Wattieza

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Wattieza
Description de cette image, également commentée ci-après
Reconstitution approximative de Wattieza
Classification
Règne Plantae
Division Pteridophyta
Classe  Cladoxylopsida
Ordre  Pseudosporochnales

Genre

 Wattieza
Stockmans, 1968

Espèces de rang inférieur

  • W. givetiana Stockmans, 1968
  • W. casasiiBerry, 2000

Wattieza est un genre éteint de plante, âgé de 385 millions d'années (Givetien, Dévonien moyen), et appartenant aux cladoxylopsides, proches parents des fougères et des prêles modernes. Il est considéré comme la plus ancienne plante arborescente, et l'un des constituants des plus anciennes forêts. Ses restes fossiles ont été trouvés en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.

Description[modifier | modifier le code]

L'apparence générale de Wattieza devait rappeler celle d'un palmier ou une fougère arborescente moderne, atteignant une hauteur estimé à 8 mètres de haut.

Wattieza avait des frondes, semblables à celles des fougères, plutôt que des feuilles[1], et qui étaient situées dans la couronne en position verticale, et insérées en hélice sur le tronc. Wattieza perdait probablement ses frondes en grandissant, laissant le tissu superficiel de la tige marqué de cicatrices près de la couronne, formant un tissu de soutien, semblable à celui que possèdent les Arecaceae d'aujourd'hui[2].

Le tronc, ainsi formé, était mince, avec des rainures longitudinales caractéristiques qui atteignaient la zone près de la couronne, où les cicatrices des frondes apparaissaient. Le système racinaire était similaire à celui des Progymnospermes avec une insertion caractéristique dans la tige. Ainsi, dans la zone souterraine du tronc, il a adopté une morphologie conique inversée et de nombreuses petites racines en ont émergé qui ont pénétré perpendiculairement dans le sol et qui ont dû permettre à la grande plante de rester en position verticale.

Wattieza se reproduisait avec des spores, et comme les Monilophyta actuel, il possédait des frondes stériles et sexuées.

Découverte de fossiles[modifier | modifier le code]

Souches fossiles de Gilboa, New York
Racines fossiles de Wattieza givetiana (=Eospermatopteris erianus)
Photographie de plusieurs branches fossiles de Wattieza casaii trouvées dans la Formation de Campo Chico (Dévonien moyen), Sierra de Perija, Venezuela.

En 1870, à Gilboa, dans le comté de Schoharie, New York, des centaines de fossiles de souches d'arbres du Dévonien moyen ont été découverts lors d'une réparation de route endommagée par les inondations. Ce bosquet fossilisé , connue sous le nom de "souches de Gilboa, ont été décrits sous le nom de Eospermatopteris, bien que la plante complète soit restée inconnue.

Le paléobotaniste belge François Stockmans a décrit Wattieza givetiana en 1968 à partir de frondes fossiles collectées dans des strates du Dévonien moyen dans la région du Brabant, en Belgique[3].

Ce n'est qu'en 2005 que la morphologie complète a pu être complétée en trouvant la correspondance in vivo entre ces restes. Ainsi, en 2007, les chercheurs William E. Stein, Frank Mannolini, Linda VanAller Hernick, Ed Landing et Christopher M. Berry, ont rapporté avoir découvert, dans le comté de Schoharie (New York), de nouveaux spécimens fossiles spectaculaires montrant clairement des souches d'Eospermatopteris, identiques à celles de Gilboa, non loin de touffes de frondes de Wattieza.

Une seconde espèce de Wattieza, Wattieza casasii, fût décrite par le géologue et paléobotaniste anglais Chris Berry en 2000 à partir de branches fossiles collectées dans des strates du Dévonien moyen - des mudstones verts et des schistes près de la base de la formation de Campo Chico - dans la Sierra de Perijá, au Venezuela. Le matériel fossile de Wattieza casasii se trouve actuellement au National Museum and Gallery de Cardiff, au Pays de Galles. L'étymologie de l'espèce Wattieza casasii a été attribuée en l'honneur de Jhonny E. Casas, l'un des découvreurs du matériel original[4].

Publication[modifier | modifier le code]

  • Stein, W. E., F. Mannolini, L. V. Hernick, E. Landling, and C. M. Berry. 2007. "Giant cladoxylopsid trees resolve the enigma of the Earth's earliest forest stumps at Gilboa", Nature (19 April 2007) 446:904-907.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Meyer-berthaud, B. et Decombeix, A.L., « Palaeobotany: A tree without leaves », Nature, vol. 446, no 7138,‎ , p. 861–862 (PMID 17443169, DOI 10.1038/446861a, arXiv 0704.2554, S2CID 4324196, lire en ligne)
  2. Kathy Willis, Jennifer McElwain, « The Evolution of Plants », Oxford University Press,‎
  3. Chris Berry, « The Middle Devonian plant collections of Francois Stockmans reconsidered. », Geologica Belgica, vol. 12, nos 1–2,‎ , p. 25–30 (lire en ligne)
  4. C.M. Berry, « A reconsideration of Wattieza Stockmans (here attributed to Cladoxylopsida) based on a new species from the Devonian of Venezuela », Review of Palaeobotany and Palynology, vol. 112, nos 1–3,‎ , p. 125–146 (ISSN 0034-6667, PMID 11042329, DOI 10.1016/s0034-6667(00)00038-5)