Norbert Maillart

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Norbert Maillart
Norbert Maillart en 1908.
Biographie
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Marie Jeanne Sophie Suzanne Paschale Dupré Dupontet, inhumée au Cimetière du Père-Lachaise
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Œuvres principales
Lycée Félix-Faure (d), centre culturel Néstor-Kirchner, palais de Justice de la Nation (d), Colegio Nacional de Buenos Aires, Monument aux Héros de Iquique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Norbert Auguste Maillart, né le à Lachaussée-du-Bois-d'Écu et mort le à Paris, est un architecte français. Représentatif du « style Beaux-Arts » français de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, il a travaillé sur des projets d'édifices publics emblématiques en France et en Amérique du Sud ; au Chili, en Uruguay et surtout en Argentine. Il est le frère du peintre Diogène Maillart (1840-1926).

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et débuts[modifier | modifier le code]

Le lycée Félix Faure à Beauvais en 2012.

Norbert Maillart étudie à l'École des Beaux-Arts de Paris où il est élève de Julien Guadet[2]. Il est distingué et récompensé par plusieurs prix, médailles : le prix Müller-Soehnée (1876)[3], première médaille architecture en 1878[4], le prix Achille Leclère la même année[5], le prix de la fondation Lusson en 1881[6], ainsi que le premier second grand prix de Rome en architecture en 1881[7].

Diplômé le , il conçoit des hôtels et constructions particulières à Paris et en province, devient sous-inspecteur aux travaux de l'État pour le nouvel hôtel des Postes à Paris, et inspecteur des Bâtiments civils et palais nationaux[2]. Il est l’architecte du lycée Félix Faure à Beauvais (1890)[2],[8], inscrit au patrimoine depuis 2017[9].

En parallèle, il expose régulièrement au Salon des artistes français[2].

En 1883, il participe à un concours international pour un projet de nouveau théâtre, le nouveau Teatro de la Victoria à Valparaíso (Chili), dans lequel il remporte le deuxième prix[2],[10]. S'ensuit une bourse de voyage pour l'Amérique latine (1884).

À Valparaiso, il est l’architecte du Monument à la Marine Nationale (inauguré le 21 mai 1886, Place Sotomayor), érigé par souscription populaire, à la mémoire des héros des Bataille de Punta Gruesa et Bataille navale d'Iquique. La réalisation des sculptures est attribuée sur concours au jeune Denys Puech[11],[12].

En 1887, Norbert Maillart présente à Montevideo un projet de palais des Hauts Pouvoirs de l'État qui concentrerait les trois branches de la République[13], mais finalement la crise de la Barings en 1890 fait échouer cette initiative.

En Argentine[modifier | modifier le code]

Norbert Maillart, dessin de Manuel Mayol Rubio dans la revue Caras y Caretas, no 500 du .

Entre 1886 et 1909, Norbert Maillart devient chargé de mission par le gouvernement en Amérique du Sud, et est actif à Buenos Aires. Maillart est présenté par le général Benjamín Victorica au Dr Ramón José Cárcano, nommé directeur de la Poste argentine par le nouveau président Miguel Juárez Celman[14].

En 1886, Norbert Maillart présente le premier projet du palais des Postes et Télécommunications (Correo central)[15], dont une des façades s'orne de sculptures, œuvres d’Auguste Bartholdi[16], ce projet est largement retardé et souvent modifié. Le bâtiment, qui occupe un pâté de maisons entier a été reformulé par Maillart lui-même en 1908 et n'a été inauguré qu'en 1928[17], renommé Centre Culturel Néstor Kirchner en 2015[18].

Installé à Buenos Aires, Maillart devient l'un des architectes européens préférés de l'État argentin, chargé des projets de bâtiments fondamentaux pour la République nouvellement consolidée, il travaille avec les architectes italiens Francesco Tamburini et Vittorio Meano[19]:132-133.

La deuxième grande œuvre de Norbert Maillart est le palais de Justice de la nation[21], construit sur la nouvelle place Lavalle où se trouvait l'Arsenal, où, entre autres, la Révolution du Parc avait eu lieu en 1890. Cet imposant bâtiment, qui occupe tout un îlot a été inauguré en 1910 bien que sa construction se soit étendue de 1905 à 1942[14] (classé monument historique, depuis 1999)[22],[23].

En 1908, il a élaboré le projet du bâtiment du Colegio Nacional de Buenos Aires, dont la première pierre a été posée par le président José Figueroa Alcorta en 1910[24], et qui n'a été entièrement inauguré qu'en 1938 par le président Roberto Marcelino Ortiz.

En 1910, il a conçu le jardin d'hiver de la Casa Rosada[26], qui après sa destruction par un bombardement en 1955 [27], a été reconstruit et remplacé par un ensemble de bureaux[28].

Norbert Maillart a également réalisé une série de projets pour l'État argentin qui pour certains ne sont jamais allés au-delà de la proposition. Dans la perspective du centenaire de la révolution de Mai, en 1898, il conçoit un projet de nouveau palais du Gouvernement pour la province de Córdoba[19] et un projet général d'agrandissement de la Casa Rosada (siège du pouvoir exécutif national). Il prévoit également le remodelage total du Parque Colón et de ses alentours. Cela aurait signifié non seulement le réaménagement du palais du Gouvernement avec de nouvelles façades et davantage de bureaux, mais aussi la construction d'une résidence présidentielle au-dessus du parc [25], la modification de toutes les avenues et rues du quartier et la démolition du nouveau bâtiment des douanes de Buenos Aires pour prolonger les promenades publiques. Toutes ces propositions n'ont pas abouti et la crise économique déclenchée en Argentine par la Première Guerre mondiale en 1914 a définitivement enterré le plan.

