Abbaye de Montauriol

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Abbaye Saint-Théodard de Montauriol
Image de l'Abbaye Saint-Théodard de Montauriol

Ordre Ordre de Saint-Benoît -Bénédictins
Fondation Vers 820
Diocèse Montauban
Fondateur Famille de saint Théodard
Dédicataire Saint Martin de Tours, puis saint Théodard
Protection Logo monument historique Classé MH (1927, Colombier)
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Tarn-et-Garonne
Commune Montauban
Coordonnées 44° 00′ 19″ nord, 1° 21′ 39″ est
Géolocalisation sur la carte : Tarn-et-Garonne
(Voir situation sur carte : Tarn-et-Garonne)
Abbaye Saint-Théodard de Montauriol
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(Voir situation sur carte : Midi-Pyrénées)
Abbaye Saint-Théodard de Montauriol
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(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Saint-Théodard de Montauriol

L'abbaye de Montauriol était une abbaye de religieux bénédictins située à Montauban, dans le département français du Tarn-et-Garonne en région Occitanie.

Il ne subsiste plus de l'abbaye que le colombier situé rue Jeanne-d'Arc.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'abbaye est située à Montauban, dans le département de Tarn-et-Garonne.

Historique[modifier | modifier le code]

La famille de saint Théodard a donné des terrains à Mons Aureolus (Mont Oriol), devenu Montauriol, vers 820, pour construire une abbaye dédiée à saint Martin de Tours[1]. Saint Théodard est mort dans l'abbaye le . De nombreux miracles se sont produits sur son tombeau contribuant à sa canonisation. L'abbaye prit alors le nom de Saint-Théodard. Un petit bourg s'est construit autour de l'abbaye. Elle reçoit de nombreux dons[2] faisant d'elle la plus importante abbaye du Midi, devançant même celle de Moissac. L'abbatiale romane a dû être reconstruite à cette période.

Création de Montauban[modifier | modifier le code]

La région est dans une zone que se disputent le comte de Toulouse Alphonse Jourdain et les ducs d'Aquitaine Guillaume IX et Guillaume X. Les familles les plus puissantes situées autour de Montauriol prennent parti pour l'un ou l'autre seigneur. L'abbaye de Montauriol semble plutôt favorable au duc d'Aquitaine. Quand en 1140, les moines de l'abbaye de Montauriol achètent des terres sur un plateau dominant le Tarn, Alphonse Jourdain réagit en les confisquant. Par la charte du , il fonde la ville nouvelle de Montauban[3],[4] pour lui assurer le contrôle du Bas-Quercy et verrouiller la route vers Toulouse. L'abbé de Montauriol, Ancelin, proteste auprès du pape Eugène III contre cette spoliation de ses droits. Il obtient gain de cause et le comte Raymond V lui cède la moitié de la seigneurie de Montauban. La charte des coutumes accordée à Montauban va entraîner une croissance rapide de la ville.

Pendant la croisade contre les Albigeois, l'abbé de Saint-Théodard, Raymond d'Azémard, soutient Simon de Monfort car il souhaite retrouver l'entière souveraineté sur Montauban. Les habitants soutiennent Raymond VI et l'en avertissent. Le comte de Toulouse mit alors l'abbé dans une prison où il est mort en 1212[5].

L'abbaye est rattachée à l'abbaye de la Chaise-Dieu[modifier | modifier le code]

En 1079, l'abbaye Saint-Théodard est soumise à l'abbaye de la Chaise-Dieu qui y nomme des supérieurs. L'abbaye de Montauriol doit lui payer chaque année une redevance.

Création du diocèse de Montauban[modifier | modifier le code]

Cette situation se termine en 1317 quand le pape Jean XXII crée le diocèse de Montauban. Le premier évêque est Bertrand Ier du Puy, l'abbé de Saint-Théodard. Par une autre bulle, le pape rattache l'évêché de Montauban à l'archevêché de Toulouse et l'exempte de la juridiction de l'archevêque de Bourges. Les évêques de Montauban vont construire une cathédrale à l'emplacement de l'ancienne abbatiale en conservant la tour occidentale. Sa construction, au moment où la guerre de Cent Ans commence, va voir ses fonds limités[6],[7].

