Aller au contenu

Laurent La Gamba

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 13 février 2020 à 19:18 et modifiée en dernier par Bot de pluie (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Laurent La Gamba
Swimming Pool I
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (57 ans)
Nationalité
Activité

Laurent La Gamba, né le , est un artiste et photographe conceptuel français.

Biographie

Après des études littéraires à la Sorbonne à Paris (1993-98), des voyages à l’étranger et notamment à Los Angeles ou il séjourne un temps[évasif], il commence à peindre dans la veine de la figuration libre et fait sa première exposition à Marsanne dans la Drôme en 1999.

Il s’installe à Monléon-Magnoac en 1995. Sa peinture évolue en lien avec la photographie : des grands formats acryliques que l’on pourrait apparenter à l’hyperréalisme américain, portraits en gros plan de son entourage familial et de voisinage. En 2001, il s’attaque dans le même esprit à une série d’autoportraits caustiques, ou cigarette à la bouche, à partir de son visage peint hyperréaliste, il se transforme en hôtesse de l’air, ouvrier, manager de Mc Donald, femme afghane… Les attributs et fonds sont peints hâtivement.

Il poursuit cette série en utilisant le photomontage dans un mix photographie et peinture (Exposition Chambre de Commerce, Tarbes, 2001). Des écrits de Jacques Lacan accompagnent ses productions. Ce travail le fait basculer vers la photographie conceptuelle. En témoignent ses premiers Camouflages in situ et Homochromies qu’il développe en obtenant les bourses de la Pollock-Krasner Fondation de New York et de la Fondation de la Napoule-Mandelieu (2001-2002). Il habille des personnages (ou lui-même) d’éléments peints grossièrement qui leur permettent de se fondre dans des environnements divers. D’abord des portraits placés devant des fonds également peints (2001), puis à partir de 2002 des procédés de plus en plus élaborés, en intérieur ou extérieurs, ou le camouflage du corps peint s’intègre à l’environnement. Par exemple dans des supermarchés, des aéroports, devant des voitures ou des paysages, intégrés à un réfrigérateur ou une cuisinière.

Depuis le Magnoac, il mène une carrière dense en France et à l’étranger, en particulier aux États-Unis dans des Musées et Centres d’art Contemporain (Plusieurs prix en 2003 à San Diego, Helena, Winchester). Il complète son travail par installations et vidéos.

En 2006, il expose à New York, Anchorage, Montréal, Taïwan (Juming Musem), Portland. Sur l’homme et la société il porte un regard militant, aux limites de la critique sociale[1].

Collections publiques

  • The San Diego Art Institute, San Diego, U.S.A.
  • La Napoule Art Foundation, Mandelieu-La Napoule, France
  • Art Center Waco, Waco, Texas, U.S.A.
  • Arizona State University Art Museum Video Archives, Tempe, Arizona, U.S.A.
  • The Space Museum, Toulouse, France
  • CAMAC-Marnay Art Center, Marnay-sur-Seine, France
  • L’imagerie, Lannion, France
  • N.A.P., New Arts Program, Kutztown Museum, Pennsylvania, U.S.A.
  • MoFA, Florida State University Museum of Fine Arts, Tallahassee, Florida. U.S.A.
  • Griffin Museum of Photography, Winchester, U.S.A.
  • Artothèque, Hennebont, France.
  • The Iowa Biennial Exhibition Research Archives, University of Iowa, USA.
  • El Museo de Fotografía "Fernando Paillet", Argentine
  • MoMA / Franklin Furnace Artist Book Collection – Museum of Modern Art, NY, USA
  • Juming Museum of Art, Taipei, Taiwan, R.O.C.

Commentaires sur l’œuvre

« Laurent La Gamba, pratique lui aussi le camouflage mais le traite à travers l’homochromie animale, induisant une notion de survie dans les lieux de notre environnement urbain. Au-delà d’une interrogation sur notre relation à la société de consommation, le besoin se double ici d’une dimension sociologique et psychanalytique liée au désir d’apparition et de disparition. Ce processus binaire étant en accord avec celui de l’anamorphose, principe récurrent dans cette démarche artistique. En cohérence avec les démarches de Liu Bolin et de Désirée Palmen, Laurent La Gamba travaille in situ en créant une tenue de camouflage permettant à un individu de fusionner avec un lieu préexistant.

