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Élections législatives finlandaises de 2023

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Élections législatives finlandaises de 2023
200 sièges du Parlement de Finlande
(majorité absolue : 101 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 4,3 MVoir et modifier les données sur Wikidata
Votants 3,1 MVoir et modifier les données sur Wikidata
Parti social-démocrate – Sanna Marin
Sièges en 2019 40
Parti des Finlandais – Riikka Purra
Sièges en 2019 39
Parti de la coalition nationale – Petteri Orpo
Sièges en 2019 38
Parti du centre – Annika Saarikko
Sièges en 2019 31
Ligue verte – Maria Ohisalo
Sièges en 2019 20
Alliance de gauche – Li Andersson
Sièges en 2019 16
Premier ministre
Sortant
Sanna Marin
SDP

Les élections législatives finlandaises de 2023 se tiennent le afin d'élire les 200 députés de la 39e législature du parlement finlandais, l'Eduskunta.

Le gouvernement de coalition sortant est mené par la dirigeante du Parti social-démocrate (SPD), Sanna Marin.

Contexte

Gouvernement Rinne

Antti Rinne

Les élections législatives d'avril 2019 voient arriver au coude à coude le Parti social-démocrate, le Parti des Finlandais et le Parti de la coalition nationale avec respectivement 40, 39 et 38 sièges, tandis que le Parti du centre du Premier ministre sortant Juha Sipilä connait un net recul et perd plus du tiers de ses sièges, essuyant ainsi son pire résultat électoral depuis 1917.

À l'inverse, le Parti social-démocrate observe une légère progression de ses résultats, et parvient à arriver en tête pour la première fois depuis 1999. Après plusieurs mois de négociations dont est exclus à la quasi unanimité le Parti des Finlandais, le dirigeant social démocrate Antti Rinne forme le un gouvernement réunissant son parti, le Parti du centre, la Ligue verte, l'Alliance de gauche et le Parti populaire suédois de Finlande[1], [2],[3].

Un scandale politique éclate cependant quelques mois plus tard à la suite de révélation concernant la Ministre des Affaires locales et des Réformes, Sirpa Paatero. Cette dernière est en effet accusée d'avoir été au courant du projet du service postal de modifier le statut d'un grand nombre de ses agents vers un autre plus précaire, et de l'avoir sciemment caché aux députés. Paatero démissionne fin novembre 2019 mais, fragilisé, Rinne est confronté aux pressions de son principal partenaire de coalition. La vice-première ministre et dirigeante du Parti du centre, Katri Kulmuni fait en effet publiquement état de son manque de confiance, et le pousse à se retirer au vu de la montée de la droite dans les sondages. Rinne finit par présenter la démission de son gouvernement le 3 décembre 2019[4].

Gouvernement Marin

Sanna Marin

Antti Rinne est remplacé à la tête du gouvernement puis à celle du Parti social démocrate par sa ministre des Transports et des Communications, Sanna Marin, qui reconduit la coalition sortante. Elle devient à 34 ans la plus jeune chef de gouvernement en exercice, au sein d'une coalition dont les cinq partis sont alors chacun dirigé par une femme[5].

Le nouveau gouvernement se fixe des objectifs ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de l'environnement, tout en visant à réduire les inégalités sociales et économiques, notamment en matière d'éducation et de soins de santé. En décembre 2019, le gouvernement adopte un programme visant à rendre la Finlande neutre en carbone d'ici 2035, via une réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'augmentation de la production d'énergie renouvelable[6].

Le gouvernement fait notamment face à la pandémie de Covid-19 dont la bonne gestion permet au Parti social démocrate de bénéficier un temps d'une hausse de popularité dans les sondages d'opinion. Le gouvernement prend des mesures pour limiter la propagation du virus, notamment en fermant les bars et restaurants ainsi que les écoles, en limitant les rassemblements et en soutenant les entreprises touchées[7]. La population connait alors un « boost de la fierté nationale, avec le sentiment qu’il [fait] bon vivre en Finlande » tandis que la Première ministre enregistre un taux record de 85 % d'opinions favorables[8],[9].

Courant 2022, Sanna Marin adopte une ligne très ferme face au président russe Vladimir Poutine, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, pays voisin de la Finlande. Elle choisit notamment, dès le début de l'invasion, de fournir des armes à l'Ukraine, rompant avec la neutralité historique de la Finlande, et de soumettre la candidature de son pays à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord malgré les menaces ouvertes des autorités russes[10]'[11]. Soumise le 18 mai 2022 en même temps que celle du voisin suédois, la demande d'adhésion à l'Otan fait cependant l'objet de blocages répétés de la part du Premier ministre hongrois Viktor Orbán et du Président turc Recep Tayyip Erdoğan[12],[13],[14]. Ceux ci ne valident respectivement l'adhésion de la Finlande que le 27 mars et le 1er avril 2023, juste avant les élections législatives et près de huit mois après le dépôt de la demande[15],[16].

Mode de scrutin

Siège de l’Eduskunta, à Helsinki.

L’Eduskunta est composé de 200 sièges, dont 199 pourvus au scrutin proportionnel plurinominal suivant la méthode de Hondt dans douze circonscriptions électorales de 7 à 36 députés, sans seuil électoral. Les électeurs ont également la possibilité d'exprimer un vote préférentiel pour un candidat sur la liste pour laquelle ils votent, les sièges obtenus par chaque liste étant par la suite d'abord attribués aux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages en leur nom. Le député restant est élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour par les résidents des îles Åland, qui bénéficient d'une large autonomie[17].

