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Émergence de la construction[modifier | modifier le code]

Reconstitution d'un campement de chasseur-cueilleur du mésolithique vers -7000. Ils sont nomades et construisent des maisons temporaires. Les outils sont en bois, os et silex. Ils pèchent en utilisant des pirogues. .'Irish National Heritage Park.

Les sites archéologiques de Terra-Amata, Tautavel, Grotte du Lazaret, Mejyritch, Pinceventetc. renseignent sur les premiers établissements humains. Les chasseurs-cueilleurs nomades établissent des campements de base ou temporaires, profitant éventuellement d'abris sous roche, dont il reste par chance quelques traces. Une antériorité a pu être établie, de la constitution des établissements natoufiens (8 000 av. J.-C.) de Jéricho et Mureybet, par rapport à l'élevage et l'agriculture. Au Mésolithique s'achève la mise en place progressive des espèces végétales et animales domestiques du néolithique. Toutefois l'économie mésolithique perdure localement jusqu'à environ 2 300 av. J.-C. en Europe septentrionale[1].

Peuples primitifs, ramasseurs pêcheurs, nomades éleveurs, paysans à la houe, forment les deux premières catégorie d'un classement l'humanité, les primitifs et les cultures. La dernière, la civilisation, caractérisée par la domestication des animaux, les araires, les charrues, les voitures et surtout les villes forment l'univers lourd des homme, les pays développés[2]. Classement parcellaire puisque par exemple il exclut de la dernière catégorie, la civilisation brillante des Mayas, caractérisée par sa longévité, sa densité de population, l'efficacité de son agriculture mais ignorante de ce qui a fait le succès d'autre civilisations, l'araire et la roue, inconnues des civilisations précolombienne.

Carte du monde montrant centres approximatifs d'origine de l'agriculture et de sa propagation dans la préhistoire: le Croissant fertile (11,000 BP), les bassins du Yangtsé et du fleuve Jaune (9000 BP) et les Highlands de Nouvelle-Guinée (9,000-6,000 BP), Mexique Central ( 5,000-4,000 BP), Nord de l'Amérique du Sud (5,000-4,000 BP), l'Afrique sub-saharienne (5,000-4,000 BP, l'emplacement exact inconnu), est de l'Amérique du Nord (4,000-3,000 BP)[3].
Une maison d'hiver eskimo à Plover Bay (Provideniya), district de Tchoukotka, en Russie, photographiée par Edward S Curtis, membre de l'expédition Harriman en Alaska en 1899. La structure des murs est constituée d'os de baleine et remplie de tourbe et de mousse; le toit est couvert de peaux de morse.

La sédentarisation progressive qui apparaît au néolithique associe développement de l'élevage et de l'agriculture, conduit à la maîtrise des techniques hydrauliques - irrigation, terrassement, calcul de pente, gestion des crues, transports fluviaux et canalisation - et la constitution de formes d'habitat stable, souvent familial. Autour et en fonction des problèmes hydraulique, semble émerger une stratification sociale, une hiérarchie politique, un État. Le souverain tend à cumuler les fonctions de défense, et de gestion de l'espace sur une échelle qui englobe aussi bien le canal, la parcelle, le fleuve et le Royaume. Cette corrélation peut être suivie, en Mésopotamie, dans la vallée de l'Indus et du Gange, en Égypte, Chine, Pérou et Amérique centrale, toutes aires qui relèvent des catégories définies par Karl August Wittfogel. Sociétés hydrauliques mésopotamienne qui ont pu, à partir d'une assise agricole, entretenir une administration et une armée, les cités-États de Lagash et Umma entrent en conflit dès le troisième millénaire av. J.-C. [4]

Liliput et Brobdignac[modifier | modifier le code]

Pyramide de Kukulcán, Chichén Itzá

La plupart des réalisations humaines se résume à différentes séquences rationnelles d’actes spatio-temporellement bornés, ce que l'on nomme par routine[5]), mises en place pour se protéger de l’incertitude menaçante, libérant l’énergie vitale et une possible créativité. L'imaginaire collectif d'autre-part semble poursuivre différents processus de reproduction de la réalité par «le plus petit» (liliputisation) et par le plus grand (mégalisation), deux formes de métabolisation de l'événement [6]. Les rituels religieux s'insèrent éventuellement dans les rituels ou routines quotidiens.

