À mort l'arbitre
Réalisation | Jean-Pierre Mocky |
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Scénario | Jacques Dreux Jean-Pierre Mocky Albert Draper (roman) |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Lira-Eléphant R.T.Z. Production TF1 Films Production |
Pays de production | France |
Genre | Drame |
Durée | 82 minutes |
Sortie | 1984 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
À mort l'arbitre est un film dramatique français de Jean-Pierre Mocky, réalisé en 1983 et sorti en salles le .
Synopsis
Pour avoir sifflé un penalty entraînant la défaite de l'équipe locale, un arbitre est poursuivi par une bande de supporters de l'équipe perdante.
À l'approche d'un match de football important, un dispositif de police, dirigé par l'inspecteur Granowski, aidé par la jeune stagiaire Philippon, est mis en place pour éviter tout débordement. Les supporters des « jaunes et noirs », déchaînés et racistes, menés par Rico, le leader, arrivent au stade. Le match commence assez bien, lorsque l'arbitre, Maurice Bruno (dont la petite amie, Martine, journaliste, assiste à la rencontre dans les tribunes, aux côtés de Rico et sa bande) siffle un penalty entraînant la défaite des « jaunes et noirs » , entraînant ainsi une bagarre entre les supporters des deux camps.
Tandis que les supporters vaincus attendent l'arbitre, Maurice et Martine parviennent à sortir du stade grâce au masseur-kinésithérapeute de l'équipe qui les fait sortir discrètement à bord d'un camion. Le couple arrive au studio du FR3 (l'actuel France 3) local pour lequel Maurice participe à une table ronde concernant le football, quand Rico et sa bande arrivent dans une pizzéria et aperçoivent à la télévision celui qu'ils qualifient de « pourri », en la personne de Maurice, et décident de se rendre au studio pour trouver ce dernier.
L'arbitre et sa compagne arrivent à s'enfuir jusqu'à un centre commercial afin d'échapper aux « excités du stade ». Alors que ses coéquipiers sont munis d'un signal d'alarme pour repérer où se trouve la bande, Rico tue involontairement Béru, membre de la bande, à l'insu de ses amis, qui ne s'est pas annoncé et fait endosser le meurtre à l'arbitre. Bien décidés à venger leur ami, Rico et sa bande saccagent l'entrée du stade afin de retrouver la trace de l'arbitre afin de l'éliminer, ce qui les mènera au domicile de Martine.
Quand ils retrouvent le couple, la bande coupe le courant, décide d'entrer par tous les moyens, Rico attaquant la porte au chalumeau. Martine, qui après avoir appelé ses voisins à l'aide et blessé Rico à la main, réussit à s'enfuir de l'immeuble avec Maurice, qui a stoppé l'arrivée de deux de la bande, en escaladant l'immeuble.
Mais le lynchage ne s'arrête pas là : la sœur de Martine est attaquée puis sauvée par Maurice, un des supporters meurt des suites d'une chute, certains appartements sont saccagés, les voisins sont agressés. La poursuite continue dans un supermarché où un vigile est roué de coups par notre joyeuse bande puis dans une usine où l'arbitre se débarrasse de deux supporters.
Mais Rico les retrouve et les menace avec une hache. Granowski, qui a réussi a retrouver leur trace, arrive pour stopper le lynchage. Mayor, l'un des supporters qui a pris un fusil, tire sur Maurice, refuse de se rendre à la police et se fait tuer par Granowski. Le couple croyant être sauvé, s'enfuit en voiture, bientôt rattrapé par Rico et son bus qui les fera tomber d'un précipice dans la carrière d'un chantier en construction entraînant la mort du couple, sous les yeux de Granowski.
Rico, fier de sa mission accomplie déambule dans le chantier en montrant sa joie et en criant sa haine des autres. Mais Granowski le suit à bord de sa voiture.
Fiche technique
- Titre : À mort l'arbitre
- Réalisation : Jean-Pierre Mocky
- Scénario : Jacques Dreux et Jean-Pierre Mocky d'après le roman The Death Penalty[1], d'Alfred Draper
- Producteur délégué : Raymond Danon
- Producteurs exécutifs : Daniel Deschamps, Maurice Illouz et Pierre Darçay
- Directeur de la photo: Edmond Richard
- Distributeur d'origine : PlanFilm
- Musique : Alain Chamfort d'après Gioachino Rossini
- Cascades : Daniel Vérité et Roland Neunreuther
- Ingénieurs du son : Luc Perini et Lucien Yvonnet
- Décors : René Loubet
- Costumes : Monique Tourret et Laurence Lévy
- Maquillage : Catherine Demesmeaker
- Montage : Catherine Renault et Jean-Pierre Mocky
- Sociétés de production : Lira-Eléphant, TF1 Films Production, RTZ Productions
- Box-office France : 359 972 entrées[2]
- Genre : Drame, thriller
- Année de tournage : 1983
- Durée : 82 min
- Pays : France
- Date de sortie en salles : 22 février 1984 (France)
- Film interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en salles.
