Anaïs Leleux
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Anaïs Leleux est une militante féministe française née en 1987 à Roncq[1].
Parcours
[modifier | modifier le code]Vie militante
[modifier | modifier le code]Anaïs Leleux commence à s'engager auprès d'Amnesty International. Elle s'engage ensuite auprès du Groupe F, qui deviendra NousToutes. Membre du comité de pilotage, elle fait partie des organisatrices de la marche qui réunit, en novembre 2019, 100 000 personnes dans toute la France. En 2020, elle a l'idée de lancer « Pourvoir féministe », association d'éducation populaire visant à sensibiliser aux enjeux politiques sous un angle de genre et proposant des formations sur les thématiques de l'armée, de l'économie, de la diplomatie, du pouvoir politique[2], etc.
En septembre 2021, elle organise, avec Pourvoir féministe, la première édition du festival « Les Enragé.es », sur le thème des utopies féministes[3].
Violences gynécologiques et obstétriques
[modifier | modifier le code]En mars 2019, elle lance une mobilisation citoyenne[4] visant à dénoncer les menaces de grève à l'IVG du Syngof[5], premier syndicat de gynécologues de France. 11 000 citoyennes et citoyens se saisissent du formulaire qu'elle a mis en place pour demander au Conseil national de l'Ordre des médecins de prendre des sanctions. Devant l'absence de réaction, elle et d'autres militantes font irruption au siège du Conseil national de l'ordre.
Elle porte plainte pour obstruction à l'IVG[6], considérant que, même si elle n'est pas en situation de vouloir avorter, elle a, en tant que femme, un intérêt à agir dès lors que des hommes croient que les droits des femmes peuvent servir de monnaie d'échange. Elle rédige également une saisine de l'ordre, portée par la Cadac[réf. nécessaire].
Violences sexuelles en politique
[modifier | modifier le code]En mars 2019, elle apporte son soutien aux membres des Jeunes Communistes se disant victimes de violences sexuelles. Elle collecte et relaie sur Twitter des témoignages de viols et dénonce un « système organisé de couverture des faits »[7].
En avril 2019, elle est à l'origine d'une campagne, devenue virale, sur le harcèlement dans les transports en commun « Balance ton Métro »[8]. Elle pointe le nombre impressionnant de témoignages, émanant de mineures agressées sexuellement dans le métro, par des hommes de tous milieux et toutes origines. À des journalistes qui lui demandent, à cette occasion, quel quartier de Paris est le plus dangereux pour les femmes, elle répond : « Peut-être celui de l'Assemblée nationale », prenant pour exemple l'enquête du collectif « Chaire Collaboratrice » d'après laquelle une collaboratrice parlementaire sur cinq dit avoir été agressée sexuellement dans le cadre de ses fonctions[9].
À la suite de la parution d'un article de Causette intitulé « La France insoumise les préfère soumises ?[10] », elle demande des comptes au mouvement politique.
En mars 2020, elle est invitée par l'ONU Femmes, à Bruxelles, afin de soutenir le programme Spotlight. Elle en profite pour demander aux politiques présents comment ils peuvent prétendre vouloir arrêter les violences faites aux femmes alors qu'ils et elles permettent l'impunité des hommes accusés de violences dans leurs partis respectifs[11].
En août 2020, à la suite de la nomination de Gérald Darmanin comme ministre de l'Intérieur, elle saisit la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Elle considère en effet qu'un « homme contre lequel une plainte pour viol a été déposée ne peut pas être chef des policiers chargés d'enquêter sur lui[12] ».
En novembre 2021, elle affirme avoir, depuis la sortie de l'enquête d'Ebdo, reçu plusieurs témoignages de victimes de Nicolas Hulot[13]. Elle met notamment en exergue celui d'une personne mineure au moment des faits. Elle soulève la question de la complicité politique au sein d'Europe Écologie Les Verts et de La République en marche[14].
Violences intrafamiliales
[modifier | modifier le code]Elle est particulièrement mobilisée avec NousToutes pendant le Grenelle des violences conjugales. Elle dénonce une « opération de communication »[15], l'exclusion d'associations historiques critiques de l'action gouvernementale, mais aussi le mauvais traitement réservé aux familles de victimes de féminicides.
Conformément aux préconisations du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, elle réclame un milliard d'euros contre les violences conjugales, arguant que les violences coûtent 3,6 milliards d'euros aux contribuables et que l'investissement dans la prévention relèverait d'une bonne gestion de l'argent public[16].
