Réseau routier de Vaucluse

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Réseau routier de Vaucluse
Carte du réseau routier national (autoroutes et routes nationales) dans le département de Vaucluse
Carte du réseau routier national (autoroutes et routes nationales) dans le département de Vaucluse
Géographie
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Vaucluse
Superficie 3 567 km2
Population 564 566 hab. (2021)
Caractéristiques générales
Longueur totale 8 444 km (2017) [1]
Densité de réseau 2.4 km/km2
Densité de réseau 2 15 km/1 000 hab.
Consistance
Autoroutes 68 km (2017)
Routes nationales 44 km (2017)
Routes départementales 2 342 km (2017)
Voies communales 5 990 km (2017)
Accidentalité routière
Nombre d'accidents 334 (2017) [2] ,[a]
dont mortels 51 (2017)
Tués 55 (2017)
6 % (2017/2010)
(France : - 14 %)
Blessés hospitalisés 237 (2017)
Blessés légers 158 (2017)
Route de Malaucène au sommet du Mont Ventoux, ex-Route nationale 574, déclassée en RD 974 depuis 1972

Le réseau routier du département de Vaucluse, cartographié pour la première fois par Cassini, entre 1750 et 1784, alors que le département ne fut créé qu'en 1791, fut fortement nationalisé sous le gouvernement d'Édouard Daladier, il est quasiment départementalisé depuis 2005.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de Vaucluse est de 8 444 kilomètres, se répartissant en 68 kilomètres d'autoroutes, 44 kilomètres de routes nationales, 2 342 kilomètres de routes départementales et 5 990 kilomètres de voies communales.

Histoire[modifier | modifier le code]

Carte Levasseur du département de Vaucluse (1852)

XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

De 1750 à 1784, l’ensemble du réseau routier est pour la première fois cartographié à grande échelle (au 86400e) et de manière complète par Cassini de Thury[3], à la demande de Louis XV. Ces cartes sont d’une grande richesse toponymique, mais d’une grande pauvreté quant à la figuration du relief et de l’altimétrie. De même les chemins secondaires sont rarement représentés, du fait d’une part de leur état médiocre, d’autre part de leur faible importance économique.

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

L’Atlas national illustré réalisé par Victor Levasseur est un précieux témoignage du XIXe siècle, les cartes coloriées à la main sont entourées de gravures indiquant statistiques, notes historiques et illustrations caractéristiques des départements. Sur ces cartes sont représentées les routes, voies ferrées et voies d'eau. Par ailleurs, les départements sont divisés en arrondissements, cantons et communes[4].

XXe siècle[modifier | modifier le code]

Réforme de 1930[modifier | modifier le code]

Route nationale de Malaucène au sommet du Mont Ventoux, classée par décret du 21 juillet 1932

Devant l'état très dégradé du réseau routier au lendemain de la Première Guerre mondiale et l'explosion de l'industrie automobile, l'État, constatant l'incapacité des collectivités territoriales à remettre en état le réseau routier pour répondre aux attentes des usagers, décide d'en prendre en charge une partie. L'article 146 de la loi de finances du prévoit ainsi le classement d'une longueur de l'ordre de 40 000 kilomètres de routes départementales dans le domaine public routier national[5].

En ce qui concerne le département de Vaucluse, ce classement devient effectif à la suite du décret du [6].

Réforme de 1972[modifier | modifier le code]

En 1972, un mouvement inverse est décidé par l'État. La loi de finances du prévoit le transfert dans la voirie départementale de près de 53 000 kilomètres de routes nationales[7]. Le but poursuivi est[8] :

  • d'obtenir une meilleure responsabilité entre l'État et les collectivités locales en fonction de l'intérêt économique des différents réseaux,
  • de permettre à l'État de concentrer ses efforts sur les principales liaisons d'intérêt national,
  • d'accroître les responsabilités des assemblées départementales dans le sens de la décentralisation souhaitée par le gouvernement,
  • d'assurer une meilleure gestion et une meilleure programmation de l'ensemble des voies.

