Bataille de Kidal (2023)

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Bataille de Kidal
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue sur la ville de Kidal en 2017.
Informations générales
Date -
Lieu Kidal
Issue Victoire russo-malienne
Belligérants
Drapeau du Mali Mali
Drapeau de la Russie Groupe Wagner		 CSP
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
Inconnues Inconnues

Guerre du Mali

Batailles

Batailles de la guerre du Mali
Intervention militaire au Mali
(Opération Serval, puis Opération Barkhane
MISMA, puis MINUSMA)
Liste de massacres de la guerre du Mali
Liste d'attentats de la guerre du Mali
 
Coordonnées 18° 26′ 28″ nord, 1° 24′ 26″ est
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Bataille de Kidal
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Bataille de Kidal

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La cinquième bataille de Kidal a lieu du au , pendant la guerre du Mali. Elle a lieu dans le cadre d'une offensive des Forces armées maliennes (FAMa) et du groupe Wagner visant à reprendre le contrôle de la région de Kidal. Elle s'achève par la victoire des forces russo-maliennes qui s'emparent de la ville de Kidal.

Contexte[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Bataille de Kidal (2012), Bataille de Kidal (17 mai 2014), Bataille de Kidal (21 mai 2014) et Bataille de Kidal (2016).

Depuis 2012, la ville de Kidal échappe au contrôle du gouvernement malien. La ville est conquise une première fois par les djihadistes d'Ansar Dine et d'AQMI en mars 2012[1]. Abandonnée par les djihadistes en janvier 2013, à la suite de l'opération Serval, la ville est réinvestie par les rebelles touaregs[2]. En mai 2014, l'armée malienne tente de reprendre la ville, mais elle repoussée par les rebelles du MNLA, du HCUA et du MAA, qui forment ensuite une alliance appelée la « Coordination des mouvements de l'Azawad » (CMA)[3]. Le , le gouvernement malien et la CMA signent l'accord de paix d'Alger[4]. En juillet 2016, un groupe touareg loyaliste, le GATIA, tente de se réimplanter dans la ville, mais il en est chassé par les forces de la CMA[5].

Article détaillé : Offensive de la région de Kidal.

En dépit de l'Accord d'Alger, les tensions s'accroissent grandement à partir d'août 2023 entre la junte malienne et les mouvements rebelles. En septembre, le Cadre stratégique permanent (CSP) accuse la junte et le Groupe Wagner de « multiples ruptures du cessez-le-feu » et annonce prendre « toutes les mesures de légitimes défense contre les forces de la junte sur l'ensemble du territoire de l'Azawad »[6]. Le 12 septembre, la CMA se déclare « en temps de guerre » avec la junte[7].

Le 2 octobre 2023, une colonne de 800 hommes de l'armée malienne et du Groupe Wagner sort de la ville de Gao et se porte en direction du nord, vers la région de Kidal[8]. Le 7 octobre, elle s'empare de la ville d'Anéfis après des combats contre la CMA[9]. L'armée malienne annonce ses objectifs : « La reprise de toutes les emprises initialement aux mains des forces onusiennes », soit les bases militaires des villes d'Aguel'hoc, Tessalit et Kidal, que la MINUSMA doit évacuer avant la fin de l'année 2023[10].

Le 31 octobre, les casques bleus de la MINUSMA se retirent définitivement du camp de Kidal, qui passe sous le contrôle du CSP[11],[12],[13].

La ville se vide également d'une grande partie de sa population qui fuit la perspective des combats[14],[15].

Prélude[modifier | modifier le code]

La nuit du 3 au 4 novembre, l'armée malienne commence à effectuer des frappes de drones TB2 sur la ville de Kidal[16],[15]. L'ancien camp de la MINUSMA est ciblé, mais aucune victime n'est recensée[17].

Le 7 novembre, des frappes de drones ciblent à nouveau l'ancien camp de la MINUSMA : une bombe tombe à l'intérieur, mais les deux autres à l'extérieur, dont une près d'une école[17]. Selon le CSP, au moins 14 civils sont tués, dont huit enfants et six notables, et au moins 30 sont blessés, dont 21 enfants[17],[18]. Des sources médicales de RFI confirment la mort d'au moins une dizaine de civils, dont plusieurs enfants, un chef communautaire, un membre de l'autorité intérimaire de Kidal, un chef d'entreprise et un enseignant[17],[19].

La nuit du 9 au 10 novembre, Kidal est touchée par de nouvelles frappes de drones[20]. D'après le CSP, celles-ci ne font cette fois pas de victimes[20].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le 10 novembre, l'armée malienne et les mercenaires de Wagner stationnés à Anéfis se remettent en mouvement et progressent en direction de Kidal[20]. Le même jour, les rebelles coupent les réseaux téléphoniques afin d'empêcher que des indicateurs ne communiquent à l'armée malienne des positions à cibler[20].

