Ève Lavallière
Nom de naissance | Eugénie Marie Pascaline Fénoglio |
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Naissance |
Toulon |
Décès |
(à 63 ans) Thuillières |
Activité principale | Actrice |
Années d'activité | 1889-1917 |
Conjoint | Fernand Louvreau (dit Samuel) |
Ève Lavallière, Eugénie Marie Pascaline Fénoglio de son nom d'état-civil, est une comédienne puis religieuse franciscaine française, née le à Toulon, morte le à Thuillières Vosges.
Biographie
Ève Lavallière est née au 8 rue du Champ-de-Mars à Toulon. Elle était la fille de Louis-Emile Fénoglio, tailleur d'origine napolitaine, et d'Albanie-Marie Audenet, née à Perpignan. À sa naissance, ses parents avaient déjà un garçon. Sa venue n'étant pas désirée, elle a été placée, jusqu'à l'âge de sa scolarité, chez des paysans, de braves gens assez frustes. À l'âge scolaire, elle a été inscrite par ses parents dans une école privée de bonne notoriété. Mais le 16 mars 1884, Eve assiste à une dispute de ses parents, et son père tue sa mère de 2 coups de revolver avant de se donner la mort à son tour.
Elle part vivre ensuite à Toulon puis à Nice, avant de faire ses débuts sur les scènes du Music-hall et du Théâtre dans une troupe ambulante sous le nom de Éveline Lavalette. Rêvant de Paris, elle s' y retrouve en 1889 et se fait remarquer à des cours de danse. En 1891, on la présente à Eugène Bertrand, le directeur du théâtre des Variétés, qui l'embauche dès ses premiers essais. Elle commence par tenir un rôle de figuration dans La Belle Hélène de Jacques Offenbach, mais Mlle Crouzet qui tenait le rôle d'Oreste meurt subitement et c'est Eve qui reprend le rôle. Elle n'a alors que 25 ans. La voix d'Eve Lavallière est d' une gamme très étendue, ce qui va en faire une comédienne de théâtre renommée à la Belle Époque (entre 1891 et 1917). Plusieurs grandes réalisations voient sa participation à l'époque dont Le Sire de Vergy au côté d'Albert Brasseur (1903). Sa renommée est semblable à celle de Sarah Bernhardt.
Dans le même temps, elle épouse Fernand Louvreau (dit Samuel), le directeur du Théâtre des Variétés de 1892 à 1914, dont elle se sépare dès 1897. Elle hérite à sa mort en 1914 notamment du château de Saint-Baslemont avec sa fille Jacqueline Louvreau (1895-†1980).
En 1917, en pleine Première Guerre mondiale, à la suite de la dernière représentation de Carmenitta au théâtre Michel à Paris, Eve Lavallière tombe malade et ne paraîtra plus jamais sur scène. Elle cherche du repos en Touraine et s'installe au château de Choisille à Chanceaux-sur-Choisille (plus tard occupé par le cirque Pinder). Sa rencontre avec l'Abbé Chasteignier de Chanceaux va aboutir à sa conversion au catholicisme le 19 juin 1917. Elle souhaite entrer dans les ordres et devient franciscaine tertiaire (membre d'un Tiers-Ordre). Elle devient Sœur Eve-Marie du Cœur de Jésus, et part sur les traces du Père Charles de Foucauld en Afrique.
Entre 1917 et 1920, elle change souvent de résidences alternant avec le château de Chanceaux, le château de Saint-Baslemont et Lourdes. L'année 1919 marque l'apogée de ses voyages où elle se rend à Pau, Guéthary, Marseille, Nice, Paris, Sanary et le couvent de la Sainte Baume en Provence. Elle entreprend ensuite de 1921 jusqu'au milieu de 1923 plusieurs voyages en Tunisie où elle distribue sa fortune estimée à 1 million de francs or, souhaitant vivre dans la pauvreté. Elle ne revient que quelques mois d' été à Thuillières. À partir de l'été 1924 elle revient définitivement vivre en France à Thuillières en alternance avec Toulon sa ville de naissance. Elle termine sa vie dans le dénuement à la suite de la dépossession de ses biens par sa propre fille travestie et droguée qui se fait appeler Jean Lavallière, mais aussi par les nombreux dons qu'elle fait aux œuvres caritatives notamment en Tunisie. Elle décède finalement à Thuillières le 11 juillet 1929. Elle est inhumée très simplement au pied du mur de l' église du village.
