Bernardo Mattarella

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Bernardo Mattarella
Illustration.
Bernardo Mattarella.
Fonctions
Ministre italien du Commerce extérieur

(2 ans, 2 mois et 19 jours)
Président du Conseil Aldo Moro
Gouvernement Moro I et II
Prédécesseur Giuseppe Trabucchi
Successeur Giusto Tolloy
Ministre de l'Agriculture et des Forêts

(5 mois et 13 jours)
Président du Conseil Giovanni Leone
Gouvernement Leone II
Prédécesseur Mariano Rumor
Successeur Mario Ferrari Aggradi
Ministre des Transports et de l'Aviation civile

(1 an et 4 mois)
Président du Conseil Amintore Fanfani
Gouvernement Fanfani IV
Prédécesseur Giuseppe Spataro
Successeur Guido Corbellini
Ministre des Postes et des Télécommunications

(1 an, 1 mois et 12 jours)
Président du Conseil Adone Zoli
Gouvernement Zoli
Prédécesseur Giovanni Braschi
Successeur Alberto Simonini
Ministre du Commerce extérieur

(1 an, 10 mois et 13 jours)
Président du Conseil Antonio Segni
Gouvernement Segni I
Prédécesseur Mario Martinelli
Successeur Guido Carli
Ministre des Transports

(1 an, 10 mois et 19 jours)
Président du Conseil Giuseppe Pella
Amintore Fanfani
Mario Scelba
Gouvernement Pella
Fanfani I
Scelba
Prédécesseur Giuseppe Togni
Successeur Armando Angelini
Ministre de la Marine marchande

(1 mois et 1 jour)
Président du Conseil Alcide De Gasperi
Gouvernement De Gasperi VIII
Prédécesseur Paolo Cappa
Successeur Fernando Tambroni
Député italien

(25 ans, 9 mois et 4 jours)
Élection
Réélection


-
-
Circonscription Palerme
Législature Consulta Nazionale
Constituante
Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve
Groupe politique DC
Successeur Aldo Bassi
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Castellammare Del Golfo (Italie)
Date de décès (à 65 ans)
Lieu de décès Rome (Italie)
Nationalité italienne
Parti politique PPI (1922-26)
DC (1943-71)
Enfants Sergio Mattarella
Piersanti Mattarella
Diplômé de université de Palerme
Profession avocat

Bernardo Mattarella
Ministres de l'Agriculture d'Italie
Ministres des Communications d'Italie
Ministres de la Marine marchande d'Italie

Bernardo Mattarella, né le à Castellammare Del Golfo et mort le à Rome, est un homme politique italien, membre de la Démocratie chrétienne (DC).

Né au nord-ouest de la Sicile dans une famille catholique modeste, il adhère en au Parti populaire italien (PPI). Il est diplômé en droit en et maintient son engagement dans les milieux catholiques sous le fascisme. Il participe en à la fondation de la Démocratie chrétienne.

Il devient en secrétaire d'État à l'Instruction publique, puis député. Lors de sa séance constitutive, l'Assemblée constituante le nomme questeur. Il conserve brièvement ce poste lors de la Ire législature de la Chambre des députés, avant d'être nommé secrétaire d'État aux Transports jusqu'en .

Son premier parcours ministériel commence en . Il est d'abord ministre de la Marine marchande, puis ministre des Transports, ministre des Postes et enfin ministre du Commerce extérieur. En , il reprend ses activités à la Chambre des députés comme président de la commission des Transports, qu'il doit abandonner en pour redevenir ministre des Transports. L'année suivante, il est désigné ministre de l'Agriculture, puis retrouve le poste de ministre du Commerce extérieur jusqu'en .

