Affaire de corruption à la FIFA
L'affaire de corruption à la FIFA, appelée aussi Fifagate[1], est une enquête portant sur des soupçons de corruption au sein de la Fédération internationale de football association (FIFA). En , quatorze personnes dont neuf hauts responsables de l'instance dirigeante du football mondial sont inculpés[2] dans le cadre d'une enquête menée par le FBI (grâce notamment à son informateur Chuck Blazer, ancien dirigeant de la FIFA accusé de corruption et qui collabore avec l'agence américaine depuis plus de trois ans[3]) pour racket, fraude et blanchiment d'argent sur une période de 25 ans, les soupçons de corruption portant principalement sur les conditions d'attribution de plusieurs coupes du monde ainsi que sur des contrats de marketing[4].
Le , sept responsables de la FIFA sont arrêtés à l'hôtel Baur au Lac à Zurich (Suisse) où ils s'apprêtaient à assister au 65e Congrès de la FIFA, dans lequel doit se tenir l'élection de la présidence de la FIFA[5]. Ils sont censés être extradés vers les États-Unis, soupçonnés d'avoir sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions[4]. Une opération policière simultanée a aussi eu lieu au siège de la CONCACAF à Miami[6].
Le 17 septembre, la FIFA annonce que son secrétaire général Jérôme Valcke est démis de ses fonctions et qu'elle demande une enquête de la commission d’éthique[7]. En juin 2022, il est jugé coupable de corruption par un tribunal Suisse[8].
Le 29 septembre, le président de la CONCACAF Jack Warner est suspendu à vie de toute activité liée au football par la commission d’éthique de la Fédération internationale[9]. Celle-ci le reconnaît « coupable de différents actes répréhensibles de façon continue et répétée durant la période où il occupait différents postes de haut niveau à la FIFA et à la Concacaf », et notamment d'avoir « proposé ou accepté des paiements illégaux »[9]. Il est retourné dans son pays, Trinité-et-Tobago, et est activement recherché par les Etats-Unis[8].
Le , la commission d'éthique de la FIFA annonce que Michel Platini, président de l'UEFA, et Sepp Blatter, président de la FIFA (tous les deux membres du comité exécutif de la FIFA), sont suspendus de toutes activités footballistiques pour une durée de 8 ans. En juillet 2022, ils ont été innocentés par un tribunal Suisse à propos du "paiement déloyal" de 2 millions de Franc suisse échangés entre Sepp Blatter et Michel Platini[8].
Au cours de leurs investigations, le département de la justice des Etats-Unis à mis en examen 50 personnes. Ils ont annoncé en 2021 que la FIFA avait été victime de corruption et qu'elle recevrait 201 millions de dollars en compensation[8].
Individus arrêtés
[modifier | modifier le code]Neuf responsables de la FIFA et cinq hommes d'affaires ont été arrêtés ou inculpés[10].
Responsables de la FIFA arrêtés à Zurich
[modifier | modifier le code]Pays | Nom | Poste |
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Îles Caïmans | Jeffrey Webb[11] | Président de la CONCACAF et de la Fédération des îles Caïmans de football (CIFA) et vice-président de la FIFA |
Uruguay États-Unis [12] | Eugenio Figueredo (en)[11] | Ancien président de l'Association uruguayenne de football (AUF) et ancien président de la CONMEBOL |
Costa Rica | Eduardo Li[11] | Président de la Fédération du Costa Rica de football (FEDEFUT), élu membre du comité exécutif de la FIFA et membre du comité exécutif de la CONCACAF |
Nicaragua | Julio Rocha [11] | Président de la Fédération du Nicaragua de football (FENIFUT), officier de développement de la FIFA et ancien président de l'Union centre-américaine de football (UNCAF) |
Royaume-Uni | Costas Takkas (en)[11],[13] | Ancien secrétaire de la Fédération des îles Caïmans de football et attaché du président de la CONCACAF |
Venezuela | Rafael Esquivel[11] | Président de la Fédération vénézuélienne de football (FVF) et membre du comité exécutif de la CONMEBOL |
Brésil | José Maria Marin[11] | Ancien président de la Confédération brésilienne de football (CBF) et ancien gouverneur de l'État de São Paulo |
Autres responsables de la FIFA inculpés
[modifier | modifier le code]Pays | Nom | Poste |
---|---|---|
Paraguay | Nicolás Leoz[11] | Président du CONMEBOL entre 1986 et 2013 |
Trinité-et-Tobago | Jack Warner[11] | Ancien vice-président de la FIFA, ancien président de la CONCACAF et ancien ministre de la Sécurité nationale |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Fifagate: la justice américaine pointe des pots-de-vin pour les Mondiaux 2018 et 2022 », sur L'Obs (consulté le )
- « FIFA Indictments », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- « Chuck Blazer, corrompu et informateur du FBI », sur francetvinfo.fr,
- « Scandale à la FIFA : la justice américaine retient 47 chefs d'accusation et enquête sur 4 Coupes du monde », Atlantico.fr, 28 mai 2015.
- (en) « Fifa officials arrested on corruption charges as World Cup inquiry launched », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
- (en) AFP, « US prosecutors allege 'World Cup' of soccer fraud », The Peninsula, .
- « FIFA : Jérôme Valcke démis de ses fonctions » (consulté le ).
- (en) « Watch FIFA Uncovered », sur Netflix (consulté le ).
- « Jack Warner, la fin du voyage en ballon - Etranger - Football » (consulté le )
- (en) « Fifa corruption: arrests made following hotel raid », Daily Telegraph, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Nine FIFA Officials and Five Corporate Executives Indicted for Racketeering Conspiracy and Corruption », sur Département de la Justice des États-Unis, (consulté le )
- De la demencia con el inglés, a los US$ 110 millones de soborno. El País, 27 de mayo de 2015
- (en) Jonathan Watts, « 'Old bastards!' Latin America delights in Fifa arrests after years of impunity », The Guardian, (consulté le )