Norbert Maillart rentre définitivement en France en 1912.

Union et descendance[modifier | modifier le code]

Maillart s'est marié à Paris 6ème en 1884 avec Marie Jeanne Sophie Suzanne Dupré Dupontet [29], le couple eut trois enfants dont deux épousèrent les enfants du peintre Léon Comerre : Jean-Norbert Maillart (1885 Paris-1952 Paris) épousa George-Emilie Comerre 1880-1982[30], il n'y eut pas de postérité et Marcelle-Juliette Maillart (1889 Paris-1984) épousa Maxime Comerre 1884 Paris-1970 Saint-Germain-en-Laye, architecte[31], sans postérité également. Jeanne Germaine Maillart (1887 Paris-1953 Lausanne) épousa Albert Sigismond de Weiss (1877-1948 Lausanne), pasteur protestant suisse[32] dont descendance.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de l'Oise, acte n°7.
  2. a b c d et e Agorha.inha, Maillart, Nobert [sic.]
  3. Les architectes élèves des beaux-arts, 1793-1907 sur wikisource.
  4. Le Rappel, , 1re colonne : « Les On-Dit. Jugement rendu des concours d'architecture, de peinture et d'archéologie à l'école des beaux-arts ».
  5. Journal des Savants, , Académie des inscriptions et belles-lettres, p. 642.
  6. La France : politique, scientifique et littéraire, (en ligne sur Gallica).
  7. Journal des débats politiques et littéraires, .
  8. Le lycée Félix Faure, un lycée hors du commun , feufeuih.org.
  9. Notice Mérimée.
  10. L'édifice est inauguré en 1886, mais détruit 20 ans plus tard lors du séisme du .
  11. (es) Liisa Flora Voionmaa Tanner, Escultura pública, vol. 1, Ocho Libros Editores, coll. « Artes visuales », (ISBN 9789568018153, présentation en ligne), p. 149-150
  12. En remplacement d'Auguste Rodin.
  13. Concession de travaux publics à Montevidéo « Lois et décrets, Uruguay », Journal officiel de la République française, .
  14. a et b (es)¿Conocés la historia del Palacio de la Justicia de la Nación?, Servicio informativo de la construcción, .
  15. (es) Alvaro Arrese, Qué x qué arquitectura y ciudad, Nobuko, , 158 p. (lire en ligne), p. 77-78.
  16. Architecture à Buenos Aires, la tendance éclectique, la Poste centrale de la Nation - Av. L.N. Alen, sur Argentina Excepción.
  17. (es)Buenos Aires y La Plata, Alicia de Arteaga, Dos joyas urbanas en la mira de la Unesco, La Nacion, .
  18. (es)Diego Cabo, El Centro Cultural Néstor Kirchner y un curioso cartel de cuatro tornillos, La Nacion, .
  19. a et b (es) Patrimonio Arquitectónico Argentino - Tomo II, Parte 1 (1880-1920) (consulter en ligne), p. 113.
  20. Xavier Verstraeten 2008, p. 24.
  21. Projet, pour lequel Maillart conçoit également une partie du mobilier[20].
  22. (es)Argentina gobierno, normativa/ nacional, decreto.
  23. (es)Instalarán un nuevo sistema de iluminación en la fachada del Palacio de Justicia, Noticias Judiciales, .
  24. (es)Daniel Gigena, Después del Museo Malvinas, el historiador y novelista Federico Lorenz quiere dirigir el Nacional de Buenos Aires, La Nacion, .
  25. a et b (es) Ramón Gutiérrez et Sonia Berjman, La Plaza de Mayo, escenario de la vida argentina, Fundación Banco de Boston, coll. « cuadernos del Águila », (lire en ligne), p. 214.
  26. Pour le président Roque Sáenz Peña, qui, en raison d’un handicap, fut le seul président autorisé à résider de manière permanente à la Casa Rosada[25].
  27. 1955 en Argentine, année de la Révolution libératrice.
  28. Racine, Ecole nationale supérieure du paysage, Créateurs de jardins et de paysages en France de la Renaissance au XXIe siècle, vol. 2, Actes Sud, , 419 p. (ISBN 9782742737215, " lire en ligne), p. 112-113.
  29. Acte mariage n°561.
  30. Acte de mariage Paris 17e, le 21 octobre 1911, n°2166.
  31. Acte mariage de Maxime Jules Comerre  n° 433, 4 Novembre 1915 à Paris 16ème.
  32. Journal des débats politiques et littéraires, 10 avril 1912, https://www.retronews.fr/journal/journal-des-debats-politiques-et-litteraires/10-avril-1912/134/814147/2?from=%2Fsearch%23allTerms%3D%2522jeanne%2520germaine%2520maillart%2522%2520%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D1%26searchIn%3Dall%26total%3D1&index=0

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Xavier Verstraeten, La Corte Suprema de Justicia de la Nacion, Ediciones Verstraeten, (lire en ligne), p. 21, 24-25, 34, 40 sq.
  • Michel Fleury et (dir.), Anne Dugast, Isabelle Parizet, Dictionnaire par noms d'architectes des constructions élevées à Paris aux XIXe et XXe siècles, Paris, Service des travaux historiques, 1990-2003.
  • Stéphane Victor Alexandre Fleury et Jean Hubert-Brierre, Montevideo, 1888-1889 : Stéphane Fleury, un diplomate face au Pampero, L'Harmattan, , 394 p. (ISBN 9782747542463, présentation en ligne), p. 167.
  • Conférence de Fabio Grementieri à l'Ambassade de France à Buenos Aires, L'influence de l’architecture française en Argentine, 8 juin 2015, (consulter en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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