Roger Bismuth

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Roger Bismuth
Roger Bismuth en 2012.
Fonction
Membre de la Chambre des conseillers
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
Nom dans la langue maternelle
جوزيف روجيه بيسموتVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Joseph Roger BismuthVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Roger Bismuth, de son nom complet Joseph Roger Bismuth, né le à La Goulette et mort le , est un homme d'affaires et homme politique tunisien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Homme d'affaires[modifier | modifier le code]

Président de la Comité des Juifs de Tunisie, originaire de La Goulette, et membre de l'Association arabe des chefs d'entreprises, Roger Bismuth est cofondateur de la Chambre de commerce tuniso-américaine (TAAC - AmCham) et membre du bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA)[1].

Il commence sa carrière professionnelle en 1940 comme travailleur dans le secteur de la construction[2],[3].

Il est le patron de son propre groupe de sociétés, à savoir le groupe Bismuth, un groupe familial d'entreprises basé à Tunis et intervenant dans des secteurs d'activités aussi divers que la distribution de marchandises, la production chimique et l'industrie des équipements électriques[4]. Il distribue ainsi de grandes marques notamment Gillette, Oral-B, Duracell, Bayer, L'Oréal, Garnier, Vichy, Leica, Chupa Chups, etc[2].

Il commence son Laboratoire industriel de produits de parfumerie (LIPP), installé dans un petit local au centre-ville de Tunis, qui déménage à la Charguia, sur la route de l'aéroport de Tunis-Carthage[3].

Homme politique[modifier | modifier le code]

Vice-président de l'UTICA[2], il est élu comme représentant de son organisation à la Chambre des conseillers (chambre haute du Parlement tunisien)[5] le . Devenant le seul parlementaire juif vivant dans le monde arabe[6], il déclare à l'Associated Press :

«  Je suis très ému et fier d'avoir été élu dans cette institution parlementaire, une illustration de la politique d'ouverture et de tolérance qui caractérise la Tunisie. »

Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahda, rencontrant Roger Bismuth, représentant de la communauté juive de Tunisie, au siège central du mouvement (2012).

Il mentionne notamment les félicitations reçues du président de l'American Jewish Committee, Robert Goodkind, pour qui « le fait de porter un juif à un poste parlementaire dans un pays arabe et musulman constitue une marque distinctive de la position qu'occupe la Tunisie dans le monde arabe ». Quant au président du Congrès juif européen, Pierre Besnainou, il y relève « un pas positif sur la voie du renforcement de la démocratisation du pays et des relations entre juifs et musulmans ». Roger Bismuth est membre du Conseil international des parlementaires juifs, plate-forme fondée en 2002 pour coopérer sur des thèmes comme l'antisémitisme, les relations inter-religieuses et les réformes sociales.

En , il assiste aux funérailles nationales d'Habib Bourguiba à Monastir[7]. Afin d'apaiser certaines tensions surgissant, il entretient des relations avec Zine el-Abidine Ben Ali, avec le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, le président Béji Caïd Essebsi ou Hamadi Jebali[3],[8].

Le , il porte plainte contre des individus qui ont appelé à Tunis au meurtre des juifs, affirmant « qu'il n'est plus optimiste et qu'il n'a pas de vision claire, pour le moment, de l'avenir de son pays »[9],[10].

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Roger Bismuth meurt le [11].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Roger Bismuth est le père de six enfants : trois (Jacqueline, Michelle et Philippe) sont issus de son premier mariage avec Yvette, les trois autres enfants (Stephen, Jean et Peter) de son second mariage contracté le avec Aase, une ressortissante danoise.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L'homme d'affaires Roger Bismuth nous a quittés... », sur nessma.tv, (consulté le ).
  2. a b et c « Roger Bismuth, à cœur ouvert », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  3. a b et c Taoufik Habaieb, « Décès de Roger Bismuth : il avait protégé sa communauté, juive, et défendu son pays, la Tunisie », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  4. « Groupe Bismuth », sur groupebismuth.com (consulté le ).
  5. Ugo Rankl, « Roger Bismuth : « Oui, il y a une exception tunisienne » », Jeune Afrique,‎ (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
  6. Le Marocain Simon Lévy avait été élu à la Chambre des conseillers le 5 décembre 1997.
  7. « Bourguiba : le 6 avril 2000, le deuil suprême en Tunisie », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, consulté le ).
  8. « Béji Caïd Essebsi reçoit le président de la communauté juive de Tunisie », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  9. « Tunisie. Roger Bismuth porte plainte contre les éléments ayant appelé au meurtre des juifs », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  10. « Tunisie. Incitation au « meurtre des juifs », Roger Bismuth en appelle aux autorités », Le Courrier de l'Atlas,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Décès de Roger Bismuth, homme d'affaires et ancien président du comité des juifs de Tunisie », sur kapitalis.com, (consulté le ).