Distribution
- Michel Serrault : Rico
- Eddy Mitchell : Maurice Bruno, l'arbitre
- Carole Laure : Martine Vannier
- Claude Brosset : Albert
- Laurent Malet : Teddy
- Nathalie Colas : Malou
- Jean-Pierre Mocky : l'inspecteur Granowski
- Dominique Zardi : un supporter
- Jean Abeillé :un supporter
- Jean Cherlian : le voisin
- Géraldine Danon : Cathy, la sœur de Martine
- Sophie Moyse : Philippon, la stagiaire de la police
- Antoine Mayor : Mayor, un supporter
- Michel Stano : Alain
- Gaby Agoston : le téléspectateur
- Henri Attal : un locataire
- Jean-Marie Blanche : le présentateur
- Jean-Paul Bonnaire : le serveur
- Christian Chauvaud : un supporter
- Catherine Couronne : la bonne
- Nathalie Dauchez : une supporter
- Michel Degand : un supporter
- Luc Delhumeau : l'acheteur
- Pascale Feuillard : la dîneuse
- Jean-Claude Forestier : le gardien
- Marjorie Godin : l'accidentée
- Patrick Granier : un supporter
- Olivier Hémon : un supporter
- Maurice Illouz : un supporter
- Lisa Livane : la voisine
- Pierre-Marcel Ondher : un locataire
- Hervé Pauchon : un supporter
- Daniel Perche : un spectateur
- Charlotte Pichon : la téléspectatrice
- Emmanuel Pinda : un supporter
- Elisabeth Rambert : la patronne
- Jean-Claude Romer : l'homme en fauteuil roulant
- Vincent Solignac : Béru, le chauffeur du bus des supporteurs
- Tania Thomassian : une supporter
- Jean-Claude Tiercelet : un locataire
- François Toumarkine : un supporter
- Robert Yacar : l'Espagnol
- Didier Mathieu
- Katia Komanoff
NB : Bien qu'absent au générique, Henri Attal apparaît bel et bien furtivement en locataire de l'immeuble dans les copies visionnées (la version de référence étant en l'occurrence celle multidiffusée sur le câble depuis quelques années).
Commentaires
Jean-Pierre Mocky signe ici une œuvre culte en brossant un portrait sans complaisance du monde du football. Il nous montre des supporters, qui pour un simple penalty sifflé par l'arbitre, peuvent basculer dans une folie, surtout le meneur de la bande, incarné par Michel Serrault, qui commettra l'irréparable envers l'arbitre (Eddy Mitchell) et sa compagne (Carole Laure).
De plus, Mocky nous montre la bêtise humaine, la veulerie et la peur de l'autre, incarnées par le personnage de Rico, un être ignoble et répugnant.
Cependant, l'effroi qui s'installe peu à peu à la vision de ce film vient autant de la veulerie des supporters que la caricaturale inefficacité des forces de police, qui semblent laisser le carnage se produire, et de l'insouciance du couple poursuivi.
Réception
Lors de sa sortie en salles, À mort l'arbitre n'a pas rencontré le succès public espéré (359 972 entrées en France, dont 103 804 entrées à Paris[3]), mais a reçu dans l'ensemble des critiques favorables, qui souligne la performance de Michel Serrault, qui est « impeccable en beauf teigneux, fait froid dans le dos[3] » selon Jacques Morice, de Télérama.
Il fallut attendre un succès tardif à la télévision, notamment grâce à une diffusion dans le cadre des Dossiers de l'écran en 1989, vue par 17 millions de spectateurs[4], pour qu' À mort l'arbitre devienne petit à petit un film culte du cinéma et un des classiques de Mocky.
Plus de vingt ans après sa sortie en salles, Libération qualifie le film de « Satire vraiment flippante – et toujours d’actualité – du fanatisme des supporteurs qui confirme que, quand on en lui donne les moyens » et que « Mocky est l’un des rares réalisateurs français capable d’exceller dans le registre casse-cou du fantastique social. »[3]
Autour du film
- Jean-Pierre Mocky s'est donné le rôle de l'inspecteur Granowski. Ce n'est pas la première fois qu'il se donne un rôle dans l'une de ses réalisations (entre autres avec Solo, Un linceul n'a pas de poches, puis en 1982 avec Litan).
- Nouvelle collaboration entre Jean-Pierre Mocky et Michel Serrault après Le Roi des bricoleurs en 1977.
- Dans la scène où l'arbitre et sa compagne sont dans l'appartement de cette dernière et que des voisins entendent les cris d'affolement de Martine (incarnée par Carole Laure), on peut entendre un titre d'Alain Chamfort, Rendez-vous, sorti l'année de tournage du film sur l'album Secrets glacés.
- Le film a été tourné sur le stade Robert-Diochon et certaines scènes dans le quartier du Mont d'Est de Noisy-le-Grand.
- Michel Serrault et Eddy Mitchell se retrouveront en 1991 dans Ville à vendre (réalisé par Mocky) et en 1995 dans Le bonheur est dans le pré.
- Le film est sorti un an avant les événements à Heysel.
Notes et références
- Le titre original The Death Penalty est à double sens : il signifie « le pénalty de la mort » mais plus communément « la peine de mort ».
- http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=6800
- http://jpierre.mocky.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=76&Itemid=27
- http://www.devildead.com/histoiresdetournages/index.php?idart=108
Liens externes
- « À mort l'arbitre » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
- « À mort l'arbitre » (fiche film), sur Allociné
- (fr) À mort l'arbitre sur Histoires de Tournages