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Fort de Mutzig
Feste Kaiser Wilhelm II.
Les ouvrages de la batterie no 1 pointée au nord-ouest.
Les ouvrages de la batterie no 1 pointée au nord-ouest.
Description
Ceinture fortifiée
Type d’ouvrage
Dates de construction 1893-1917
Dates de modernisation 1895-1917
Garnison 6 500 hommes
Armement 22 pièces d’artillerie (100-150 mm)
Usage actuel une partie visitable (1968)
visite possible
Protection néant
Coordonnées 48° 33′ 17″ nord, 7° 27′ 18″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fort de Mutzig
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
(Voir situation sur carte : Bas-Rhin)
Fort de Mutzig


Le fort de Mutzig, de son nom original Feste Kaiser Wilhelm II., est un ouvrage militaire construit ...

Cet ouvrage était, de par son étendue et sa puissance de feu, la fortification la plus importante de l'Empire allemand lorsque la Première Guerre mondiale éclata mais, du fait de la tournure du plan Schlieffen et de son éloignement du front, n'y joua qu'un rôle mineur.

Premier ouvrage militaire construit après la « crise de l'obus-torpille », il a été l'objet d'expérimentations qui allaient conduire au nouveau type d'ouvrages fortifiés utilisé entre autres dans le cadre de la ligne Maginot.

La crise de l'obus-torpille[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, l'artillerie commença à connaître des progrès considérables, notamment grâce à l'invention de l'obus de forme cylindro-ogivale, de la fusée percutante et de l'emploi de la mélinite comme explosif brisant. Il s'ensuivit ce qui est communément appelé la « crise de l'obus-torpille » en 1883-1885.

Cette crise rendit obsolètes les ouvrages fortifiés de l'époque, fussent-ils français comme ceux du système Séré de Rivières ou allemands commme ceux de type von Biehler, tous construits en maçonnerie et fragiles devant de tels obus.

De plus, l'artillerie défensive d'avant-crise était simplement mise en batterie en plein air au-dessus du fort, seulement protégée des tirs directs par un parapet. Il est évident que sa protection et celle de ses servants n'étaient alors plus que symboliques.

Le fort de Mutzig : une révolution technologique[modifier | modifier le code]

Dans l'opposition éternelle du glaive contre la cuirasse, le génie allemand allait mettre en oeuvre des mesures aptes à répondre à cette crise.

Emploi du béton[modifier | modifier le code]

Le premier fort, bâti de 1893 à 1895 du côté est et bien que construit en maçonnerie, était doté d'une dalle en béton d'un mètre d'épaisseur. Le second, bâti de 1895 à 1897 du côté ouest, l'a été tout en béton. La construction du troisième imposait de par son type l'emploi de béton (voir infra).

Emploi du cuirassement[modifier | modifier le code]

Les tourelles pour obusier qui équipaient le fort est étaient intégralement protégées par une cuirasse en acier au nickel de 10 cm d'épaisseur. Ses autres équipements extérieurs, à savoir trois cloches d'observation, étaient également blindées.

En fortification, ça a été le premier emploi systématique du cuirassement du côté allemand.

Emploi de l'électricité[modifier | modifier le code]

Le fort de Mutzig a été la première fortification à intégrer une centrale électrique pour ses propres besoins.

Quatre en fait ont été installées.

Du fait de l'encloisonnement et du blindage des locaux, leur ventilation mécanique était devenue nécessaire. L'électricité a permis de la réaliser en toute sécurité, de même que l'éclairage des locaux sans flamme nue (bougies, ...).

Éclatement des ouvrages[modifier | modifier le code]

Mis à part leur forme triangulaire, les deux premiers forts suivaient le principe général d'avant-crise : un grand fossé sec autour d'une caserne plutôt compacte semi-enterrée avec l'artillertie par-dessus. Pour le troisième, on allait oublier tout ça.

Une fortification expérimentale[modifier | modifier le code]

De par l'étalement dans le temps de la construction du fort et de son ampleur dans l'espace, le fort allait servir de laboratoire pour bon nombre d'innovations : au moins trois générations d'abris d'infanterie, trois types de batteries, deux modèles d'observatoires cuirassés et deux types de périscopes y furent expérimentés.

Oui bon mais pourquoi ?[modifier | modifier le code]

Mission du fort[modifier | modifier le code]

Le fort de Mutzig a été planifié et construit dans le cadre du plan Schlieffen.

Pour mémoire, ce dernier prévoyait de contourner par la Belgique les forces françaises supposées se précipiter vers l'Allemagne via la Moselle et ses fortifications et de prendre Paris avant leur réaction pour provoquer la capitulation rapide de la France avant l'intervention en masse des troupes russes sur le front oriental.

Dans cette optique, il fallait bloquer une éventuelle offensive qui pourrait remonter la plaine d'Alsace depuis Belfort et atteindre voire dépasser Strasbourg trop rapidement.

Et pourquoi à Mutzig ?[modifier | modifier le code]

La colline qui surplombe Mutzig est relativement avancée dans la plaine d'Alsace et contrôle la vallée de la Bruche, une des possibles voies de traversée du massif des Vosges.

Et ça a marché ?[modifier | modifier le code]

Le 18 août 1914, l'avant-garde française atteignit les villages de Lutzelhouse et d'Urmatt dans la Haute-Bruche. Étant à portée de canon du fort, ce dernier ouvrit le feu et 291 obus de calibre 105 mm s'abattirent dans l'après-midi dans les environs. Les troupes allemandes lancèrent alors une contre-attaque ; elle repoussa les troupes françaises au-delà de la frontière.

Durant toute la guerre, ce fut le seul fait d'armes du secteur. Il est indéniable que le caractère dissuasif du fort a limité toute vélléité française de se rapprocher de Strasbourg[1]

Et après ?[modifier | modifier le code]

L'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Et depuis[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Bour, « Die Feste Kaiser Wilhelm II. » in Fortifikation. hors série no 3, 1996, pp. 141-154.
  • G. Fischer, Bernard Bour, Die Feste Kaiser Wilhelm II. Mutzig 1980 (éd. française en 1992).
  • Rudi Rolf, Die Entwicklung des deutschen Festungssystems seit 1870 Tweede Exloërmond 2000.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ministère de la défense/SGA/DMPA, Fort de Mutzig Feste Kaiser Wilhelm II Dossier pédagogique, p. 8, téléchargeable sur la page dédiée au fort de Mutzig via le lien vers ce document (5,2 Mo).