Manoir du domaine de Sevailles

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Manoir du domaine de Sevailles
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Résidence
Destination actuelle
Résidence, exploitation agricole
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Le manoir du domaine de Sevailles est un édifice de la commune de La Bouëxière, dans le département d'Ille-et-Vilaine.

Localisation[modifier | modifier le code]

En partant de La Bouëxière, en direction de la forêt domaniale de Liffré et de Saint-Aubin-du-Cormier sur la route D 100, se trouvent à 5 kilomètres et successivement : le Haut-Sevailles sur le côté gauche de la route, puis le domaine de Sevailles sur le côté droit, et enfin le Bas-Sevailles à gauche dans une trouée de la forêt de Liffré.

Historique[modifier | modifier le code]

Il semble qu'à l'origine cette terre n'était qu'un seul fief. La motte féodale se situait au Bas-Sevailles sur une parcelle de 300 × 200 m, liée à Hervé de Sevailles vers 1209. La dîme des Sevailles était affermée 12 livres au XVIIe siècle[1]. Les deux terres du Haut et du Bas-Sevailles furent unies après 1500, et furent vendues vers 1605 à la famille Blondeau.

Les religieux bénédictins du prieuré Notre-Dame de Vitré avaient 12 livres de dîme à Sevailles[1].

Forêt de Sevailles[modifier | modifier le code]

La forêt de Sevailles est rattachée à la forêt domaniale de Liffré.

Domaine de Sevailles[modifier | modifier le code]

Le domaine s'étendait au début des années 1950 sur 40 hectares. Par suite du remembrement de 1957, il passa par la suppression des haies vives à 42 hectares[réf. nécessaire], permettant d'utiliser le tracteur et la moissonneuse-batteuse dans des parcelles devenues plus accessibles. Une source coule derrière le manoir, dans le potager dont l'eau est capté par un puits.

Architecture[modifier | modifier le code]

Le manoir[modifier | modifier le code]

Bas-Sevailles[modifier | modifier le code]

La motte seigneuriale se trouvait dans le jardin du manoir du Bas-Sevailles, lieu-dit L'Estourneau[2],[3]. La construction du XVIIe siècle est en grès moellon en pierre de taille, avec quelques bâtiments agricoles du XXe siècle.

Domaine de Sevailles[modifier | modifier le code]

L'entrée du manoir est encadrée de deux gros chênes et débouche sur une grande cour à la droite de laquelle se trouve le vivier, avec la chapelle en face. Sur la gauche se dresse le manoir, une construction en granit des XVIe et XVIIe siècles, possédant une tour desservant les appartements des maîtres à l'étage par laquelle on pénètre par une porte donnant sur la cour, et au pied de laquelle existait jadis l'entrée d'un souterrain menant à la forêt[réf. nécessaire]. Au rez-de-chaussée se trouve une grande salle avec une cheminée monumentale par laquelle on entre par une porte située à côté de celle de la tour.

Haut-Sevailles[modifier | modifier le code]

Le domaine du Haut-Sevailles[4] est un bâtiment premier tiers du XVIIe siècle[5]. L'édifice est en grès et moellon sans chaîne en pierre de taille, dont la toiture est en ardoise. Quelques bâtiments agricoles datent du XXe siècle[6].

Les chapelles[modifier | modifier le code]

Bas-Sevailles[modifier | modifier le code]

Entre 1141 et 1156, Alain Ier donne la chapelle de la motte de Sevailles qu'il possède aux moines cisterciens de l'abbaye de Savigny. Cette chapelle a été détruite[7]. Cette même année 1141, ces moines construisent un ermitage nommé chapelle Saint-Pierre dans la forêt de Sevailles[8].

Domaine de Sevailles[modifier | modifier le code]

La chapelle du domaine fut commandée par Henry de Launay qui la fonda de messes par acte du [9]. Une de ses descendantes, Jeanne de Launay et son époux René Davy présentent en 1716 le prêtre devant desservir leur chapelle de La Pélardaye, l'abbé Julien Blouin[10], laquelle est aujourd'hui désacralisée.

  • Chapelle du Domaine de Sevailles[11].