Le 11 novembre d'importants combats éclatent dans la vallée d'Alkit, à une trentaine de kilomètres de Kidal[21]. Le deux camps s'affrontent à l'arme lourde pendant au moins deux heures, jusqu'à ce que la tombée de la nuit mette fin aux combats[21]. Pendant les affrontements, un avion L-39 Albatros malien s'écrase accidentellement[22],[23]. L'armée malienne affirme avoir « brisé la ligne défensive » dressée par les rebelles, tandis que le CSP assure avoir poussé les forces de la junte à battre en retraite « avec des pertes considérables »[21],[24].

Les combats reprennent le 12 novembre[25],[26]. À nouveau, les deux camps affirment avoir pris l'avantage sur l'autre. L'armée malienne fait état d'« avancées très significatives » et assure avoir « dispersé » les rebelles, tandis que le CSP déclare avoir bloqué les FAMa et Wagner en signalant que « tous [leurs] flancs sont bloqués »[27]. D'après RFI, les positions des deux camps restent figées[28].

Le 13 novembre, l'armée malienne, bloquée dans la vallée d'Alkit, contourne cette position par le sud et arrive à 15 kilomètres de la ville de Kidal[22],[28]. Dans un communiqué, elle affirme avoir « déjoué des séries d'embuscades » et « d'escarmouches de petite intensité »[28]. Pendant les combats, dix véhicules du CSP sont détruits par des frappes de drones[22].

Le 14 novembre, l'armée malienne prend le contrôle de la ville de Kidal[29],[30],[31],[15],[32],[33]. D'après RFI, une attaque nocturne du groupe Wagner, avec des « techniques d'infiltration avec visions nocturnes », aurait été décisive[30]. Les rebelles battent en retraite en direction du nord, vers les localités d'Abeïbara et d'Aguel'hoc[30],[32]. Dans un communiqué, le CSP confirme s'être retiré de la ville « pour des raisons stratégiques » après avoir « durant plusieurs jours stoppé l'avancée (de l'armée en) lui infligeant des grandes pertes humaines et matérielles »[30]. Il promet que « la lutte continue »[30]. Le colonel Assimi Goïta, président du Mali, déclare quant à lui : « Aujourd’hui, nos forces armées et de sécurité se sont emparées de Kidal. Notre mission n’est pas achevée. Je rappelle qu’elle consiste à recouvrer et à sécuriser l’intégrité du territoire, sans exclusive aucune, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité »[32]. Aucun bilan des pertes n'est communiqué par les deux camps[15],[32].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Après les combats, le Groupe Wagner, habituellement discret, affiche ouvertement sa présence à Kidal[34],[35]. Le 22 novembre, les mercenaires russes hissent leur drapeau noir à tête de mort sur le fort de Kidal[36],[37]. Celui-ci est cependant remplacé par la suite par le drapeau malien[36].

Le 22 novembre, le général El Hadj Ag Gamou est nommé gouverneur de la région de Kidal[38],[39].

