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Front patriotique (Autriche)

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Front patriotique
(de) Vaterländische Front
Image illustrative de l’article Front patriotique (Autriche)
Logotype officiel.
Présentation
Leader fédéral Engelbert Dollfuss (-)[1]
Ernst Rüdiger Starhemberg (-)[2],[3]
Fondation [4]
Fusion de Parti chrétien-social, Landbund (en), Heimwehr et d'autres groupes (de)[5]
Disparition (interdit)
Siège Am Hof 4, Vienne, Drapeau de l'Autriche Autriche
Slogan « Autriche, réveille-toi ! »
Österreich, erwache![6]
Religion Catholicisme
Organisation de jeunesse Österreichisches Jungvolk (en)[7]
Organisation paramilitaire Sturmkorps (de)[8],[9],[10]
Hymne Lied der Jugend (de)[11]
Positionnement Droite[12] à extrême droite
Idéologie Conservatisme autoritaire[13],[14]
Nationalisme[15]
Doctrine sociale de l'Église catholique
Populisme de droite[16]
Catholicisme politique (en)[17],[18]
Fascisme clérical[19],[20]
Corporatisme étatique (en)[21],[22]
Nationalisme chrétien[23]
Adhérents 3 000 000 (1937)[24]
Couleurs Rouge, blanc, vert
Drapeau du Front patriotique.

Le Front patriotique (en allemand : Vaterländische Front, abrégé en VF) était un parti politique autrichien d'extrême droite, d'inspiration fasciste.. Fondé par le chancelier Engelbert Dollfuss durant la période de la Première République en 1933, il prônait le nationalisme autrichien (« austrofascisme ») et l'indépendance vis-à-vis de l'Allemagne nazie sur la base de la protection de l'identité religieuse catholique de l'Autriche[25].

À la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, l'empire multi-ethnique d'Autriche-Hongrie sous le règne des Habsbourg s'est dissous. Lors de la phase de la Première République, trois camps politiques se sont formés : les sociaux-démocrates (SDAP), les sociaux-chrétiens (CS), et les nationalistes allemands (GDVP). Le social-démocrate Karl Renner fut premier chancelier fédéral ; dès 1920, une coalition des sociaux-chrétiens et des nationalistes gouverna.

Dollfuss prononçant un discours lors d'un rassemblement du Front patriotique à Vienne, .

Engelbert Dollfuss (CS), désigné chancelier le , a formé un nouveau gouvernement avec le parti des paysans (Landbund) et le Heimatblock, le bras politique du groupuscule paramilitaire nationaliste Heimwehren. Sa coalition dispose au Conseil national d'une majorité d'une seule voix. En même temps, l'Autriche a été frappée par la Grande Dépression et la principale banque Creditanstalt a dû être sauvée de la faillite par un grand emprunt d'État. De nombreuses protestations émanent, également avancées par certains membres de la coalition. Le , Dollfuss a profité d'une crise réglementaire au parlement pour faire un coup d'État juridique : une interdiction de rassemblement du empêche le Conseil national de se réunir ; ci-après, le gouvernement a continué à recourir aux ordonnances d'urgence.

Le , Adolf Hitler et le parti nazi avaient pris le pouvoir en Allemagne. Devant les tentatives d'une annexion (Anschluss) de l'Autriche, Dollfuss opère un rapprochement avec l'Italie fasciste et la dictature de Benito Mussolini. Le journal Wiener Zeitung a publié dans son numéro du l'appel de Dollfuss pour la fondation du Front patriotique par une fusion du Parti social-chrétien, de la Heimwehr ainsi que d'autres groupes conservateurs. Le nouveau rassemblement était destiné à réunir tous les « Autrichiens fidèles » sous la même bannière. Après l'interdiction de tous les autres partis politiques lors de la guerre civile autrichienne en 1934, le Front patriotique a tenu une position de monopole sur l'échiquier politique autrichien avec des sympathisants à la fois civils et militaires.

À la fin de l'année 1937, il comptait trois millions de membres[26] (sur une population totale de 6,5 millions d'habitants), mais il ne put pourtant pas gagner l'appui de ses adversaires politiques (les cercles du Parti social-démocrate d'Autriche et du Parti nazi).

Le parti a été interdit par les nazis après l'Anschluss (annexion de l'Autriche par l'Allemagne) en .

Le rôle du Front patriotique a été un point litigieux dans l'historiographie autrichienne d'après-guerre. Alors que les historiens de gauche le considèrent comme l'exposant d'une variante autrichienne et catholique du fascisme et le rendent responsable de l'échec de la démocratie en Autriche, les auteurs conservateurs soulignent ses crédits dans la défense de l'indépendance du pays et de l'opposition au nazisme[27]. La Ligue des soldats du front juif (Bund Juedischer Frontsoldaten), la plus grande des organisations paramilitaires de défense juifs actifs en Autriche à l'époque, fut incorporée au Front patriotique[28].

Le symbole du Front patriotique était la croix potencée (Kruckenkreuz), et son salut était le Front heil!.

