombardier Inc. a éventuellement intégré toutes ses composantes sous le vocable de Bombardier Aéronautique. Les attentats du 11 septembre 2001 ont donné un fort ralentissement au secteur de l'aviation. Bombardier projetait de lancer un nouvel appareil de 85 à 120 sièges pour les CRJ. Il s'agissait du projet BRJ-X qui a été abandonné au profit du CRJ-900, un allongement à 90 places du modèle précédent, et le CRJ-1000 de 100 places a été annoncé le , toujours basé sur le même modèle de base.
Entre-temps, le projet BRJ-X renaît sous le nom de projet de Série C en juillet 2004, une toute nouvelle famille de jet de 110 à 135 passagers. En mai 2005, Bombardier obtenait un accord de financement par les gouvernements du Québec, du Canada et du Royaume-Uni pour ce projet. Les pièces seraient produites chez l'ex-Canadair de Montréal et l'ex-Short Brothers de Belfast. L'endroit pour l'assemblage final n'était pas encore déterminé mais la compagnie a déjà des installations du genre près de l'aéroport international Montréal-Mirabel, au nord de Montréal, qui étaient le lieu le plus probable.
Cependant, la demande ne s'est pas matérialisé aussi vite que prévu et Bombardier a retardé à janvier 2006 le lancement du programme[2],[3] et estime que la mise en service sera en 2013. La reprise des ventes pour tous les types de CRJ est en bonne voie de rétablissement en 2007.
Production
Canadair est un pionnier dans l'aviation. Le CL-44D, tiré du turbopropulseur Bristol Britannia des années 1950, est le premier avion dont la queue est montée sur des pentures, ce qui permettait de l'écarter pour un meilleur accès à la soute. Canadair produit les premiers drones de surveillance aérienne: CL-89 et CL-289. Le CL-84 fut le premier à tourner ses ailes vers le haut comme système d'aéronef à décollage et atterrissage verticaux. Canadair a été le premier fabricant à proposer avec le CL-215 un avion expressément conçu comme bombardier d'eau. En France, le nom Canadair est devenu synonyme d'avion bombardier d'eau.
Avion | Description | Sièges | Lancement | 1er vol | 1re livraison | Fin de production |
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C-4 North Star/Argonaut/C-5 Licence de conversion du Douglas DC-4 |
Transport/Airliner | Équipage: deux/trois, 52 passagers | 1946 | 1948 | ||
Canadair CF-86 Sabre (CL-13) Licence de construction North American F-86 Sabre |
Chasseur | Équipage: Un | 1950 | 1969 | ||
Canadair T-33 Shooting Star (CL-30) Licence de construction Lockheed T-33 Shooting Star |
Entraînement/ ECM/ Communication | Équipage: deux | 1952 | 1952 | ||
CL-66 / Cosmopolitan modifié du Convair 540 |
Transport | Équipage: deux, 52 passagers | 1959 | |||
Canadair CF-104 / StarFighter (CL-90) Licence de construction Lockheed F-104 Starfighter |
Intercepteur/Entraînement | Équipage: Un/deux | 1961 | 1962 | ||
CL-89, CL-227 et CL-289 | Drone de surveillance | 1964 | 1969 | |||
Canadair CL-215 | Avion bombardier d'eau | Équipage: deux | 1967 | 1969 | ||
CL-219 CF-5 Freedom Fighter, construit sous licence de Northrop F-5 Freedom Fighter | Chasseur bombardier | Équipage: Un/deux | 1968 | |||
Canadair CL-415 | Bombardier d’eau | Équipage: deux | 1993 | 1994 | ||
Challenger 600 et Challenger 300 | Jet d'affaire | Équipage: deux, 8-19 passagers | 1980 | 1986 | ||
CRJ séries 100, 200, 600 et 700 | Jet régional | Équipage: deux (plus les agents de bord), 50-90 passagers | années 1980 | années 1990 | ||
Bombardier BRJX | Jet régional | Équipage: deux (plus les agents de bord), 80-120 passagers | ||||
