John W. Campbell

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John Wood Campbell, Jr
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John Wood Campbell en 1956
Alias
Don A. Stuart
Arthur McCann
Karl van Campen
Naissance
Newark, New Jersey, Drapeau des États-Unis États-Unis
Décès (à 61 ans)
Mountainside, New Jersey, Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale
Distinctions
Auteur
Genres

Œuvres principales

John Wood Campbell, Jr, né le à Newark dans le New Jersey et mort le (à 61 ans) à Mountainside dans le New Jersey, est un écrivain américain et un rédacteur en chef de magazines de science-fiction.

Comme écrivain, il s'est illustré principalement dans le genre du space opera, utilisant parfois le pseudonyme de Don A. Stuart qu'il a réservé pour ses histoires les plus novatrices publiées dans les Pulps magazines. Cependant, c'est en dirigeant le magazine Astounding Stories, fonction qu'il a occupée de la fin de l'année 1937 jusqu'à son décès en 1971, qu'il a exercé une influence déterminante sur l'évolution du genre. John W. Campbell est en effet généralement reconnu comme l'une des figures majeures de l'Âge d'or de la science-fiction que l'on fait communément débuter avec la publication du numéro de d' Astounding Stories.

À son sujet, Isaac Asimov dit de lui dans son autobiographie qu’il a constitué « la principale force que la science-fiction ait jamais connue et que, pendant les dix premières années de sa fonction de rédacteur en chef, il a dominé complètement le domaine. »[1] Toutefois, au moment de son décès, soudain et inattendu, après trente-quatre années à la direction d'Astounding Stories, son tempérament curieux et ses exigences parfois excentriques lui avaient valu l'inimitié de certains auteurs parmi les plus illustres, notamment Isaac Asimov et Robert A. Heinlein, ce dernier ayant préféré cesser de travailler avec lui dès la fin des années 1940, bien que faisant partie de ses proches.

Biographie[modifier | modifier le code]

John W. Campbell est né en 1910 à Newark dans le New Jersey. Son père, qui exerçait la profession d'ingénieur électricien, était un personnage froid et peu prodigue en gestes d'affection. À l'inverse, sa mère Dorothy (née Strahern) se montrait chaleureuse mais d'humeur lunatique. Elle avait en outre une sœur jumelle qu'elle rencontrait souvent et qui détestait John[2]. Il fit ses études au Massachusetts Institute of Technology (MIT), où il eut comme ami Norbert Wiener, l'un des fondateurs de la cybernétique. Il commença à écrire à dix-huit ans et en vint rapidement à vendre ses premières histoires. Avant qu'il ait atteint l'âge de vingt-et-un ans, il était déjà un auteur reconnu des lecteurs de pulps de space opera mais avait été contraint de quitter le MIT en raison d'un échec à une épreuve d'allemand. Il s'inscrivit alors pendant un an à l'université de Duke où il obtient un diplôme de physique en 1932[3]. Relevant le passage de Campbell dans cette école, Asimov souligne qu'elle accueillait à cette époque là le célèbre chercheur en perception extra-sensoriel Joseph B. Rhine et que cela a pu influencer les opinions de Campbell sur le sujet[4].

L'écrivain Damon Knight le décrivait comme « un homme imposant avec des cheveux blonds et raides et un regard fixe et provocateur ». Campbell lui aurait également déclaré qu’il n’était pas sûr de continuer à diriger Astounding très longtemps car, étant un physicien nucléaire, il pouvait retourner exercer son métier à n’importe quel moment[5]. Il épousa Dona Stewart en 1931, dont il divorça en 1949 pour épouser en secondes noces Margaret (Peg) Winter en 1950. Il demeura durant la majeure partie de sa vie dans le New Jersey où il est décédé en 1971 dans sa maison « tranquillement, rapidement, sans douleur, alors qu'il était assis devant sa télévision. »[6]

Carrière d'écrivain[modifier | modifier le code]

John W. Campbell tel que représenté dans le numéro de janvier 1932 de Wonder Stories
John W. Campbell tel que représenté dans le numéro de de Wonder Stories

Au début des années 1930, il écrit des histoires de science-fiction qui rivalisent avec celles écrites par E. E. Smith. Peu après, il écrit, sous le nom de plume Don A. Stuart[7], des histoires plus nuancées, telles que Twilight et Forgetfulness. Il écrit La Bête d'un autre monde (Who Goes There?) qui décrit la découverte en Antarctique, par un groupe de chercheurs, d'un extraterrestre protéiforme animé du désir de détruire. Les films La Chose d'un autre monde et The Thing s'inspirent de cette histoire.

