Deokhye

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Deokhye
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
ChangdeokgungVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
이덕혜 ou 宗 徳恵Voir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
徳恵姫Voir et modifier les données sur Wikidata
Romanisation révisée
Deokhye OngjuVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Famille
Père
Mère
Imperial Consort Gwiin Yang (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Wanhwa (d) (frère aîné consanguin)
Sunjong (frère aîné consanguin)
Prince Yi Kang (en) (frère aîné consanguin)
Yi Un (frère aîné consanguin)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Takeyuki So (en) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Masae Sō (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Deokhye (en coréen : 덕혜옹주, Deokhye-Ongju ; en japonais : 徳恵姫, Tokue-hime ; née le et morte le ) est la dernière princesse de l'empire coréen.

Elle naît au palais de Changdeok, à Séoul. Elle est la fille de l'empereur Gojong et de sa concubine, Yang Gwiin. Après sa naissance, Gojong décerne le titre royal de Boknyeong à Yang Gwiin[1].

Deokhye n'est officiellement reconnue comme princesse par le Japon qu'en 1917, car sa mère n'est pas reine. C'est à cette date que son nom est officiellement inscrit dans le registre de la famille impériale. Son père crée pour elle le jardin d'enfants de Deoksugung à Junmyungdang (준명당)[2], Hamnyeong Hall. Les filles de son âge, issues de familles nobles, fréquentent ce jardin d'enfants.

En Corée, elle s'appelle Deokhye Ongju, et non Gongju : ce dernier terme désigne les filles de reine et Ongju les filles de concubines.

Naissance et jeunesse[modifier | modifier le code]

Yi Deok-hye est la fille de Yang Gwiin (en) (plus tard Dame Boknyeong) et de l'empereur émérite Gojong, alors âgé de 60 ans. Elle naît le , sous le règne de son demi-frère, Sunjong de Corée. Immédiatement après sa naissance, elle est appelée Agi (아기, 阿只, signifiant « bébé ») puis Deok-hye. Sa mère est une dame de cour, de rang inférieur, travaillant dans la cuisine de Deoksugung[3]. Gojong a seize enfants avec ses dix femmes, mais Deok-hye est sa première fille à atteindre l'âge adulte ; ses quatre autres filles sont mortes avant l'âge d'un an. Gojong élève sa première fille avec amour. En 1916, il fonde le jardin d'enfants Deoksugung qui lui est dédié, et que Deok-hye fréquente[2],[4]. Cependant, faute de titre officiel, elle est traitée officiellement comme si elle n'existait pas (à part par son père). Plus tard, elle est surnommée « Boknyeong-dang ».

En 1917, son père persuade Terauchi Masatake, alors gouverneur général de Corée, d'inscrire son nom dans le registre de la famille impériale. Cette reconnaissance lui octroie le titre de princesse et la légitime.

En 1919, l'empereur Gojong planifie des fiançailles secrètes entre la princesse Deokhye et Kim Jang-han, neveu de Kim Hwang-jin, un chambellan de la cour, cherchant à protéger sa fille. Cependant, l'intervention du Japon fait échouer les fiançailles et Kim Hwang-jin n'a plus le droit d'entrer à nouveau dans le palais Deoksu. L'empereur Gojong meurt subitement le .

En 1921, Deokhye commence à fréquenter l'école primaire Hinodae, à Séoul.

Vie au Japon et mariage arrangé[modifier | modifier le code]

Deokhye et son époux Sō Takeyuki (1931).

En 1925, la princesse est emmenée au Japon, la raison donnée étant qu'elle doit poursuivre ses études. Comme ses frères, elle fréquente le Gakushuin, où Yukika Sohma figure parmi ses camarades de classe. Au Japon, elle est nommée princesse Tokue (徳恵姫, Tokue-hime ). Selon Yukika, elle parle peu et est peu sportive[3].

En 1929, sa mère meurt. Deokhye est autorisée à se rendre temporairement en Corée, afin d'assister aux funérailles. Cependant, elle n'a pas le droit de porter des vêtements appropriés.

Au printemps 1930, dès l'apparition de troubles psychologiques (manifestés par le somnambulisme), elle s'installe au palais du roi Yi, la maison de son frère à Tokyo, le prince héritier Eun. Pendant cette période, elle oublie souvent de manger et de boire. Son médecin lui diagnostique une démence précoce (aujourd'hui appelée schizophrénie )[5] mais l'année suivante, son état semble s'améliorer.

En mai 1931, après le mariage arrangé de l'impératrice Teimei, épouse de l'empereur Taishō du Japon, la princesse Deokhye épouse le comte So Takeyuki (武志 ; 1908-1985), aristocrate japonais[6]. Le mariage est décidé en 1930. Le mariage est reporté car la princesse est malade, et son frère proteste contre ce projet. Cependant, une fois rétablie, le mariage a lieu immédiatement.

Elle a donne naissance à une fille, Masae (正惠), ou Jeonghye ( 정혜 )[7], née en Corée le . En 1933, Deokhye est à nouveau atteinte de troubles mentaux et va dans plusieurs cliniques dédiées.

