HOPS 383

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HOPS 383
Description de cette image, également commentée ci-après
Les images infrarouges des instruments de l'observatoire national de Kitt Peak (à gauche) et celles du télescope spatial Spitzer de la NASA. L'arrière-plan est une large vue de la région prise à partir d'une mosaïque infrarouge faite par l'instrument IRAC du télescope Spitzer
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 05h 35m 29,8407s
Déclinaison −04° 59′ 51,006″
Constellation Orion

Localisation dans la constellation : Orion

(Voir situation dans la constellation : Orion)
Caractéristiques
Variabilité Étoile variable irrégulière
Astrométrie
Distance ~1 400 al
(~429 pc)

Désignations

CXOU J053529.7-045950 HOY J053529.50-045952.7 WISEA J053529.84-045951.9 HOPS 383 ISOY J053529.82-045951.0 WISE J053529.84-045951.9

HOPS 383 est une protoétoile de classe 0. Il s'agit de la première et la plus jeune protoétoile de classe 0 découverte à avoir eu une explosion[1]. Le phénomène, découvert par l'équipe Herschel Orion Protostar Survey (HOPS), a été signalée pour la première fois en février 2015 dans la revue scientifique The Astrophysical Journal[2]. Elle est située à ~1 400 a.l. dans la constellation d'Orion, à quelques degrés au nord de la nébuleuse d'Orion[3].

Observations[modifier | modifier le code]

Étoile[modifier | modifier le code]

Vue d'artiste du cocon autour de HOPS 383 et une détection de rayons X par le télescope spatial Chandra en haut à droite.

HOPS 383 est appelée une jeune protoétoile car elle se trouve dans la première phase de l'évolution stellaire qui se produit juste après qu'un gros nuage de gaz et de poussière a commencé à s'effondrer. Les observations montrent que HOPS 383 est entouré d'un cocon de matériau en forme de beignet - contenant environ la moitié de la masse de la protoétoile - qui tombe vers cette dernière. Une grande partie de la lumière de l'étoile est incapable de traverser ce cocon, mais les rayons X de l'éruption sont suffisamment puissants pour le faire.

Au fur et à mesure que le matériau du cocon tombe vers l'intérieur du système, il peut arriver que la matière soit expulsée du système par un jet protostellaire. Cette "sortie" supprime le moment cinétique du système, permettant à la matière de tomber du disque sur la jeune protoétoile en croissance. Les astronomes ont vu une telle sortie de HOPS 383 et pensent que de puissantes éruptions de rayons X comme celle observée par Chandra pourraient enlever les électrons des atomes à la base de celle-ci. Après sa phase de protoétoile, l'objet aura une masse de ~0,5 masse solaire et il deviendra une naine jaune voire une naine orange[3],[4].

Explosion[modifier | modifier le code]

HOPS 383 a eu une explosion entre 2004 et 2006 (un "éclaircissement dramatique de sa luminosité dans l'infrarouge moyen") l'augmentation de la magnitude était détectable à 24 μm (35 fois plus que l'infrarouge moyen) et 4,5 μm, et était également détectable au ondes submillimètrique. À son maximum, sa luminosité infrarouge était de 6 à 14 L[5].

Rayons X[modifier | modifier le code]

L'observatoire spatial à rayon X Chandra a détecté en décembre 2017 une éruption de rayons X au niveau HOPS 383. Il s'agissait de la première détection de rayons X d'une protoétoile de classe 0 qui évoluera en une étoile semblable au soleil[3]. L'éruption a duré 3 heures et 20 minutes. En détectant une éruption de rayons X d'une très jeune étoile, les chercheurs ont réinitialisé la chronologie du moment où des étoiles comme le Soleil commencent à émettre des radiations à haute énergie dans l'espace. Ceci est important car cela peut aider à répondre à certaines questions sur les premiers jours de notre Soleil ainsi qu'à certaines sur le système solaire actuel. L'éruption est également 2 000 fois plus puissante que l'éruption de rayons X la plus brillante observée depuis le Soleil, une étoile d'âge moyen et de masse relativement faible. De plus, lorsque l'étoile a éclaté en rayons X, elle aurait également probablement entraîné des flux énergétiques de particules qui sont entrés en collision avec des grains de poussière situés sur le bord intérieur du disque de matière tourbillonnant autour de la protoétoile. En supposant que quelque chose de similaire se soit produit dans notre Soleil, les réactions nucléaires provoquées par cette collision pourraient expliquer des abondances inhabituelles d'éléments dans certains types de météorites trouvées sur Terre. Aucune autre éruption de HOPS 383 n'a été détectée au cours des trois observations de Chandra avec une exposition totale d'un peu moins d'une journée. Les astronomes auront besoin d'observations aux rayons X plus longues pour déterminer la fréquence de ces éruptions au cours de cette toute première phase de développement d'étoiles comme notre Soleil[3],[4].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « NASA satellites catch 'growth spurt' from newborn protostar », sur ScienceDaily (consulté le )
  2. (en-US) « NRL Astrophysicist Explores Star Formation in Orion's Belt », sur U.S. Naval Research Laboratory (consulté le )
  3. a b c et d « Chandra :: Photo Album :: HOPS 383 :: June 18, 2020 », sur chandra.harvard.edu (consulté le )
  4. a et b Nicolas Grosso, Kenji Hamaguchi, David Principe et Joel Kastner, « Evidence for magnetic activity at starbirth: a powerful X-ray flare from the Class 0 protostar HOPS 383 », Astronomy & Astrophysics, vol. 638,‎ , p. L4 (ISSN 0004-6361 et 1432-0746, DOI 10.1051/0004-6361/202038185, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Emily J. Safron, S. Thomas Megeath, Joseph Booker et William J. Fischer, « HOPS 383: AN OUTBURSTING CLASS 0 PROTOSTAR IN ORION », Astrophysical Journal Letters, vol. 800, no 1,‎ (ISSN 2041-8205, DOI 10.1088/2041-8205/800/1/L5, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]