Théâtre
- 1892 : La Vie parisienne de Jacques Offenbach, Henri Meilhac, Ludovic Halévy, Théâtre des Variétés,
- 1896 : Le Carillon d'Ernest Blum et Paul Ferrier, Théâtre des Variétés
- 1897 : Paris qui Marche, revue d'Hector Monréal et Henri Blondeau, Théâtre des Variétés
- 1898 : Les Petites Barnett de Paul Gavault et Louis Varney, Théâtre des Variétés
- 1899 : La Belle Hélène de Jacques Offenbach, livret Henri Meilhac et Ludovic Halévy, Théâtre des Variétés
- 1900 : Mademoiselle George de Victor de Cottens et Pierre Veber, musique Louis Vernet, Théâtre des Variétés
- 1901 : La Veine d'Alfred Capus, Théâtre des Variétés
- 1902 : Les Deux Écoles d'Alfred Capus, Théâtre des Variétés
- 1903 : Le Sire de Vergy de Gaston Arman de Caillavet, Théâtre des Variétés
- 1903 : Paris aux Variétés, revue de Paul Gavault, Théâtre des Variétés
- 1904 : La Boule de Henri Meilhac et Ludovic Halévy, Théâtre des Variétés
- 1904 : Monsieur de la Palisse de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, musique Claude Terrasse, Théâtre des Variétés
- 1904 : Barbe Bleue de Jacques Offenbach, livret Henri Meilhac et Ludovic Halévy, Théâtre des Variétés
- 1905 : L'Âge d'Or de Georges Feydeau et Maurice Desvallières, Théâtre des Variétés
- 1905 : Miss Helyett, opérette en 3 actes, texte de Maxime Boucheron, musique d'Edmond Audran, Théâtre des Variétés
- 1905 : La Petite Bohême, opérette en 3 actes, texte de Paul Ferrier d'après Henry Murger, musique d'Henri Hirchmann, Théâtre des Variétés
- 1906 : Miquette et sa mère de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, Théâtre des Variétés
- 1907 : Le Faux-pas d'André Picard, Théâtre des Variétés
- 1908 : Le Roi de Robert de Flers, Gaston Arman de Caillavet, Emmanuel Arène, Théâtre des Variétés
- 1908 : L'Oiseau blessé d'Alfred Capus, Théâtre de la Renaissance
- 1909 : Un ange d'Alfred Capus, Théâtre des Variétés
- 1910 : Le Bois sacré de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, Théâtre des Variétés
- 1911 : Les Favorites d'Alfred Capus, Théâtre des Variétés
- 1912 : Les Petits de Lucien Népoty, Théâtre Antoine
- 1913 : La Dame de chez Maxim de Georges Feydeau, Théâtre des Variétés
- 1913 : Le Tango, pièce de Jean Richepin, Théâtre de l'Athénée
- 1914 : Ma tante d'Honfleur de Paul Gavault, Théâtre des Variétés
Voir aussi
Bibliographie
- (es) Omer Englebert, Vida y conversión de Eva Lavallière, Mundo Moderno, Biografías y Memorias, Buenos Aires, 1953
- (es) José María Hernández Gamell, Una mujer extraordinaria. Vida y conversión de la famosa artista de París, Eva Lavallière. Ed. Caballeros Comendadores de Santa Teresita del Niño Jesús y de la Santa Faz, Madrid, 1944 ; réédition, Afrodisio Aguado, Madrid, 1945
- Jean-Paul Claudel, Ève Lavallière : Orpheline de la terre, Gérard Louis éditeur, 2007 (ISBN 2914554796)
- Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 9782749121697, lire en ligne), p. 272