Après la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale, la Corée redevient indépendante et son mari perd son titre de noblesse, la pairie japonaise étant abolie. Après avoir obtenu la permission du prince héritier Eun, Sō Takeyuki divorce en 1955 du fait de la mauvaise santé de Deokhye ; il se remarie plus tard à une Japonaise, nommée Yoshie Katsumura.

Ayant un mariage malheureux, le chagrin de Deokhye s'aggrave par la perte de sa fille unique, en 1956, dont on pense qu'elle s'est suicidée à cause du divorce de ses parents. En conséquence, l'état de Deokhye se détériore.

Retour en Corée[modifier | modifier le code]

Elle retourne en Corée à la suite de l'invitation du gouvernement sud-coréen le [8]. Initialement, le gouvernement coréen refuse le retour de la dernière lignée royale car le président Rhee Syng-man veut éviter le chaos politique[2]. Cependant, le journaliste Kim Eul-han convainc le gouvernement d'autoriser son retour[9]. Malgré son état mental, Deokhye se souvient avec précision de l'étiquette et du protocole complexes de la cour royale. Elle vit à Nakseon Hall, Changdeok Palace[10] avec le prince héritier et la princesse Eun, leur fils le prince Gu, sa femme Julia Mullock et Madame Byeon Bok-dong, sa dame d'honneur. Elle meurt le 21 avril 1989 au Sugang Hall, Palais Changdeok, et est enterrée à Hongryureung, à Namyangju, près de Séoul.

Famille[modifier | modifier le code]

  • Grand-père
  • Grand-mère
    • Grande princesse consort interne Sunmok du clan Yeoheung Min ( - ) (순목부대부인 민씨)
  • Père
  • Mère
    • Yang Chun-gi, épouse impériale Boknyeong Gwi-in du clan Cheongju Yang () (양춘기 복녕당 귀인 양씨)
      • Grand-père : Yang Eon-hwan (양언환, 梁彦煥)
  • Mari
    • Comte Sō Takeyuki ( - ) (소 다케유키, 宗武志)
  • Fille
    • Comtesse Sō Masae (소 마사에, 宗正惠), ou Sō Jeonghye (소 정혜) ( – 1956)
      • Beau-fils : Sō Noboru ( - ) (소 노보루, 宗昇)[11]

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Cinéma et télévision[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Une biographie de la princesse Deokhye est publiée par l'auteur japonais Yasuko Honma (本馬恭子) puis traduite en coréen par Hoon Lee et publiée en 1996.
  • Le roman à succès Princesse Deokhye de Kwon Bi-young est publié en 2009.

Musique[modifier | modifier le code]

  • Ho Shim-nam crée une chanson de 1963 basée sur la vie de la princesse Deokhye.
  • Une chanson de 2010 de Heo Jinsul The Rose of Tears ( hangeul : 눈물꽃 ; RR : Nun Mul Kkot) est adaptée de la vie de la princesse Deokhye et est enregistrée en anglais et en coréen.

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • En 1995, une pièce adaptée de la biographie de la princesse Deokhye a eu lieu au Seoul Art Center.
  • La comédie musicale coréenne 2013 Deokhye, la dernière princesse (hangeul : 덕혜옹주 ; RR : Deokhye Ongju, 'Deokhye Ongju') est inspirée de sa vie[13],[14].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « 덕혜옹주(Deokhye Ongju) », Doosan Corporation (consulté le ).
  2. a b et c « 덕혜옹주 », www.doopedia.co.kr (consulté le ).
  3. a et b Michihiko Shinjō et 新城道彦, Chōsen Ō-Kōzoku : Teikoku Nihon no junkōzoku, Tōkyō, Saihan,‎ , 107 p. (ISBN 978-4-12-102309-4, OCLC 905837081, lire en ligne)
  4. (kr) « 徳恵翁主を紹介する林間博物館 », sur kbs.co.kr,‎ .
  5. « Princess Deokhye - the tragic tale of Korea's last Princess », .
  6. Chung, « Life of Joseons Last Princess Revisited », Korean Times, (consulté le ).
  7. « 덕혜옹주 », www.doopedia.co.kr (consulté le ).
  8. « Late Joseon Princess Deokhye's life revealed » [archive du ], asiaone.com (consulté le ).
  9. (en-US) « The Last Princess of the Joseon Dynasty, Deokhye » [archive du ], The Korea Blog (consulté le ).
  10. « Princess' belongings to return to Korea :: Korea.net : The official website of the Republic of Korea » (consulté le ).
  11. His last name was Suzuki (鈴木) before becoming Sō (宗)
  12. Ahn Sung-mi, « 'The Last Princess' wraps up filming », K-Pop Herald, (consulté le ).
  13. « Musical "Deokhye, The Last Princess" », (consulté le ).
  14. « Crayon Pop's Choa takes lead role in musical », .

Liens externes[modifier | modifier le code]