Piscine Lutetia

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Piscine Lutetia
Vue de la piscine Lutetia.
Présentation
Type
Piscine
Architecte
Lucien Béguet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Construction
1935
Propriétaire
Propriété privée
Usage
Gestionnaire
Patrimonialité
Site web
Localisation
Arrondissement
Commune
Coordonnées
Carte

La piscine Lutetia est une ancienne piscine de Paris située au 17 rue de Sèvres dans le 6e arrondissement.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dissimulée sous deux verrières à l'arrière de la façade d'un immeuble sur rue de huit étages, cette piscine à vagues artificielles de 33 × 10 m a été construite en 1935 dans la cour d'un groupe d'habitation sur les plans de l'architecte Lucien Béguet. De style art déco, les sols étaient en granito et en émaux de Briare verts, tandis que les murs et l'entrée étaient décorés d'émaux de Briare bleus, noirs et or[1].

À l'origine, elle servait de piscine privée à l'hôtel Lutetia voisin, avant que celui-ci ne soit réquisitionné par la Gestapo en 1940, lors de l'occupation de Paris. À la Libération, le général de Gaulle en a fait un centre d'accueil pour les rescapés des camps de concentration nazis. Puis elle devient une piscine publique[2].

Fermée au public dans les années 1970, elle a ensuite accueilli diverses activités, servant notamment de dépôt pour la marque de vêtements Dorothée Bis[3] pendant 20 ans, jusqu'en 1998[4]. En 2005, Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e arrondissement, a demandé au maire de Paris Bertrand Delanoë la réouverture de la piscine[5], en vain. Un arrêté signé le par le préfet d'Île-de-France, Christian Dors, a néanmoins inscrit l'édifice dans sa totalité au titre des monuments historiques[6],[7].

Elle abrite désormais, depuis , un concept store de la marque Hermès, qui ouvre ainsi son premier grand espace consacré au luxe sur la rive gauche parisienne[8]. Le magasin occupe une surface de 1 500 m2[9]. Le volume de l'ancien bassin est occupé par trois huttes-nids de plus de 9 mètres de hauteur formés de lames de frêne tressées[10].

Galerie[modifier | modifier le code]

Lieu de mémoire[modifier | modifier le code]

Une plaque rappelle que l'historien Marc Bloch a vécu dans l'un des logements de l'immeuble.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Antony Goissaud, « Piscine à vagues artificielles “Lutetia” », La Construction moderne, no 19,‎ , p. 388-395 (lire en ligne).
  2. Gilles de Bure, « Agence RDAI - Comme un poisson dans l'eau », Le Journal des arts, no 338,‎ (lire en ligne).
  3. Deux siècles d'architecture sportive à Paris : Piscines, gymnases... (exposition à la mairie du 20e arrondissement, -, et du 17e arrondissement, -, organisée par la Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, avec le concours de la Direction de la jeunesse et des sports), Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, 80 p. (BNF 34752333), p. 39.
  4. (en) Lauren Del Vecchio, « An elegant dive into Hermès Rive Gauche by RDAI », sur yatzer, .
  5. Géraldine Doutriaux, « Les élus se mouillent pour rouvrir la piscine Lutetia », Le Parisien, .
  6. « Ancienne piscine Lutetia », notice no PA75060004, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Arrêté no 2005-2376 portant inscription au titre des monuments historiques en totalité de l'ancienne piscine Lutétia sise 17 rue de Sèvres à Paris (6e), préfecture d'Île-de-France, affaires culturelles, 5 décembre 2005.
  8. Sophie De Santis, « Hermès dans une piscine », Le Figaro, (consulté le ).
  9. Frédéric Edelmann, « Une piscine classée devient une boutique de luxe », Le Monde, .
  10. (en) « Hermes Boutique at the Lutetia Swimming Pool by RDAI », sur contemporist.com, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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