De 1938 à 1971, il édite les premiers textes de Robert A. Heinlein, d'A. E. van Vogt, de L. Sprague de Camp et de plusieurs autres auteurs connus de science-fiction, tout comme il incite Isaac Asimov à produire plusieurs histoires faisant partie du cycle de Fondation. De 1939 à 1943, il édite la revue de fantasy Unknown.

Il est reconnu pour ses éditoriaux audacieux qui, parfois, appuyaient certaines hypothèses hasardeuses, peut-être dans le but de susciter des idées pour de futures nouvelles. Une anthologie de ces éditoriaux est d'ailleurs publiée en 1966. À plusieurs reprises, il suggère des idées d'histoire aux auteurs, et commande même des nouvelles qui correspondent aux dessins en page de couverture, ceux-ci étant déjà achetés.

John W. Campbell à la World Science Fiction Convention de 1952.
John W. Campbell à la World Science Fiction Convention de 1952.

Pendant les années 1950, il développe un intérêt marqué pour des théories alternatives, tels le moteur Dean, qui développe une force en désaccord avec la troisième loi de Newton, et l'appareil de Hieronymous qui pouvait supposément amplifier les pouvoirs parapsychlogiques. Il publie d'ailleurs plusieurs histoires sur la télépathie et autres dons. C'est pendant cette période qu'il s'intéresse à la dianétique de L. Ron. Hubbard, allant jusqu'à publier des éditoriaux en sa faveur.

Entre le et le , il anime une émission de radio hebdomadaire de science-fiction qui s'intitule Exploring Tomorrow. Gordon R. Dickson et Robert Silverberg, entre autres, écrivent plusieurs scripts pour l'émission. Certains scripts sont encore disponibles.

Isaac Asimov a demandé à Campbell pourquoi il a cessé d'écrire de la fiction après être devenu éditeur d'Astounding Stories. Celui-ci a répliqué : « Isaac, quand j'écris, je ne fais qu'écrire ma propre histoire. En tant qu'éditeur, j'écris les histoires que des centaines de personnes écrivent. »

Deux prix sont distribués en son honneur : le prix John-Wood-Campbell Memorial et le prix John-Wood-Campbell du meilleur nouvel écrivain (renommé en prix Astounding du meilleur nouvel écrivain en 2019).

Œuvres (extrait)[modifier | modifier le code]

En anglais[modifier | modifier le code]

  • Beyond the End of Space, (Part. 1 & 2), 1933
  • Conquest of the Planets, (Part. 1,2 & 3), 1935
  • Trilling Wonder Stories, magazine édité par Campbell
    • Brain Stealers of Mars, 1936 (nouvelle)
  • Unknown magazine, (1939-1940) magazine édité par Campbell (Street & Smith Publications Inc)
  • Astounding Unknown, (1940-1943) magazine édité par Campbell
  • Astounding Science Fiction, (1939-1960) magazine édité par Campbell
  • Uncertainty (Part. 1 & 2), 1936
  • Forgetfulness, 1937
  • Who Goes There?, 1938 est une nouvelle écrite par Campbell, qui donna le film La Chose d'un autre monde, de Christian Nyby en 1951
  • Dead Knowledge, 1938
  • The Moon Is Hell, 1951,
  • Invaders From the Infinite, 1961
  • Twilight, 1965
  • The Ultimate Weapon, 1966
  • All, 1976
  • Marooned, 1976
  • The Space Beyond, 1976

En français[modifier | modifier le code]

Adaptations cinématographiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « the most powerful force in science fiction ever, and for the first ten years of his editorship he dominated the field completely. » I. Asimov, Isaac Asimov, page 73.
  2. Amazing Stories no 101 (août 1963).
  3. Analog Science Fiction/Science Fact no 4 (octobre 1971).
  4. op. cit., Isaac Asimov, page 72
  5. « he wasn't sure how much longer he would edit Astounding. He might quit and go into science. I'm a nuclear physicist, you know, he said, looking me right in the eye. » Hell's Cartographers, ed. par Brian Aldiss et Harry Harrison, page 114
  6. Introduction: The Father of Science Fiction, par Isaac Asimov, Astounding ed. Harry Harrison, page 9
  7. Dans l'autobiographie Moi, Asimov, (Denoël, (ISBN 2-07-031302-6), pages 91-92) l'auteur fait remarquer que ce pseudonyme a été choisi d'après le patronyme de la première épouse de Campbell.

Liens externes[modifier | modifier le code]