Nokia France

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Nokia France
logo de Nokia France
Logo de Nokia France
illustration de Nokia France
Siège social de Nokia France depuis 2022 à Massy, Paris-Saclay.

Création 2006 : Alcatel-Lucent International

2016 : Alcatel-Lucent International devient une filiale de Nokia Networks

Dates clés 2019 : Alcatel-Lucent International, filiale de Nokia Networks, fusionne avec Nokia Solutions and Networks France
Forme juridique Société anonyme (SA) à conseil d'administration
Slogan « for a world in motion »
Siège social 12, rue Jean Bart, Massy
Paris-Saclay
Drapeau de la France France
Direction Pierre-Gaël Chantereau, PDG Nokia France
Actionnaires Drapeau de la Finlande Nokia (100%)
Activité Équipements de télécommunications
Société mère Drapeau de la Finlande Nokia Networks
Sociétés sœurs Nokia Bell Labs France, Nokia Technologies
Filiales Alcatel Submarine Networks, Nokia Bell Labs France, Nuage Networks, Radio Frequency Systems, Nokia Shanghai Bell
Effectif 3 640 (2020)[1]
SIREN 542 019 096
Site web networks.nokia.com

Société précédente Alcatel-Lucent

Nokia France, nom commercial de Nokia Networks France et d'Alcatel-Lucent SAS[2],[3],[4], est une entreprise française filiale du groupe finlandais Nokia, issue du rachat d'Alcatel-Lucent finalisé en 2016[5].

Son activité se déroule sur les sites de Nokia Paris-Saclay (Nozay - Villarceaux) (Essonne) et de Nokia Lannion (Côtes-d’Armor). Depuis 2022, son siège est situé à Massy, dans le quartier Atlantis, en Essonne, au sein de locaux appartenant à la Société de la Tour Eiffel (STE)[6],[7].

Le , Nokia annonce l'acquisition d'Alcatel-Lucent en échange de ses propres titres pour 15,6 milliards d'euros[8]. Cette opération s'achève en par la radiation de l'action Alcatel-Lucent de la Bourse de Paris.

Au moment de l'achat, Michel Combes explique que les équipes françaises joueront « un rôle primordial » : « Le pilotage mondial de l’innovation et de la recherche se fera depuis la France », détaille-t-il. « Ce projet va même renforcer l’emploi en France ». Selon lui, 500 emplois vont être créés dans la recherche et développement en plus des 2 000 qui existent déjà en France[9].

Filiales rattachées :

Identité visuelle (logo)[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

2015 : rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia Corporation[modifier | modifier le code]

En , le géant finlandais des télécommunications Nokia annonce un projet de rachat d'Alcatel-Lucent[10]. Il se fera par le biais d'échanges d'actions : 0,55 action Nokia contre 1 action Alcatel-Lucent. Au cours de l'action Nokia le , le groupe Alcatel-Lucent est valorisé à 15,6 milliards d'euros[11].

Le , Nokia lance une OPE sur Alcatel-Lucent. Le , Nokia annonce détenir 76,31 % du capital d'Alcatel-Lucent[12]. Le , Nokia rouvre son offre sur le capital d'Alcatel-Lucent jusqu'au dans l'objectif d'acquérir au moins 95 % des actions et de pouvoir retirer le titre du marché boursier[13] ; seulement 91,25 % du capital est apporté lors de la clôture de cette offre le [14].

À la mi-, Nokia a acquis plus de 95 % des droits de vote et du capital, lui permettant d'initier une offre publique de retrait auprès de l'AMF pour une finalisation prévue courant . Alcatel-Lucent devient une simple filiale de Nokia[5].

Le , l'action d'Alcatel-Lucent est radiée de Euronext Paris à la suite de l'offre publique de retrait[15]. Les activités réseaux, recherches et développement d'Alcatel-Lucent sont désormais intégrées à Nokia Networks France.

En 2016, selon Marc Rouanne, responsable de l'innovation du groupe, basé à Nozay/Villarceaux, et les engagements de 2015, la France devrait être l'un des pivots de la stratégie d'innovation de Nokia. Cela se traduirait par la création de 500 nouveaux postes de chercheurs (pour passer à 2.500 en 2019), dont 300 réservés à des jeunes diplômés. L'activités de R&D en France sera concentré sur deux sites, ceux de Lannion et de Nozay/Villarceaux. Les équipes se focaliseront notamment sur la recherche dans la 5G, la cybersécurité ou les « Small cells», micro-cellules. Une nouvelle antenne des Bell Labs sera créée à Lannion[16].

À aucun moment, il n'a été envisagé l'usage du décret no 2014-479 en date du qui étend, en particulier, aux télécommunications les pouvoirs du décret no 2005-1739, donnant la possibilité au gouvernement de mettre un véto sur des investissements étrangers qui portent atteintes aux intérêts stratégiques de la France[17],[18],[19],[20].

