Spermacoce alata

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Spermacoce alata
Description de cette image, également commentée ci-après
échantillon type de Spermacoce alata collecté par Aublet en Guyane
Classification de Cronquist (1981)
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Rubiales
Famille Rubiaceae
Genre Spermacoce

Espèce

Spermacoce alata
Aubl., 1775[1]

Classification phylogénétique

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Astéridées
Clade Lamiidées
Ordre Gentianales
Famille Rubiaceae
Sous-famille Rubioideae
Tribu Spermacoceae

Synonymes

selon tropicos :

  • Borreria alata (Aubl.) DC.
  • Borreria latifolia (Aubl.) K. Schum.
  • Spermacoce latifolia Aubl.[2]

selon GBIF :

  • Bigelovia elata Bartl.
  • Bigelovia elata Bartl. ex DC.
  • Borreria alata (Aubl.) DC.[3]

Spermacoce alata est une espèce de plantes herbacées néotropicales appartenant à la famille des Rubiaceae.

Description[modifier | modifier le code]

Spermacoce alata est une herbacée glabres atteignant jusqu'à 0,5 m de haut.

Les feuilles à base aiguës mesurent 40-70 × 10-30 mm. La gaine de la stipule est longue de 2-3 mm, avec 6-8 soies longues de 2,5-8 mm.

Les inflorescences sont terminales et parfois à l'aisselle des feuilles supérieures. Le calice comporte 4 lobes, longs de 3-3,5 mm. La corolle est blanche à bleu pâle, avec un tube long d'environ 6 mm, et des lobes longs d'environ 3,5 mm.

Les fruit sont subglobuleux, mesurant 1-2 × 1-2 mm[4].

Elle est souvent confondue avec Spermacoce latifolia[5].

Répartition[modifier | modifier le code]

Spermacoce alata est présent du Venezuela au Brésil amazonien en passant par le Guyana, le Suriname et la Guyane[4].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Spermacoce alata est similaire à Spermacoce latifolia, et la séparation entre les deux peut être subtile si les plantes n'ont pas de fleurs ou de fruits matures. Le nom spécifique fait référence aux angles de la tige qui sont peu ou nettement ailés, mais ceux-ci varient dans leur degré de développement et se confondent dans une certaine mesure avec ceux de S. latifolia. Les plantes de S. alata ont souvent des tiges faibles et se trouvent dans des micro-sites boueux. Ces plantes sèchent fréquemment avec une couleur jaune-vert caractéristique, comme les plantes de S. latifolia[4].

Écologie[modifier | modifier le code]

Spermacoce alata pousse dans les forêts ripicoles à 50-200 m d'altitude[4].

Au Népal où on l'appelle AluPate Jhar (ou Broadleaf bottonweed en anglais), Spermacoce alata est considérée comme une espèce exotique envahissante nuisible pour l'environnement et la production agricole[6],[7],[8],[9].

Elle est aussi considérée comme une adventice du gazon en Indonésie[10],[11].

C'est une plante exotique envahissante dans le Jiangxi en Chine [12].

Spermacoce alata a été testée en tant que plante hyperaccumulatrice de fer[13].

Usages[modifier | modifier le code]

Spermacoce alata contient des glycosides, des protéines, des huiles volatiles, des flavonoïdes, des tanins[14] ainsi que des substances originales[15].

Le jus de racines de Spermacoce alata est employé comme anti-paludéen au Népal[16]

Protologue[modifier | modifier le code]

Spermacoce alata par Aublet (1775) Planche 22 :
fig. 6 - Spermacoce aspera (=Spermacoce latifolia).
fig. 7 - Spermacoce alata - 1. Fleur épanouie portée ſur l'ovaire. - 2. Corolle ouverte. Étamines. - 3. Ovaire. diſque. Style. Stigmates.
fig. 8 - Spermacoce hexangularis.
[17].

En 1775, le botaniste Aublet a proposé le protologue suivants :

« 7. SPERMACOCE (alata) caulibus & ramulis radicantibus ; foliis ovatis, ſubſeſſilibus 3 floribus cæruleis, terminalibus. (Tabula 22. Fig. 7.)


LA SPERMACOCE aîlée. (PLANCHE 22. fig. 7)

Cette plante pouſſe des tiges noueuſes, à quatre angles bordés d'un petit feuillet membraneux. Elles ſe répandent ſur la ſurface de la terre, & s'y attachent par des racines menues, fibreuſes, qui ſortent des nœuds de ces tiges.

Ses feuilles ſont ſeſſiles, entières, liſſes, molles, larges, ovales, & terminées en pointe.

Les fleurs naiſſent à l'extrémité des rameaux, entre deux feuilles oppoſées, au deſſus de deux plus grandes.

Le calice eſt à quatre divisions grêles & aiguës.

La corolle eſt bleue, monopétale ; c'eſt un tube court qui ſe range vers ſon ſommet, & ſe partage en quatre lobes égaux.

Les étamines ſont au nombre de quatre, attachées entre les diviſions de la corolle, deux à l'entrée du tube, & deux plus courtes ſur la paroi moyenne & interne du tube.

Le pistil eſt un ovaire couronne par le calice, ſurmonté d'un style qui s'élève au milieu de quatre petits corps glanduleux. Il eſt grêle, & ſe termine par deux longs stigmates.

L'ovaire devient un fruit fée, qui ſe partage en deux capſules monoſpermes.

Cette plante croît ſur le bord de la rivière d'Aroura, en allant au Comté de Gêne. »

— Fusée-Aublet, 1775[17].


