Joseph Foulon

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Joseph Foulon
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Joseph Foulon, mort le , est un prêtre français, membre de la congrégation augustinienne des génovéfains, abbé de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris et curé de la paroisse Saint-Étienne-du-Mont à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le père de Joseph Foulon est un marchand, bourgeois de Paris[1].

Abbé de Sainte-Geneviève[modifier | modifier le code]

La procession de la chasse de sainte Geneviève : vitrail de l'église Saint-Étienne-du-Mont réalisé en 1882 ; en arrière-plan, à droite de l'église Saint-Étienne, l'ancienne église abbatiale Sainte-Geneviève.

Joseph Foulon entre à l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris le . Il en devient l'abbé en trois étapes, de 1557 à 1559. Il est pourvu de l'abbaye en 1557 mais ne reçoit la bulle pontificale de Paul IV que le et ne se fait bénir abbé que le , juste avant de conduire la procession de la châsse de sainte Geneviève organisée après la blessure mortelle du roi Henri II[2]. L'abbaye Sainte-Geneviève ne dépend pas de l'évêché de Paris, mais directement du Saint-Siège[3].

Le il fait partie des ecclésiastiques qui président la cérémonie commémorative organisée à Notre-Dame de Paris pour la reine d'Écosse Marie de Guise[4].

Curé de paroisse[modifier | modifier le code]

Joseph Foulon est curé de Rosny, dans le diocèse de Paris, en 1550[2].

Joseph Foulon est curé de la paroisse Saint-Étienne-du-Mont à Paris à trois reprises. Peut-être curé dès 1561, il résigne le en faveur de Claude de Sainctes. Quand ce dernier est promu évêque d'Évreux en 1574, Joseph Foulon retrouve sa cure. Il la résigne une nouvelle fois le en faveur de Robert Oudet. Ce dernier la résigne en faveur de Joseph Foulon l'année suivante, le . Joseph Foulon conserve ensuite la cure de Saint-Étienne-du-Mont jusqu'à sa mort[2]. Il peut disposer aisément de la cure de Saint-Étienne-du-Mont puisque c'est lui, en tant qu'abbé de Sainte-Geneviève, qui nomme le curé[3].

Joseph Foulon contribue à l'achèvement de la construction de l'église Saint-Étienne-du-Mont en faisant bâtir la chapelle de la Communion[2] et en veillant à la construction de galeries pour y enseigner le catéchisme[5]. Il fait copier un volume de serments de l'évêque de Tournai de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle, Étienne de Tournai, son lointain prédécesseur comme abbé de Sainte-Geneviève[6]. Il fait appel à des prédicateurs, rémunérés, qui prêchent pendant le Carême[7].

En visite pastorale à Saint-Étienne-du-Mont le , l'évêque de Paris Pierre de Gondi complimente le curé Joseph Foulon tout en insistant sur ses devoirs dans la lutte contre le mauvais comportement de certains prêtres de la paroisse[8].

Un modéré[modifier | modifier le code]

En 1575, Joseph Foulon aide François d'Alençon à s'enfuir de Paris[2]. Joseph Foulon participe à la révision de la Coutume de Paris en 1580[2].

Pendant la Ligue, Joseph Foulon n'est pas un extrémiste, contrairement à d'autres curés parisiens comme Christophe Aubry, Jean Boucher, Jacques de Cueilly, Jean Hamilton ou François Pigenat. Joseph Foulon fait partie du parti des Politiques, c'est-à-dire les modérés qui cherchent l'apaisement[2].

En 1592, il fait partie, avec René Benoist, du groupe des « sermoneux », qui espèrent « semondre » Henri IV pour qu’il accepte de se convertir au catholicisme[9]. La même année, alors que la guerre accentue la misère à Paris et répondant à l'appel du Bureau de la ville, il offre à l'Hôtel-Dieu les produits des offrandes des fidèles des dimanches et jours de fêtes dans sa paroisse. Il ne semble pas avoir été très suivi dans cette attitude par les autres curés[10]. Le , les Ligueurs l'arrêtent et l'emprisonnent[11] parce qu'il a écrit des lettres dans lesquelles il affirme son attachement au roi Henri IV[12]. Il échappe aux partisans du duc de Mayenne et réussit à rejoindre le roi. Cette position médiane ne l'empêche pas de dénoncer des huguenots[2].

Il intervient dans l'affaire Marthe Brossier[13], fille d’un marchand de Romorantin, qui, en 1598–1599, se prétend possédée et vient à Paris pour se faire exorciser[14]. Elle arrive à Paris le , est exorcisée et examinée par des médecins. Le Parlement de Paris juge qu'elle est une simulatrice et la renvoie chez elle par un arrêt du [15].

Joseph Foulon meurt le et est enterré dans une chapelle du cloître de Sainte-Geneviève, appelée la chapelle de Miséricorde[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Angelo 2005, p. 713.
  2. a b c d e f g et h Angelo 2005, p. 714.
  3. a et b Angelo 2005, p. 173.
  4. (en) Amy Blakeway, « Religious Reform, the House of Guise and the Council of Fontainebleau: The French Memorial Service for Marie de Guise, August 1560 », Études Épistémè. Revue de littérature et de civilisation (XVIeXVIIIe siècles), no 37,‎ (ISSN 1634-0450, DOI 10.4000/episteme.7457, lire en ligne, consulté le ).
  5. Angelo 2005, p. 360.
  6. Angelo 2005, p. 343.
  7. Angelo 2005, p. 355.
  8. Angelo 2005, p. 530-531.
  9. Thierry Amalou, « Entre réforme du royaume et enjeux dynastiques », Cahiers de recherches médiévales, no 18,‎ , p. 145–166 (ISSN 1272-9752, DOI 10.4000/crm.11692, lire en ligne, consulté le ).
  10. Angelo 2005, p. 371-372.
  11. Sylvie Daubresse, « Le parlement de Paris pendant la Ligue : entre divisions et prudence », dans Sylvie Daubresse et Bertrand Haan (dir.), La Ligue et ses frontières : Engagements catholiques à distance du radicalisme à la fin des guerres de Religion, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 260 p. (ISBN 978-2-7535-6046-8, DOI 10.4000/books.pur.91579, lire en ligne), p. 55–74.
  12. Angelo 2005, p. 493.
  13. Angelo 2005, p. 715.
  14. Jean-Pierre Cavaillé, « Imposture et possession diabolique. Une preuve controversée : la connaissance des langues », dans Kirsten Dickhaut (dir.), Kunst der Täuschung - Art of Deception: Über Status und Bedeutung ästhetischer und dämonischer Illusion in der Frühen Neuzeit in Italien und Frankreich, Harrassowitz, coll. « Culturae / intermedialität und historische anthropologie », , 441 p. (ISBN 9783447103848, lire en ligne), p. 229-252.
  15. Nicolas Balzano, Les miracles dans la France du XVIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Le miroir des humanistes », , 517 p. (ISBN 978-2-251-34608-3), p. 176-177.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Vladimir Angelo, Les curés de Paris au XVIe siècle, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Histoire religieuse de la France » (no 26), , 893 p. (ISBN 9782204077613).