Chahid (Algérie)

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Chahid
Illustration.
Sur la médaille est inscrit le verset 169 de la 3e sourate du Coran : « Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier de Dieu, soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus. »
Médaille officielle de chahid
Conditions
Décerné par Algérie
Type Médaille, titre honorifique
Décerné pour Participation à la guerre d'indépendance
Détails
Campagne Guerre de libération nationale algérienne

Un chahid (de l'arabe : شَهيد [šahīd], martyr) est, en Algérie, le titre officiel de toute personne (algérienne ou étrangère) qui a combattu durant la guerre d'Algérie dans les rangs indépendantistes (moudjahid) et qui est tombée au champ d'honneur ou qui est morte à la suite de son engagement. Les chahids sont désignés en Algérie comme « le symbole et la fierté de la Nation »[1].

Définition[modifier | modifier le code]

Le mot chahid est un statut officiel qui désigne en Algérie toute personne membre du FLN ou de l'ALN, tombée au champ d'honneur lors de la guerre d'Algérie[2], ou décédée durant cette époque à la suite de blessures ou maladies, ou portée disparue ou décédée en prison ou dans les lieux de détention ou après sa libération pas suite des tortures subies.

Les personnes décédées lors d'événements allant du (proclamation de l'indépendance) au sont considérées « victimes du devoir », et sont aussi considérées comme chahid[1].

Le terme fut également appliqué aux victimes du terrorisme durant la guerre civile algérienne[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Statut officiel[modifier | modifier le code]

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Attestation de l'Armée de libération nationale du chahid Hamza Boucif

Pour la reconnaissance d'un chahid, une commission de militants auprès du ministère des moudjahidine se forme pour les déterminer[1].

Chahidates[modifier | modifier le code]

Les chahidates (littéralement « femmes martyres ») sont les militantes algériennes mortes au combat contre l’armée française. L’historienne Djamila Amrane-Minne a recensé le nombre de chahidates : 314 femmes soldats sont tuées aux combats et 948 femmes civiles combattantes sont mortes. Ces chiffres relativement faibles sont dus à la méfiance des Moudjahidines à la présence des femmes[4].

Ayants droit[modifier | modifier le code]

Les ayants droit du chahid sont ses ascendants, sa ou ses veuves, ses fils et ses filles[1].

Hommage national[modifier | modifier le code]

Journée nationale du Chahid[modifier | modifier le code]

Officiellement depuis 1992 en Algérie, on fête la « Journée nationale du Chahid » de la guerre de libération nationale, le [5], en référence au , date officielle de création de l’Organisation Spéciale « OS », qui a été le prélude à la lutte armée ; le 18 février est aussi la date à laquelle, en 1957, la « question algérienne » a été présentée devant l’Assemblée générale des Nations Unies[6].

Médaille de chahid[modifier | modifier le code]

Monuments des martyrs[modifier | modifier le code]

Le chahid dans les arts et les médias[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Tahar Djaout, Les Chercheurs d'os (roman), Éditions du Seuil, Paris, 1984, (ISBN 2020067102). Réédition dans la Collection "Points', no 824, Éditions du Seuil, 2001 (ISBN 2020484919). Traduction en allemand, 1988. Traduction en catalan, 2003
  • Tahar Ouettar, Les Martyrs reviennent cette semaine (الشهداء يعودون هذا الأسبوع), Baghdad, 1974 - Alger, 1980 - (en arabe)
  • Mohamed Cherif Ould El Hocine, Éléments pour la mémoire. Afin que nul n'oublie. Hommage à nos glorieux Chouhada. De l'Organisation Spéciale (OS) 1947 à l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962, Casbah, Alger, 2009, (ISBN 9789961648650).

Articles de journaux[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Loi no 99-07 du 5 avril 1999, relative au moudjahid et au chahid », Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, no 25,‎ , p. 3-9 (lire en ligne).
  2. Raphaëlle Branche, L'embuscade de Palestro : Algérie 1956, Paris, Armand Colin, coll. « Le fait guerrier », , 256 p. (ISBN 978-2-200-35385-8, lire en ligne).
  3. Ambroise Queffélec, Yacine Derradji, Valéry Debov, Dalila Smaali-Dekdouk et Yasmina Cherrad-Benchefra, Le français en Algérie : Lexique et dynamique des langues, Bruxelles, Duculot, , 590 p. (ISBN 2-8011-1294-1, lire en ligne), p. 343.
  4. Benjamin Stora, Les mots de la Guerre d'Algérie, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Les mots de », , 127 p. (ISBN 2-85816-777-X, lire en ligne), p. 33.
  5. « Loi no 91-32 du 21 décembre 1991, relative à la consécration du 18 février journée nationale du chahid de la guerre de libération nationale », Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, no 2,‎ , p. 38 (lire en ligne).
  6. AS. Mohsen, « Journée nationale du Chahid du 18 février : Que retiennent les jeunes générations de cette date historique ? », sur reflexiondz.net le site du quotidien national algérien d'information « Réflexion », (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]