Anatole Cressent
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| Naissance |
Argenteuil, France |
|---|---|
| Décès |
(à 46 ans) 1er arrondissement de Paris |
| Activité principale | Avocat |
| Activités annexes | Compositeur |
Anatole Cressent est un avocat français né le à Argenteuil et mort le à Paris. Mélomane et compositeur amateur, il est l'initiateur du Prix Cressent décerné par l'Académie des beaux-arts, un prix de composition musicale destiné à récompenser un ouvrage lyrique.
Biographie[modifier | modifier le code]
Anatole Cressent naît le à Argenteuil[1].
Avocat de profession puis agent de change, il est aussi mélomane et compositeur amateur. Dans le domaine musical, il étudie avec Lefébure-Wély et Paul Bernard, et est l'auteur de plusieurs chœurs, mélodies et danses pour piano[1].
Mort d'une mauvaise chute de cheval le , il est surtout connu pour son legs de 100 000 francs à l'Académie des beaux-arts, à l'origine du Prix Cressent[1].
Prix Cressent[modifier | modifier le code]
Par testament olographe en date du , Anatole Cressent lègue 100 000 francs pour la fondation d'un prix en faveur d'une œuvre dramatique ou symphonique mise en concours[2]. La famille du défunt ajoute 20 000 francs pour constituer la somme définie par Cressent dans son projet d'instituer cette fondation de son vivant[3] :
« Le culte des beaux-arts — et de la musique en particulier — a toujours été l'objet le plus cher de mes prédilections. Les hasards de la vie m'ont empêché d'y consacrer mes facultés et mon temps. Mais, [...] j'ai pu, du moins, assister de près à leurs efforts et à leurs luttes. Cette fréquentation assidue des artistes m'a fourni la conviction que le sort des compositeurs de musique était [...] digne des plus ardentes sympathies, et m'a en même temps inspiré le désir de travailler, dans la mesure de ma fortune, à leur fournir les moyens de production et d'initiation de leurs œuvres aussi favorables que ceux dont sont si largement dotés les peintres, sculpteurs et architectes.
De cette conviction profonde, de ce désir réfléchi, est née la pensée de cette fondation. »
— A. Cressent
Le legs est validé par un décret du président de la République Adolphe Thiers le [2], et les conditions sont réglées par les amis et exécuteurs testamentaires de Cressent, les compositeurs Paul Bernard et Ernest Boulanger[4].
L'organisation de la fondation Cressent prévoit un concours triennal, en trois phases[5] :
- Concours préalable pour un poème d'opéra ou un livret d'opéra-comique
- Concours pour la composition de l’œuvre musicale dramatique
- Exécution publique de la partition couronnée dans un théâtre
La particularité du concours est en effet d'allouer une somme spécifique pour la représentation de l'ouvrage, en l'occurrence 10 000 francs, tandis que l'auteur du livret et le compositeur reçoivent chacun 2 500 francs à titre individuel[3],[6].
La première édition du concours s'ouvre l'année de validation de ces conditions, et le premier récipiendaire du prix Cressent est le compositeur William Chaumet en 1875[7], pour Bathyle, sur un livret d'Édouard Blau[8].
