Marco Bragadino

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Marco Bragadino
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Marco Bragadino ou Marco Bragadin (né vers 1545 à Chypre, mort le à Munich, duché de Bavière) était un homme de confiance de Venise, imposteur qui prétendait être alchimiste ayant trouvé la matière secrète pour créer de l'or à partir de la poussière.

Son nom de naissance fut probablement Mamugna, mais il se fit passer pour le fils de l'officier mort ; Marco Antonio Bragadin[1]. Il a convaincu le gouvernement de Venise pour financer ses recherches sur la production d'or à partir de métaux de base[2].

Jeunesse

L'enfance et la jeunesse de Bragadino sont très méconnues. Après la conquête de Chypre par les Turcs, sa famille, comme beaucoup d'autres habitants chrétiens de l'île a fui en direction de la puissante République de Venise. À Venise, Bragadino rencontre le riche fameux Girolamo Scotto ou Jérôme Scot qui lui enseigne les secrets de l'alchimie ou du moins comment tromper autrui - en particulier en alchimie.

C'est dans les premiers temps à Venise qu'il se fait connaître sous le pseudonyme de Marco Bragadino, nom qu'il a choisi pour pouvoir prétendre être le fils du défunt Marco Antonio Bragadin, ancien gouverneur de l'île de Chypre pour le compte de la République de Venise qui mourra dans les plus grands honneurs en défendant Famagouste contre les envahisseurs turcs.

Vie de luxe à Florence

Bragadino quitte la République de Venise pour des raisons inconnues puis, entre 1574 et 1579, s’établit dans la ville de Florence où il rencontra la grande-duchesse de Toscane Bianca Cappello. Il promet d'utiliser un composant spécial qui permettait de créer une pierre philosophale pouvant la guérir de son infertilité et aussi produire de l'or après un long processus. Grâce à ses relations et ses dires, il lui fut prêté d’énormes sommes d'argent, au moins 40 000 scudo, après plusieurs années de vie de luxe n'ayant toujours pas pu produire d'or, il fuit ses créanciers et part pour Rome.

Enrôlement dans les rangs de l’Église

En 1586, pour échapper à ses nombreuses dettes, il devient moine dans un couvent chez les capucins, Il reçoit les ordres mineurs et le premier des ordres majeurs ; il est officiellement sous-diacre. Cependant, en 1588, il quitte son monastère sans aucune autorisation et reprend une vie d’errance[3].

Il séjourne à Genève, en Angleterre et en France. Quand il revient en Italie, il est dangereusement proche des ordres de l'Inquisition qui le poursuivent comme moine défroqué, Mais ses talents d'alchimiste lui procurèrent une protection venant d'amis très influents. Le plus important d'entre eux était le duc de Mantoue, qui lui versa 25 000 scudo d'aide dans ses recherches.

Le retour à Venise en héros

Fort de ses relations, il présente une offre devant le Sénat de la République de Venise, demandant une protection totale contre l’Inquisition, un appartement aux frais de la république et une pension pour financer ses recherches en alchimie, en échange grâce à un ingénieux système de tubes de verre cachés dans ses manches, il fit plusieurs démonstration de poussière transformée en poussière d'or, puis expliqua qu'il avait trouvé l’ingrédient secret ajouté au mercure, pour parvenir à la création d'or à partir de la poussière mais qu'il avait besoin de perfectionner sa méthode pour produire de grandes quantités[4].

Cela créa un énorme débat au Sénat, qui penchait au début pour un refus mais les temps étaient difficiles pour la république de Venise car depuis la découverte du Nouveau Monde les richesses se déplaçaient vers les pays de la côte atlantique et la prospective de retrouver cette richesse perdue était très alléchante pour beaucoup de sénateurs, mais la décision finale fut prise quand Bragadino leur expliqua qu'il avait reçu une offre du Duc Guillaume V de Bavière, le Sénat vota en faveur de Bragadino et dans la précipitation accepta toutes ses demandes.

Les résultats se faisant attendre, les Vénitiens réclament de l'or, Bragadino décide alors de leur expliquer que sa matière secrète peut doubler un kilo d'or en un an mais si cette même matière est exposée a ce kilo d'or pendant sept ans, alors l'or sera multiplié par trente.

Mais ressentant que cette explication n'avait pas satisfait la plupart des Vénitiens, Bragadino prend fuite pour la Bavière[5].

Exécution de Bragadino avec ses deux chiens.

Dernière supercherie en Bavière

À Padoue, il rencontre le duc Guillaume V de Bavière.

En , Bragadino rencontre à la cour de Landshut, le duc de Trausnitz. Il gagne rapidement la confiance du duc, car non seulement il a promis de payer l'immense dette du duché en générant des quantités abondantes d'or, mais promet également de guérir le duc lui-même de ses violents maux de tête, grâce à son art.

Plus tard, il essaye d'utiliser l'agent du duc pour en faire don au pape et gagner sa consécration spirituelle, mais en vain.

Découverte de la supercherie et exécution

Comme Bragadino a également échoué devant la cour de Bavière, et n'a pas produit l'or promis, les critiques envers sa personne se firent de plus en plus fortes et nombreuses.

Finalement le , il fut, à l'insu du Duc Guillaume V de Bavière et de son entourage, arrêté pour questionnement. Après avoir été torturé plusieurs heures, il avoua finalement sa fraude et le duc Guillaume V de Bavière, après avoir pris connaissance de cet aveu, le condamna à mort par pendaison pour fraude et imposture[6].

Grâce à l'intervention d'un jésuite qui considérait comme déshonorant une exécution par pendaison, celle-ci fut commuée en mort par décapitation. La décapitation le devant une foule présente au marché du vin de Munich s'est transformée en véritable désastre car le bourreau dut frapper Bragadino trois fois pour finalement réussir à détacher la tête du corps.

Ses deux chiens noirs ont été tués avec lui, et jetés dans la fosse au côté de leur maître.

Références

  1. [1].
  2. [2].
  3. [clipid=0_nntfnb8o&cHash=7a4958ddbd763d99adf50e8416f559c8].
  4. http://www.br.de/radio/bayern2/sendungen/kalenderblatt/2308-bragadino-goldmacher-alchemie100.html.
  5. Striedinger, Der Goldmacher Marco Bragadino, , p. 126.
  6. Gustav Radbruch, Strafrechtsgeschichte : bearbeitet von Ulfrid Neumann, vol. Band 11, Heidelberg, Müller, (ISBN 3-8114-2147-6, DNB 961544953, lire en ligne), p. 166.