Huang Yanpei

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Huang Yanpei
Fonctions
Député
3e Assemblée nationale populaire (en)
2e Assemblée nationale populaire (en)
1re Assemblée nationale populaire (en)
Membre du comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois
4e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois (d)
3e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois (d)
2e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois (d)
Membre du Conseil politique national (d)
1er Conseil politique national (d)
2e Conseil politique national (d)
3e Conseil politique national (d)
4e Conseil politique national (d)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
Jiangsu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
Nationalité
Formation
Activités
Père
Huang Shucai (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Huang Jingwu (d)
Huang Wanli (en)
Huang Daneng (d)
Huang Fangyi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques

Huang Yanpei (黄炎培, - ) est un pédagogue, industriel, homme politique, et pionnier fondateur de la ligue démocratique de Chine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Huang est né dans la province du Jiangsu (aujourd'hui dans le quartier de Pudong à Shanghai) dans la quatrième année du règne de l'empereur Guangxu à la fin de la dynastie Qing. Sa mère meurt quand il a 13 ans et son père quand il a 17 ans, il est alors élevé par son grand-père maternel qui lui donne une éducation traditionnelle chinoise. Dans sa jeunesse, il étudie à l'école Dongye et lit les Quatre Livres et Cinq Classiques. Avant d'atteindre l'âge adulte, il travaille comme instituteur dans sa ville natale pour aider sa famille. En 1899, il réussit les examens impériaux dans la préfecture de Songjiang avec la mentionxiucai.

L'oncle de Huang lui paye des études occidentales. En 1901, il entre à l'école publique Nanyang (actuelle université Jiao-tong de Shanghai), où il rencontre Cai Yuanpei qui enseigne le chinois. Un an plus tard, Huang obtient la mention juren aux examens impériaux de Jiangnan. Plus tard, il quitte l'école avec ses camarades pour protester contre l'expulsion d'autres élèves pour avoir manqué de respect à un professeur en laissant une bouteille d'encre vide sur son bureau, un acte interprété comme moqueur faisant allusion à l'illettrisme présumé de l'enseignant. Huang retourne à Chuansha où il ouvre une école primaire. À cette époque, il lit le Tian Yan Lun de Yan Fu, une traduction de Évolution et Éthiques de Thomas Henry Huxley, et d'autres livres sur les idées occidentales.

Carrière[modifier | modifier le code]

En 1903, alors qu'il donne un discours dans le district de Nanhui, Huang est accusé d'être un révolutionnaire anti-gouvernement et est arrêté et emprisonné. Il est libéré sur parole grâce à l'aide de William Burke, un missionnaire américain, et quitte la prison une heure avant l'arrivée d'un ordre d'exécution. Huang fuit au Japon puis retourne à Shanghai trois mois plus tard où il continue d'aider à la création et la gestion d'écoles. En 1905, Huang est introduit au Tongmenghui par Cai Yuanpei. Parallèlement, il fonde, gère et enseigne dans diverses écoles, y compris le lycée de Pudong. Il aide également à mettre en place l'Organisation des affaires éducatives au Jiangsu.

Après la révolution chinoise de 1911 qui renverse la dynastie Qing, Huang sert comme responsable des Affaires civiles et responsable de l'Éducation au gouvernement régional du Jiangsu. Il devient plus tard ministre de l'Éducation et réforme le système éducatif de la région, aidant à ouvrir plusieurs écoles. En même temps, il est aussi le vice-président de la Société d'Éducation et reporter au journal Shen Bao.

En 1908, Huang, Tong Shiheng et d'autres fondent la compagnie électrique de Pudong qui approvisionnera tout le quartier en électricité. En 1913, Huang publie l'article Discussion sur les écoles adoptant une position pratique à l'éducation, pour exprimer ses pensées sur la façon dont l'éducation doit être adaptée vers le pragmatisme. De 1914 à 1917, Huang, en tant que journaliste pour le Shen Bao, visite et inspecte différentes écoles à travers la Chine. En , il suit une organisation industrielle aux États-Unis, où il visite 52 écoles dans 25 villes et constate que la formation professionnelle est très populaire là-bas. Il visite le Japon, les Philippines, et l'Asie du Sud-Est pour découvrir l'éducation de ces pays. Il prend des notes de ses observations, les réuni et les publie.

