Jonas Salk

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Jonas Salk
Jonas Salk en 1959.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
La JollaVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Jonas SalkVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Conjoint
Françoise Gilot (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Peter L Salk (d)
Darrell Salk (d)
Jonathan Salk (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeur de thèse
Thomas Francis junior (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
signature de Jonas Salk
Signature
Plaque commémorative rue Jonas Salk à Lyon, en France.

Jonas Edward Salk, né le à New York et mort le à La Jolla, est un biologiste américain et inventeur du premier vaccin contre la poliomyélite.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière[modifier | modifier le code]

Jonas Salk est né à New York de parents immigrants juifs venus de Russie[1]. Il fait ses études de médecine à l'université du Michigan, sous la tutelle du Dr Thomas Francis, virologue distingué. Il est soutenu financièrement par l'armée américaine, qui l'avait engagé pour développer un vaccin contre la grippe pour les combattants de la Seconde Guerre mondiale.

Après ces premiers succès, Salk établit son laboratoire personnel à l'université de Pittsburgh en Pennsylvanie, où il devient professeur. Peu de temps après, l'Infantile Paralysis Foundation lui offre une bourse très généreuse pour sa recherche, et il découvre un vaccin contre la polio en 1953. Après l'avoir testé sur lui-même, sa famille et quelques volontaires, il annonce au monde sa découverte le [2]. Après avoir été testé sur plus d'un million d'enfants, le vaccin est déclaré efficace le par l'Université du Michigan [3]. Il choisit de ne pas le faire breveter pour le laisser plus abordable aux millions de personnes en ayant besoin. Selon les estimations, il aurait ainsi renoncé à un bénéfice d'environ 7 milliards de dollars[4].

Plusieurs laboratoires américains se lancent précipitamment dans la fabrication du vaccin, mais les laboratoires Cutter fournissent un vaccin insuffisamment inactivé, qui contaminera plusieurs centaines d'enfants, vaccinés ou contacts ; le Cutter incident mettra un frein momentané à la campagne[5].

En 1960, Jonas Salk fonde le Salk Institute for Biological Studies à La Jolla en Californie, qui demeure l'un des plus grands centres de recherche médicale au monde. Vers la fin de sa carrière, il se consacre à la recherche d'un vaccin contre le SIDA, mais il meurt en 1995. Il est enterré au El Camino Memorial Park de San Diego.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Entre 1939 et 1968, il est marié à Donna Lindsay.

En 1969, Jonas Salk rencontre à La Jolla, par l'intermédiaire d'amis communs, Françoise Gilot, une artiste peintre ayant vécu une dizaine d'années avec Pablo Picasso (dont elle avait eu deux enfants : Claude et Paloma Picasso). Ils se marient en 1970 à Paris et vivent ensemble jusqu'au décès de Salk.

Le vaccin Salk[modifier | modifier le code]

Le vaccin dit Salk fut l'un des premiers vaccins efficaces pour l'immunisation contre un virus en général. Il fut essentiel à la campagne mondiale pour éradiquer la polio jadis l'une des maladies infectieuses les plus meurtrières, surtout chez les enfants. Le vaccin fonctionne sur le principe du virus inactivé par le formaldéhyde. C'est-à-dire que l'injection du virus tué de la poliomyélite permet au corps humain de développer une immunité contre celui-ci sans pour autant provoquer la maladie. Une fois immunisé contre le virus inactivé, le corps est également immunisé contre la forme plus virulente du même virus. En 1961, Albert Sabin développera un vaccin administrable par voie orale conçu à partir d'une forme affaiblie du virus (virus atténué).

Salk n'a jamais breveté son vaccin contre la polio afin d'en permettre une plus large diffusion[6],[7]. Lorsque, à la télévision, le journaliste Ed Murrow lui demande qui détenait le brevet, il répond :

« Eh bien, au peuple je dirais. Il n’y a pas de brevet. Pourrait-on breveter le soleil ? »[8].

S'il avait été breveté, ce vaccin aurait pu lui rapporter sept milliards de dollars américains[9].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Man Unfolding (1972)
  • Survival of the Wisest (1973)
  • World Population and Human Values: A New Reality (1981)
  • Anatomy of Reality: Merging of Intuition and Reason (1983)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. (en) Harold Brackman. Jonas Salk and Antisemitism. algemeiner.com. October 21, 2020.
  2. AFP, « La poliomyélite en passe d'éradication mais des défis de taille subsistent », sur Le Parisien, (consulté le ).
  3. Spidey n° 73, février 1986 : reportage "Les Grands Noms de la Médecine", page 70
  4. (en) Amar Prabhu « How Much Money Did Jonas Salk Potentially Forfeit By Not Patenting The Polio Vaccine? » Quora, Forbes, le 9 août 2012, consulté le 17 avril 2013.
  5. Hervé Bazin, L'Histoire des vaccinations, 2008 (ISBN 978-2-7420-0705-9) - p. 369-370
  6. (en) « About Jonas Salk - Salk Institute for Biological Studies », sur Salk Institute for Biological Studies (consulté le ).
  7. Quora, « How Much Money Did Jonas Salk Potentially Forfeit By Not Patenting The Polio Vaccine? », sur forbes.com, (consulté le ).
  8. Olivier Petitjean, « 1000 milliards d’euros de profits en vingt ans : comment les labos sont devenus des monstres financiers », sur Bastamag,
  9. (en) Quora, « How Much Money Did Jonas Salk Potentially Forfeit By Not Patenting The Polio Vaccine? », sur Forbes (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]