Haut-Sevailles[modifier | modifier le code]

La chapelle date de 1660 et fut commandée par François Blondeau, sieur de Sevailles[12] et de Beauregard, que son fils Pierre Blondeau, sieur de Sevailles, vendit à François Pâris, sieur des Rangers. Ce dernier déclara « posséder une chapelle sise au coin de la cour de son manoir du Haut-Sevailles[13] », chapelle aujourd'hui disparue.

Propriétaires[modifier | modifier le code]

Bas-Sevailles[modifier | modifier le code]

  • Hervé de Sevailles en 1209[14].
  • Famille Malescot vers 1456[15].
  • Famille Germain entre 1456 et 1500[15].
  • Famille Rolland[15],[16].
  • Famille Blondeau en 1605, sieurs de Beauregard[17].
  • François Blondeau en 1660 et sa veuve Georgine Bernard en 1679[15],[18]. François Blondeau vivait dans son manoir de Sevailles en 1660 ; il fut débouté, faute de produire le , son fils Pierre vendit le manoir. D'où[19] :
  1. Julien, né le et baptisé à La Bouëxière le , parrain, Julien Anger, sieur de Tarouane et marraine Péronnelle Anger, dame de La Noë, grand-mère du baptisé ;
  2. Pierre, baptisé à La Bouëxière le , parrain maître Pierre, sieur de La Touche, sénéchal de Chevré et Sévigné, marraine, Perrine Portois ;
  3. Pierre, baptisé à La Bouëxière le , parrain Pierre Bernard, sieur de La Noë, et marraine, Françoise Gallais, dame de Foullery ;
  4. Messire Paul, prêtre, sieur de La Havardière, né le et baptisé à La Bouëxière le , parrain Paul Bouan, seigneur de Châteaubourg et marraine Isabelle Morin, dame de Sevaille. Mort à Sevaille le et inhumé à l'église de La Bouëxière le 18 ;
  5. François, baptisé à La Bouëxière le , parrain, Pierre Morel, sieur de La Cou, marraine Perrine Vettier ;
  6. Thomasse, baptisée à La Bouëxière le , parrain Laurent Beaugendre du Grand Pré, et marraine Thomasse Mallecot, dame de Montoussin. Morte à La Bouëxière le et inhumée le 27, en présence de François Mallecot et Jacques Lamoureux ;
  7. Marguerite, demoiselle de La Harvardière, baptisée à La Bouëxière le , parrain Julien Mayer, prêtre de l'Oratoire de Chesné et marraine Marguerite Lermittay, compagne de Bertrand de Poix, seigneur de Monfaslie. Morte à La Havardière le et inhumé à La Bouëxière le 5, en présence de Jean Gieu et Guillaume Goupil.
  8. Briac, baptisé à La Bouëxière le , parrain Briac Le Bottier, sieur de La Chernière et marraine Catherine Anger ;
  9. Catherine, née le et baptisée à La Bouëxière le , parrain Mathurin Savatte, prêtre de Dourdain et marraine Catherine Anger, dame de La Maisonneuve ;
  10. René, baptisé à La Bouëxière le , parrain, René Blondel, sieur de La Fontaine, marraine Jeanne Arondeau, dame de La Touche.

Domaine de Sevailles[modifier | modifier le code]

  • Ivette, seigneur de Boishamon en 1417, de La Garenne, de La Bellangerie, de La Mottaye (Mottais) en Saint-Aubin du Cormier en 1417 et en 1588[22],[15].
  • Henry de Launay vers 1617, sieur du domaine de Sevailles[1].
  • Joseph de Launay, sieur du domaine de Sevailles, des Rues, de la Pélardaye[15].
  • Jeanne de Launay, fille de Joseph et épouse de René Davy[1].
  • René Davy, sieurs de La Pommeraye en (1716)[1].
  • Bürg, conseiller municipal de Bourg-la-Reine en 1912[23].