Lauréats du prix Cressent[modifier | modifier le code]
Premiers lauréats[modifier | modifier le code]
- 1875 - William Chaumet pour Bathyle[8], livret d'Édouard Blau, créé le à l'Opéra-Comique[9]
- 1878 - Samuel Rousseau pour Dianora[8], livret de Jules Chantepie, créé le à l'Opéra-Comique[10]
- 1881 - Georges Hüe pour Les Pantins[8], livret d'Édouard Montagne, créé le à l'Opéra-Comique[11]
- 1884 - Frédéric Le Rey pour Dans les nuages[8], livret de Jules Rostaing et Prosper Mignard[12]
- 1886 - Edmond Missa pour Juge et partie[8], livret de Jules Adenis d'après Montfleury, créé le à l'Opéra-Comique[13]
- 1889 - Léon de Maupéou pour L'Amour vengé[8], livret de Lucien Augé de Lassus, créé le [14]
- 1891 - Alix Fournier pour Stratonice[8], livret de Louis Gallet, créé à l'Opéra de Paris le [15]
- 1894 - André Gedalge pour Hélène, livret d'Édouard Blau[8]
- 1897 - Léon Honnoré pour Roudra[8], livret de Saint-Luth, créé au théâtre des Arts de Rouen le sous le titre de Siva[16], et L'Amour à la Bastille d'Augé de Lassus et Henri Hirschmann[8], créé le [17]
- 1899 - Ernest Lefèvre pour Le Follet[8], livret de Pierre Barbier, créé le à l'Opéra-Comique[18]
Au XXe siècle[modifier | modifier le code]
Évolutions[modifier | modifier le code]
En 1904-1905, est décidé l'organisation d'une première édition d'un concours Cressent pour une composition musicale symphonique (symphonie, ou suite d'orchestre ou poème symphonique avec soli et chœurs)[19], en parallèle d'éditions consacrées au répertoire lyrique.
Quelques lauréats[modifier | modifier le code]
- 1906 - Eugène Cools pour sa Symphonie en ut mineur et Guy Ropartz pour sa Symphonie en mi majeur avec soli et chœur[20]
- 1910 - Louis Thirion pour une Symphonie créée en 1911 aux Concerts Colonne[21]
- 1936 - Charles Koechlin pour Symphonie d'hymnes[22]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- François-Joseph Fétis et Arthur Pougin (dir.), Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique : Supplément et complément, t. 1, Paris, Firmin-Didot, (lire en ligne), p. 214-216.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. XVII : Deuxième supplément, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 1866-1877 (lire en ligne), p. 942-942
- A. Thiers, « Décret autorisant l'acceptation d'un legs fait à l'État par M. Cressent », Bulletin administratif de l'instruction publique, vol. 15, no 285, , p. 422–423 (lire en ligne, consulté le )
- « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le ).
- « Journal officiel de la République française », sur Gallica, (consulté le ).
- « Annuaire de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques », sur Gallica, (consulté le ).
- « Le Petit journal », sur Gallica, (consulté le ).
- MM. Berthelot, Hartwig Derenbourg, F.-Camille Dreyfus, A. Giry [et al.], La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 13, 1885-1902 (lire en ligne), p. 335
- « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le ).
- « Bathyle (Chaumet (W.) [comp.], Blau (É.) [libr.]) », sur dezede.org (consulté le ).
- Édouard Noël et Edmond Stoullig, « Les Annales du théâtre et de la musique », sur Gallica, (consulté le ).
- « Les Pantins (Hüe (G.) [comp.], Montagne (É.) [libr.]) », sur dezede.org (consulté le ).
- « Dans les nuages (Le Rey (Fr.) [comp.], Mignard (Pr.) et Rostaing (J.) [libr.]) », sur dezede.org (consulté le ).
- « Juge et partie (Missa (E.) [comp.], Adenis (J.) [libr.]) », sur dezede.org (consulté le ).
- « L’Amour vengé (Maupéou (L. de) [comp.], Augé de Lassus (L.) [libr.]) », sur dezede.org (consulté le ).
- « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le ).
- « Siva (Honoré (L.) [comp.], Cousin (J.) dit Saint-Luth [libr.]) », sur dezede.org (consulté le ).
- « L’Amour à la Bastille (Hirschmann (H.) [comp.], Augé de Lassus (L.) [libr.]) », sur dezede.org (consulté le ).
- « Le Follet (Lefèvre-Dérodé (E.) [comp.], Barbier (P.) [libr.]) », sur dezede.org (consulté le ).
- « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
- « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
- « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le ).
- « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le ).
Liens externes[modifier | modifier le code]