Rappelons que les non-lieux s’accordent à la visibilité et à l’invisibilité de la frontière. Ils peuvent être traversés a priori très librement et anonymement, si ce n’est qu’à chaque entrée et sortie, l’utilisateur se doit de décliner son identité à travers la présentation de ses papiers d’identité ou le paiement en carte de crédit. Laurent La Gamba, au-delà de l’investissement de ce non-lieu, emblématique de notre société de consommation, choisit de situer son intervention dans le rayon consacré à l’alimentation pour chien, nous renvoyant ainsi à notre instinct de survie à travers le processus animalier du camouflage. Le document photographique se présente cette fois ci sur un axe horizontal et, comme dans les compositions précédentes, n’offre aucune veduta, aucune ouverture permettant de prolonger notre regard sur un extérieur salvateur.

Le phénomène de la disparition-apparition, fortement lié à notre culture chrétienne marquée par la disparition et la réapparition du Christ, est donc propice à l’incarnation de la frontière du corps dans ces compositions : à la fois invisible mais pourtant perceptible, à la fois matérielle et immatérielle. Au-delà d’une interrogation sur notre relation à la société de consommation, cette figuration de la frontière du visible se double donc ici d’une dimension sociologique, psychanalytique et éthologique. Pour Laurent La Gamba, le supermarché est un espace chromatique potentiellement cataleptiforme, comme l’est la forêt »[2].

« Laurent La Gamba est un artiste français né en 1967. Sa démarche relevant de l’in situ diffère cependant de celle de Désirée Palmen, dans la mesure où il ne construit pas son dispositif en fonction d’une caméra de surveillance. Il travaille également sur des non-lieux : espaces de transit produits par la « surmodernité » selon Marc Augé ; espaces emblématiques de notre époque actuelle […]

Travaillant de façon sérielle, Laurent La Gamba a réalisé plusieurs interventions dans des supermarchés. [ …] Le Genius Loci des latins a depuis longtemps été délogé par l’implantation du supermarché. Sa forêt originaire, magique et surnaturelle, s’est muée de façon inéluctable en friche industrielle, dépourvue d’identité et d’histoire. [ …] Le caméléon, à la fois transformé et agent transformateur, fait face au spectateur, le place ainsi dans la position du voyeur et prédateur potentiel. [ …] L’esprit des lieux, incarné au fond de son rayon par l’intervention de Laurent la Gamba, relève donc de la mythologie de pacotille analysée par Roland Barthes : « C’est que le frégolisme du plastique est total, Il peut former aussi bien des seaux que des bijoux » . Les masques de plastique, jouxtant la tête du personnage camouflé, ne sont en effet ici que les pâles échos de la tromperie de la fête sur fond de consommation de masse : « La société de consommation et ses avatars restent bien évidemment le principal exemple de sujet incriminé qui confronte l’homme à ses leurres.»[3].

Le non-lieu investi ici par Laurent La Gamba n’est autre que le supermarché. […] L’accumulation des bouteilles de Coca-cola et des différents produits de consommation liés au thème de l’au-delà, à travers cette fête d’Halloween, nous renvoie au caractère mortifère du capitalisme analysé par Christian Arnsperger : « Accumuler, c’est ne pas savoir désirer et transformer le désir en un besoin toujours insatisfait, constamment comblé et gavé. C’est poursuivre une immortalité illusoire […] » . L’esprit des morts côtoie donc ici l’esprit du non-lieu. Le supermarché, associé par Laurent La Gamba à la forêt, est donc non seulement un endroit où l’on peut s’égarer, mais surtout un lieu où l’on peut perdre son âme… »[4].

Bourses et prix[réf. nécessaire]

2003
  • Prix Hugh M. Davis – San Diego Art Institute– San Diego, SDAI, U.S.A.
  • Prix Richard Notkin[réf. nécessaire] – Holter Museum of Art – Helena, U.S.A.
  • Prix Karen Hass – Griffin Museum of Photography, Winchester, U.S.A.
  • CAMAC/Marnay Art Center, Marnay-sur-Seine, France (artiste-en-résidence)
2002
  • Fondation d’Art de La Napoule, La Napoule-Mandelieu, France (artiste-en-résidence)
2001-2002
  • Pollock-Krasner Foundation (Bourse), New York, USA.

