Giuseppe Vernazza

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Giuseppe Vernazza
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
TurinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Turin (laurea) (jusqu'au )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université de Turin
Académie royale de Turin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Patria Società letteraria (d) ()
Académie des sciences de Turin ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Giuseppe Vernazza, baron de Freney, est un antiquaire et philologue italien.

Biographie

Giuseppe Vernazza naquit à Albe (Alba Pompeia), le , d’Antonio Vernazza, médecin distingué. Le jeune Vernazza fit, avec un succès remarquable, ses études littéraires à Turin ; et à l’âge de vingt ans, il fut gradué docteur en droit à l’université de cette ville. Employé ensuite dans divers ministères, il sut faire apprécier son mérite par les hommes d’État qui les remplissaient, et surtout par Giovanni Battista Lorenzo Bogino, dont il s’acquit l’estime. En 1773, lors de la suppression de la Compagnie de Jésus, on lui confia la garde des archives de cette compagnie. Ce fut lui qui rédigea l’édit du recensement ordonné par Victor-Amédée III, pour procéder à une égale répartition de l’impôt. L’Adelaide illustrata de Gian Tommaso Terraneo, le premier historien qui ait répandu quelque lumière sur la généalogie des princes de la maison de Savoie, fut l’ouvrage qui détermina Vernazza à diriger ses recherches sur les antiquités de son pays. Il écrivit à ce sujet plusieurs mémoires remarquables par la sagacité de l’auteur dans l’examen de ces monuments. Il ne borna pas là son activité : les antiquités romaines devinrent bientôt l’objet de ses travaux. La découverte d’un monument sépulcral trouvé dans le lit du Tanaro, près de la ville d’Albe, et portant les noms de Germanus et de Marcella, lui fit composer un opuscule latin sur ces personnages et sur le temps où ils vivaient. Ce savant mémoire offre le caractère qui distingue toutes ses productions, savoir, une brièveté qui laisse au lecteur le soin de suppléer les détails accessoires ou secondaires, et s’attache aux points principaux. Le laconisme de Vernazza avait son principe dans les vues qui le dirigeaient : son dessein était de ne produire que ce qui lui appartenait en propre ; et il s’abstenait de ce qui avait été traité avant lui. Dans cet esprit, il recherchait avec soin les sources historiques encore intactes ; et il était, par exemple, tellement versé dans la généalogie des familles dont il s’était instruit, qu’il y signalait toujours quelque chose d’inconnu. Il en donna des exemples dans plusieurs Vies qu’il écrivit, telles que celles de George Benvenuti, de Pietrino Belli, de Macrino, de Joffredi, etc., mais surtout dans ses recherches sur les peintres anciens. On lui doit, sur ce dernier point, la connaissance des véritables origines de la peinture à l’huile, en Piémont, sous Amé V. Les commencements de l’art typographique furent aussi l’objet de recherches spéciales et analogues à ses goûts. On a observé que la connaissance des premiers livres imprimés était propre à fournir lumières utiles à l’histoire littéraire et à la critique, soit parce que le temps a détruit des exemplaires d’après lesquels certains livres ont été décrits, soit à cause des intercalations que des modernes se sont permises dans quelques ouvrages anciens, qu’ils ont ainsi dénaturés. Les opuscules de Vernazza sur la typographie ont laissé loin derrière lui, dans la partie qu’il a traité, les travaux de Meerman et de Maittaire. Mais c’est dans la connaissance approfondie des anciennes inscriptions et dans l’art d’en imiter le génie et le style, qu’il s’est particulièrement distingué. On connaît les difficultés attachées à ce genre ; outre la forme antique que l’on recherche avec tant de soin dans les inscriptions, on veut y trouver, comme l’a observé judicieusement l’auteur de son Éloge, un style qui tienne à la fois de la poésie et de la prose, et qui dans sa gravité simple, ou dans son énergique brièveté, offre plus de justesse et de naturel que de finesse et de recherche. Les inscriptions de Vernazza sont éminemment remarquables par la beauté, la force et la propriété des termes. Quoique la plupart des inscriptions nous soient connues, leur grand nombre ne nous permet pas d’en faire l’énumération. Pendant plus de trente années, il s’est attaché à consacrer ainsi tous les événements un peu remarquables de son pays, et la mémoire de tous ses compatriotes distingués. Il trouvait dans ce travail un adoucissement aux peines d’une vie laborieuse et souvent troublée par les événements. Ne possédant qu’une fortune médiocre, il avait encore augmenté sa gêne par ses acquisitions de livres rares et de monuments relatifs à ses études. Sa position devint surtout pénible lorsque le Piémont tomba au pouvoir des Français. Ayant fait alors un voyage à Rome et à Naples, il ne put à son retour éviter la persécution. Déclaré suspect, il fut mis en surveillance et sous la garde d’un soldat. Mais par les soins généreux de quelques amis, rendu enfin à la liberté, il fut proposé, sous l’empire, à la bibliothèque publique de Turin, avec la charge d’enseigner l’histoire et les lettres. Il remplit avec soin les fonctions de bibliothécaire et rendit de grands services à des savants étrangers, par d’exactes descriptions de manuscrits qu’il leur procura. On n’en citera ici qu’un exemple. Le fameux manuscrit de l’Imitation de Jésus Christ, d’Arone, sans date mais sous le nom d’un abbé Jean Gessen ou Gersen, se trouvait alors à la bibliothèque de Turin. Non-seulement il concourut à la description qu’en donna le comte Napione ; mais, d’après la lecture des Considérations sur l’auteur de l’Imitation (en faveur de J. Gersen), par Gence, il fit calquer et graver six pages de ce manuscrit, et envoya les planches du fac-simile à celui-ci, pour en joindre le spécimen à l’édition latine de l’Imitation, et mettre ainsi les bibliographes à portée de juger définitivement de l’antiquité du manuscrit d’Arone.Dans son enseignement, Vernazza, plein de zèle pour la science, mais d’un caractère sévère, réussit néanmoins à se concilier l’affection de ses élèves. Remplacé, après la Restauration, dans son emploi de bibliothécaire, il fut rappelé à l’enseignement par le ministre de l’intérieur, Balbe, protecteur éclairé des arts et des sciences. Vernazza se livra dès lors avec une ardeur nouvelle à ses travaux chéris, et publia des écrits nombreux, parmi lesquels on distingue son mémoire concernant une lettre militaire de l’empereur Hadrien, écrite sur une table d’airain, découverte peu auparavant dans l’île de Sardaigne. La dernière communication qu’il fit à l’Académie des sciences de Turin est une dissertation sur Laure et sur Ardenti, peintre du duc de Savoie, Emmanuel-Philibert, et sur l’interprétation de l’ingénieux symbole par lequel le Tasse a célébré l’union de ces deux personnages. On croit que cette dissertation était un fragment d’un travail étendu sur le règne de Charles-Emmanuel Ier. Le surlendemain de sa lecture, Vernazza se mit au lit, affligé d’une dysurie qui fit de rapides progrès, et à laquelle il succomba le . Il avait été nommé, en 1780, secrétaire d’État pour les affaires intérieures. En 1790, il fit, par ordre du roi, un voyage en Savoie, pour rechercher dans les diverses archives, les documents relatifs à l’origine et à l’histoire de la maison de Savoie, dont il avait été chargé. En 1816, il fut créé conseiller du roi et du prince de Carignan.