CL-227/Sentinel (en) | Un drone commandé à distance | 1980 | ||||
CL-28 Argus | Reconnaissance maritime | Équipage: jusqu’à cinq (en condition normale, on avait un équipage de réserve de quatre) | 1957 | 1980 | ||
CL-41 Tutor | Entraînement | Deux | 1960 | |||
CL-84 / Dynavert | Aéronef à décollage et atterrissage verticaux | Équipage: deux (jusqu'à 15 soldats transportés) | 1960 | 1965 | Fin des années 1960 – Pas un avion de production | |
CL-44/CC-106 Yukon | Transport | Équipage: neuf, 134 passagers | 1959 |
Le bombardier d'eau
« Canadair » est le nom sous lequel est connu aujourd'hui en Europe l'avion bombardier d'eau bi-moteur CL-415, et le CL-215 auparavant, tous deux fabriqués par Canadair de Bombardier Aéronautique. Il est utilisé pour combattre les feux de forêts. D'une longueur de 19,82 m et d'une envergure de 28,60 m, il est capable d'écoper 6 000 litres d'eau dans ses deux réservoirs en 12 secondes, en effleurant un plan d'eau (mer, rivière, lac, retenue de barrage...) à la vitesse de 60 nœuds (110 km/h) sur une longueur de 1 500 mètres. Un additif (détergent) peut être ajouté à l'eau récoltée, améliorant l'effet. Le largage peut se faire en une ou plusieurs fois, par zones successives. Ce mode opératoire lui fait gagner un temps précieux, alors que les autres bombardiers d'eau doivent retourner à leur base terrestre, pour faire le plein de leurs réservoirs d'eau.
La première livraison d'un Canadair CL-215 a eu lieu en 1969. 125 exemplaires ont été construits en cinq séries jusqu’en 1989, année de son remplacement par le CL-415 turbopropulsé (aux États-Unis, il est vendu sous le nom de Superscooper). Ce bombardier d'eau équipe les flottes de lutte contre les feux de forêts de huit pays. Le premier à s'en servir fut naturellement le Québec, province canadienne d'où il est originaire. Sa flotte y est gérée par la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), une coopérative de service entre les producteurs forestiers et le gouvernement.
En France, il est utilisé exclusivement par la Sécurité civile. Le CL-215 fut en service de 1970 à 1995 avec d'abord des moteurs à piston, puis ceux à turbine (version T). Le CL-415, plus performant, l'a remplacé en France depuis 1995 .
Légende urbaine
Une légende urbaine veut qu'un plongeur ait été retrouvé sur les lieux d'un incendie éteint par un bombardier d'eau. Les écopes utilisées par les Canadair sont de la taille d'un verre d'eau, afin de ne pas freiner l'avion en phase d'écopage. De plus, les écopes présentent des grilles dont les espaces font à peine la taille d'un doigt. Un tel événement est donc impossible, mais cette légende urbaine est quand même reprise dans le film La Turbulence des fluides de Manon Briand, ainsi que dans le livre Barney's version de l'écrivain Mordecai Richler.
Bibliographie
- Ron Pickler et Larry Milberry, Canadair: Cinquante ans d'histoire, Canada's Aviation Heritage, , 392 p. (ISBN 0-921022-07-7, présentation en ligne)
- Robert A. Searles, « Canadair: 50 Years of Finding a Niche », Business & Commercial Aviation, , p. 128-134
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Compagnie
Bombardiers d'eau
- Communauté de Passionnés de Canadair et Bombardiers d'eau - Canadairs.fr
- Site du constructeur Bombardier, unité avions amphibies.
Notes et références
- (en) « Canadair », Answers.com (consulté le )
- (fr) « Série C », Bombardier Aéronautique (consulté le )
- (en) « Bombardier Shelves $2.1 Billion Aircraft Program », Bloomberg, (consulté le )