Deux genres de construction bien distinctes jalonnent l'histoire. A côté de l'industrie qui bâtit la demeure où l'homme renferme sa famille et sa personne, l'architecture édifie le monument qui doit résumer les croyances ou les aspirations d'un peuple entier et qui sera l'habitation commune de toutes les âmes. En élevant les constructions colossales, les premiers architectes qui sont des prêtres, font élever des monuments qui devant être un obscur emblème de la divinité reproduiront dans un modèle idéal les grands traits de l'architecture naturelle. Tantôt ils imitent le sublime des hautes montagnes en construisant les Pyramides 'instar montium eductæ pyramides' dit Tacite, tantôt ils imitent le firmament par des plafonds étoilés et les cavernes par des labyrinthes souterrains, tantôt ils rappellent les plaines de la mer par de grandes lignes horizontales, les rochers à pic par des tours, et les forêts de la nature par des forêts de colonnes. On a dit souvent que de ces deux choses la seconde était née de la première que le temple de Dieu avait eu pour modèle rudimentaire la maison de l'homme. Le Vatican, l'Escurial ne renferment qu'un être faible et mortel. Les pyramides, les labyrinthes, les pagodes, elles, recèlent des pensées secrètes, des sciences non révélées à la foule, des esprits formidables, des spectres gigantesques, des morts. Plus tard quand après la nature, l'humanité sera divinisée à son tour, l'architecte grec pourra sans doute rappeler aux yeux, par une allusion souriante, les éléments de la primitive industrie du constructeur, il pourra figurer par une chaumière métamorphosée en temple, l'habitation de l'homme changé en Dieu. Mais quand le genre humain encore ému des catastrophes qui ont pensé l'engloutir croit entendre dans le tonnerre la voix de Dieu même, lorsque l'Éternel partout présent n'a pas encore délégué sa puissance aux enfants des hommes, la religion n'est qu'un panthéisme vague obscur qui confond le Créateur avec son œuvre. Alors les prêtres cherchent à reproduire les traits les plus imposants de l'univers en empruntant au suprême artiste ses propres matériaux, la pierre, le marbre, ou le granit et en les employant comme lui sous les trois dimensions: longueur,largeur et profondeur. Alors ils imitent mais toujours de loin ces grands spectacles de la nature qui selon l'expression de Montaigne ne pratiquent point notre jugement mais le ravissant et le ravagent. Telle est l'origine de l'architecture, une nature reconstruite par l'homme.

  1. Marcel Otte, La Protohistoire, De-Boeck / 2008, p. 8-9 & 172-173, (ISBN 978-2-8041-5923-8)
  2. Classification de Gordon W. Hewes. Dans Pierre Chaunu. Conquête et exploitation des nouveaux mondes. Presses Universitaires de France, 5 mai 2010
  3. (en) J. Diamond et P. Bellwood, « Farmers and Their Languages: The First Expansions », Science, vol. 300, no 5619,‎ , p. 597–603 (PMID 12714734, DOI 10.1126/science.1078208, Bibcode 2003Sci...300..597D)
  4. Dans Béthemont 1982, p. 9
  5. Le concept de routine dans la socio-anthropologie de la vie quotidienne par Salvador Juan sur revues.org
  6. Pietro Bellasi, l'iconographie de la vie quotidienne. Liliput et Brobdignac. Cahiers internationaux de sociologie, janvier-juin 1983, PUF, Paris. In: L'Homme et la société, N. 69-70, 1983. Actualité des philosophes de l'École de Francfort. pp. 217-218. persee.fr