Mahmoud Hamchari

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Mahmoud Hamchari
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Fonction
Délégué général de Palestine en France (d)
-
ʻIzz al-Dīn Qalaq (en)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Mahmoud HamshariVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
محمود أحمد حمدان الهمشريVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Al-Fadiliya School (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Parti politique
Membre de
Mouvement
Mouvement national palestinien (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Ziyad Abd al-Fattah (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Mahmoud Hamchari (محمود الهمشري), né le à Umm-Khaled en Palestine et mort le à Paris 14e[1]) était le représentant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en France. Il est assassiné par le Mossad dans le cadre de l'opération de représailles à la prise d'otage de Munich.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hamchari naît en 1939 à Umm-Khaled, un petit village sur la côte, à proximité de Netanya. Il se réfugie avec sa famille à Tulkarem en 1948. Il part ensuite travailler au Koweït, comme beaucoup de Palestiniens à l'époque.

Le , l'Algérie est officiellement indépendante. Une politique d'arabisation est mise en place dans ce pays, et beaucoup de palestiniens, dont Hamchari, partent y enseigner l'arabe. En 1969, il succède à Mohammed Abou Mayzar (Abou Hatem) comme représentant du Fatah et de l'OLP à Paris. Il invitera Alain Geismar, un des leaders de Mai 68, à aller visiter les camps de réfugiés palestiniens en Jordanie.

Au lendemain de prise d'otages des Jeux olympiques de Munich, qui a lieu du 5 au , il donne une entrevue et déclare qu’il ne s’inquiète pas pour sa vie, mais « il ne faut pas tenter le diable »[2]. Le , il est victime d'une bombe cachée dans sa table de chevet par les services secrets israéliens (Mossad) dans le cadre de la « vengeance de Munich »[3],[4]. Il est amputé d'une jambe et meurt un mois plus tard, le .

Après son décès, des groupes de gauche palestiniens et français passent accord pour assurer l'encadrement de la cérémonie d'enterrement. Dans des milieux antiracistes et anti-impérialistes, des critiques s'élevèrent[5]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, dans l'ancien carré confessionnel musulman (85e division)[6].

Mahmoud Hamchari était marié avec Marie-Claude Vignaud.

Suite de l'attentat[modifier | modifier le code]

La Première ministre d'Israël Golda Meir accuse Hamchari de contribuer à des attentats contre des agents israéliens en Europe, ce que dément l'OLP qui affirme que Hamchari n'a jamais eu de responsabilité dans des opérations armées, et qu'il n'était que le représentant de l'OLP en France.

Cet assassinat est le deuxième de la politique de représailles organisée par Golda Meir, il est précédé par l'assassinat du représentant de l'OLP en Italie Abdel Wael Zwaiter, et suivi par celui du représentant à Chypre Hussein Béchir Aboul Kheir. Cet assassinat est le premier d'une série d’assassinats en France contre des Palestiniens attribués au Mossad, et marque aussi, selon Lucien Bitterlin, une rupture de la trêve que la France avait obtenue des mouvements d’opposition armés palestiniens sur le sol français[7], en dépit de l'assurance donnée par Hamchari lui-même[2],[8].

Un événement a lieu dans une salle du théâtre Marcadet le [5] afin de protester contre la venue en France de Golda Meir, Première ministre israélienne, le , à la réunion de l'Internationale socialiste à l’invitation du premier secrétaire du Parti socialiste François Mitterrand[9]. Le philosophe Gilbert Mury y participe[5], comme Alain Geismar[5], des Palestiniens et Jacques Jurquet pour La Cause du peuple, qui assure un service d'ordre assez musclé. Le a lieu une manifestation assez violente, au Quartier latin, contre la venue à Paris de Golda Meir[5]. Les CRS chargent brutalement[5].

Prix Palestine-Mahmoud Hamchari[modifier | modifier le code]

En hommage à Mahmoud Hamchari, le prix Palestine-Mahmoud Hamchari a été créé. Il « récompense un ouvrage publié dans l’année en français, consacré à la Palestine ou une personne physique ou morale dont l’action en faveur de la cause palestinienne est digne d’être honorée ». Il a notamment été attribué à Marion Sigaut en 1998 pour Mansour Kardosh, un juste à Nazareth, et à Alain Ménargues en 2004.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 14e, n° 196, vue 21/31.
  2. a et b Institut Ina.fr, « Attentat représentant OLP à Paris », sur Ina.fr (consulté le )
  3. La France, théâtre historique des assassinats politiques, Slate http://www.slate.fr/story/67185/france-assassinats-politiques-kurdes
  4. « Le représentant de la résistance palestinienne en France est grièvement blessé par une explosion », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a b c d e et f Mémoires de Jacques Jurquet [1]
  6. « MAHMOUD HAMCHARI A ÉTÉ INHUMÉ EN PRÉSENCE DES AMBASSADEURS ARABES EN FRANCE », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « L'article évoque un enterrement à Bobigny alors que sa tombe est bien au Père Lachaise. »

  7. Jacques Borde, Les services secrets israéliens, V.A. Éditions, 2019, ch. "L’Opération Colère de Dieu".
  8. « NEUF DIRIGEANTS PALESTINIENS ONT ÉTÉ ASSASSINÉS EN FRANCE », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Paris Révolutionnaire [2]

Liens externes[modifier | modifier le code]