Œuvres

Il serait difficile de donner une liste complète des productions de Vernazza, fruit de soixante ans de travaux soutenus : nous en avons indiqué les principales dans le cours de cet article ; il suffira de désigner ceux de ses autres écrits qui offrent le plus d’intérêt ; tels sont les suivants : Éloges du comte Tana et du P. Paciaudi. – Dissertation sur les monnaies de Suze. – Divers mémoires communiqués à Tiraboschi et au P. Affò. – Les articles historiques du Piémont, insérés dans le Dictionnaire géographique imprimé à Turin. – Catalogue des manuscrits en parchemin des archives des Dominicains et de Ste-Marie Madeleine, à Albe. – Recherches sur le culte de St-Théobald. – Vie du comte Camerano. – Essai sur les anciens peintres à l’huile du Piémont. – De l’antiquité du siège épiscopal d’Albe, avec les vies de quelques-uns des évêques de cette ville, au nombre desquelles est celle du poète Vida. – Éloge du comte d’Orbassan. – Eléments de géographie, à l’usage du Piémont. – Dissertation sur la patrie de Christophe Colomb. – Vie de Jean-Baptiste de Savoie. – Histoire des ordres réunis des SS. Maurice et Lazare. – Mémoire sur l’ordre de l’Annonciade, et explication de la dévise F.E.R.T. – Enfin, un très-grand nombre d’inscriptions latines. Au moment où ce laborieux écrivain a été enlevé aux lettres, il s’occupait de la publication d’une Histoire typographique du Piémont. Le savant professeur Carlo Boucheron a lu, en langue latine, à l’Académie des sciences de Turin, dans la séance du , un Éloge historique de Vernazza, où nous avons puisé une grande partie des détails dans lesquels nous sommes entrés.

Bibliographie

Liens externes