Salammbô (Reyer)

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Salammbô
Description de cette image, également commentée ci-après
Rose Caron dans le rôle de Salammbô.
Gravure d'Antoine François Dezarrois
d'après un portrait par Léon Bonnat.
Genre Opéra
Nbre d'actes 5
Musique Ernest Reyer
Livret Camille du Locle
Langue
originale
Français
Sources
littéraires
Salammbô de Gustave Flaubert
Création
La Monnaie, Bruxelles
Création
française

Théâtre des Arts de Rouen

Personnages

  • Hamilcar, chef carthaginois (baryton)
  • Salammbô, prêtresse, fille d'Hamilcar (soprano)
  • Taanach, servante de Salammbô (mezzo-soprano)
  • Shahabarim, grand prêtre de Tarit (ténor)
  • Narr-Havas, Roi de Numidie (basse)
  • Giscon, général carthaginois (basse)
  • Mathô, mercenaire libyen (ténor)
  • Spendius, esclave grec (baryton)
  • Autharite, mercenaire gaulois (basse)

Salammbô est un opéra en cinq actes et neuf tableaux d'Ernest Reyer, créé en 1890 à Bruxelles sur un livret en français de Camille du Locle, d'après le roman éponyme (1862) de Gustave Flaubert.

Historique[modifier | modifier le code]

Le roman de Gustave Flaubert intéresse le compositeur français Ernest Reyer dès sa parution en 1862 : ce premier écrit dans une lettre qu'il s'est déjà arrangé avec le compositeur pour mettre en musique son ouvrage[1]. Gustave Flaubert aide le librettiste, Camille du Locle, à écrire l'argument de l'opéra, en le guidant sur le choix des scènes[1], tout en mesurant la difficulté d'adapter un récit de cette ampleur sur une scène[2].

Salammbô est créé le au Théâtre National de la Monnaie à Bruxelles[1]. En France, il est créé le de cette même année au Théâtre des Arts de Rouen puis est rejoué à Paris le [1].

Il est par la suite donné au French Opera House à La Nouvelle-Orléans en 1900, avec Lina Pacary dans le rôle-titre et cette même année puis épisodiquement jusqu'en 1910, à l'Opéra de Paris avec Jeanne Hatto[3]. Il est rarement joué ensuite mais on relève ces productions suivantes : à l'Opéra de Paris en 1943, et dernièrement à l'Opéra municipal de Marseille le 27 septembre 2008, pour célébrer le centenaire de la mort du compositeur, natif de la ville[4].

Distribution de la création[modifier | modifier le code]

Rôles Voix Création, 10 février 1890
(Chef d'orchestre : Édouard Barwolf)
Hamilcar, chef carthaginois Baryton Maurice Renaud
Salammbô, prêtresse, fille d'Hamilcar Soprano Rose Caron
Taanach, servante de Salammbô Mezzo-soprano Anna Wolf
Shahabarim, grand prêtre de Tarit Ténor Edmond Vergnet
Narr-Havas, Roi de Numidie Basse Sentein
Giscon, général carthaginois Basse Peeters
Mathô, mercenaire libyen Ténor Henri Sellier
Spendius, esclave grec Baryton Max Bouvet
Autharite, mercenaire gaulois Basse Challet

Argument[modifier | modifier le code]

L'action prend place à Carthage, en 240 avant notre ère, durant la Guerre des Mercenaires.

Réception critique[modifier | modifier le code]

La critique reproche à l'opéra l'adaptation du personnage de Salammbô en une « amoureuse d'opéra » qui aurait perdu son aspect mystérieux et somptueux[5]. En revanche, la presse parisienne en 1892 reconnaît les efforts du librettiste dans l'entreprise difficile de l'adaptation du roman de Gustave Flaubert[5]. Il est alors également souligné l'erreur initiale de vouloir faire de Salammbô un opéra, trahissant le caractère du livre pour en faire un scénario théâtral lyrique somme toute bateau[6].

Autres adaptations à l'opéra[modifier | modifier le code]

Salammbô est un ouvrage régulièrement adapté à l'opéra. En 1863, Modeste Moussorgski avait aussi commencé l'écriture de la musique et du livret d'un opéra homonyme basé sur le même roman de Flaubert, mais n'a jamais réussi à l'achever. D'autres œuvres homonymes ont été composées par V. Fornari (1881), Niccolò Massa (1886), Eugeniusz Morawski-Dąbrowa, Josef Matthias Hauer (1930), Alfredo Cuscinà (1931), Veselin Stoyanov (1940) et Franco Casavola (1948). Le Salammbô du compositeur français contemporain Philippe Fénelon est créé à l'Opéra Bastille en 1998.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Bailbé 1982, p. 93.
  2. Bailbé 1982, p. 94.
  3. Jean Gourret et Jean Giraudeau, Encyclopédie des cantatrices de l'Opéra de Paris, Mengès, , 316 p. (lire en ligne), p. 173.
  4. Lee Yu Wang, « Ernest Reyer (1823-1909) : Salammbô, 1890. Marseille, Opéra. Du 27 septembre au 5 octobre 2008 », sur Classique News,
  5. a et b Bailbé 1982, p. 96.
  6. Bailbé 1982, p. 97.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph-Marc Bailbé, « Salammbô de Reyer : du roman à l'opéra », Romantisme, Paris, CDU Sedes, no 38 « Le spectacle romantique »,‎ 4e trimestre 1982, p. 93-103 (ISSN 0048-8593, lire en ligne).
  • Pauline Girard, « Ernest Reyer et la Monnaie : un malentendu ? », dans Manuel Couvreur et Roland van der Hoeven (dir.), La Monnaie symboliste, Bruxelles, Université libre de Bruxelles, coll. « Cahiers du Gram » (no 7), , 380 p. (ISBN 90-5349-493-6), p. 52-81.
  • (en) Noémi Karácsony, « An Image of the Exotic in the Works of Ernest Reyer : from Le Sélam to Salammbô », Bulletin of the Transilvania University of Braşov, Transilvania University Press, vol. 11, no 2 « Series VIII : Performing Arts »,‎ , p. 145-154 (lire en ligne).
  • Nathalie Petibon, « L'acoustique de Carthage : Salammbô à l'opéra », dans Gisèle Séginger (dir.), Salammbô dans les arts, Paris, Classiques Garnier, coll. « La Revue des Lettres modernes / Gustave Flaubert no 8 », , 383 p. (ISBN 978-2-406-06257-8, DOI 10.15122/isbn.978-2-406-06258-5.p.0169), p. 169-191.
  • Cécile Reynaud, « Salammbô de Reyer », dans Gisèle Séginger (dir.), Salammbô dans les arts, Paris, Classiques Garnier, coll. « La Revue des Lettres modernes / Gustave Flaubert no 8 », , 383 p. (ISBN 978-2-406-06257-8, DOI 10.15122/isbn.978-2-406-06258-5.p.0193), p. 193-219.
  • (de) Herbert Schneider, « Die kompositionsgeschichtliche Stellung der Salammbô (1890) von Ernest Reyer », dans Klaus Ley (dir.), Flauberts Salammbô in Musik, Malerei, Literatur und Film : Aufsätze und Texte, Tübingen, Gunter Narr Verlag, , XVI-438 p. (ISBN 3-8233-5185-0), p. 51-89.

Liens externes[modifier | modifier le code]