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Robert M. La Follette

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Robert M. La Follette
Illustration.
Fonctions
Sénateur des États-Unis
pour le Wisconsin

(19 ans, 5 mois et 14 jours)
Prédécesseur Joseph V. Quarles
Successeur Robert M. La Follette Jr.
20e gouverneur du Wisconsin

(4 ans, 11 mois et 25 jours)
Lieutenant-gouverneur Jesse Stone
James Ole Davidson
Prédécesseur Edward Scofield
Successeur James O. Davidson
Représentant des États-Unis

(5 ans, 11 mois et 27 jours)
Circonscription 3e district du Wisconsin
Prédécesseur Burr W. Jones
Successeur Allen R. Bushnell
Biographie
Nom de naissance Robert Marion La Follette
Date de naissance
Lieu de naissance Primrose (Wisconsin, États-Unis)
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Washington, D.C. (États-Unis)
Nationalité Américain
Parti politique Parti républicain
Parti progressiste
Conjoint Isabelle Case La Follette
Enfants 4, dont Philip La Follette
Diplômé de Université du Wisconsin à Madison

Signature de Robert M. La Follette

Robert M. La Follette
Gouverneurs du Wisconsin

Robert Marion La Follette, né le à Primrose (Wisconsin) et mort le à Washington, D.C., surnommé « Fighting Bob » La Follette, était un homme politique américain, membre du Congrès américain, vingtième gouverneur de l'État du Wisconsin de 1901 à 1906 et sénateur de ce même État de 1906 à 1925 sous allégeance républicaine. Il fut l'un des soutiens importants de Theodore Roosevelt de 1901 à 1908. Il fut candidat du Parti progressiste à l'élection présidentielle de 1924.

Il est élu représentant républicain du Wisconsin à la Chambre des représentants des États-Unis en 1885, à l'âge de 30 ans. Par la suite, il dirige la fraction radicale du parti.

Le temps des initiatives progressistes

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Les dérives politiques et économiques expliquent le cheminement du futur sénateur. Quand il commence sa carrière politique, la lutte contre les abus des monopoles régionaux des compagnies de chemins de fer s'estompe, mais la démocratie locale est victime d'un double travers : d'une part la « machine » des partis a réussi presque partout à accaparer tous les pouvoirs à tous les échelons à l'intérieur de nombre d'États, d'autre part celle-ci s'entend avec l'entreprise fournissant l'eau, l'électricité ou tel transport urbain, pour lui laisser pratiquer des prix sans mesure tout en l'avantageant relativement à l'impôt.

L'élection du républicain La Follette comme gouverneur du Wisconsin en 1900 marque le point de départ d'une véritable révolte contre la vieille garde du GOP dans la région, en cheville avec les puissants de l'économie plus qu'ailleurs dans le pays. La Follette préfigure le New Deal en s'entourant de professeur comme conseillers, s'appuie sur les fermiers et les ouvriers, et passe à l'acte en fixant les tarifs ferroviaires dans l'État, en assurant les ouvriers, en protégeant les ressources naturelles vitales, en contrôlant les banques, en répartissant plus justement les impôts sur les sociétés commerciales[1]. Les gouverneurs progressistes élus dans son sillage accompliront, pour certains, des œuvres comparables et tout autant innovantes.

Afin de lutter contre la mainmise des « bosses » des partis sur la vie politique locale, l'État du Mississippi le premier, en 1902, rend l'élection primaire obligatoire, en lieu et place des traditionnelles conventions où tout se décide entre membres ou délégués du parti. L'année suivante, le gouverneur La Follette fait adopter ce principe en tête de son programme. En 1916, il n'y aura plus que 3 États à ne pas l'avoir fait.

En 1906, il est élu sénateur, ce qui lui permet de prolonger son action à un échelon supérieur. Ainsi, il convainc dès 1907 Theodore Roosevelt, alors président des États-Unis, de l'utilité d'évaluer partout dans le pays les biens des compagnies de chemins de fer afin de déterminer leurs tarifs en conséquence — mesure votée finalement en 1913.

Le temps de la dissidence

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La présidence Taft est une période de quasi-opposition pour lui, tellement le président élu et qui avait annoncé poursuivre la politique Roosevelt se laisse dériver au fil des gros intérêts économiques. En 1910, Theodore Roosevelt rend hommage au sénateur du Wisconsin. Aux élections de la même année, La Follette concourt largement à l'ascension de l'aile gauche du parti républicain dans l'Ouest, mais au détriment de la vieille garde du GOP. De plus en plus ouvertement, le parti se scinde en deux ailes rivales, où La Follette est suffisamment en vue pour être pressenti candidat de l'aile progressiste au scrutin présidentiel de 1912. Mais Roosevelt se lance dans la compétition, avec une aura très supérieure à La Follette. Ce dernier se retire, fatigué par ses campagnes incessantes et pour raisons de famille.

Sous la présidence Wilson, il s'illustre en enquêtant avec quelques collègues du Sénat sur les groupes de pression, obligeant les sénateurs à déclarer si leurs intérêts personnels sont concernés par un nouveau barème douanier.

Lorsque la guerre éclate en Europe, il loue la politique de neutralité de l'administration Wilson, mais il rompt avec le président Wilson lorsque ce dernier poursuit des politiques favorables aux puissances alliées. Il s'oppose, avec dix de ses collègues, au vote de la loi sur la « neutralité armée » en 1917. Mais son vote contre l'entrée en guerre lui fait découvrir pour la première fois de sa vie l'impopularité, causée par une vague patriotique qui s'attaque à tous ceux qui s'opposent à la ligne gouvernementale, du simple progressiste pacifiste à l'extrême gauche la plus marxiste et aux anarchistes. Son effigie est brûlée, il est expulsé du Madison Club, il est blâmé publiquement par la plupart des professeurs de l'université du Wisconsin. Un « Comité de Salut public » va jusqu'à réclamer son expulsion du Sénat.

En , il contribue au rejet par le Sénat du traité de Versailles et du pacte de la Société des Nations.

En 1920 et 1921, il soutient les bolcheviks en pleine guerre civile russe, soutient le principe de self government pour les Irlandais, les Égyptiens et les Indiens.

Quelques années après, il arrive à faire engager par le Sénat une enquête sur l'enrichissement suspect du secrétaire à l'Intérieur, qui a loué secrètement d'ex-réserves pétrolifères d'État à des compagnies amies. Mais les temps sont au retour à la normale, dans une Amérique satisfaite et devenue insensible aux scandales de corruption. Cette ambiance défavorable à la contestation fait comprendre à La Follette qu'il n'a aucune chance de rallier le Parti républicain à ses thèses.

Candidat à l'élection présidentielle de 1924

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Aussi s'entend-il, lui et ses collègues républicains progressistes, avec le Farmer-Labor Party, le Parti socialiste et la Fédération américaine du travail (AFL), pour fonder le Parti progressiste, qui le désigne Candidat à l'élection présidentielle américaine de 1924. Le programme réclame des mesures en faveur des cultivateurs, la nationalisation des chemins de fer et des centrales hydro-électriques, et le droit pour le Congrès d'annuler les actes de la Cour suprême. Son colistier sera Burton Kendall Wheeler, jeune sénateur du Montana (1882-1975), à l'origine des révélations du scandale ayant frappé le secrétaire à l'Intérieur l'année précédente.

