Maya Bösch
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Maya Bösch, née en à Zurich, est une metteure en scène de théâtre suisse et américaine.
Biographie
Maya Bösch naît en , à Zurich[1]. Sa mère est une mathématicienne américaine, originaire du Bronx, et son père est un physicien zurichois. Ils se rencontrent aux États-Unis et fondent une famille qui compte trois enfants, Tanya, Maya et Mike. Leur foyer ne compte ni télévision, ni voiture et la famille mange des pommes tous les jours[2]. À seize ans, Maya Bösch est championne de Suisse de judo dans sa catégorie d’âge[2].
Durant son adolescence, un professeur de littérature lui fait découvrir les poètes russes et les écrivains est-allemands, notamment Christa Wolf[2]. Elle étudie la mise en scène au Collège Bryn Mawr de Philadelphie, aux États-Unis et se spécialise dans le théâtre politique[1]. Chaque semaine, elle met en espace un texte, dont ceux de Tchekhov ou Peter Handke. Après un stage de six mois, ne supportant plus Zurich, elle s'installe à Genève, où elle était déjà venue une première fois pour préparer ses examens de maturité[2].
En alors qu'elle est âgée de 22 ans, sa mère qui lui a « donné le goût des mots »[2] décède d'une maladie et sa « famille explose » ; elle ne voit plus son père à partir de cette époque[2].
Carrière artistique
Thématiques de prédilection
Maya Bösch met en scène des autrices, comme Elfriede Jelinek ou Sarah Kane, ainsi que des auteurs, tels que Peter Handke, Velibor Čolić et Allen Ginsberg[3].
Parcours professionnel
Maya Bösch fonde en 2000 à Genève la compagnie Sturmfrei, avec qui elle crée de nombreux spectacles de théâtre, des performances, des installations, des expositions et du cinéma[4]. Parallèlement à ces créations, elle développe un projet éditorial sous la forme d'une série de quatre publications intitulées « On Space » en , « On Body » en , « On Sound » en et « On Time » en , à travers lesquelles elle révèle son approche, ses recherches, ses visions et ses perspectives[4].
De à , Maya Bösch co-dirige avec Michèle Pralong le GRÜ/Transthéâtre à Genève, une scène expérimentale et pluridisciplinaire de théâtre, où se produisent des artistes tels que la chorégraphe Cindy Van Acker, l’auteur Mathieu Bertholet et le metteur en scène Marc Liebens[2]. Puis, en et , elle est la curatrice du Performance Art Festival : « Jeter son corps dans la bataille » et co-curatrice de la 17e édition du Festival BONE, à Berne, où se produisent des artistes romands et internationaux[4].
Au printemps , accompagnée du photographe Régis Golay, elle suspend un cheval empaillé dans un ancien abribus transformé en galerie appelée Zabriskie Point, au cœur de Genève. Cette installation, dont le titre est « Cheval de bataille », provoque l'indignation : « pourquoi humilier ainsi un animal mort ? On glose : est-ce de l’art ? On défend le geste »[2]. Le collectif, qui se défend d’avoir voulu « provoquer pour provoquer », répond à ces questionnements en expliquant comprendre que « cette pièce puisse susciter des réactions fortes surtout chez les enfants et les végétariens » alors que dans un autre contexte « par exemple au sein d’un salon de chasseur, l’objet serait d’une banalité absolue. C’est donc cette décontextualisation qui ouvre à une complexité de sens et crée le trouble, et finalement le débat »[5]. Le lieu d'exposition, situé en plein milieu de Genève, « surexpose naturellement ce qui y est montré et nous met à nu, les artistes comme les passants, spectateurs volontaires et involontaires »[5].
En , Maya Bösch met en scène la pièce de théâtre « Pièces de guerre en Suisse », écrite par Antoinette Rychner et jouée au Théâtre de Vidy, à Lausanne[6]. Elle organise également au Centre de la photographie de Genève l'exposition « Explosion of Memories ». Celle-ci rend hommage à la commune italienne de Gibellina, remplie de villages ruraux de Sicile fracturés par un tremblement de terre en , grâce notamment aux photos de Christian Lutz[7] .
En , elle crée le spectacle « Manuel d'exil » inspiré du récit de l'auteur bosnien Velibor Čolić et interprété par le comédien suisse Jean-Quentin Châtelain[3].
En , elle met en scène le spectacle de fin d'études « Sur la voie royale », de la Promotion K du Bachelor Théâtre, basé sur la pièce éponyme d'Elfriede Jelinek[4]. Puis, en , elle participe à la 17e édition du festival genevois La Fureur de lire,en proposant un podcast dans lequel elle lit un texte intime[8].
Enseignement
Depuis , Maya Bösch propose des workshops dans des Hautes écoles pour la mise en scène, la direction d’acteurs, l’esthétique et la performance ; notamment au Théâtre national de Bretagne, à Rennes ; à L'ENSATT de Lyon, ainsi qu'à l'école Arts² de Mons. De plus, elle contribue à diverses plateformes professionnelles et dans le cadre de jurys, sur des thématiques liées au théâtre post-dramatique, la performance et aux formes et esthétiques expérimentales et nouvelles[4].
Elle enseigne également au sein de la haute école suisse La Manufacture, dans les filières Bachelor et Master Théâtre, ainsi qu'au sein des missions Recherche et Formation continue[4].
Prix et récompenses
Maya Bösch a obtenu plusieurs bourses et le Prix suisse de théâtre, en , attribué par l’Office fédéral de la culture pour l’ensemble de son travail en tant qu’artiste, metteure en scène et curatrice.
Références
- © Office fédéral de la culture, « Maya Bösch », sur www.schweizerkulturpreise.ch (consulté le )
- « Maya Bösch, les coups de force d’une athlète du théâtre à La Bâtie », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Arts vivants – Maya Bösch présente un «Manuel d’exil» à l’usage des sédentaires », sur Tribune de Genève (consulté le )
- « Manufacture - Intervenant·e - Maya Bösch », sur manufacture.ch (consulté le )
- « Un cheval mort, c'est de l'art? », Le Matin, (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
- « "Pièces de guerre en Suisse", du théâtre pour secouer la politique », sur rts.ch, (consulté le )
- « Maya Bösch, l’art d’apaiser la catastrophe », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Ats Keystone, « La littérature romande au coeur de la Fureur de lire 2021 » (consulté le )