Carl Gröpler

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Carl Gröpler
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Naissance
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MagdebourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Franz Friedrich Carl Gröpler, né le à Magdebourg et mort le à Halle-sur-Saale, est un bourreau prussien actif de 1906 à 1937[1]. Chargé d'exécuter la peine capitale dans les provinces prussiennes, il a exécuté au moins 144 condamnés[1], principalement par décapitation à la hache mais aussi à la guillotine. Il était l'un des bourreaux les plus célèbres d'Allemagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils du cheminot Heinrich Gröpler et de sa femme Auguste, née Anton, il est d'abord musicien, puis postier pendant cinq ans. Il se tourne vers la boucherie chevaline et dirige une blanchisserie à Magdebourg[2],[3].

Il portait une redingote queue-de-pie, un chapeau haut-de-forme et des gants blancs[4].

Gröpler est le premier assistant du principal bourreau de Prusse Lorenz Schwietz. Lorsque le bourreau Alwin Engelhardt est démis de ses fonctions en 1906, Gröpler le remplace. Avec son successeur Ernst Reindel, Gröpler est l'un des derniers bourreaux d'Allemagne à exécuter par décapitation à la hache. Selon les circonstances locales, il a également utilisé la guillotine. Theodor Lessing surnomma Gröpler (qui avait exécuté Fritz Haarmann en 1925) « le juge rouge »[5].

En avril 1924, Gröpler signe un engagement qui fait de lui le seul bourreau du nord de l'Allemagne. En plus d'un salaire régulier de 136 marks-or par mois, il perçoit 60 marks-or pour chaque exécution, et 50 marks-or pour chacun de ses agents. À la fin de la République de Weimar, Gröpler n'a que quelques ordres d'exécution. Mais leur nombre s'accroît avec la prise de pouvoir par les nazis en 1933 : Gröpler renouvelle son contrat annuel avec un salaire de 1 500 Reichsmarks par an et des honoraires de 50 RM par exécution. Le fait que Gröpler ait effectué le salut nazi lors des exécutions lui a valu un avertissement de s'abstenir de telles pratiques[6].

Le 2 juillet 1931, le tueur en série allemand Peter Kürten, âgé de 48 ans, qui se décrivait autrefois comme le vampire de Düsseldorf et comme un animal sauvage, est guillotiné par Carl Gröpler à la prison de Cologne, Klingelpütz (de). La guillotine qu'il avait ramené de Magdebourg n'avait pas servi depuis cinq ans[7]. Time mentionne le 13 juillet 1931 : « Herr Groepler, un individu solide dont la profession l'oblige à mener une existence plutôt asociale, quitte sa confortable maison de Magdebourg la semaine dernière avec un sac d'outils et un rouleau de corde neuve. Il prit le train pour la prison d'État prussienne de Klingelpuetz, près de Cologne. Dans la cour de la prison, il disparut dans un hangar poussiéreux et délabré. Les prisonniers dans leurs cellules l'entendaient marteler, marteler, limer du métal à longueur de journée. »[8].

L'une des dernières exécutions à la hache est celle de la baronne Benita von Falkenhayn et de son amie Renate von Natzmer (en). Les deux, condamnées par le tribunal populaire pour espionnage, sont décapitées par Gröpler le 18 février 1935 à la Prison de Plötzensee[9].

Carl Gröpler a effectué au moins 144 exécutions au cours de ses 30 années de service. En 1937, il est contraint de prendre sa retraite. Il est remplacé par son assistant, l'équarrisseur Ernst Reindel de Gommern.

En 1945, il est arrêté par l'armée rouge à sa résidence de Magdebourg, probablement pour lui faire payer son rôle dans l'exécution de plusieurs militants communistes à la maison d'arrêt de Hambourg (de) en 1934[2],[10]. Il meurt le 30 janvier 1946 à la prison de Halle[2].

Exécutions notables[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Blazek (2010).
  2. a b et c (de) Angelika Ebbinghaus (de) (dir.) et Karsten Linné (dir.), Kein abgeschlossenes Kapitel : Hamburg im "Dritten Reich", Hambourg, Europäische Verlagsanstalt (de), , 556 p. (ISBN 978-3-434-52006-1), p. 335
  3. (de) Mario Todte, Die Hinrichtungen in Sachsen (1900-1981), Munich, Grin Verlag (de), , 26 p. (ISBN 978-3-640-35538-9, DOI 10.3239/9783640355389, lire en ligne), « Die Ära Engelhardt », p. 11
  4. Blazek (2010), p. 63.
  5. Lessing, Theodor, Haarmann – Die Geschichte eines Werwolfs, introduced by Rainer Marwedel, Frankfurt 1989, 2nd ed.: 1996, p. 191.
  6. Evans, Richard J., Rituals of Retribution: Capital Punishment in Germany 1600–1987, New York, NY: Oxford University Press, 1996.
  7. Blazek (2010), p. 75.
  8. "Germany: Napoleon's Gift". Time. 13 July 1931: 14.
  9. "Stoogettes & Neuter". Time. 4 March 1935.
  10. (de) Kurt F. Rosenberg, Beate Meyer (dir.) et Björn Siegel (dir.), »Einer, der nicht mehr dazugehört« : Tagebücher 1933-1937, Wallstein Verlag, Göttingen, coll. « Hamburger Beiträge zur Geschichte der deutschen Juden » (no 41), , 488 p. (ISBN 978-3-8353-2295-0, OCLC 1011499404, lire en ligne), p. 193
  11. « Killer: Friedrich Schumann - the Mass Murderer of Falkenhagen Lake, Massenmörder vom Falkenhagener profiled on Killer.Cloud »
  12. « Youngstown Vindicator - Google News Archive Search »
  13. (de) Bettina Müller, « Hinrichtung wegen Mordes in Berlin: Der Erste von so vielen », Die Tageszeitung, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]