Réélu député avec son plus mauvais résultat personnel en , il prend la présidence de la commission de la Défense et sort définitivement du gouvernement. Il meurt trois ans plus tard des suites d'un malaise, à l'âge de 65 ans. Son deuxième fils Piersanti est investi président de la Sicile en et assassiné par la mafia deux ans plus tard. En , son quatrième fils Sergio est élu président de la République italienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Premières années[modifier | modifier le code]

Enfance et adolescence[modifier | modifier le code]

Il naît le à Castellammare Del Golfo, une ville moyenne de la province de Trapani, au nord-ouest de la Sicile. Premier d'une fratrie de sept, il est le fils de Santo Mattarella et Caterina Di Falco, un couple de pêcheurs de condition sociale modeste et très catholique. Pendant son adolescence, il fréquente l'Action catholique de sa ville natale, puis il déménage à Alcamo pour s'inscrire au lycée.

Débuts précoces en politique[modifier | modifier le code]

Il s'inscrit en au Parti populaire italien (PPI), qu'il s'attache à développer dans le nord-ouest sicilien. Il recrée la section d'Alcamo puis fonde celle de Castellammare Del Golfo. Le PPI est finalement dissous par le régime fasciste en mais il poursuit son militantisme dans le milieu catholique. Ainsi en prend-il la présidence de la Jeunesse catholique (SGCI) de Mazara del Vallo.

Un an plus tard, en , Bernardo Mattarella est diplômé en droit de l'université de Palerme après une thèse sur le pouvoir exécutif aux États-Unis. Il rejoint en le conseil supérieur de la SGCI. Proche du cercle dirigeant de l'ancien PPI, notamment Giuseppe Spataro et Alcide De Gasperi, il se rend régulièrement à Rome alors que l'Italie est gouvernée par Benito Mussolini.

Une figure de la DC[modifier | modifier le code]

Fondateur de la Démocratie chrétienne[modifier | modifier le code]

Il adhère en au projet politique mené par De Gasperi et qui dit aboutir à la fondation de la Démocratie chrétienne (DC). Il participe ainsi à la rédaction en à Rome du manifeste « Idées reconstructives de la Démocratie chrétienne », qui pose les bases du nouveau grand parti catholique et centriste.

Après que la Sicile a été libérée en suivant, il fonde le comité provincial de la DC de Palerme, dont il devient président. Il est ensuite nommé vice-président du comité régional, puis les Alliés le désignent membre de l'exécutif municipal de Palerme en .

Débuts dans les institutions[modifier | modifier le code]

Il commence son parcours institutionnel à 38 ans, lorsqu'il prend un poste de secrétaire d'État du ministère de l'Instruction publique dans le gouvernement provisoire d'Ivanoe Bonomi en . En fonction pendant un an, il intègre peu après les instances dirigeantes nationales de la DC : le premier conseil national — réuni au début du mois d' — en fait ainsi le vice-secrétaire du parti aux côtés d'Alcide De Gasperi. Le Ier congrès national — convoqué en avril 1946 — l'élit membre du conseil national.

Député[modifier | modifier le code]

Il appartient à l'assemblée non-élue de la Consulta Nazionale dès sa formation le .

Au cours de la campagne pour le référendum sur la forme de l'État des et , il soutient la proclamation de la République mais ne l'affirme pas explicitement et ouvertement, pour ne pas choquer l'électorat conservateur et monarchiste de la DC. Cette position est identique à celle portée par De Gasperi. L'option républicaine l'emporte avec 54,3 % au niveau national mais obtient seulement 39 % dans la province de Palerme.

Le même jour, il est élu député de la circonscription de Palerme à l'Assemblée constituante. À l'ouverture de la mandature le , il est choisi pour exercer avec deux autres parlementaires les fonctions de questeur.

Il est réélu député au cours des premières élections générales de l'Italie républicaine, le . Il intègre la nouvelle Chambre des députés après avoir remporté un siège de la circonscription de Palerme avec 78 706 votes de préférence[1]. Alors qu'il est confirmé questeur à l'ouverture de la Ire législature le , il renonce seulement 19 jours plus tard au profit de Stefano Riccio[2] afin de devenir secrétaire d'État du ministère des Transports, un poste qu'il conserve jusqu'au .