Arrivant en troisième position derrière le président élu Calvin Coolidge et le candidat démocrate John W. Davis, La Follette obtient 4 822 856 voix sur 21 millions, soit 16,67 % des suffrages, remportant les 13 grands électeurs du Wisconsin, son État d'origine, et arrivant deuxième dans 11 États de l'Est. La carte détaillée par comtés montre que ses soutiens étaient principalement les Américains d'origine allemande, sans doute parce que ceux-ci, comme lui, ont vécu un enfer à partir de l'entrée en guerre aux côtés des alliés. Soutien complété par les cheminots, certains syndicalistes (notamment l'AFL), le Parti socialiste d'Amérique, les fermiers de l'Ouest, et certains anciens partisans de Théodore Roosevelt. L'Est est complètement rétif au progressisme. Même les mineurs de fer des collines de Mesabi, situées au nord du Minnesota, n'abondent pas dans ce vote. Seule la ville de Milwaukee contredit l'aspect rural et agricole des positions de force de La Follette[2].

Pourtant, en regard de la conjoncture tout à fait défavorable, les presque 17 % de Robert La Follette représentent un score honorable depuis la guerre de Sécession pour un parti tiers, seulement dépassé par Theodore Roosevelt en 1912 (qui obtint 27 %) et Ross Perot en 1992 (qui obtiendra 19 % des suffrages).

Peu après les élections, le Parti progressiste se délite (ainsi Burton K. Wheeler rejoint-il le Parti démocrate).

La Follette meurt épuisé quelques mois après l'élection de 1924, à l'âge de 70 ans, d'une crise cardiaque.

Il est enterré au cimetière de Forest Hill (en) à Madison, capitale du Wisconsin.

Postérité

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Son fils, Robert Marion La Follette Jr. (Madison, Wisconsin, 1895 - Washington, 1953), lui succède au Sénat (1925-1947).

Il fait partie des personnalités dont John Dos Passos a écrit une courte biographie, au sein de sa trilogie U.S.A..

En 2001, Ed Garvey, un activiste du Wisconsin, organise le premier Fighting Bob Fest en son honneur[3].

Notes et références

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  1. Yves-Henri Nouailhat, Les États-Unis, 1898-1933, l'avènement d'une puissance mondiale, Éditions Richelieu, diffusion Bordas, 1973
  2. Résultats de Robert La Follette par comté au scrutin présidentiel de 1924
  3. (en-US) Richard Sandomir, « Ed Garvey, Leader of N.F.L. Players’ Union, Dies at 76 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )

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Bibliographie

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  • (en) Jørn Brøndal, Ethnic Leadership and Midwestern Politics : Scandinavian Americans and the Progressive Movement in Wisconsin, 1890-1914, .
  • (en) Jørn Brøndal, « The Ethnic and Racial Side of Robert M. La Follette », Journal of the Gilded Age and Progressive Era, vol. 10, no 3,‎ , p. 340-353 (DOI 10.1017/S1537781411000077).
  • (en) John D. Buenker, The History of Wisconsin. Volume IV The Progressive Era, 1893–1914 (1998)
  • (en) Carl R. Burgchardt, Robert M. La Follette, Sr. : The Voice of Conscience, Greenwood Press, .
  • (en) John A. Garraty, « Robert La Follette : The Promise Unfulfilled », American Heritage, vol. 13, no 3,‎ , p. 76–79, 84–88 (ISSN 0002-8738, lire en ligne).
  • (en) William Bayard Hale, « La Follette, Pioneer Progressive: The Story of "Fighting Bob", The New Master Of The Senate And Candidate For The Presidency », The World's Work: A History of Our Time, vol. XXII,‎ , p. 14591–14600 (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Herbert F. Margulies, The Decline of the Progressive Movement in Wisconsin, 1890–1920, .
  • (en) Karen A. J. Miller, Populist Nationalism : Republican Insurgency and American Foreign Policy Making, 1918–1925, Greenwood Press, .
  • (en) David Thelen, Robert M. La Follette and the Insurgent Spirit, .
  • (en) Nancy C. Unger, Fighting Bob La Follette : The Righteous Reformer, .
  • (en) Carl R. Burgchardt, Robert M. La Follette, Sr. : The Voice of Conscience, Greenwood Press, .
  • (en) Belle C. et Fola La Follette, Robert M. La Follette, 2 volumes, (1953)
  • Autobiographie de La Follette en 1913

Article connexe

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Liens externes

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