Bassin minier de Provence

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Carte des départements français.
Localisation du gisement sur la carte des bassins houillers français.

Le bassin minier de Provence correspond à un territoire exploité pour son gisement de lignite pendant près de trois siècles (industriellement depuis le début du XIXe siècle). Le gisement est situé dans les Bouches-du-Rhône en région PACA dans le Sud-Est de la France, principalement autour de Gardanne entre Aix-en-Provence et Marseille. L'exploitation minière a cessé totalement le .

Localisation[modifier | modifier le code]

L'étendue du gisement dans le département.

Le bassin de Provence est situé dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur dans le Sud-Est de la France, non loin de la mer Méditerranée.

Le territoire, d'une superficie totale de près de 400 km2, est limité au nord par la Sainte-Victoire et les collines de La Fare-les-Oliviers, au sud par la chaîne de l'Estaque et celle de l'Étoile, à l'est par le col de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume et se prolonge à l'ouest jusque sous l'étang de Berre[1].

Les gisements houillers les plus proches sont le bassin houiller des Cévennes au nord-ouest et celui du Reyran à l'est.

Géologie[modifier | modifier le code]

Le charbon s'est formé au Crétacé supérieur et tertiaire. Ce gisement a produit plus de 80 millions de tonnes de charbon.
Les ressources qui comportent du lignite noir (charbons sub-bitumineux) et des matières intermédiaires entre houille et lignite sont supérieures à 50 millions de tonnes[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Période artisanale[modifier | modifier le code]

Il est difficile de dater précisément et avec certitude le début de l'exploitation de lignite dans le bassin[3]. Les premières traces d'intérêt pour les mines, et plus particulièrement pour les mines de « charbon de pierre », apparaissent au milieu du XVe siècle avec une autorisation de prospection dans le « bassin de Fuveau » en octobre 1443 (Saint-Savournin)[4]. L'une des plus anciennes mentions d'exploitation de lignite date du 30 mars 1584 à Saint-Zacharie (Var)[5]. À cette époque l'extraction est faite de manière anarchique, les procédés sont rudimentaires et les conditions de travail archaïques[4]. Avec une extraction limitée aux affleurements visibles et ce malgré les avantages que les propriétaires avaient pour mettre en place une exploitation, la production reste insignifiante pendant près de deux siècles[5].

Période industrielle[modifier | modifier le code]

Les mines s'industrialisent au début du XIXe siècle avec le creusement de puits verticaux et l'amélioration des techniques pour la remontée[6]. Le premier puits vertical[n 1], d'une profondeur de 70 mètres, est foncé en 1820[7]. Mais il faut attendre la fin des années 1830 et l'augmentation de l'installation de machines à vapeur, qui servent à pomper les eaux souterraines et remonter le lignite, pour voir prendre forme l'industrialisation du bassin[6]. 35 charbonnages sont ainsi foncés de 1839 à 1945 et sont accompagnés de descenderies (galeries légèrement inclinées)[8]. Malgré ces premiers signes de développement au début des années 1840, l'envahissement des chantiers par les eaux reste un problème majeur. Cet obstacle renforce l'idée de la mise en place d'une galerie en liaison avec la mer Méditerranée[9]. Plusieurs possibilités sont étudiées et après plusieurs projets présentés la Société Anonyme de Charbonnages des Bouches-du-Rhône reçoit, le 21 mars 1889, la notification du décret d'utilité publique pour les travaux de la galerie de la Mer[10].

L'activité est relancée dans les années 1980 avec le creusement du puits Yvon Morandat d'un diamètre de 10 mètres et d'une profondeur de 1 109 mètres et le puits Z qui atteint 879 mètres de fond. Le charbon est utilisé par la centrale de Gardanne[8].

L'exploitation minière a cessé totalement le au puits Yvon Morandat[8].

Vestiges[modifier | modifier le code]

La plupart des installations sont démantelées lors de l'après-mine, mais l'exploitation minière a laissé plusieurs vestiges au début du XXIe siècle tels que des terrils, des entrées de mines, les chevalements des puits Yvon Morandat, Z, Hély d'Oissel et Gérard[8] ainsi que des ruines et des entrées de mines sécurisées datées du XIXe siècle[11] ainsi que des bâtiments industriels. Des monuments rendent hommage au passé minier.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ce puits manquait de "verticalité", les tonneaux utilisés frappaient régulièrement les parois et se brisaient.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bagnis 1990, Un petit mot sur "le flambant de Provence", p. 20.
  2. [PDF] Les combustibles minéraux solides : charbon, lignite, BRGM (lire en ligne), p. 1-2.
  3. Gueules noires de Provence, Partie I, une croissance entravée (1744-1838), p. 19.
  4. a et b Bagnis 1990, Prospections et premières exploitations à la fin du Moyen Âge en Provence (Saint-Zacharie, Fuveau, Gardanne, etc), p. 37-41.
  5. a et b Pio 1984, Naissance du bassin minier, p. 11.
  6. a et b « L'industrialisation du bassin minier des Bouches-du-Rhône (1805-1883) », dans Territoires européens du charbon, p. 75-89.
  7. Pio 1984, Progrès techniques, p. 19.
  8. a b c et d « Le Bassin Houiller de Provence », sur patrimoine-minier.fr.
  9. L'exploitation dans le bassin minier de Provence, 4. La question de l'exhaure : les barrages, les galeries d'écoulement, la galerie de la mer, p. 35
  10. Bagnis 1990, Chapitre 23 : La Galerie de la mer (1859-1905), p. 269
  11. « Les Houillères du Bassin de Provence », sur exxplore.fr.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Gilbert Bagnis, Des compagnies minières aux houillères de Provence, (OCLC 263551841). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Gérard Pio, Mines & mineurs de Provence : Gerard Pio, Aix-en-Provence, Clair obscur, , 237 p. (ISBN 2-904218-02-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Gueules noires de Provence : le bassin minier des Bouches-du-Rhône (1744-2003), Jean Laffitte, (ISBN 978-2-86276-437-5). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Territoires européens du charbon : des origines aux reconversions, , 298 p. (ISBN 978-2-85399-642-6, DOI 10.4000/books.pup.6241). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    Issu du colloque international "Un bassin minier en Europe : Gardanne" organisé du 21 au 23 octobre 2004 à Aix-en-Provence par le Laboratoire TELEMME (Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée)
  • Jacques Autran, Thierry Lochard et Raymond Montreaux, L'exploitation dans le bassin minier de Provence : quartiers, puits et galeries (lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • P. Dominique et JL. Nédellec, Bassin houiller de Provence 13 : Premiers résultats issues du dispositif de surveillance complémentaire, BRGM, (lire en ligne [PDF])