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ Mali: la ville de Kidal aux mains des rebelles, la junte appelle à l'aide, AFP, 29 mars 2012.
  2. ↑ Pierre Prier, « Mali : les Touaregs laïques disent avoir repris Kidal », Le Figaro, .
  3. ↑ Mali: Kidal aux mains des rebelles, appel présidentiel au cessez-le-feu, AFP, 22 mai 2014.
  4. ↑ L'accord de paix pour le nord du Mali officiellement ratifié, RFI, 20 juin 2015.
  5. ↑ « Mali: après les combats, Kidal est toujours sous tension », sur RFI, (consulté le )
  6. ↑ David Baché, Mali: autorités et CMA se contredisent sur le crash d’un avion de l’armée, les ex-rebelles haussent le ton, RFI, 11 septembre 2023.
  7. ↑ Mali: la Coordination des mouvements de l'Azawad se dit «en temps de guerre» avec la junte, RFI, 12 septembre 2023.
  8. ↑ Manon Laplace et Benjamin Roger, Mali : ce que l’on sait de la colonne de l’armée qui avance vers Kidal, Jeune Afrique, 4 octobre 2023.
  9. ↑ Mali : L’armée affirme contrôler une ville étape vers Kidal, fief rebelle, 20 Minutes avec AFP, 7 octobre 2023.
  10. ↑ Flore Monteau, Au Mali, Assimi Goïta joue gros à Kidal, Jeune Afrique, 11 octobre 2023.
  11. ↑ Serge Daniel, Mali: la mission de l'ONU a entamé son retrait définitif de Kidal, RFI, 31 octobre 2023.
  12. ↑ Serge Daniel, Mali: que va-t-il se passer après le retrait de la Minusma de Kidal?, RFI, 1er novembre 2023.
  13. ↑ Mali : après le départ de la mission de l'ONU, le camp de Kidal passe sous contrôle touareg, France 24 avec AFP, 31 octobre 2023.
  14. ↑ David Baché, Mali: Kidal, une petite ville et un immense symbole, RFI, 14 novembre 2023.
  15. ↑ a b c et d Cyril Bensimon, Au Mali, Kidal, bastion de la rébellion, reconquis par l’armée, Le Monde, 15 novembre 2023.
  16. ↑ Serge Daniel, Mali: des frappes de drones à Kidal et des renforts de Wagner à Tombouctou et Gao, RFI, 5 novembre 2023.
  17. ↑ a b c et d David Baché, Mali: au moins une dizaine de morts, dont des enfants, dans des frappes de drone de l'armée à Kidal, RFI, 7 novembre 2023.
  18. ↑ « Journal de l'Afrique - Mali : l'armée dit avoir mené des frappes aériennes à Kidal contre des "cibles terroristes" », sur France 24, (consulté le )
  19. ↑ David Baché, Mali: tué par un drone à Kidal, Moussa «aimait son métier d’enseignant et n’était pas terroriste», RFI, 9 novembre 2023.
  20. ↑ a b c et d Mali: face aux «mouvements stratégiques» de l'armée, Kidal sur le qui-vive, RFI, 10 novembre 2023.
  21. ↑ a b et c Serge Daniel, Mali: l'armée se rapproche de Kidal, des combats éclatent à quelques kilomètres de la ville, RFI, 11 novembre 2023.
  22. ↑ a b et c [vidéo] Mali : la bataille pour Kidal se poursuit, l'armée malienne et les forces de Wagner se rapprochent, France 24, 13 novembre 2023.
  23. ↑ Wassim Nasr, #Mali l’aéronef évoqué dans la chronique, un L39 Albatros, avant la prise de #Kidal pendant les combats du 11.11 dans cette zone, Twitter, 17 novembre 2023.
  24. ↑ Au Mali, l’armée se rapproche de Kidal, Jeune Afrique avec AFP, 12 novembre 2023.
  25. ↑ Au Mali, les combats reprennent entre armée et rebelles dans la région de Kidal, France 24 avec AFP, 12 novembre 2023.
  26. ↑ Serge Daniel, Mali: les combats se poursuivent entre l’armée et la coalition CSP-PSD pour le contrôle de Kidal, RFI, 12 novembre 2023.
  27. ↑ Au Mali, de nouveaux combats entre l’armée et les rebelles dans la région de Kidal, Le Monde avec AFP, 13 novembre 2023.
  28. ↑ a b et c David Baché, Au Mali, l'offensive de l’armée vers Kidal a repris ce 13 novembre, RFI, 13 novembre 2023.
  29. ↑ Mali : l'armée dit avoir «pris position» dans Kidal, bastion de la rébellion touareg, Le Figaro avec AFP, 14 novembre 2023.
  30. ↑ a b c d et e Serge Daniel, Mali: l’armée prend position à Kidal, fief des rebelles du Cadre stratégique permanent, RFI, 14 novembre 2023.
  31. ↑ [vidéo] Comment l'armée malienne a-t-elle repris Kidal, France 24, 15 novembre 2023.
  32. ↑ a b c et d Célian Macé, Dans le nord du Mali, l’armée reprend pied à Kidal, Libération, 15 novembre 2023.
  33. ↑ Flore Monteau, La bataille de Kidal, coup d’éclat pour Assimi Goïta, Jeune Afrique, 15 novembre 2023.
  34. ↑ Djamel Belayachi, "C’est un message aux Occidentaux" : fait nouveau, les mercenaires de Wagner s’affichent après la prise de Kidal, France 24, 15 novembre 2023.
  35. ↑ Matteo Maillard, Au Mali, Wagner trahi par ses écussons, Libération, 23 novembre 2023.
  36. ↑ a et b Olivier Fourt, Mali: un drapeau de Wagner hissé sur le fort de Kidal, RFI, 22 novembre 2023.
  37. ↑ Benjamin Roger, Au Mali, Wagner hisse son drapeau sur le fort de Kidal, Jeune Afrique, 22 novembre 2023.
  38. ↑ David Baché, Mali: le général El Hadj Ag Gamou nommé gouverneur de Kidal, RFI, 22 novembre 2023.
  39. ↑ Kidal. Le Général El Hadji Gamou nommé Gouverneur de la Région, maliweb.net, 22 novembre 2023.
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