Projet:Les Mille Pages/Katherine Esau

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Katherine Esau ( - ) est une botaniste germano-américaine qui reçoit la Médaille nationale des sciences pour ses travaux sur l'anatomie des plantes[2].

Vie personnelle et éducation[modifier | modifier le code]

Katherine Esau est née le 3 avril 1898 à Yekaterinoslav, dans l'Empire russe (aujourd'hui Dnipro, en Ukraine), dans une famille de mennonites d'origine allemande, dits "mennonites russes"[3]. Elle commence à étudier l'agriculture à Moscou, mais au bout d'un an, la révolution bolchevique a incité sa famille à déménager en Allemagne, où elle termine ses études au Collège agricole de Berlin[2],[4], où elle reçoit une formation en sélection végétale. La famille Esau s'est installée en Californie en 1922, où Esau travaille pour la Spreckels Sugar Company sur la résistance de la betterave sucrière au virus de la frisure[5] : 33-34 A partir de 1927, Esau est employée comme assistante diplômée dans la division Botanique et reprend ses études à l'université de Californie, Davis, en s'inscrivant pour un doctorat à l'université de Californie Berkeley en 1928 (Davis n'avait pas d'école supérieure à cette époque). Son comité de doctorat était composé de W.W. Robbins, (botaniste et président), T.H. Goodspeed, cytologue, et T.E. Rawlins, phytopathologiste. Elle reçoit officiellement un doctorat en 1931 qui lui est accordé par l'UC Berkeley en 1932. Elle est également élue à la société d'honneur Phi Beta Kappa en 1932[2],[6]. Esau rejoint ensuite la faculté au nouveau poste de botaniste junior de la station expérimentale du College of Agriculture, et y est restée jusqu'à sa retraite à l'âge de 67 ans[5] : 33-34

Katherine Esau est décédée le 4 juin 1997 à Santa Barbara, Californie, USA[7].

Katherine Esau était un pionnier de l'anatomie végétale et ses livres Plant Anatomy (1953) et Anatomy of Seed Plants (1960) ont été des textes clés de la biologie structurelle des plantes pendant quatre décennies. Ses premiers travaux en anatomie végétale portaient sur l'effet des virus sur les plantes, plus précisément sur les tissus et le développement des plantes.

Dans le cadre de ses recherches doctorales, elle est passée de l'étude sur le terrain à l'étude en laboratoire de la maladie du virus de la frisure de la betterave sucrière en raison de la difficulté à contenir les infections de la maladie sur le terrain. C'est ainsi qu'elle s'est concentrée sur l'anatomie des plantes et plus particulièrement sur le tissu du phloème qui est le sujet de sa carrière scientifique. Elle a rapidement découvert que le virus se propageait dans les plantes le long du phloème. Elle commence à appliquer la microscopie électronique à ses recherches en 1960[8].

Katherine Esau travaille à l'université de Californie, Davis, et est finalement devenue professeure titulaire de botanique. Tout en enseignant, elle poursuit ses recherches sur les virus et plus particulièrement sur le phloème, le tissu conducteur de nourriture dans les plantes. Dans les années 1950, elle collabore avec le botaniste Vernon Cheadle sur d'autres recherches sur le phloème. Son traité The Phloem (1969) est publié en tant que volume 5 du Handbuch der Pflanzenanatomie. Ce volume est reconnu comme le plus important de la série et a constitué une source définitive d'informations sur le phloème[9]. Ray Evert, l'un des étudiants diplômés d'Esau, déclare : "Le livre Plant Anatomy a donné vie à ce qui me semblait auparavant être un sujet plutôt ennuyeux. Je n'étais pas le seul à être ainsi touché. Plant Anatomy a un impact énorme dans le monde entier, provoquant littéralement une revivification de la discipline"[8]. Cependant, Esau n'a pas été affectée par la reconnaissance qui lui est accordée, et elle a déclaré à David Russell, qui a compilé son histoire orale, "Je ne sais pas comment j'ai été élue [pour la Médaille nationale de la science]. Je n'ai aucune idée de ce qui les a impressionnés chez moi"[8]. Elle n'est le mentor officiel que de 15 étudiants de doctorat, mais son exceptionnelle capacité d'enseignement est reconnue et appréciée par beaucoup[2].

En 1963, elle est promue professeure titulaire à Davis : 34

Après avoir pris sa retraite de l'université de Californie, Davis, elle s'installe en 1965 à l'université de Californie, Santa Barbara, où Cheadle est désormais chancelier, et poursuit ses recherches jusqu'à l'âge de 90 ans, publiant au total 162 articles et cinq livres[10].

