Cymbalaire des murs

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Cymbalaria muralis, Linaria cymbalaria · Linaire cymbalaire, Linaire des murs, Ruine de Rome, Cymbalaire

La Cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis, anciennement Linaria cymbalaria), est une espèce de plante herbacée vivace, originaire du sud de l'Europe et d'Asie occidentale.

Elle fait partie de la famille des Scrofulariacées, selon la classification classique, ou des Plantaginacées, selon la classification phylogénétique.

Elle tapisse fréquemment les vieux murs de touffes aux feuilles arrondies et luisantes et aux petites fleurs violettes à la gorge tachée de jaune. Elle peut densément recouvrir la surface qu’elle occupe sur une dizaine de centimètres d’épaisseur en se marcottant ou en se ressemant.

Dénominations[modifier | modifier le code]

Phytonymie[modifier | modifier le code]

Le nom Cymbalaria dérive du latin cymba, « barque, nacelle », du fait de la forme des feuilles légèrement concave en forme de cymbale (plus caractéristique, d'ailleurs, chez l'ombilic que chez la cymbalaire). L'épithète spécifique muralis fait référence à la paroi des vieux murs propice à l'accueil de cette espèce rupicole et explique ses noms vernaculaires (Lierre fleuri, Lierre des murs, Ruine de Rome)[6].

Description[modifier | modifier le code]

Appareil végétatif[modifier | modifier le code]

Plante herbacée, poussant en touffes, à tiges glabres généralement pourprées, filiformes, rampantes ou retombantes. Les jeunes pédoncules et pétioles sont glanduleux.

Feuille alterne, longuement pétiolée, lustrée et charnue, à 5 lobes ou plus, à apex mucronulé et à base lobée. La face inférieure et la marge du limbe sont pourprées.

Appareil reproducteur[modifier | modifier le code]

La floraison va de mars-avril à septembre (floraison plus précoce en région méditerranéenne).

Les fleurs blanc-rosé ou rose-violacé, dont la corolle mesure 1 cm de diamètre environ, sont zygomorphes, personées, solitaires, fixées sur un calice gamosépale quinquédenté, et portées par un long pédoncule axillaires. La lèvre supérieure est bilobée et marquée par deux ou trois traits verticaux foncés sous chaque lobe ; la lèvre inférieure, trilobée, possède un palais à deux bosselures blanches maculées de jaune en leur sommet. La corolle se prolonge, dans sa partie inférieure, par un court éperon nectarifère pointu .

La plante est entomogame et autogame. Les fleurs sont périgyne et possèdent 4 étamines (2 courtes et 2 plus longues) entourant la base de l'ovaire d'où part un style aussi long que les filets des 2 plus longues étamines, le stigmate se retrouve donc en contact avec les anthères.

Les fruits sont des capsules glabres à valves déhiscentes libérant, à maturité, des graines noir-grisâtre inférieures à 0,5 millimètre de diamètre qui présentent de profondes aspérités favorisant l’adhérence aux surfaces. À la fructification, le pédoncule s’incline en direction du support permettant à capsule de libérer les graines dans les interstices du substrat, assurant ainsi l'autochorie.

Écologie et habitat[modifier | modifier le code]

Plante vivace originaire du sud de l'Europe et d'Asie occidentale, naturalisée dans presque toute l'Europe. Son appellation commune, ruine de Rome, témoigne de son origine méditerranéenne. Son expansion dans de nombreuses régions françaises est liée à ses propriétés médicinales[7].

Lythophyte, thermophile et calciphile, elle est fréquente dans les anfractuosités des murs de pierre en mi-ombrage ou ombragés et souvent accompagnée de Capillaire des murailles (Asplenium trichomanes) ou de Rue des murailles (Asplenium ruta-muralis). "Elle affectionne aujourd’hui les villes, où les températures sont plus clémentes"[7]. Elle est ainsi devenue une espèce adventice envahissante, constituant la végétation banale de l'alliance du Cymbalario muralis – Asplenion rutae-murariae (classe des Parietarietea judaicae)[8].

Propriétés médicinales[modifier | modifier le code]

Elle permettrait de soigner la gale et le scorbut[7].

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

Aspects culturels[modifier | modifier le code]

Ruine-de-Rome sur un vieil escalier.

Cette petite plante, capable de germer jusqu'en ville dans la moindre fissure de maçonnerie, a inspiré le titre et un chapitre du roman Ruines-de-Rome, de Pierre Senges, paru en 2002.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Nom en français d'après l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
  2. a et b Nom en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
  3. Nom en français d'après la fiche de cette espèce dans Brouillet et al. 2010+. VASCAN (Base de données des plantes vasculaires du Canada) de Canadensys.
  4. a et b USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 14 avril 2020
  5. a b c d et e « Cymbalaria muralis », sur Tela Botanica (consulté le )
  6. François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolites, Quae, , p. 52.
  7. a b et c Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer, « Rome ruinée ou Rome en ruine », sur webzine-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
  8. Michel Botineau, Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, Lavoisier, , p. 1060.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]