Le 5 février 2019, la filiale française de Nokia Networks (Alcatel-Lucent International) est fusionnée avec Nokia Solutions and Networks France et cette dernière est dissoute[21].

En janvier 2020, pour le déploiement de la 5G en France, les politiques des opérateurs de télécommunications commencent à ce préciser, Orange choisit Nokia pour 40 % de son réseau (Ericsson pour les 60 % complémentaires). Les deux équipementiers étaient déjà ses fournisseurs pour les générations précédentes de réseaux mobiles. Free a annoncé un accord stratégique avec Nokia, son fournisseur historique. SFR et Bouygues Telecom, qui ont chacun une moitié de leurs réseaux actuels équipés par Huawei, réservent leurs choix[22].

2020 : suppressions de postes[modifier | modifier le code]

Le 22 juin 2020, Nokia annonce la suppression de 1 233 postes, un tiers des effectifs actuels, au sein de sa filiale française Alcatel-Lucent International (Nokia France)[23],[24],[25]. Le groupe précise que ces suppressions de postes portent sur les activités de recherche et développement (R&D) et aussi sur les fonctions centrales sur les sites de Paris-Saclay et de Lannion[25]. Les filiales françaises Radio Frequency Systems, Nokia Bell Labs France et Alcatel Submarine Networks ne sont pas concernées par ces suppressions[26],[24].

Site principal du groupe à Nozay, Paris-Saclay.

« La France restera un pôle de R&D déterminant au sein de Nokia, principalement autour du développement des technologies 5G et de la transmission par faisceaux hertziens, ainsi que dans la recherche avancée avec Bell Labs », a déclaré Thierry Boisnon, Président de Nokia en France[27].

Entre 3 500, selon la police, et 5 000 personnes, selon la CFDT, ont manifesté 2020 en fin de matinée à Lannion (Côtes-d’Armor) contre la suppression de 402 emplois sur le site de Nokia. En dix ans, c’est le 13e plan social que subit l'entreprise. Pour les centrales syndicales, le plan mènera inéluctablement à terme à la disparition du site de Lannion, mais aussi à la disparition de Nokia du paysage industriel français. Avec le crédit d'impôt recherche (CIR) auquel le géant des télécoms a eu recours, « un ingénieur français ne coûte pas plus cher qu’un ingénieur chinois »[28].

Le mercredi 8 juillet 2020, une nouvelle manifestation se tient à Paris. Les salariés dont une bonne partie venus de Lannion, ont défilé contre la suppression prévue des emplois en France. Opposés à ce plan de la direction, les représentants syndicaux mettent en avant les engagements non respectés, les soutiens financiers reçus de l'état français, et le ciblage de la recherche et développement (R&D)[29],[30].

Selon un rapport du Syndex de juin 2020, Nokia utilise à plein, le crédit d'impôt recherche, l'optimisation fiscale, et licencie en France après avoir touché les aides d'état pour les entreprises destinées à soutenir l'emploi en France y compris celui des plus qualifiés faisant de la recherche et développement dans le domaine de pointe des Telecom, 5G, et génération suivante[31]. (273 millions de crédit d’impôt recherche touchés depuis 2015, 39 millions d’impôts sur les bénéfices évités en trois ans).

En tant que filiale du groupe Nokia, Nokia France ne dispose d'aucune autonomie de gestion, la politique suivie est définie par les choix de la multinationale Nokia dont le siège social se trouve en Finlande (en 2019, l'activité réseau représente 78 % du CA du groupe, la France enregistre 5,8 % de l'activité du groupe : 1,229 milliard d'euros[32]).

Selon la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), parmi les 2 200 représentants d’intérêts inscrits sur le registre public pour 2019, 167 entreprises ou associations ont été mises en avant pour non-déclaration dont Nokia (Networks) France [33].

Le 3 septembre 2021, Thierry Boisnon démissionne de la direction générale de Nokia en France. Il est remplacé par Pierre-Gaël Chantereau. Une fusion entre les filiales françaises de la multinationale finlandaise Nokia Bell Labs France et Alcatel-Lucent International (Nokia France) serait à l'étude chez Nokia[34].