Haut-Sevailles[modifier | modifier le code]

  • Famille Taillis en 1427[15].
  • Le Veneur, baron de Tillières en 1490[24].
  • Michel Thierry, argentier de la reine Anne de Bretagne, seigneur de Boisorcant, de La Prévalaye[25],[26], et du Bertry[27] en 1506, de Vaugeau, du Plessis-Casso, de la Costardière (vers 1660), de La Treslais, de Langerais. Anobli en 1500[28],[15].
  • Famille Rolland en 1539[15].
  • François Blondeau en 1660, sieur de Beauregard et sa veuve Georgine Bernard rendit aveu en 1679[29].
  • François Pâris, sieur des Rangers, en 1680[20],[1]
  • Famille Blondeau, vers 1730[15],[30].
  • François Blondeau et Anne Gaultier, sieur et dame de Beauregard, d' où :
    • Christophe François né le et baptisé à La Bouëxière le 4, parrain, Christophe Gaultier, sieur de Pontlaunay et marraine, Jeanne André, dame de La Noë, tous signent Bertrand Blondeau. Mort à Sevaille le et inhumé à La Bouëxière le 17, en présence de son père et de Mathieu Savate[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'Archevêché de Rennes, t. IV, 1883, p. 188, note no 1 ([PDF] en ligne sur Gallica).
  2. Archives nationales de France, P. 1732[réf. incomplète].
  3. Vues des bâtiments et du cadastre du domaine du Bas-Sevailles sur patrimoine.bzh.
  4. patrimoine.bzh.
  5. Au-dessus de la porte d'entrée est gravée la date de 1610.
  6. Photographies du domaine du Haut-Sevailles sur patrimoine.bzh.
  7. Michel Brand'honneur, Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, 327 p., note no 117 : AN, L 968, 289.
  8. Joëlle Quahebeur, Bernard Merdrignac, Bretons et Normands au Moyen Âge. Rivalités…, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 252, note no 59 : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 F 554.
  9. « Chapelle du domaine de Sevailles », sur patrimoine.bzh.
  10. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9. G 40 nunc.
  11. patrimoine.bzh.
  12. Il semble qu'à ce moment les trois domaines appartiennent à la même famille (cf. infobretagne.com).
  13. Il y avait le Haut et le Bas-Sevailles pour lesquelles Georgine Bernard, veuve de François Blondeau, rendit aveu en 1679.
  14. Michel Brand'honneur, Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes…, Presses universitaires de Rennes, 2015, note no 35, 327 p.
  15. a b c d e f g h i j k et l Histoire de la Bouëxière.
  16. Famille Blondeau de Beauregard sur genealh.com.
  17. Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, p. 95. Blondeau, sieur de Beauregard, paroisse d’Elven ; sieur de Saint-Saudren, paroisse de Masserac ; sieur de Sevaille, paroisse de la Bouëxière ; sieur de la Couaspelaye ; sieur du Haut-Verger, paroisse de Nivillac. On trouve Mathurin, de la paroisse d’Auverné, anobli en 1469 ; Jean, de la paroisse d’Elven, anobli en 1554 ; Julien, de la paroisse de Champeaux, poursuivi comme ligueur en 1590 et François, maitre des eaux et forêts de la baronnie de Vitré en 1589, marie à Louise de Chantemelle.
  18. François Blondeau, sieur de Sevailles, écuyer, épouse à la Bouëxière le Georgine Bernard, fille de maître Pierre Bernard, sieur de La Noë et Perronnelle Anger, dame de La Noë, mariage célébré par Pierre Gicquel, prêtre de la paroisse en présence de Robert Louvier, maître René Anger sieur et dame de La Noë, Jeanne Anger, dame de Tarouanne. Georgine Bernard, née vers 1613 et morte dans sa maison de Sevailles le , inhumée à La Bouëxière dans l'église en présence de leur gendre et François Lamoureux.
  19. a et b Généalogie Blondeau de Beauregard sur docplayer.fr.
  20. a et b J. Mareschal et Michel Sauvageau, Arrests et reglemens du parlement de Bretagne, Rennes, 1737, pp. 579-580, concernant la succession du sieur des Rangers.
  21. Cette famille est citée quatre fois dans l’Armorial de Bretagne de d’Hozier, trois centres principaux sont répertoriés, à Vannes, Dinan et Nantes. La Branche d’Elven fut déboutée de leurs prétentions de noblesse par arrêt du et condamnée à l’amende. En revanche, les Blondeau de La Rouillonaye furent maintenus par extraction par arrêt du Parlement en 1773[réf. nécessaire].
