Piastre

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Piastre de l'Indochine française, 1885.

La piastre était une ancienne pièce d'argent frappée en Turquie par l'Empire ottoman et par la république de Venise au XVIe siècle à travers ses comptoirs du Levant. Le terme dérive de l'italien piastra[1]. Plus tard, elle désigna les pièces d'argent d'Espagne et en Amérique[2]. La piastre était dite « forte », pour la distinguer de sa « Demi-piastre » sa fraction[3].

Les piastres espagnoles

Les conquêtes espagnoles d'Amérique, et plus particulièrement les Mines du Mexique ont permis au royaume de fournir des pièces d'argent en quantité et d'une valeur sûre. Elles ont eu cours dans toutes les Amériques, au Moyen-Orient, en Europe et même dans certains comptoirs africains jusqu'au XIXe siècle. C'est devenu le nom de la monnaie en Bolivie, avant qu'elle n'adopte le terme de peso.

Les Francophones d'Amérique du Nord

La valeur faciale des pièces du dollar américain était, à l'origine, indexée sur l'argent : le dollar fut appelé piastre par les colons français. Les piastres espagnoles ont d'ailleurs eu valeur légale aux Canada et aux États-Unis jusqu'en 1860. D'ailleurs, le traité scellant la vente de la Louisiane par la France en 1803 cite la piastre pour désigner le dollar américain : « La piastre ayant cours de monnaie dans les États-Unis… ». Les francophones de la Louisiane, de la Nouvelle-Angleterre et d'Haïti appellent toujours ainsi le dollar américain, mais cette acception est aujourd'hui d'un registre familier.

Par extension, toute monnaie appelée Dollar est appelé Piastre. Le dollar canadien est populairement appelé « piastre » (prononcé piasse) au Québec et en Acadie et dans les régions francophones de l'Ontario et du Manitoba. Au Québec, l'expression toujours utilisée « Quatre trente sous pour une piastre » vient du fait qu'à l'époque on pouvait diviser le dollar en quatre tranches de trente sous chacune, contrairement à aujourd'hui[4]. Le nom « trente sous » est encore utilisé comme surnom pour la pièce de 25 ¢. La piastre du Québec valait 120 sous.

On retrouve d'ailleurs encore aujourd'hui l'utilisation du terme "piastre" au paragraphe 3 de l'article 23 de la Loi constitutionnelle de 1867 du Canada, faisant partie de la Constitution canadienne: « Il devra posséder [...] de terres ou tenements tenus en franc-alleu ou en roture dans la province pour laquelle il est nommé, de la valeur de quatre mille piastres [...]. »

Colonies Françaises

Durant l'existence de l'Indochine française, la monnaie qui y était en circulation entre 1885 et 1952 s'appelait la piastre indochinoise (voir Affaire des piastres).

Moyen Orient

La piastre est la sous-division de nombreuses monnaies actuelles comme la livre égyptienne, la livre libanaise, la livre soudanaise, la livre sud-soudanaise ou la livre syrienne.


Voir aussi

Articles connexes

  • Le thaler, autre monnaie d'argent, dont le terme dollars dérive.
  • Rial tunisien (également appelé piastre)

Notes et références

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « piastre » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Dictionnaire de l'Académie française en 1978
  3. dictionnaire de l'Académique Français en 1835
  4. « Échanger quatre trente sous pour une piastre », sur Journal La Nouvelle,