Direction de l'entreprise[modifier | modifier le code]

Conseil d'administration[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Nokia va supprimer un tiers des effectifs de sa filiale francaise Alcatel-Lucent », sur Ouest France avec Reuters, (consulté le )
  2. DIN / DGE, « Société NOKIA NETWORKS FRANCE » Accès libre, sur annuaire-entreprises.data.gouv.fr (consulté le )
  3. DIN / DGE, « Société ALCATEL LUCENT (ALCATEL-LUCENT) » Accès libre, sur annuaire-entreprises.data.gouv.fr (consulté le )
  4. « ALCATEL-LUCENT INTERNATIONAL (NOZAY) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 493378939 », sur societe.com (consulté le )
  5. a et b Kevin Hottot, « Nokia veut croquer les dernières parts d'Alcatel Lucent », nextinpact.com, (consulté le )
  6. Rihab Bourgois, « La Société de la Tour Eiffel et Nokia annoncent la signature d’un bail portant sur un espace immobilier de 11 400 m² à Massy », sur Société Tour Eiffel, (consulté le )
  7. « La Société de la Tour Eiffel et Nokia annoncent la signature d'un bail portant sur un espace immobilier de 11.400 m(2) à Massy », sur Boursier.com, (consulté le )
  8. « Nokia et Alcatel-Lucent annoncent leur fusion », sur LeMonde.fr,
  9. « Le rachat d’Alcatel par Nokia « va renforcer l’emploi en France » », sur Le Monde, amaljob.com, (consulté le ).
  10. « Nokia annonce sa fusion avec Alcatel-Lucent », sur LeFigaro.fr, .
  11. « Nokia lance une OPE valorisant Alcatel-Lucent 15,6 milliards d'euros », La Tribune, (consulté le )
  12. « Equipements télécoms : Nokia prend le contrôle effectif d'Alcatel-Lucent », Les Échos.fr,‎ (lire en ligne)
  13. « Nokia confirme la réouverture de son offre aux actionnaires d'Alcatel-Lucent », Les Échos.fr,‎ (lire en ligne)
  14. « Alcatel-Lucent: résultat de l'OPE de Nokia », L'Express.fr,‎ (lire en ligne)
  15. « Alcatel-Lucent sort de la cote », sur LesEchos.fr, (consulté le )
  16. « Nokia mise sur la France pour muscler sa R&D », Les Echos, (consulté le )
  17. Décret no 2005-1739 du 30 décembre 2005 réglementant les relations financières avec l'étranger et portant application de l'article L. 151-3 du code monétaire et financier, 31 décembre 2005
  18. Décret no 2014-479 du 14 mai 2014 relatif aux investissements étrangers soumis à autorisation préalable, 16 mai 2014
  19. Au fait, c'est quoi ce décret sur les " investissements stratégiques " ?, Le Monde, 16 mai 2014
  20. Pascal Bine, François Piquet,Julien Bracq, « La protection des secteurs strategiques ou sensibles par l'etat francais », sur fusions-acquisitions.fr, (consulté le )
  21. « Alcatel Lucent International (Nozay, 91620) : siret, TVA, adresse, bilan gratuit... », sur entreprises.lefigaro.fr (consulté le )
  22. Sébastien Dumoulin, « 5G : Orange fait l'impasse sur Huawei en France », Les Echos, (consulté le )
  23. « Nokia va supprimer un tiers des effectifs de sa filiale française Alcatel-Lucent », sur ouest-france.fr,
  24. a et b « Nokia va supprimer un tiers des effectifs de sa filiale française Alcatel-Lucent », sur Challenges.fr (consulté le )
  25. a et b « Nokia France veut supprimer plus de 1200 postes en France », sur LCI.fr (consulté le )
  26. « NOKIA PRÉCISE QUE SES FILIALES RADIO FREQUENCY SYSTEMS (RFS), NOKIA BELL LABS FRANCE (NBLF) ET ALCATEL SUBMARINE NETWORKS (ASN) DEMEURENT EN DEHORS DU PÉRIMÈTRE DE CE PROJET | Zone bourse », sur zonebourse.com (consulté le )
  27. « Nokia taille sévèrement dans ses effectifs en France », sur optionfinance.fr, (consulté le )
  28. « « C’est presque une ville qu’on assassine » : des milliers de manifestants à Lannion contre les suppressions d’emplois chez Nokia », Le Monde, (consulté le ).
  29. « Airbus, Hop !, Nokia, Sanofi : des salariés mobilisés contre les suppressions d’emplois », Le Monde avec AFP, (consulté le )
  30. « Des salariés de Nokia abattus mais mobilisés défilent à Paris », Le Télégramme, (consulté le )
  31. Benoît Berthelot, « Nokia licencie en France après avoir engrangé les subventions », Capital, (consulté le )
  32. « NOKIA OYJ : Actionnaires Dirigeants et Profil Société, Zone bourse », sur zonebourse.com, (consulté le )
  33. « Lobbying : 167 entreprises ou associations épinglées pour non-déclaration », Le Monde avec AFP, (consulté le )
  34. « EXCLUSIF. Thierry Boisnon quitte la présidence de Nokia France », sur LaTribune.fr, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]