« Toutes ces eſpèces de Spermacoce ſont employées en ptiſane par les Nègres de Madagaſcar, pour la cure de la gonorrhée. »

— Fusée-Aublet, 1775.


Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 19 novembre 2021
  2. (en-US) « Spermacoce alata Aubl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. (fr + en) Référence GBIF : Spermacoce alata
  4. a b c et d (en) Rupert C. Barneby, Julian A. Steyermark (eds.), Paul E. Berry (eds.), Kay Yatskievych (eds.) et Bruce K. Holst (eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 8, Poaceae–Rubiaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 874 p. (ISBN 9781930723368), p. 528
  5. (en) John H. Wiersema, Piero G. Delprete, Joseph H. Kirkbride, Jr. et Alan R. Franck, « A New Weed in Florida, Spermacoce latifolia, and the Distinction between S. alata and S. latifolia (Spermacoceae, Rubiaceae) », CASTANEA, vol. 82, no 2,‎ , p. 114–131 (DOI 10.2179/17-124, lire en ligne)
  6. Kabita Kumari Shah, Injila Tiwari, Subina Tripathi, Subash Subedi et Jiban Shrestha, « Invasive alien plant species: a threat to biodiversity and agriculture in Nepal », Agriways, vol. 8, no 2,‎ , p. 62-73 (DOI 10.38112/agw.2020.v08i01.008, lire en ligne)
  7. (en) Bharat Babu Shresthaa, Uttam Babu Shrestha, Krishna Prasad Sharma, Resham Bahadur Thapa-Parajuli, Anjana Devkota et Mohan Siwakoti, « Community perception and prioritization of invasive alien plants in Chitwan-Annapurna Landscape, Nepal », Journal of Environmental Management, vol. 229,‎ , p. 38–47 (DOI 10.1016/j.jenvman.2018.06.034)
  8. (en) Bharat Babu Shrestha, « Invasive Alien Plant Species in Nepal », Frontiers of Botany, P.K. Jha, M. Siwakoti and S. Rajbhandary,‎ , p. 269-284 (lire en ligne)
  9. (en) Ananda ADHIKARI, Adarsha SUBEDI, Achyut TIWARI et Bharat Babu SHRESTHA, « Impacts of road on plant invasions in the Middle Mountain region of central Nepal », Journal of Mountain Science, vol. 21, no 2,‎ , p. 619-632 (DOI 10.1007/s11629-023-8064-z, lire en ligne)
  10. (en) Teguh Wibowo et Eka A.P. Iskandar, « BROADLEAVED WEEDS IN TURF GRASS BLOCKS OF CIBODAS BOTANIC GARDEN, CIANJUR, INDONESIA », https://www.researchgate.net/profile/Kevin-Salamanez/publication/303994501_Effect_of_Propyrisulfuron_on_Acetolactate_Synthase_Activity_and_Seedling_Growth_of_Three_Rice_Oryza_sativa_Cultivars_and_Five_Weed_Species/links/5d80e391299bf10c1ab3de41/Effect-of-Propyrisulfuron-on-Acetolactate-Synthase-Activity-and-Seedling-Growth-of-Three-Rice-Oryza-sativa-Cultivars-and-Five-Weed-Species.pdf#page=596, Bandung, Indonesia,‎ , p. 578-582
  11. (en) Muhammad Idris, Indriyanto et Muhammad Rifqi Hariri, « Species, Dominance, and Distribution Patterns of Invasive Undergrowth at the Lauraceae Collection Block of the Bogor Botanical Gardens, Indonesia », Journal of Research in Agriculture and Animal Science, vol. 11, no 2,‎ , p. 12-23 (lire en ligne)
  12. (ch) Zeng XianFeng et Qiu HeYuan, « Two newly recorded invasive plants of Rubiaceae in Jiangxi Province », Guizhou Agricultural Sciences, no 4,‎ , p. 101-102 (lire en ligne)
  13. (en) Ishor Parajuli et Mukesh Kumar Chettri, « Bioaccumulation of Iron in Plants and Their Possibilities as a Tool for Exploration of Hematite Ores », Amrit Research Journal, vol. 1, no 1,‎ , p. 1-12 (DOI 10.3126/arj.v1i1.32447, lire en ligne)
  14. (en) Shan Fan, Wenfeng Weng et Shengguo Ji, « Pharmacognostic studies on three species of Spermacoce », Journal of Holistic Integrative Pharmacy, vol. 5, no 1,‎ , p. 2-9 (DOI 10.1016/j.jhip.2024.03.002)
  15. (en) To Cam Loan, Pham Nguyen Kim Tuyen et Nguyen Kim Phi Phung, « One new compound from Borreria alata (Aubl.) DC (Rubiaceae) in Vietnam », TAÏP CHÍ PHAÙT TRIEÅN KH&CN, vol. 19, no T1,‎ , p. 19-25 (lire en ligne)
  16. (en) Lucia Maria Conserva et Jesu Costa Ferreira, Júnior, « Borreria and Spermacoce species (Rubiaceae): A review of their ethnomedicinal properties, chemical constituents, and biological activities », Pharmacogn Rev., vol. 6, no 11,‎ , p. 46–55 (DOI 10.4103/0973-7847.95866, lire en ligne)
  17. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 58

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • « Spermacoce alata », sur FLORE DE GUYANE, (consulté le )
  • « Spermacoce alata », sur la chaussette rouge, (consulté le )