De fréquentes fonctions ministérielles[modifier | modifier le code]

Après avoir été réélu député de Palerme avec 86 375 voix préférentielles au cours des élections du [3], il obtient le sa première charge ministérielle, en tant que ministre de la Marine marchande du huitième et dernier gouvernement d'Alcide De Gasperi.

Il l'exerce à peine plus d'un mois, puisque le nouveau président du Conseil des ministres Giuseppe Pella en fait son ministre des Transports le . Il est ensuite confirmé par Amintore Fanfani, puis Mario Scelba.

Quand Antonio Segni accède au pouvoir le , Mattarella change à nouveau de portefeuille et prend les fonctions de ministre du Commerce extérieur. Il les exerce jusqu'au , lorsque Adone Zoli lui confie sa quatrième responsabilité ministérielle en quatre ans, celle de ministre des Postes et des Télécommunications.

Lors des élections générales du , il conserve son mandat de député de Palerme après avoir réuni 120 757 suffrages personnels[4], ce qui constitue alors le meilleur résultat de la circonscription. Porté le à la présidence de la commission des Transports, des Postes et des Télécommunications, et de la Marine marchande, il quitte dès le lendemain le gouvernement.

Il y fait finalement son retour alors que la législature entre dans sa phase de conclusion. À la formation de son quatrième cabinet, Amintore Fanfani rappelle Mattarella comme ministre des Transports et de l'Aviation civile. À la suite de sa réélection à la chambre basse avec 101 648 votes de préférence au scrutin des et [5], le nouveau chef de l'exécutif Giovanni Leone le désigne ministre de l'Agriculture et des Forêts.

Quand Aldo Moro prend la présidence du Conseil le , Bernardo Mattarella accède à 58 ans à sa dernière charge exécutive : ministre du Commerce extérieur. Il la garde jusqu'à la constitution du gouvernement Moro III le . Étant resté en fonction deux ans et deux mois, il établit son record personnel de longévité à la tête d'un ministère.

Mort[modifier | modifier le code]

Son ultime réélection, à l'occasion des élections générales des et , est obtenue avec son plus mauvais résultat personnel, 70 698 voix préférentielles[6]. À l'ouverture de la Ve législature le il est désigné président de la commission de la Défense de la Chambre des députés.

Il meurt le , à l'âge de 65 ans, deux jours après avoir fait un malaise dans l'enceinte du palazzo Montecitorio, siège de la Chambre des députés.

Famille[modifier | modifier le code]

Sergio et Bernardo Mattarella, 1963

Il épouse Maria Buccellato (1907-2001) en 1933, dont le nom de famille est le même que celui de la famille mafieuse de Castellammare del Golfo mais sans lien direct[7]. Ensemble, ils ont quatre enfants dont deux se sont engagés dans une carrière politique. Son second fils Piersanti est investi président de la Région autonome de Sicile en . Il est assassiné moins de deux ans plus tard par Cosa Nostra. Son quatrième et dernier enfant, Sergio s'engage peu après en politique et devient en président de la République italienne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (it) Ministère de l'Intérieur, « Camera 18/04/1948 », sur elezionistorico.interno.gov.it (consulté le ).
  2. (it) Chambre des députés, « Ufficio di Presidenza », sur storia.camera.it (consulté le ).
  3. (it) Ministère de l'Intérieur, « Camera 07/06/1953 », sur elezionistorico.interno.gov.it (consulté le ).
  4. (it) Ministère de l'Intérieur, « Camera 25/05/1958 », sur elezionistorico.interno.gov.it (consulté le ).
  5. (it) Ministère de l'Intérieur, « Camera 28/04/1963 », sur elezionistorico.interno.gov.it (consulté le ).
  6. (it) Ministère de l'Intérieur, « Camera 19/05/1968 », sur elezionistorico.interno.gov.it (consulté le ).
  7. (it) SANDRA RIZZA et GIUSEPPE LO BIANCO, Ombre nere, RIZZOLI LIBRI, (ISBN 978-88-586-9346-9, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]