Articles connexes

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Notes et références

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  1. « AUSTRIA: Death for Freedom », Time,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Der Vizekanzler – Führer der Vaterländischen Front. In Neue Freie Presse, 31 July 1934 (german).
  3. Dr. v. Schuschnigg über die Führung der V. F. In Neue Freie Presse, 16 May 1936 (german).
  4. Vaterländische Front, AEIOU, in: Austria-Forum, das Wissensnetz. March 10, 2017
  5. Bundesgesetz über die „Vaterländische Front“. In: BGBl 1936/160. Wien 20. Mai 1936 (Online auf ALEX).
  6. Barbara Jelavich, Modern Austria: Empire and Republic, 1815-1986, Cambridge University Press, , p. 200
  7. Johanna Gehmacher: youth without a future. Hitler Youth and the Federation of German Girls in Austria before 1938, Picus, Vienna 1994, (ISBN 3-85452-253-3), pp. 401–420 (dissertation Uni Wien 1993, under the title: National Socialist Youth Organizations in Austria, 479 pages).
  8. (de) Robert Kriechbaumer, Ein vaterländisches Bilderbuch: Propaganda, Selbstinszenierung und Ästhetik der Vaterländischen Front 1933–1938, Wien, Böhlau, coll. « Schriftenreihe des Forschungsinstitutes für politisch-historische Studien der Dr.-Wilfried-Haslauer-Bibliothek 17 Robert Kriechbaumer, Hubert Weinberger, Franz Schausberger », (ISBN 978-3-205-77011-4), p. 48
  9. (de) Emmerich Tálos, Das austrofaschistische Herrschaftssystem: Österreich 1933–1938, Münster, LIT Verlag, coll. « Politik und Zeitgeschichte 8 », , 2e éd. (ISBN 978-3-643-50494-4, lire en ligne), p. 226
  10. (de) Fascism without Borders: Transnational Connections and Cooperation between Movements and Regimes in Europe from 1918 to 1945, New York City, Berghahn Books, (ISBN 978-1-78533-469-6, lire en ligne), p. 174
  11. Erlebte Geschichte (Autobiografie, geschrieben 2000), Seite 173 (online).
  12. « 1934 to 1938: Ständestaat in the Name of "God, the Almighty" », sur City of Vienna, City of Vienna (consulté le ) : « "His politics were supported by the Fatherland Front, a reservoir for nationalist, Christian and generally right-wing conservative forces." »
  13. Seymour M. Lipset, "Social Stratification and 'Right-Wing Extremism'" British Journal of Sociology 10#4 (1959), pp. 346-382 on-line
  14. Günter J. Bischof, Anton Pelinka, Alexander Lassner. The Dollfuss/Schuschnigg Era in Austria: A Reassessment. Piscataway, NJ: Transaction Publishers, 2001. p. 26.
  15. Birgit Ryschka, Constructing and Deconstructing National Identity: Dramatic Discourse in Tom Murphy's The Patriot Game and Felix Mitterer's In Der Löwengrube, Peter Lang, (ISBN 9783631581117, lire en ligne)
  16. Stanley G. Payne, A History of Fascism, 1914–1945, Madison, University of Wisconsin Press, , p. 58
  17. Dieter A. Binder, The Christian Corporatist State: Austria from 1934 to 1938, Transaction Publishers, , p. 75
  18. Pyrah, Enacting Encyclicals? Cultural Politics and 'Clerical Fascism' in Austria, , 162 p.
  19. H.R. Trevor-Roper, "The Phenomenon of Fascism", in S. Woolf (ed.), Fascism in Europe (London: Methuen, 1981), especially p. 26. Cited in Roger Eatwell, "Reflections on Fascism and Religion" « https://web.archive.org/web/20070501024852/http://staff.bath.ac.uk/mlsre/ReflectionsonFascismandReligion.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  20. (de) Österreich! und Front Heil!: aus den Akten des Generalsekretariats der Vaterländischen Front; Innenansichten eines Regimes, Vienna, Böhlau Verlag, (ISBN 9783205773245, lire en ligne), p. 39
  21. International Encyclopedia of Political Science, SAGE Publications, (ISBN 9781483305394, lire en ligne) :

    « [...] fascist Italy [...] developed a state structure known as the corporate state with the ruling party acting as a mediator between 'corporations' making up the body of the nation. Similar designs were quite popular elsewhere in the 1930s. The most prominent examples were Estado Novo in Portugal (1932-1968) and Brazil (1937-1945), the Austrian Standestaat (1933-1938), and authoritarian experiments in Estonia, Romania, and some other countries of East and East-Central Europe. »

  22. Anton Pelinka, The Dollfuss/Schuschnigg Era in Austria: A Reassessment, Routledge, , 249
  23. Stanley G. Payne, Spanish Catholicism: An Historical Overview, Univ of Wisconsin Press, (ISBN 978-0-299-09804-9, lire en ligne), xiii
  24. Stanley G. Payne, A History of Fascism, 1914–1945, University of Wisconsin Press, (lire en ligne Inscription nécessaire), 249
  25. Atsuko Ichijō, Willfried Spohn. Entangled identities: nations and Europe. Ashgate Publishing, Ltd., 2005. pp. 61.
  26. Stanley G. Payne, A History of Fascism, 1914–1945, University of Wisconsin Press, , p. 249
  27. Emmerich Tálos et Wolfgang Neugebauer, Austrofaschismus: Politik, Ökonomie, Kultur, 1933-1938, Lit Verlag, , 7th éd., 1–2 p., « Vorwort »
  28. Unknown Unknown, « Modern Era >> Anti-Semitism », sur Jewish Communities of Austria, National Fund of the Republic of Austria for Victims of National Socialism (consulté le )