Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin Veuve Clicquot

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Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin Veuve Clicquot
Léon Cogniet, Portrait de Madame Clicquot Ponsardin (1777-1866), hôtel particulier du Marc à Reims.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Surnom
La Grande Dame de la ChampagneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Père
Mère
Marie Jeanne Huart-Le Tertre (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfant
Clémentine Clicquot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Manoir de l'Onglée (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Barbe Nicole Ponsardin, épouse Clicquot, dite la Veuve Clicquot, née le à Reims et morte le à Boursault, est une femme d'affaires française et la première femme à diriger une maison de Champagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Barbe-Nicole Ponsardin naît à Reims le 16 décembre 1777[1],[2]. Elle est la fille du Baron Ponce-Jean Nicolas Ponsardin[3],[4].

Enfant, elle est scolarisée à l'abbaye Saint-Pierre-les-Dames, établissement dont son père la retire, peu avant la Révolution. Elle est donc cachée chez une couturière.

Après la fin de la Terreur, elle retourne vivre chez ses parents, où elle reçoit une éducation à domicile[3].

Barbe-Nicole est mariée à François Clicquot[2],[3],[4],[5], le 12 juin 1798[2],[3]. La cérémonie a lieu dans une cave, avec un prêtre réfractaire[2],[3],[5]. Ce dernier offre au couple un ouvrage de Dom Pérignon[2].

Avec son époux, elle parcourt les coteaux champenois. Ensemble ils font le tour de tous les domaines de champagne[3].

François Clicquot, meurt le [2],[3], emporté par une « fièvre maligne »[3].

Elle décède à Boursault, le 29 juillet 1866, à l'âge de 88 ans[1]. Elle repose à Reims dans le canton 2 du cimetière du Nord[6].

À la tête de l'établissement Clicquot[modifier | modifier le code]

Malgré le fait qu'elle soit mère d'une fille de trois ans[2], Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin reprend la maison de champagne créée en 1772[2],[3],[4],[5]. Elle décide alors de s'opposer à la vente des vignes et de prendre les rênes de l'établissement, malgré les objections de sa belle famille.

Elle s'entoure alors de Louis Bohne[3],[4],[5] ainsi que d'Alexandre Fourneaux[2],[3] de la maison de Champagne Fourneaux & Cie (aujourd’hui Taittinger)[4]. Devant les difficultés de l'établissement, ce dernier s'éloignera de Barbe-Nicole, en 1810[2].

Par la suite, le beau-père de Barbe-Nicole acceptera de l'aider et deviendra un important mécène[2],[3].

En 1811, elle commercialise la cuvée Vin de la comète[2].

Avec Antoine-Aloys de Muller, le chef de cave[2], elle invente le procédé de « la table de remuage », permettant d'obtenir des « vins plus clairs, nets et limpides »[2],[3],[4],[5].

Malgré les guerres napoléoniennes, Barbe-Nicole envoie ses correspondants à travers toute l’Europe. Ces derniers voyagent sous pavillon américain, afin d’éviter le blocus anglais.

En 1831, Barbe-Nicole prend pour associé Édouard Werlé, stagiaire de la maison[2],[3],[4] depuis 1821[3],[4].

Surnommée « la Veuve Clicquot » ou « la grande dame de la Champagne »[3], elle sut diriger son entreprise et à sa mort, la Maison Veuve Clicquot Ponsardin commercialisait 750 000 bouteilles et expédiait sa production dans de nombreux pays[4].

Elle fut associée au baron Ferdinand de Sachs.

Peu à peu, elle acquiert des vignes parmi les meilleurs crus, à Bouzy, à Verzy et à Verzenay dans la montagne de Reims, à Avize, au Mesnil-sur-Oger dans la Côte des Blancs, constituant ainsi l’exceptionnel patrimoine viticole de la Maison constitué aujourd'hui de 515 hectares.

Développement du marché russe[modifier | modifier le code]

À partir de 1806, Louis Bohne, chargé de l'exportation en Russie, s'y rend à de nombreuses reprises[2],[3],[4]. Très vite le champagne s'y impose, notamment à la cour du tsar Alexandre Ier[3]. À la chute de Napoléon Ier, elle envoie en particulier un vaisseau chargé de son champagne à Saint-Pétersbourg en 1814, devançant ainsi les maisons concurrentes[2],[3],[4].

Mécénat[modifier | modifier le code]

En 1822, Barbe-Nicole crée, à Reims, une banque afin de financer le négoce rémois. L'établissement fermera en 1827, laissant une dette de 700 000 francs[4].

De 1842 à 1849, elle fait reconstruire pour sa fille, la comtesse de Chevigné, le château de Boursault à Boursault, où elle se retire[3],[5].

Descendance[modifier | modifier le code]

Portrait de Madame Clicquot et de son arrière-petite-fille Anne de Rochechouart de Mortemart par Léon Cogniet.
  • Sa fille, Clémentine Clicquot (Reims, - Reims, ), mariée le à Louis Marie Joseph, comte de Chevigné (Chavagnes-en-Paillers, - Reims, ).
  • Sa petite-fille, Marie-Clémentine de Chevigné (Reims, - Paris, ), mariée le à Louis de Rochechouart, comte de Mortemart (Paris, - Paris, ).
  • Son arrière-petite-fille, Anne de Rochechouart de Mortemart (Paris, - Dampierre, ), mariée le à Emmanuel de Crussol, duc d'Uzès (Paris, - Paris, ). Elle deviendra la célèbre Duchesse d'Uzès dont le nom est consacré par l'Histoire[7].

Postérité et culture[modifier | modifier le code]

En 1972, la maison de champagne Veuve Clicquot Ponsardin a créé un prix annuel en son honneur, le prix Veuve Clicquot récompensant des femmes chef d'entreprises ou manager. Ce prix existe désormais dans 18 pays.

L'histoire de Barbe Nicole Clicquot a inspiré au groupe Beirut une chanson, « Cliquot », racontant son histoire, dans son deuxième album, The Flying Club Cup.

En 2009, Elvire de Brissac publie le roman Voyage imaginaire autour de Barbe Nicole Ponsardin, veuve Clicquot, 1777-1866 aux Éditions Grasset[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Boursault. Décès 1863-1892 ».
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Jacques-Marie Vaslin, « Barbe-Nicole Ponsardin, la veuve pétillante », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Pellus 1992, p. 171-180.
  4. a b c d e f g h i j k et l Tristan Gaston-Breton, « La veuve Clicquot, la grande dame du champagne », sur Les Echos, (consulté le ).
  5. a b c d e et f « Madame Veuve Clicquot - Union des Maisons de Champagne », sur maisons-champagne.com (consulté le ).
  6. « Cimetière du Nord | REIMS | Site et monument historique », sur www.reims-tourisme.com (consulté le ).
  7. Diane de Maynard, La descendance de madame Clicquot-Ponsardin, éd Fresnay, 1975.
  8. Elvire de Brissac, Voyage imaginaire autour de Barbe Nicole Ponsardin, veuve Clicquot, 1777-1866, Paris, Grasset, , 161 p. (ISBN 978-2-246-75671-2, lire en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Princesse Jean de Caraman Chimay, Madame Veuve Cliquot Ponsardin, Sa vie, son temps, illustrations de Drian, 1952, 51 p.
  • Daniel Pellus, Femmes célèbres de Champagne, Martelle éditions, , « Madame Veuve Clicquot et la conquête (pacifique) de la Russie ».
  • Claudia Lanfranconi et Antonia Meiners, Femmes d’affaires mythiques : Veuve Clicquot, Coco Chanel, Florence Knoll, Estée Lauder, Miuccia Prada, Marie Tussaud et bien d’autres…, Dunod, .
  • Camille Dejardin, Patronnes au XVIIIe siècle, Nouveau Monde Éditions, 2023.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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