Le transfert s'est opéré par vagues et par l'intermédiaire de plusieurs décrets publiés au Journal officiel. Après concertation, la très grande majorité des départements a accepté le transfert qui s'est opéré dès 1972. En ce qui concerne le département de Vaucluse, le transfert est acté avec un arrêté interministériel publié au journal officiel le [9].

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Réforme de 2005[modifier | modifier le code]

Une nouvelle vague de transferts de routes nationales vers les départements intervient avec la loi du relative aux libertés et responsabilités locales, un des actes législatifs entrant dans le cadre des actes II de la décentralisation où un grand nombre de compétences de l'État ont été transférées aux collectivités locales. Dans le domaine des transports, certaines parties des routes nationales sont transférées aux départements et, pour une infime partie, aux communes (les routes n'assurant des liaisons d'intérêt départemental)[10].

Le décret en Conseil d’État définissant le domaine routier national[11] prévoit ainsi que l’État conserve la propriété de 8 000 kilomètres d’autoroutes concédées et de 11 800 kilomètres de routes nationales et autoroutes non concédées et qu'il cède aux départements un réseau de 18 000 kilomètres[12].

Dans le département de Vaucluse, le transfert est décidé par arrêté préfectoral signé le [13]. 100 kilomètres de routes nationales sont déclassées. La longueur du réseau routier national dans le département passe ainsi de 146 kilomètres en 2004 à 50 en 2006 pendant que celle du réseau départemental s'accroît de 2 465 à 2 380 kilomètres.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Consistance du réseau[modifier | modifier le code]

Le réseau routier comprend cinq catégories de voies : les autoroutes et routes nationales appartenant au domaine public routier national et gérées par l'État[14], les routes départementales appartenant au domaine public routier départemental et gérées par le Conseil général de Vaucluse[15] et les voies communales[16] et chemins ruraux[17] appartenant respectivement aux domaines public et privé des communes et gérées par les municipalités. Le linéaire de routes par catégories peut évoluer avec la création de routes nouvelles ou par transferts de domanialité entre catégories par classement ou déclassement, lorsque les fonctionnalités de la route ne correspondent plus à celle attendues d'une route de la catégorie dans laquelle elle est classée. Ces transferts peuvent aussi résulter d'une démarche globale de transfert de compétences d'une collectivité vers une autre.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de Vaucluse est de 8 116 kilomètres, se répartissant en 67 kilomètres d'autoroutes, 44 kilomètres de routes nationales, 2 344 kilomètres de routes départementales et 5 661 kilomètres de voies communales. Il occupe ainsi le 72e rang au niveau national sur les 96 départements métropolitains quant à sa longueur et le 27e quant à sa densité avec 2,3 kilomètres par km2 de territoire[18].

Trois grandes réformes ont contribué à faire évoluer notablement cette répartition : 1930, 1972 et 2005.

L'évolution du réseau routier entre 2002 et 2017 est présentée dans le tableau ci-après.

Évolution du réseau routier entre 2002 et 2017[1]
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Autoroutes 67 67 67 67 67 67 67 67 67 67 67 67 68 68 68 68
Routes nationales 153 153 146 42 50 47 46 41 44 44 41 44 44 44 44 44
Routes départementales 2 437 2 466 2 465 2 290 2 380 2 353 2 337 2 337 2 314 2 344 2 330 2 330 2 354 2 348 2 348 2 342
Voies communales 5 071 5 131 5 180 5 157 5 266 5 465 5 465 5 553 5 661 5 661 5 765 5 819 5 819 5 864 5 971 5 990
TOTAL 7 728 7 817 7 858 7 556 7 763 7 932 7 915 7 998 8 086 8 116 8 203 8 260 8 285 8 324 8 431 8 444


Réalisations ou événements récents[modifier | modifier le code]

Cette section a pour objet de recenser les événements marquants concernant le domaine de la Route dans le département de Vaucluse depuis 1990. Seront ainsi citées les déclarations d’utilité publique, les débuts de travaux et les mises en service. Seuls les ouvrages les plus importants soit par leur coût soit par leur impact (déviation de bourgs) seront pris en compte. De même il est souhaitable de ne pas recenser les projets qui n’ont pas encore fait l’objet d’une utilité publique.