Bibliographie

  • Kate Hackman, Focus on Photo, Society for Contemporary Photography shows extol substance, The Kansas City Star, Nov. 2002
  • La Gamba, L., D.P.M. (Disruptive Pattern Material), par Hardy Blechman and Alex Newman, Editors London
  • Noah Bambard, The Invisible art of Laurent La Gamba, in Beacon-Villager,
  • Sylvia Jenkins, Patrick Schmidt and Laurent La Gamba, in Arts Media,
  • Erica France, Interview : Laurent La Gamba, MOCA, Museum of Contemporary Art, Fort Collins
  • S.B. ,Laurent La Gamba, L’Express Magazine no 2705,
  • Louise Thompson, Pro-cryptic Photography: Photography by Laurent La Gamba, Wilson Street Gallery Review,
  • F.C., Laurent La Gamba, in Télérama,
  • Humour et Dérision, 25e Estivales Photographiques du Trégor, in Le Monde 2, juillet/, no 31
  • Rencontres Photographiques du Trégor, Art Actuel no 01086,
  • Alyson B. Stanfield, Photo I.D., Fort Collins Weekly, , no 19
  • Mary Voelz Chandler, Laurent La Gamba ‘s Mixed Vegetables, Rocky Mountains News,
  • Franck de Lavarène, Biennale d’Issy: Baudelaire dans tous ses états, 92 Express,
  • The William and Mary Review, The W&M Editors, Williamsburg, Virginia, U.S.A.
  • Nancy Kangas, Extreme Camo, Muse Magazine, Carus Publishing, Chicago, , USA.
  • Philippe Le Guillou, Laurent La Gamba, Une posture Visuelle, Libraire « Ombres Blanches », Toulouse, no 17,
  • Lauren Perkins, Interview, The Walton Art Center,
  • Roy R. Behrens, DPM: Disruptive Pattern Material: An Encyclopedia of Camouflage: Nature, Military, Culture par Hardy Blechman and Alex Newman, Editors, Massachusetts Institute of Technology Press
  • Laurent La Gamba, George Rousse, Gestalten mit digitalen Medien, Universitat der Kunste, Berlin
  • Emily Koscheski, Laurent La Gamba, Cloaked Contemplation, Arkansas Times, USA
  • C.S. Stone Shih, Installation art of La Gamba, Associate professor, Department of Sociology, Université Soochow, Taïwan
  • Allen Li, City in Camouflage: Laurent La Gamba Solo Exhibition, Taipei Times, Fri,
  • Carol Schwartz, Essay on Camouflage, Color Works, Laurence King Publishing (LPK), Harry N Abrams (US),
  • Amblin Her, About camouflage Artist Laurent La Gamba, For Him Magazine (FHM Taïwan Publishing Co, Ltd.), , (ISSN 1606-6995)
  • Frederica Ratti, Car Camouflage di Laurent La Gamba, in Arte fotografia,
  • Laurent La Gamba, Photographer of “Royal Chien, Nelson Literacy Grade 8, Magazines for independent and Guided Practice kit, Volume 8, Issue 17, Learning Media Ltd, Wellington, New Zealand, 2008
  • Christian Kohnle, Urban Camouflage by Laurent La Gamba, in Sanity For Sale,
  • Isabelle Rupprecht, Camouflage art by Laurent La Gamba, in Süddeutsche Zeitung,
  • Geoffroy Barre, Le Camouflage art de Laurent La Gamba, le Blog Auto, France,
  • Sophie Limare, Les anamorphoses dans l'art contemporain, PHD, University of Pau, 2010
  • Sophie Limare, L'esprit des lieux, revue Eidolon, 2010
  • Isabelle Rupprech, Laurent La Gamba, Kunst der Tarnung, sueddeutsche, Allemagne 2009
  • Urban Camouflage by Laurent La Gamba, Sanity for sale,
  • Samantha Khan, Laurent La Gamba: Camouflage art photography, SamanthaKhan.com,
  • Len Read, Laurent La Gamba, Ferrari Press,
  • Traces d'artistes, Dictionnaire de l'art moderne et contemporain dans les Hautes-Pyrénées de 1900 à nos jours, Sylvio Brianti, Édicité/Cité4, 2010
  • The Sun, Painter pulls off disappearing art,

Télévision

  • Le Camouflage Urbain, chronique de Daphné Burki, L’Édition Spéciale, Canal +,

Notes et références

  1. Sylvio Brianti, Traces d'artistes, Dictionnaire de l'art moderne et contemporain, Édicité/Cité4, 2010
  2. Sophie Limare, Les anamorphoses dans l'art contemporain, PHD, Université de Pau, 2010
  3. Roland Barthes, Mythologies, Paris, Seuil, 1957, p. 171
  4. Sophie Limare, L’esprit des lieux, Colloque de LAPRIL, (Bordeaux III).

Liens externes