En 1379, les moines de Montauriol sont encore présents dans la cathédrale qui avait été leur abbatiale. L'évêque ne pouvant plus assurer la tâche d'abbé de Montauriol, celle-ci est confiée à un prieur-mage[8]. Peu de temps après, les séculiers se sont installés dans la cathédrale et prennent possession des prébendes et des offices claustraux. Quand, en 1484, Georges d'Amboise est élu évêque de Montauban, il était pourvu de la dignité d'aumônier.

Guerres de religion et démolition de la cathédrale Saint-Théodard[modifier | modifier le code]

Les guerres de Religion débutent en France en 1560. Montauban est alors entièrement acquise à la Réforme.

La cathédrale de Montauriol est incendiée par les protestants entre 1561 et détruite en 1567. Les pierres des églises démolies servent à renforcer les remparts qui résistent en 1562 à trois assauts dirigés par Blaise de Monluc.

Protection au titre des monuments historiques[modifier | modifier le code]

Le colombier, seul reste de l'ancienne abbaye de Montauriol, a été classé au titre des monuments historiques le [9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dom J.-M. Besse, Abbayes et prieurés de l'ancienne France, tome 4, Provinces d'Alby, de Narbonne et de Toulouse, p. 310, Abbaye Saint-Martin, Ligiugé (Belgique), 1911 (lire en ligne)
  2. Abbé F. Galabert, La condition des personnes à Montauriol du Xe au XIIe siècle, p. 97-111, Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, 1902, tome 30 (lire en ligne)
  3. Abbé Calille Daux, Le Tropaire-prosier de l'abbaye de Montauriol au XIe siècle, p. 106, Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, 1899, tome 27 (lire en ligne)
  4. Didier Panfili, Alliances et réseaux aristocratiques dans la grande guerre méridionale : la création de Montauban et l'élection d'Amiel (1149-1177), abbé de Saint-Théodard, p. 501-514, Annales du Midi, 2003, volume 115, no 244 (lire en ligne)
  5. Histoire de la ville de Montauban, volume 1, p. 149, La Mosaïque du midi, 1838 (lire en ligne)
  6. La première cathédrale de Montauban, p. 103-105, Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, 1896, tome 24 (lire en ligne)
  7. Diocèse de Montauban : Un peu d'histoire
  8. Édouard Forestié, Trois prélats de la Maison de Belfort (Quercy) au XIVe siècle, p. 48-57, Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, 1883, tome 11 (lire en ligne)
  9. « Ancienne abbaye Saint-Théodard de Montauriol », notice no PA00095798, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Dulas de Rauly, Inventaire des reliquaires et joyaux de l'église cathédrale de Montauban en 1516, p. 263-285, Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1887, tome 15 (lire en ligne)
  • Abbé F. Galabert, Églises données au monastère de Montauriol, p. 332-343, Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1903, tome 31 (lire en ligne)
  • Henry de France, Montauriol, documents inédits, p. 316-333, Bulletin archéologique historique et artistique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1911, tome 39 (lire en ligne)
  • Georges Passerat, Visite à Montauriol, p. 147-152, Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1987, tome 112 (lire en ligne)
  • Emmanuel Moureau, Plan des fouilles de la cathédrale, p. 157-160, Bulletin de la Société archéologique et historique de Tarn-et-Garonne, 2002, tome 127 (lire en ligne)
  • Sous la direction d'Antoine Reipert et Roland Chabbert, Montauban : Musées, monuments, promenades, p. 12-13, 16, 56, 99, Éditions du patrimoine, Paris, 2010 (ISBN 978-2-7577-0100-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]