Circonscriptions

Districts électoraux en 2023[18]
Districts Sièges
1 Helsinki 22
2 Uusimaa 36
3 Finlande-Propre 17
4 Satakunta 8
5 Åland 1
6 Häme 14
7 Pirkanmaa 19
8 Sud-Est 17
9 Savonie-Carélie 15
10 Vaasa 16
11 Finlande centrale 10
12 Oulu 18
13 Laponie 7

Forces en présence

Parti Idéologie Chef de file Résultats de 2019
Parti social-démocrate de Finlande
Suomen Sosialidemokraattinen Puolue, SPD
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, troisième voie
Sanna Marin 17,73 % des voix
40 députés
Parti des Finlandais
Perussuomalaiset, PS
Droite à extrême droite
Nationalisme, populisme, conservatisme, euroscepticisme
Riikka Purra 17,48 % des voix
39 députés
Parti de la coalition nationale
Kansallinen Kokoomus, Kok
Centre droit
Libéral-conservatisme, conservatisme social, libéralisme
Petteri Orpo 17,00 % des voix
38 députés
Parti du centre
Suomen Keskusta, Kesk
Centre
Agrarisme, libéralisme, libéral-conservatisme
Annika Saarikko 13,76 % des voix
31 députés
Ligue verte
Vihreä liitto, Vihr
Centre gauche
Écologie politique, libéralisme vert, fédéralisme européen
Maria Ohisalo 11,49 % des voix
20 députés
Alliance de gauche
Vasemmistoliitto, Vas
Gauche
Écosocialisme, socialisme démocratique, anticapitalisme
Li Andersson 8,17 % des voix
16 députés
Parti populaire suédois de Finlande
Svenska folkpartiet i Finland, SFP
Centre
Social-libéralisme, Défense de la minorité suédoise
Anna-Maja Henriksson 4,53 % des voix
9 députés
Chrétiens-démocrates
Suomen Kristillisdemokraatit, KD
Centre droit
Conservatisme social, démocratie chrétienne, fédéralisme européen
Sari Essayah 3,90 % des voix
5 députés
Mouvement maintenant
Liike Nyt, LN
Centre droit
Libéralisme, cyberdémocratie, europhilie
Hjallis Harkimo 2,25 % des voix
1 députés

Sondages

Moyenne lissée des sondages d'opinion depuis les précédentes élections en 2019

Résultats

Nationaux

Résultats des législatives finlandaises de 2023[19]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti social-démocrate de Finlande (SDP)
Parti des Finlandais (PS)
Parti de la coalition nationale (Kok)
Parti du centre (Kesk)
Ligue verte (Vihr)
Alliance de gauche (Vas)
Parti populaire suédois de Finlande (SFP)
Chrétiens-démocrates (KD)
Mouvement maintenant (LN)
Alliance pour la liberté (VL) Nv
Le pouvoir appartient au peuple (VKK) Nv
Parti libéral - Liberté de choisir (LVV)
Mouvement bleu et noir (SL) Nv
Mouvement réformateur finlandais (KL)
Parti pirate (PP)
För Åland (ÅS)
Autres partis
Indépendants
Votes valides
Votes blancs et nuls
Total 100 200 en stagnation
Abstention
Inscrits / participation

Par circonscriptions

Notes et références

  1. « Five party leaders reject idea of forming ruling coalition with Finns Party », sur helsinkitimes.fi,
  2. (fi) « Näin syntyi hallitusohjelmasta neuvotteleva uusi punamulta », Yle,
  3. « Le retour des sociaux-démocrates à la tête du gouvernement finlandais », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Finnish PM Rinne resigns », sur yle.fi,
  5. Le Point, magazine, « Finlande : la plus jeune Premier ministre de l'histoire nommée », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  6. (en-GB) Aleksi Teivainen, « Finnish government outlines roadmap toward carbon-neutral Finland », sur Helsinki Times, (consulté le )
  7. (en) « Finland announces March shutdown », sur News, (consulté le )
  8. (fi) « HS-gallup: SDP:n kannatus nousi yli 22 prosentin », sur Yle Uutiset, (consulté le ).
  9. Doan Bui (envoyée spéciale en Finlande), « La Finlande, ce pays qui mate le Covid-19 », sur L'Obs, (consulté le ).
  10. « Vu de Russie. La Finlande brave l’“ultimatum” de Moscou et revendique son droit à intégrer l’Otan », Courrier international, .
  11. La guerre en Ukraine pousse la Suède et la Finlande à renforcer leur défense (11 mars 2022).
  12. « Adhésion à l’OTAN : la Finlande et la Suède ont soumis leurs demandes respectives », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  13. « Otan : la Turquie menace de nouveau de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande » Accès libre, sur https://www.europe1.fr, (consulté le )
  14. « Otan : la Hongrie repousse la ratification de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l'an prochain », sur RTBF (consulté le ).
  15. « Le Parlement turc ratifie l'adhésion de la Finlande à l'Otan », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  16. « Le Parlement turc ratifie l'adhésion de la Finlande à l'Otan ».
  17. « Système électoral de l'Eduskunta – Riksdagen », sur ipu.org (consulté le )
  18. (fi) « Kansanedustajien paikkojen jako vaalipiirien kesken », sur dvv.fi (consulté le ).
  19. (lv) « Tietopalvelu » (consulté le ).