En 1917, Huang se rend au Royaume-Uni pour découvrir le système d'éducation britannique. Le de la même année, avec le soutien du secteur de l'éducation et de l'industrie d'affaires, Huang fonde l'Association nationale de formation professionnelle à Shanghai. Un an plus tard, il crée l'École professionnelle de Chine. Au cours des dix années suivantes, Huang reste actif dans le secteur de l'éducation, et utilise l'école professionnelle pour étendre ses activités. Lors du mouvement du 4 mai en 1919, il utilise sa position de secrétaire de l'Éducation pour rallier le soutien des écoles de Shanghai et perturber les classes pour soutenir le mouvement.

En 1921, Huang est nommé ministre de l'Éducation par le gouvernement de Beiyang, mais il refuse ce poste. En 1922, il conçoit le système éducatif et aide à mettre en place d'autres écoles. Cinq ans plus tard, il dirige un magazine pour publier ses pensées et ses idées. En 1927, lorsque le Parti nationaliste au pouvoir entre en conflit avec le Parti communiste chinois, Huang est accusé d'être un « savant-tyran » et devient un fugitif. Il s'enfuit à Dalian au Liaoning puis retourne à Shanghai après que Tchang Kaï-chek ait retiré son mandat d'arrestation.

Guerre sino-japonaise[modifier | modifier le code]

Quand a lieu l'incident de Mukden en 1931, Huang s'inquiète de l'agression japonaise envers la Chine et prend part aux activités anti-japonaises. Il fonde le Bulletin d'information sur la sauvegarde de la nation pour exprimer les sentiments patriotiques de ses confrères chinois. Un an plus tard, il envoie un message à travers la Chine, exhortant tous les Chinois à mettre de côté leurs différences et à s'unir pour résister aux Japonais. Lors de l'incident du 28 janvier 1932, Huang et d'autres hommes influents forment l'Organisation de préservation des citoyens de Shanghai pour réunir des fonds pour la 19e armée de route (en) et préserver l'économie et la sécurité de Shanghai. L'organisation continue à agir jusqu'à ce que Shanghai tombe aux mais des Japonais en 1937.

Huang se retire à Chongqing après le début de la seconde guerre sino-japonaise en 1937, où il sert comme représentant du conseil de défense national. Un an plus tard, il devient membre du conseil politique du peuple. En 1941, il fonde la ligue démocratique de Chine avec Zhang Lan et d'autres et en devient le premier président. En 1945, Huang fonde l'Association pour la construction démocratique de Chine avec Hu Juewen et d'autres et en devient également son premier président.

En , dans le but d'agir comme médiateurs dans le conflit entre les nationalistes et les communistes, Huang, Zhang Bojun (en) et d'autres, se rendent à Yan'an pour rencontrer Mao Zedong et les communistes. De retour à Chongqing, Huang écrit le livre De retour de Yan'an, décrivant une conversation qu'il a eu avec Mao — connue aujourd'hui sous le nom de Zhou Qi Lü (周期率; conversation du « Cycle »). Durant la guerre civile chinoise, Huang quitte son poste au conseil politique du peuple en protestation contre la guerre et retourne à Shanghai où il continue de fonder des écoles.

Sous la république populaire de Chine[modifier | modifier le code]

Après l'établissement de la république populaire de Chine en 1949, Huang devient membre du gouvernement populaire central, vice-Premier ministre du Conseil d'État, et ministre de l'Industrie légère. Il sert également successivement comme vice-président de la seconde, la troisième et la quatrième conférence consultative politique du peuple chinois. Huang a des divergences de vues sur certaines des politiques du gouvernement communiste et est particulièrement opposé aux monopoles d'État dans l'achat et la commercialisation. Mao Zedong décrit une fois Huang comme un « porte-parole des capitalistes ». Huang réussi à conserver ses positions à l'Assemblée nationale populaire, même lorsque le Parti communiste commence à purger les membres non-communistes de ses organes de gouvernement.

Il meurt le à Pékin et son corps est incinéré et les cendres enterrées au cimetière révolutionnaire de Babaoshan.

Famille[modifier | modifier le code]

  • Épouses :
    • Wang Jiusi (王糾思; died 1940), première femme de Huang Yanpei. Elle meurt de maladie en 1940.
    • Yao Weijun (姚維鈞; 1909–1968), deuxième femme de Huang Yanpei, qui se marie avec lui en 1942. Elle est diplômée de l'université et aide Huang à écrire le livre De retour de Yan'an. Elle se suicide le par overdose de somnifères.
  • Enfants :
  • Petits-enfants :
  • Autres parents :
    • Huang Tzu (en) (1904–1938), fils de Huang Hongpei (黃洪培), cousin de Huang Yanpei. Il est musicien.
    • Huang Peiying (黃培英), cousine de Huang Yanpei. Fille de Huang Shihuan, un oncle éloigné de Huang Yanpei. Elle est spécialiste de l'histoire de la laine à tricoter en Chine dans les années 1930.