Lorsqu'Elga Wasserman lui demande de réfléchir à son éducation et à sa carrière, Katherine Esau écrit en 1973 que les activités scientifiques ont dominé sa carrière et ajoute : "J'ai trouvé des moyens de maintenir mon indépendance spirituelle tout en m'adaptant aux politiques établies. . . . Je n'ai jamais eu l'impression que ma carrière était affectée par le fait que je sois une femme" : 33-34 En outre, après qu'on lui ait demandé en 1992 si elle se voyait comme une femme pionnière dans le domaine scientifique, Katherine Esau a répondu : "C'est une chose tellement drôle. Je ne me suis jamais inquiétée d'être une femme. Il ne m'est jamais venu à l'esprit que c'est une chose importante. J'ai toujours pensé que les femmes pouvaient faire aussi bien que les hommes. Bien sûr, la majorité des femmes ne sont pas formées pour penser de cette façon. Elles sont formées pour être des femmes au foyer. Et je n'étais pas une femme au foyer"[11].

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

De nombreuses publications de Katherine Esau sont conservées et peuvent être prêtées à la bibliothèque Cornelius Herman Muller de l'université de Californie, Santa Barbara, au Cheadle Center for Biodiversity and Ecological Restoration.

En mémoire de ses contributions en tant que conférencière, autrice et scientifique, le prix Katherine Esau est décerné à l'étudiant diplômé qui présente le meilleur article en biologie structurelle et du développement lors de la réunion annuelle de la Botanical Society of America.

Esau crée le programme de bourses Katherine Esau en 1993 à l'université de Californie, à Davis. Ce programme soutient les bourses post-doctorales, les bourses pour jeunes professeurs et certaines bourses d'été pour diplômés[8].

Ses livres ont modernisé l'enseignement de l'anatomie végétale et ont été utilisés jusqu'au vingt-et-unième siècle[8] :

  • Katherine Esau, Katherine (1953). Anatomie des plantes. (1re éd. 1954 ; 2e éd. 1965 ; 3e éd. 2006). McGraw-Hill, New York.
  • Katherine Esau, Katherine (1960). Anatomie des plantes à graines. (2e éd. 1977). John John Wiley & Sons|Wiley]] & Sons, New York, (ISBN 0-471-24520-8)
  • Katherine Esau, Katherine (1961). Plantes, Virus et Insectes. Harvard University Press, Cambridge.
  • Katherine Esau, Katherine (1965). La différenciation vasculaire chez les plantes. Holt, Rinehart & Winston, 160pp
  • Katherine Esau, Katherine (1968). Les virus dans les plantes-hôtes. University of Wisconsin Press, Madison 228pp
  • Katherine Esau, Katherine (1969). Le phloème. (Handbuch der Pflanzenanatomie, Histologie Band 5, Teil 2). Gebrüder Borntraeger, Berlin.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « http://www.oac.cdlib.org/findaid/ark:/13030/kt767nf481/ » (consulté le )
  2. a b c d e f g et h (en) « Faber Research Group », sur faber.caltech.edu (consulté le )
  3. (en) « Faber, Katherine | Faculty | Northwestern Engineering », sur www.mccormick.northwestern.edu (consulté le )
  4. (en) « Caltech Division of Engineering and Applied Science | Katherine T. Faber », sur Caltech Division of Engineering and Applied Science (consulté le )
  5. a et b (en) « Caltech Materials Science | News | Professor Faber Receives the John Jeppson Award », sur Caltech Materials Science (consulté le )
  6. (en) « Katherine Faber », sur EngineerGirl (consulté le )
  7. (en) « Katherine Faber », sur EngineerGirl (consulté le )
  8. a b c d et e (en) « Katherine T. Faber », sur The American Ceramic Society (consulté le )
  9. (en) Madsen, Lynnette D. 1963- VerfasserIn., Successful women ceramic and glass scientists and engineers 100 inspirational profiles, (ISBN 978-1-118-73360-8, OCLC 953526292)
  10. (en) « The American Ceramic Society announces selection of Faber, Gauckler, and Messing as 2013 Distinguished Life Members », sur The American Ceramic Society, (consulté le )
  11. (en) « John Jeppson Award Archives », sur The American Ceramic Society (consulté le )
  12. (en) « Caltech Environmental Science and Engineering | News | Caltech Names Ninth President », sur Caltech Environmental Science and Engineering (consulté le )
  13. (en) « Funding the Future », sur Caltech Campaign (consulté le )
  14. (en) Faber, KAtherine T. Molloy, Kevin J., The mechanical properties of semiconductors, Academic Press, (ISBN 978-0-08-086434-1, OCLC 646758339)

Liens externes[modifier | modifier le code]