En octobre 2019, le soir du 121e féminicide de l'année, elle est arrêtée devant l'Élysée avec une dizaine d'autres militantes pour avoir organisé une manifestation dénonçant l'accélération des féminicides par rapport à 2018[17].
Dysfonctionnements police/justice
[modifier | modifier le code]En novembre 2019, dans le sillage de l'affaire Adèle Haenel, elle explique sur BFM TV[18] les raisons pour lesquelles elle n'a pas non plus porté plainte à la suite du viol qu'elle a subi. Son témoignage vise à alerter sur les dysfonctionnements de la police et de la justice.
En août 2021, elle se joint à d'autres militantes féministes pour réclamer que les policiers connus de leur hiérarchie[19] et/ou de la justice comme auteurs de violences conjugales, se voient retirer le droit de ramener leur arme de service à la maison.
Afghanistan
[modifier | modifier le code]À l'été 2021 — au moment de la prise de Kaboul par les Talibans — elle incite, avec Pourvoir féministe, le gouvernement français[20] à accorder l'asile aux activistes des droits des femmes et des minorités particulièrement menacées par les Talibans ; 100 000 personnes soutiennent cette démarche sur Change.org[21].
Antimilitarisme
[modifier | modifier le code]Très influencée par la pensée d'Andrée Michel, elle se revendique féministe antimilitariste[3].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Accusations contre Julien Bayou
[modifier | modifier le code]En juillet 2022, la cellule interne sur les violences et harcèlements sexuels d'Europe Écologie Les Verts reçoit un signalement concernant Julien Bayou. Le 19 septembre, le collectif Relève féministe publie un tweet sur Julien Bayou dans un contexte très sensible aux violences conjugales ; et Sandrine Rousseau indique « avoir reçu chez elle la plaignante pour recevoir son témoignage » et déplore « des comportements qui sont de nature à briser la santé morale » de plusieurs femmes dans la vie sentimentale de Julien Bayou[22],[23],[24]. Concernant la plaignante — qui n'est pas nommée —, Julien Bayou répond qu'il s'agit d'« une histoire qui se termine dans la souffrance, et d'une rupture qui s'accompagne de menaces à peine voilées à mon endroit et d'une forme d'instrumentalisation que je ne peux que déplorer[25],[26],[27] ».
Le 26 septembre, Marie Dosé, l'avocate de Julien Bayou, affirme que Sandrine Rousseau instrumentalise, à des fins politiques, le combat contre les violences sexistes et sexuelles[28],[29]. Le , le bureau exécutif d'EÉLV se réunit en urgence concernant cette affaire et son traitement par la cellule interne de lutte contre les violences sexuelles. Le , la cellule interne d'EÉLV clôt l'enquête interne du parti, « [estimant] ne pas avoir pu mener à bien ses investigations[30] ».
Le , le site d'information Les Jours publie une interview d'Anaïs Leleux dans laquelle elle annonce porter plainte contre Julien Bayou, son compagnon entre 2017 et 2021, et l'accuse de « violences psychologiques », « harcèlement » et « abus de faiblesse »[31]. L'information est relayée par Le Monde le lendemain : « Mme Leleux annonce aussi avoir porté plainte contre X pour "abstention d’assistance à personne en danger", visant ainsi la cellule sur les violences sexistes et sexuelles du parti écologistes, dont le protocole l’a "mise en danger", selon elle[32] ». En juin 2024, le parquet de Paris confirme que « les enquêtes ouvertes par (ces) plaintes ont été confiées début mars à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP)[33] ».
En octobre 2024, l'enquête menée par le cabinet PISAN spécialisé dans les violences sexistes et sexuelles abouti à un blanchiment de Julien Bayou[34].
Début novembre 2024, Sandrine Rousseau annonce qu'Anaïs Leleux est accusée de harcèlement par son ex conjoint[35].
