Richard Jozsa

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Richard Jozsa (né en 1954) est un mathématicien australien spécialisé en mathématiques appliquées et en théorie de l'informatique quantique. Il est professeur de physique quantique sur la chaire Leigh Trapnell à l'université de Cambridge, en Angleterre, émérite depuis 2021.

Carrière[modifier | modifier le code]

Jozsa a obtenu sa maîtrise (Applications of Sheaf Cohomology in Twistor Theory) à l'université d'Oxford en 1976 et son doctorat, à Oxford également, en 1981 sous la direction de Roger Penrose (Models in Categories and Twistor Theory)[1]. Les deux travaux étudient des applications de la géométrie algébrique dans la théorie des twisteurs. Il a été chercheur postdoctoral à l'Université McGill de 1981 à 1983, puis a occupé des emplois de tuteur ou lecteur à l'université de Sydney, université de Nouvelle-Galles du Sud, université d'Adélaïde, université Flinders et à l'Institut royal de technologie de Melbourne (RMIT). En 1992-93, il est research fellow à l'Université de Montréal au Département d'informatique (DIRO). En 1994, il devient senior lecturer et en 1997 professeur de mathématiques à l'université de Plymouth. En 1999, il devient professeur d'informatique à l'université de Bristol et, depuis 2010, il est professeur de physique quantique à l'Institut de physique théorique et de mathématiques appliquées (DAMTP) de Cambridge, jusqu'à son éméritat en 2021.

Travaux[modifier | modifier le code]

L'algorithme de Deutsch-Jozsa en informatique quantique porte son nom et celui de David Deutsch[2]. Il est également co-auteur de l'article fondateur sur la téléportation quantique[3]. Il a travaillé activement sur la question de savoir quel mécanisme sous-tend l'accélération quantique, c'est-à-dire ce qui peut permettre aux ordinateurs quantiques de résoudre certains problèmes de manière exponentiellement plus rapidement aux ordinateurs conventionnels. En particulier, il a analysé le rôle de l'intrication quantique et il a montré que l'accélération implique une augmentation de l'intrication (avec le nombre de qubits d'entrée)[4]. Dans le même contexte, se placent des analyses de modèles informatiques quantiques restreints, tels que les circuits de Clifford étendus[5], c'est-à-dire sans fournir une accélération, ainsi que le modèle de commuting quantum computation, où il a trouvé des indications de complexité disant qu'il ne peut pas être simulé efficacement[6].

Distinctions[modifier | modifier le code]

En 2012, il a reçu le International Quantum Communication Award[7]. En 2004, Jozsa a reçu le prix Naylor[8]. En 2016, il a été élu membre de l'Academia Europaea[9], et en 2019 membre de la Royal Society[10].

Publications[modifier | modifier le code]

  • 1992 : David Deutsch et Richard Jozsa, « Rapid solution of problems by quantum computation », Proceedings of the Royal Society of London. Series A. Mathematical and Physical Sciences, vol. 439, no 1907,‎ , p. 553-558 (zbMATH 0792.68058).
  • 1993 : Charles H. Bennett, Gilles Brassard, Claude Crépeau, Richard Jozsa, Asher Peres et William Wootters, « Teleporting an unknown quantum state via dual classical and Einstein-Podolsky-Rosen channels », Physical Review Letters, vol. 70, no 13,‎ , p. 1895–1899 (zbMATH 1051.81505).
  • 1994 : Richard Jozsa, « Fidelity for mixed quantum states », J. Modern Optics, vol. 41,‎ , p. 2315-2324.
  • 1994 : Richard Jozsa, Daniel Robb et William Wootters, « Lower bound for accessible information in quantum mechanics », Phys. Rev. A, vol. 49,‎ , p. 668–677 (DOI 10.1103/PhysRevA.49.668)
  • 1994 : Richard Jozsa et B. Schumacher, « A new proof of the quantum noiseless coding theorem », J. Modern Optics, vol. 41,‎ , p. 2343–2350
  • 1996 : Artur Ekert et Richard Jozsa, « Quantum computation and Shor’s factoring algorithm », Reviews of Modern Physics, vol. 68,‎ , p. 733-753 (DOI 10.1103/RevModPhys.68.733).
  • 1996 : David Deutsch, Artur Ekert, Richard Jozsa, Chiara Macchiavello, S. Popescu et A. Sanpera, « Quantum privacy amplification and the security of quantum cryptography over noisy channels », Phys. Rev. Lett., vol. 77,‎ , p. 2818-2821.
  • 1997 : Adriano Barenco, André Berthiaume, David Deutsch, Artur Ekert, Richard Jozsa et Chiara Macchiavello, « Stabilization of quantum computations by symmetrization », SIAM J. Comput., vol. 26, no 5,‎ , p. 1541-1557.
  • 1998 : Richard Jozsa, « Quantum algorithms and the Fourier transform », Proc. Roy. Soc. A, vol. 454,‎ , p. 323–337 (DOI 10.1098/rspa.1998.0163, arXiv quant-ph/9707033)
  • 1998 : Richard Jozsa, M. Horodecki, P. Horodecki et R. Horodecki, « Universal quantum information compression », Phys. Rev. Lett., vol. 81,‎ , p. 1714–1717 (DOI 10.1103/PhysRevLett.81.1714, arXiv quant-ph/9805017)
  • 2001 : G. Mitchison, Richard Jozsa, « Counterfactual Computation », Proc. Roy. Soc. Lond. A, vol. 457,‎ , p. 1175-1194 (DOI 10.1098/rspa.2000.0714, arXiv quant-ph/9907007)
  • 2003 : Richard Jozsa et Noah Linden, « On the role of entanglement in quantum-computational speed-up », Proc. R. Soc. Lond., Ser. A, Math. Phys. Eng. Sci., vol. 459, no 2036,‎ , p. 2011-2032 (DOI 10.1098/rspa.2002.1097, arXiv quant-ph/0201143)
  • 2010 : Michael J. Bremner, Richard Jozsa, Dan J. Shepherd, « Classical simulation of commuting quantum computations implies collapse of the polynomial hierarchy », Proc. R. Soc. A, vol. 467,‎ (DOI 10.1098/rspa.2010.0301, arXiv 1005.1407).
  • 2010 : Richard Jozsa, B. Kraus, A. Miyake et J. Watrous, « Matchgate and space-bounded quantum computations are equivalent », Proc. R. Soc. A, vol. 466,‎ , p. 809-830 (DOI 10.1098/rspa.2009.0433, arXiv 0908.1467)
  • 2014 : N. Datta, T. Dorlas, Richard Jozsa et F. Benatti, « Properties of subentropy », J. Math. Phys., vol. 55,‎ , article no 062203 (12 p.) (DOI 10.1063/1.4882935, arXiv 1310.1312)
  • 2019 : Mithuna Yoganathan, Richard Jozsa et Sergii Strelchuk, « Quantum advantage of unitary Clifford circuits with magic state inputs », Proc. R. Soc. Lond., A, Math. Phys. Eng. Sci., vol. 475, no 2225,‎ , article no 20180427 (19 p.).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]