Hortense Allart

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Hortense Allart de Méritens)
Hortense Allart
Portrait d'Hortense Allart, peint par sa sœur Sophie Allart à Rome vers 1829 (Châtenay-Malabry, Vallée-aux-Loups (Maison de Chateaubriand)[1].
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
MontlhéryVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Pseudonymes
Prudence de Saman L'Esbatx, Mary Gay, Hortense Allart de ThéraseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
italienne ( - )
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Mère
Fratrie
Enfant
Marcus Allart (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Sophie Gay (tante)
Delphine de Girardin (cousine germaine)
Jean Sigismond Gay (d) (oncle maternel)Voir et modifier les données sur Wikidata
Prononciation

Hortense Allart de Méritens Écouter, également connue sous le pseudonyme de Prudence de Saman L'Esbatx, née le à Milan en Italie et morte le à Montlhéry[2],[3], est une femme de lettres française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Ducis, Portrait des sœurs Hortense et Sophie Allart, 1815 (Châtenay-Malabry, Maison de Chateaubriand).

Née en , elle perd son père lorsqu'elle a 16 ans et sa mère quatre ans plus tard[4]. Hortense Allart est la cousine de Delphine Gay par sa mère, Marie-Françoise Gay. Celle-ci, orpheline de bonne heure elle aussi, fut une protégée de l'abbé Grégoire, fréquenta divers hommes de lettres tels que Jean-François Ducis ou Marie-Joseph Chénier et traduisit, sous le nom Mary Gay, les livres, alors en vogue, d'Ann Radcliffe.

Très jeune, Hortense Allart témoigne d'un vif appétit de connaissances et se forge, au fil de ses lectures, une culture étendue.

Recommandée par la comtesse Laure Regnault de Saint-Jean d'Angély, elle entre au service du général Henri Gatien Bertrand, et de son épouse Fanny Dillon, pour s'occuper de l'éducation de leur fille, Hortense. Admiratrice de l’Empereur, elle avait déjà écrit à Fanny Bertrand en 1817, se déclarant prête à se mettre à son service pour approcher l’exilé de Sainte-Hélène. De 1822 à 1824, elle travaille comme gouvernante dans la maison de l'ancien compagnon de Napoléon[5]. Malgré l'amitié de la comtesse, elle s'ennuie bientôt chez les Bertrand, surtout l'été en Berry. En 1823, elle rencontre le comte Anthony de Sampayo, un gentilhomme portugais. Elle devient sa maîtresse et, en 1826, elle donne naissance à son fils, Marcus-Napoléon Allart[4]. Sampayo l'abandonne avant qu'elle n'accouche. Elle entre aussi en littérature par des Lettres, traitant des ouvrages de Madame de Staël.

Sous le nom d'Hortense Allart de Thérase, elle publie Gertrude en 1828, puis des livres touchant l'histoire et la politique. En 1832, elle commence une relation qui ne s'interrompra pas avec George Sand[6]. Celle-ci préface son ouvrage Les enchantements de Mme Prudence de Samman l'Esbaix, livre autobiographique qui fait scandale, dans lequel elle évoque notamment sa liaison avec Chateaubriand.

Hortense Allart défend l’amour libre et demande l’amélioration de la condition féminine. Elle participe à la Gazette des femmes. Elle s'occupe également de philosophie dans son Novum organum ou sainteté philosophique (1857) où elle défend l’idée de l’inévitabilité de la preuve de l’existence d’un Être suprême avec chaque nouvelle découverte scientifique. Elle a plusieurs liaisons avec des hommes célèbres de son temps, dont Chateaubriand, Henry Bulwer-Lytton, Camillo Cavour, Pietro Capei[6],[7], père de son deuxième fils (Henri) et Sainte-Beuve.

Entre 1838 et 1879, elle entretient une correspondance avec Marie d'Agoult[8].

En 1843, elle épouse Napoléon Louis Frédéric Corneille de Méritens de Malvézie, un architecte qu'elle quitte l'année suivante[9]. Elle écrit à Henry Bulwer-Lytton, évoquant des difficultés financières : « Ce n'est pas mon mariage qui m'a gênée, mon mari n'a pas pris un sou de mon argent, il m'a même offert du sien mais comme il veut me ravoir je crains tout ce qui pourrait nous lier. C'est ce qu'on craint d'un mari, d'un maître. Ce n'est pas ce que je crains de toi, Bulwer, ô mon amant, je te demanderais toute ta fortune sans craindre que tu ne me demandes, moi, à la fin »[10].