Publications
[modifier | modifier le code]- « Les mères de la désobéissance civile »[36] et « Pas une de plus »[37] dans Alternatives non-violentes 2020/1 no 194
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Qui est Anaïs Leleux, la Roncquoise qui a lancé Pourvoir féministe, l’association qui a attaqué Gérald Darmanin ? », sur La Voix du Nord, (consulté le )
- Esther Meunier, « Anaïs Leleux, contre la nomination de Darmanin, un pourvoir féministe »,
- Mouvements.info, « L’utopie féministe en 2021 : “Juste la paix dans le monde, comme Miss France”… ou une radicalité nouvelle ? », sur Mouvements (consulté le )
- Florence Méréo, « 13 000 mails d’indignation après la menace de grève de l’IVG du Syngof », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Menace d'une grève des IVG : des militantes réclament des sanctions contre les gynécologues », sur L'Obs, (consulté le )
- « Menace de grève des IVG : nouvelle plainte déposée contre le Syngof », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Soupçons d'agressions sexuelles et de viols au sein des Jeunesses communistes », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « Balance ton métro : "On attend d'avoir des agents formés sur le harcèlement sexuel" explique Anaïs Leleux, de l'association "Nous Toutes" » (consulté le )
- Mathilde Roche, « Assemblée nationale : une collaboratrice parlementaire sur cinq victime d'agression sexuelle ? »,
- « Digital Newspaper & Magazine Subscriptions », sur pressreader.com (consulté le )
- « Together, we can create something huge’ #WithHer unites activists and survivors »,
- « Qui est Anaïs Leleux, la Roncquoise qui a lancé Pourvoir féministe, l’association qui a attaqué Gérald Darmanin ? », sur La Voix du Nord, (consulté le )
- [vidéo] « Anaïs Leleux (Pourvoir féministe) affirme qu'une femme accusant Nicolas Hulot était "mineure au moment des faits" », sur Dailymotion, (consulté le )
- « Anaïs Leleux (Pourvoir féministe) affirme qu'une femme accusant Nicolas Hulot était "mineure au moment des faits" », sur bfmtv.com (consulté le )
- « Anaïs Leleux, militante du collectif #NousToutes réagit aux annonces du gouvernement », sur Brut (consulté le )
- « Paris : des Marianne en colère réclament 1 milliard pour les victimes de violences conjugales »,
- « " Macron, faut te réveiller " : action près de l’Élysée contre l'"accélération des féminicides " »,
- « Affaire Adèle Haenel: la parole libérée ? (2) - 07/11 », sur bfmtv.com (consulté le )
- « TRIBUNE - Pour un recensement des policiers et gendarmes violents envers les femmes et enfants », sur Le HuffPost, (consulté le )
- « Afghanistan : les associations féministes en colère contre « le discours indigne » d'Emmanuel Macron - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
- « Comment les féministes françaises se mobilisent pour les femmes afghanes », sur Causette (consulté le )
- « Le patron d’EELV Julien Bayou mis en cause pour des violences psychologiques sur une ex-compagne », sur L'Obs, (consulté le )
- « Accusé de violences envers les femmes, Julien Bayou "mis en retrait" de la co-présidence du groupe EELV », sur TF1 INFO, (consulté le )
- « Julien Bayou : des violences psychologiques sur une ex-compagne ? Ce qu'on sait vraiment », sur linternaute.com, 26 septembre 2022 (mis à jour) (consulté le )
- Le Figaro avec AFP, « Violences faites aux femmes : Rousseau affirme avoir reçu une accusatrice de Bayou », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Yann Bouchez, « Julien Bayou dans « Le Monde », de Jeudi noir à Vert de rage », sur lemonde.fr, (consulté le )
- Lauren Provost, « Julien Bayou et les louves, ou comment desservir la cause que l’on défend », sur liberation.fr, (consulté le )
- « En direct - Selon son avocate, Julien Bayou "n'a jamais exercé aucune violence psychologique" », sur bfmtv.com, (consulté le )
- Sandrine Cassini et Julie Carriat, « Après sa démission, Julien Bayou livre sa version des faits et s’en prend à Sandrine Rousseau », lemonde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Lilian Alemagna et Charlotte Belaïch, « Julien Bayou : la cellule interne de EE-LV "clôt le dossier" faute d’avoir pu "mener à bien son enquête" », sur Libération (consulté le )
- Pierre Bafoil, « Anaïs Leleux : "Je porte plainte contre Julien Bayou pour harcèlement moral et abus de faiblesse" », LesJours.fr, (lire en ligne , consulté le )
- « Anaïs Leleux, l’ex-compagne de Julien Bayou, annonce avoir porté plainte contre le député écologiste pour "harcèlement" et "abus de faiblesse" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Julien Bayou accusé de violences psychologiques : enquêtes ouvertes contre le député et EELV » sur leparisien.fr
- « Affaire Julien Bayou : l’ex-député blanchi par la cellule interne d’enquête des Écologistes », sur Le Figaro, (consulté le )
- LIBERATION et AFP, « Affaire Bayou : Sandrine Rousseau évoque «un climat d’intimidation» pour l’enquête externe et attend «que la justice passe» », sur Libération (consulté le )
- Voir pages 5 à 7.
- Voir pages 17 à 18.
Liens externes
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