Carpentras[modifier | modifier le code]

Le contournement du centre-ville de Carpentras a fait l'objet de travaux en plusieurs phases :

  • un premier tronçon est ouvert à la circulation en 2006 et 2009, dans la partie nord de la ville, le long de la RD 942, entre le RD 950, vers Orange, et la RD 938 vers Bédoin, en 2 fois 2 voies ;
  • un deuxième tronçon est inauguré en 2013, entre la RD 942 en double voies arrivant d'Avignon et le tronçon nord à l'intersection avec la RD950.

Les 38 millions d'Euros de financement ont permis à 7000 véhicules en transit de ne plus passer par le centre-ville de Carpentras, y limitant ainsi les embouteillages quotidiens[19].

  • un troisième tronçon a été mis en place, raccordant les deux premiers nord à la RD 938, au rond point de Saint Gens, le long de la RD 235.

Coustellet[modifier | modifier le code]

Le contournement du hameau de Coustellet est actuellement à l'étude. Un premier projet, par le nord semblait bien avancer, est finalement abandonné, pour des raisons de respect environnemental[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les statistiques d'accidents recensent les accidents s'étant produits sur les réseaux publics (autoroutes, routes nationales, routes départementales et voies communales) mais aussi hors réseau public, sur les parkings publics et sur les autres voies.
  1. a et b Ministère de la transition écologique et solidaire, « Mémento des transports urbains et routiers 2017 », sur statistiques.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
  2. Ministère de la transition écologique et solidaire, « Les accidents corporels de la circulation 2017 - Recueil de données brutes », sur securite-routiere.gouv.fr (consulté le ).
  3. Pour la zone d’Avignon - Orange sur Gallica
  4. Carte Levasseur du département de Vaucluse sur Wikimedia Commons
  5. Jacques Borredon, Code de la voirie routière et textes annexes : explicitations et commentaires, Editions du Papyrus, , 645 p. (lire en ligne), p. 22-23-87.
  6. Fac-simile du décret signé par le Président de la République Gaston Doumergue, publié au Journal officiel en date du , classant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  7. « Projet de loi relatif aux libertés et aux responsabilités locales - Chapitre 1 - la voirie », sur le site du Sénat (consulté le ).
  8. Rapport sur le transfert du réseau de la voirie nationale secondaire dans la voirie départementale, Conseil général du Loiret, séance du 6 décembre 1972
  9. Fac-simile de l'arrêté interministériel publié au Journal officiel en date du , déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  10. « La décentralisation : acte II », sur vie-publique.fr, (consulté le ).
  11. Décret no 2005-1499 du 5 décembre 2005 relatif à la consistance du réseau routier national
  12. « Rapport d'information sur la mise en application de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. », sur le site de l'Assemblée nationale, (consulté le ) p. 42
  13. Fac-simile de l'arrêté préfectoral signé le , déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire
  14. Art. 123-1 du Code de la voirie routière
  15. Art. 131-1 du Code de la voirie routière
  16. Art. 141-1 du Code de la voirie routière
  17. Art. 161-1 du Code de la voirie routière
  18. « Mémento de statistiques des transports, Chapitre 3 : Transports urbains et routiers, 1re partie : 3.3 Réseaux »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur le site Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire / Économie et statistiques. (consulté le ).
  19. financement du contournement nord de Carpentras
  20. contournement de Coustellet


Articles connexes[modifier | modifier le code]