Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Escotiers

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Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Escotiers
Antoine Vestier, Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Écotier, 1785. Metropolitan Museum of Art, New York.
Fonctions
Intendant des Îles-du-Vent de l'Amérique et de la Martinique
-
Maître des requêtes
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
Activités
Magistrat, administrateurVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Fratrie

Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Escotiers né le et mort à Paris (ancien 1er arrondissement) le est un magistrat et intendant de l'Ancien Régime en Guadeloupe et en Martinique et homme politique local en Loir-et-Cher sous la Restauration.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Escotiers est né le et a été ondoyé le lendemain à Valenciennes[1]. Il est le fils cadet de Joseph François Foullon de Doué (1715-1789), tué au début de la Révolution française le , intendant, maître des requêtes, baron de Doué et brièvement contrôleur général des finances en 1789 et de son épouse Isabelle Eugène Joseph Van der Dussen de Kestergat (1717-1786)[2].

Son frère aîné est Joseph Pierre François-Xavier Foullon de Doué (1750-1828), intendant de la généralité de Moulins[2]. Un autre frère, Honoré Charles Ignace Foullon (1756-1825), est prêtre du diocèse de Cambrai et conseiller-clerc au Parlement de Paris de 1780 à la Révolution[3]. Leur sœur, Marie Joséphine Foullon (1747-1786), épouse en 1764 Louis Bénigne Bertier de Sauvigny (1737-1789), intendant de Paris, tué avec son beau-père le [4].

Intendant sous l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Escotiers devient conseiller au Châtelet le . Il est conseiller à la Cour des aides de Paris du à , puis maître des requêtes du à la Révolution[3],[1].

Il est intendant de la Guadeloupe du à tout en assurant l'intérim en Martinique du au . Il est ensuite intendant de la Martinique du au [1]. À l'été 1789, il doit notamment faire face aux revendications des esclaves martiniquais, qui réclament la liberté[5]. Le , il est destitué par l'assemblée coloniale et part en septembre pour Bordeaux. Un décret du le rétablit dans ses fonctions, qu'il conserve jusqu'à la suppression des intendances des colonies le [1].

Révolution, Consulat et Empire[modifier | modifier le code]

Il apparaît comme officier municipal d'Onzain le [1].

Il est arrêté pendant la Terreur sur mandat du Comité de sûreté générale et emprisonné à Paris du au , date à laquelle il est jugé et mis en liberté[1]. Une maladie fort opportune lui a d'abord permis d'être transféré de la Conciergerie à l'hospice de l'Évêché le puis de retarder le jugement[6].

Quelques jours après, le , il se marie, à Onzain, avec Marie Louise Françoise de Perrinelle du May, née le , baptisée à Saint-Pierre le et dont les obsèques sont célébrés à la Madeleine à Paris le . Elle est la fille de Louis Antoine Jean de Perrinelle du May (1724-1785), conseiller au Roi au conseil supérieur de la Martinique, et de son épouse Louise Françoise Littée. Marie Louise Françoise de Perrinelle du May est divorcée de Marc René Édouard de Couët, comte de La Tourmelière, depuis le . Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Escotiers et elle n'auront pas d'enfant[1].

Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Escotiers est ensuite conseiller général du canton d'Herbault de 1803 à 1815 et maire d'Onzain de 1812 à 1817[7].

Restauration[modifier | modifier le code]

Pendant la Première Restauration, il est nommé conseiller d'État honoraire le et reçoit la Légion d'honneur le . Il reste conseiller d'État honoraire jusqu'au [7].

Il est de nouveau intendant de la Guadeloupe à partir du [7], mais, sa gestion n'étant pas jugée satisfaisante, il est vite rappelé le [8]. Il a le temps de rendre une ordonnance locale le (avec le lieutenant général, Lardenoy), qui assimile les esclaves des plantations à des biens immeubles[9].

Il prend sa retraite le et reçoit l'ordre de Saint-Louis le [7].

Il meurt à Paris (ancien 1er arrondissement) le et ses obsèques sont célébrées à la Madeleine deux jours après[1]. Il meurt sans postérité et ses neveux n'héritent pas de ses biens. Par testament, il avait fait de Louise Marie Hervieu, avec qui il vivait, son héritière universelle[10].

Décorations[modifier | modifier le code]

Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur le [7].

Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis le [7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Nicolas 1998, p. 172.
  2. a et b Nicolas 1998, p. 169.
  3. a et b Joël Félix, Les magistrats du Parlement de Paris 1771-1790 : Dictionnaire biographique et généalogique, Paris, Sedopols, , p. 177.
  4. Nicolas 1998, p. 207.
  5. Léo Elisabeth, « Gens de couleur et révolution dans les îles du Vent (1789-janvier 1793) », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 76, no 282,‎ , p. 75–95 (DOI 10.3406/outre.1989.2731, lire en ligne, consulté le ).
  6. Nicolas 1998, p. 36.
  7. a b c d e et f Nicolas 1998, p. 173.
  8. Nicolas 1998, p. 41.
  9. André Castaldo, « Les « questions ridicules ». La nature juridique des esclaves de culture aux Antilles », Droits, vol. 53, no 1,‎ , p. 67-178 (ISSN 0766-3838, DOI 10.3917/droit.053.0067, lire en ligne, consulté le ).
  10. Nicolas 1998, p. 175.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sylvie Nicolas, Les derniers maîtres des requêtes de l'Ancien Régime (1771-1789) : Dictionnaire prosopographique, Paris, École des Chartes, coll. « Mémoires et documents de l'École des Chartes » (no 51), , 399 p. (ISBN 2-900791-21-9).