  22. Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de la Bretagne, t.II.
  23. Paul Lieutier, Bourg-la-Reine. Essai d'histoire locale, Paris, Librairie Letouzey et Ané, 1914 ; réédition, Le Livre d'histoire, 2003, p. 278 (ISBN 2-84373-320-0).
  24. Généalogie de la famille Le Veneur sur Geneanet.
  25. gazette.rennaise.pagesperso-orange.fr.
  26. Vers 1480 Michel Thierry, fils de Julien Thierry, seigneur de Bois-Orcant en Noyal-sur-Vilaine épouse Marguerite Boisvin, héritière de la Prévalaye. Michel Thierry, receveur des Fouages et argentier de la reine Anne est anobli en 1500. Début d´importants travaux ; construction d´une tour d´escalier dans l´angle sud-ouest du logis, surmontée d´une grande lucarne à pinacles et colonnes torses. Le manoir est représenté sur une planche du projet de canalisation de la Vilaine en 1543 sous la forme de deux pignons accolés. Julien Thierry, capitaine de Rennes et chevalier de Saint Michel reçoit en 1598 à la Prévalaye le roi Henri IV. En 1679, la terre de la Prévalaye, unie au fief de Matignon-à-Rennes, est érigée en haute justice pour François Thierry conseiller au Parlement de Bretagne. En 1683 construction d´une chapelle de plan octogonal du côté de l´entrée. Réalisation probable des avenues à l´est du manoir. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, d'importants travaux de restauration sont entrepris. La partie sud du château est restructurée et ses niveaux modifiés, la partie nord est entièrement rhabillée en style gothique. Une aile courte est ajoutée à son extrémité du côté de la cour pour faire pendant à celle qui touche la tour d´escalier. En 1944, le château est détruit par les bombardements auxquels échappent uniquement la chapelle et le colombier (cf. patrimoine.bzh.
  27. Inventaire du patrimoine culturel de Bretagne, château du Bertry.
  28. Pol Potier de Courcy (1815-1891), Nobiliaire de Bretagne, Saint-Pol-de-Léon, 1846, p. 376.
  29. Blondeau, sieurs de Beauregard, paroisse d’Elven, sieur de Saint-Saudren, paroisse de Masserac, sieur de Sevailles, paroisse de la Bouëxière, sieur de la Couaspelaye, sieur du Haut-Verger, paroisse de Nivillac. On trouve Mathurin, de la paroisse d’Auverné, anobli en 1469 ; Jean, de la paroisse d’Elven, anobli en 1554 ; Julien, de la paroisse de Champeaux, poursuivi comme ligueur en 1590 et François, maitre des eaux et forêts de la baronnie de Vitré en 1589, marie à Louise de Chantemelle. Cette famille est citée quatre fois dans l’Armorial de Bretagne d’Hozier, trois centres principaux sont répertoriés, à Vannes, Dinan et Nantes. La Branche d’ Elven fut déboutée de leurs prétentions de noblesse, par arrêt du et condamnée à l’amende. En revanche, les Blondeau de La Rouillonaye furent maintenus par extraction par arrêt du Parlement en 1773[réf. nécessaire].
  30. Famille de Bretagne originaire de La Bouëxière connues depuis 1469, détenant les terres du Bas Sevailles et du Haut Sevaille vers 1605, date où les Blondeau les achètent. Terres appartenant entre 156 et 1500 au Malescot puis aux Germain. En 1680, elles passent aux Paris, sieur des Rangers, puis furent vendues vers 1730 aux Blondeau, qui les avaient encore en 1789. En 1605, les héritiers de François Blondeau de Beauregard déposent requêtes concernant leur terre de la Lande de Chevé d’où sont joints les actes d’afféagement consentis par Guy de Laval, baron de Vitré à Jean Fleury. Seigneurs de Beauregard, de Saint Saudren, de Sepvaille (?), de La Couaspelaye, du Haut Verger[réf. nécessaire].

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Banéat, Le Département d'Ille-et-Vilaine Histoire Archéologie Monuments Rennes, T. 1, Librairie Moderne J. Larcher, 1927-1929, p. 174.
  • M. Chatenet, C. Mignot (dir), Le Manoir en Bretagne 1380-1600, Paris, Éditions du Patrimoine, réédition de 1999.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]