La conversation du « Cycle »[modifier | modifier le code]

En 1945, Huang se rend à Yan'an pour rencontrer Mao Zedong et ils ont une conversation. Huang décrit cette histoire pour indiquer qu'aucun gouvernement — un empire, un royaume, une république, et d'autres — n'a jamais été capable de briser le cycle de l'ascension et du déclin.

Huang dit,

« Je l'ai vécu pendant plus de 60 ans. Ne parlons pas de ce que j'ai entendu. Tout ce que je voyais de mes propres yeux me faisait penser au dicton : « La montée de quelque chose peut être rapide, mais sa chute est tout aussi rapide ». Toute personne, famille, communauté, lieu, ou même nation, n'a-t-il jamais réussi à se libérer de ce cycle ? Habituellement, dans un premier temps, tout le monde est concerné et met sa/ses meilleurs efforts. Peut-être que les conditions de vie étaient mauvaises à l'époque, et que tout le monde devait se battre pour survivre. Une fois que les temps s'améliorent, tout le monde perd sa motivation et devient paresseux. Dans certains cas, comme cela s'est longtemps déroulé, la complaisance et les écarts sont devenus une norme sociale. En tant que tel, même si les gens sont très capables, ils ne peuvent ni renverser la situation, ni la sauver. Il y a aussi des cas où une nation progresse et prospère - sa hausse pourrait être soit naturelle ou due à l'industrialisation rapide stimulée par le désir de progression. Lorsque toutes les ressources humaines sont épuisées ou que des problèmes surgissent dans la gestion, le contexte devient plus compliqué et l'on perd le contrôle de la situation. Tout au long de l'histoire, il existe plusieurs exemples : un dirigeant qui ne tient pas compte des affaires de l'État et des eunuques profitant de l'occasion pour prendre le pouvoir ; un bon système de gouvernance cesse de fonctionner après que la personne qui l'a lancé meurt ; des personnes qui convoitent la gloire, mais finissent dans l'humiliation. Aucun n'a réussi à sortir de ce cycle[1]. »

Mao répond,

« C'est le peuple que forme le gouvernement ; le gouvernement est le corps de la nation. Un nouveau destin nous attend et il appartient au peuple. Les gens construisent leur propre nation ; tout le monde a un rôle à jouer. Le gouvernement devrait prêter attention aux citoyens et le parti politique doit accomplir son devoir et gouverner avec vertu. Nous ne suivrons pas les traces de ceux qui ont échoué. Le problème d'un bon système de gouvernance qui cesse de fonctionner après la mort de son initiateur peut être évité. Nous avons déjà découvert une nouvelle voie. Nous pouvons sortir de ce cycle. Cette nouvelle voie appartient au peuple. Le gouvernement ne va devenir complaisant que s'il est sous le contrôle du peuple. Si tout le monde prend ses responsabilités, un bon système de gouvernance prévaut[2]. »

Apparition dans les médias[modifier | modifier le code]

En 2010, la chaîne chinoise CCTV-8 diffuse une série de 25 épisodes sur sa vie, Huang Yanpei (en), avec l'acteur Zhang Tielin (en) dans le rôle principal.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « 我生六十多年,耳聞姑且不論,凡親眼所見,真所謂『其興也浡焉,其亡也忽焉』,一人,一家,一團體,一地方,乃至一國,不少單位都沒有能跳出這周期率的支配力。大凡初時聚精會神,無一事不用心,無一人不儘力,也許那時艱難困苦,只有從萬死中覓取一生。既而環境漸漸好轉了,精神也就漸漸放下了。有的因為歷時長久,自然地惰性發作,由少數演為多數,到風氣養成,雖有大力,無法扭轉,並且無法補救。也有為了區域一步步擴大了,它的擴大,有的出於自然發展,有的為功業欲所驅使,強求發展,到幹部人才漸見竭蹶、艱於應付的時候,環境倒越加複雜起來了,控制力不免趨於薄弱了。一部歷史,『政怠宦成』的也有,『人亡政息』的也有,『求榮取辱』的也有。總之沒有能跳出這周期率。 »

  2. « 民為政本,國為政體,新路在幄,是為民主。民主立國,人人盡責,唯政當察於百姓,為黨方得盡心敬事,秉政施德,固不會蹈前車之覆,亦可免人亡政息之禍焉。)我們已經找到了新路,我們能跳出這周期率。這條新路,就是民主。只有讓人民起來監督政府,政府才不敢鬆懈。只有人人起來負責,才不會人亡政息。 »

Liens externes[modifier | modifier le code]