Elle meurt en 1879 et est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine (dans la division 7), avec ses deux fils.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Médaillon par David d'Angers, Pierre-Jean (1788-1856)
  • Lettres sur les ouvrages de Madame de Staël, Paris, Bossange, 1824
  • Gertrude, Paris, Dupont, 1828. Lire en ligne sur Gallica
  • Jérome ou Le jeune prélat, Labvocat, 1829, Lire en ligne sur Gallica.
  • Sextus, ou le Romain des Maremmes ; suivi d'Essais détachés sur l'Italie, Heideloff et Campe, 1832. Lire en ligne sur Gallica
  • L’Indienne, suivi du Convict, Paris, Ch. Vimont,  Fac-similé disponible sur Wikisource Télécharger cette édition au format ePub Télécharger cette édition au format PDF (Wikisource). Lire en ligne sur Gallica
  • Settimia, Bruxelles, A. Wahlen, 1836
  • La Femme et la démocratie de nos temps, Paris, Delaunay et Pinard,  Fac-similé disponible sur Wikisource Télécharger cette édition au format ePub Télécharger cette édition au format PDF (Wikisource). Lire en ligne sur Gallica
  • Histoire de la république de Florence, Paris, Delloye, 1843
  • Études diverses, Volumes 1 2 & 3, Renault, 1850-1851, volume 2 volume 3 sur Gallica
  • Novum organum ou sainteté philosophique, Paris, Garnier frères, 1857
  • Essai sur l’histoire politique depuis l’invasion des barbares jusqu’en 1848, 1857
  • Essai sur la religion intérieure, Paris, 1864
  • Clémence, impr. de E. Dépée (Sceaux), 1865 Lire en ligne sur Gallica
  • Les enchantements de Prudence, Avec George Sand, Paris, Michel Lévy frères, 1873. Lire en ligne sur Gallica
  • Les nouveaux enchantements, Paris, C. Lévy, 1873. Lire en ligne sur Gallica
  • Derniers enchantements, Paris, M. Lévy, 1874
  • Lettres inédites à Sainte-Beuve (1841-1848) avec une introduction des notes, Éd. Léon Séché, Paris, Société du Mercure de France, 1908. Lire en ligne sur Gallica
  • Lettere inedite a Gino Capponi, Genova, Tolozzi, 1961
  • Mémoires de H.L.B. Henry Lytton Bulwer, Houston : University of Houston, 1960-1969
  • Nouvelles lettres à Sainte-Beuve, 1832-1864; les lettres de la collection Lovenjoul, Genève, Librairie Droz, 1965

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Claude Perroud, « Hortense Allart », Revue des Pyrénées, Toulouse, vol. 17,‎ , p. 245-270 (lire en ligne).
  • Claude Perroud, « Hortense Allart : post-scriptum », Revue des Pyrénées, Toulouse, vol. 17,‎ , p. 451-457 (lire en ligne).
  • Léon Séché, Hortense Allart de Méritens dans ses rapports avec Chateaubriand, Béranger, Lamennais, Sainte-Beuve, G. Sand, Mme d'Agoult, Paris, Mercure de France, 1908 Lire en ligne
  • André Beaunier, Trois amies de Chateaubriand, Paris, E. Fasquelle, 1910
  • Gabrielle Réval, Les grandes amoureuses romantiques, Paris, A. Michel 1928
  • Jacques Vier, La comtesse d'Agoult et Hortense Allart de Meritens sous le Second Empire d'après une correspondance inédite, Paris, Lettres modernes, 1960
  • André Billy, Hortense et ses amants, Chateaubriand, Sainte-Beuve, etc., Paris, Flammarion 1961
  • Juliette Decreus, Henry Bulwer-Lytton et Hortense Allart, d'après des documents inédits, Paris, M.J. Minard, 1961
  • Charles Dupêchez, Hortense et Marie : une si belle amitié, Flammarion, 320p, 2018
  • Maddalena Bertelà, Hortense Allart entre Madame de Staël et George Sand, ou, Les femmes et démocratie, Pisa : Edizioni ETS, 1999
  • (en) Helynne Hollstein Hansen, Hortense Allart : the woman and the novelist, Lanham, Md. : University Press of America, 1998
  • (en) Jo Burr Margadant, The new biography : performing femininity in nineteenth-century France, Berkeley : University of California Press, 2000
  • (en) Leslie Ruth Rabine, The other side of the ideal : women writers of mid-nineteenth-century France (George Sand, Daniel Stern, Hortense Allart, and Flora Tristan), Thèse de doctorat, 1974
  • (en) Lorin A. Uffenbeck, The life and writings of Hortense Allart (1801-79), [s.l.s.n.] 1957
  • (it) Petre Ciureanu, Hortense Allart e Anna Woodcock; con lettere inedite, Genova, Tolozzi, 1961
  • (it) Petre Ciureanu, Saggi e ricerche su scrittori francesi, Genova, Italica, 1955
  • (en) Whitney Walton, Eve's proud descendants : four women writers and republican politics in nineteenth-century France, Stanford, Californie : Stanford University Press, 2000
  • Ariane Charton, Le Roman d'Hortense, Paris, Albin Michel, 2009
  • Charles Dupêchez, Hortense et Marie. Une si belle amitié (1838-1876), Flammarion, 2018

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Hortense Allart », sur collections.vallee-aux-loups.hauts-de-seine.fr (consulté le ).
  2. Elle est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine.
  3. Xavier Lenormand, Histoire des rues de Bourg-la-Reine, p. 35.
  4. a et b Lorin A. Uffenbeck, « Chronologie d'Hortense Allart », dans Nouvelles lettres à Sainte-Beuve, 1832-1864 : les lettres de la collection Lovenjoul, Librairie Droz, (lire en ligne), p. XIII
  5. Lucien LACOUR, Hortense Thayer-Bertrand (1810-1889), De Sainte-Hélène à la légende napoléonienne, La Geneytouse, Lucien Souny, , 288 p. (ISBN 978-2-84886-866-0), p. 77-78
  6. a et b Charles Dupêchez, Hortense et Marie : une si belle amitié. 1838-1876, Flammarion (lire en ligne)
  7. [(it) « Enciclopedia Treccani, Dizionario Biografico »
  8. Dupêchez, Charles,, Hortense et Marie : une si longue amitié, Paris/impr. en Espagne, Flammarion, 311 p. (ISBN 978-2-08-142397-8 et 2-08-142397-9, OCLC 1019747168, lire en ligne)
  9. La Camosine, no 145, 3e trimestre 2011, p. 17. Femmes de plume en Nivernais, Annales du Pays Nivernais.
  10. Juliette Decreus, Henry Bulwer-Lytton et Hortense Allart : d'après des documents inédits, Lettres modernes, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :