Bataille de Djibo

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Bataille de Djibo

Informations générales
Date
Lieu Djibo
Issue Indécise
Belligérants
Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans
Forces en présence
Inconnues 500 hommes[1]
Pertes
22 morts au moins[1]
40 blessés au moins[1]
50 morts au moins[1]

Civils :
40 morts au moins[2]
42 blessés au moins[2]

Insurrection djihadiste au Burkina Faso

Batailles

Coordonnées 14° 06′ 04″ nord, 1° 37′ 41″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Burkina Faso
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Bataille de Djibo
Géolocalisation sur la carte : Afrique
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Géolocalisation sur la carte : Monde
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Bataille de Djibo

La bataille de Djibo a lieu le lors de l'insurrection djihadiste au Burkina Faso. L'issue des affrontements est indécise : les djihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) parviennent à s'emparer de la ville de Djibo et de son camp militaire, mais ils en sont chassés quelques heures plus tard après l'intervention des forces aériennes burkinabées.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Depuis le début de l'année 2022, les djihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) imposent un blocus à la ville de Djibo, dans la province de Soum[1],[3]. Celle-ci est ravitaillée ponctuellement par un pont aérien et des convois de l'armée[1],[3].

Le 26 novembre, vers 14 heures ou 15 heures, les djihadistes lancent une attaque d'ampleur contre le camp militaire de Djibo[1],[4],[2],[3]. Trois postes militaires des Forces armées du Burkina Faso et un poste des miliciens des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) se retrouvent sous le feu des assaillants[4].

L'Agence d’information du Burkina Faso (AIB) parle d'une « horde de terroristes drogués à mort » et d'une attaque menée par « près de 3 000 criminels »[1]. Pour Jeune Afrique, au moins 500 combattants prennent part à l'assaut, avec des pick-up, des motos et un véhicule blindé[1].

Les djihadistes mènent l'attaque sur plusieurs axes et parviennent à entrer dans l'enceinte du camp militaire[1],[4],[3]. Un MRAP PUMA M26-15 (en) est utilisé comme voiture bélier pour enfoncer le mur d'enceinte sur le côté sud[5]. Les djihadistes brûlent ensuite les baraquements, pillent du matériel et des munitions, puis emportent trois pick-up, un blindé, un dispositif d'artillerie à tubes et deux petits drones[1]. La ville de Djibo, située à 4 kilomètres à l'est du camp, est également investie par les djihadistes[3],[5].

Les forces aériennes burkinabées répliquent cependant assez rapidement[4],[5]. Un avion de reconnaissance DA62 MPP ou DA42 survole le camp et un ou plusieurs drones armés Bayraktar TB2 arrivent ensuite sur place[1],[4],[5]. Ces derniers effectuent plusieurs frappes et causent de nombreuses pertes aux djihadistes, qui battent en retraite[1],[4],[2]. Les combats s'achèvent au bout de deux ou trois heures[3],[2].

L'attaque est revendiquée le lendemain par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM)[1].

Pertes[modifier | modifier le code]

Le bilan des pertes fait l'objet d'estimations divergentes, mais elles auraient été lourdes des deux côtés. Aucun bilan n'est communiqué par les autorités burkinabées[1]. Le 1er décembre, le journal Le Monde cite la déclaration d'une source sécuritaire ouest-africaine qui affirme que « Traoré sait que si le bilan, très lourd, et le détail de l’attaque de Djibo étaient révélés avec précision, cela pourrait donner des idées à un autre militaire. Voilà pourquoi on voit toute cette machine de propagande qui travaille activement à étouffer l’incident »[6]. Le lendemain, le gouvernement burkinabé ordonne la suspension de la diffusion du journal Le Monde dans tout le pays[7],[8].

Le lendemain de l'attaque, l'Agence d’information du Burkina Faso (AIB) affirme que « plus de 400 terroristes » ont été « décimés lors de la contre-offensive des Forces armées burkinabè »[1],[9],[2],[6]. Cependant une source sécuritaire anonyme du journal Le Monde affirme qu'« à chaque attaque d’envergure, la junte maximise les pertes infligées à l’adversaire et minimise ou cache celle de ses soldats pour protéger son pouvoir »[6].

Le 28 novembre, Jeune Afrique indique que selon des sources militaires concordantes, au moins 22 soldats ont été tués et une quarantaine blessés[1]. Du côté des djihadistes, une autre source sécuritaire fait état d'une cinquantaine de tués au moins[1].

Le même jour, l'AFP rapporte également que des sources sécuritaires burkinabées font état de la mort de « quelques » soldats et de « dizaines » de djihadistes[2].

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme annonce pour sa part un bilan d'au moins 40 civils tués et 42 blessés[2],[10]. Les djihadistes et les forces aériennes burkinabées sont tous deux accusés par des habitants d'avoir causé des pertes civiles[6].

Dans un communiqué publié le 30 novembre, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans revendique la mort de « dizaines » de militaires et la prise de six véhicules, d'un blindé et de onze motos[5]. Il dément les chiffres publiés par l'agence burkinabée, mais reconnait la mort de « quelques dizaines de moudjahidin »[5],[6].

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Benjamin Roger, Au Burkina Faso, une « hécatombe » lors de l’attaque de Djibo, Jeune Afrique, 28 novembre 2023.
  2. a b c d e f g et h Burkina Faso : au moins 40 civils tués dans une attaque jihadiste de grande envergure à Djibo, France 24 avec AFP, 28 novembre 2023.
  3. a b c d e et f Burkina Faso: une attaque terroriste d'ampleur vise la ville de Djibo, dans le Sahel, RFI, 28 novembre 2023.
  4. a b c d e et f [vidéo] Burkina Faso : au moins 40 civils tués dans une attaque jihadiste contre une base militaire à Djibo, France 24, 29 novembre 2023.
  5. a b c d e et f Olivier Fourt et Grégory Genevrier, Burkina Faso: ce que disent les images de l’attaque de la base de Djibo, RFI, 1re décembre 2023.
  6. a b c d et e Morgane Le Cam, Au Burkina Faso, la guerre de propagande fait rage après l’attaque djihadiste sur Djibo, Le Monde, 1er décembre 2023.
  7. Le Burkina Faso suspend la diffusion du « Monde », au lendemain de la publication d’un article sur une attaque djihadiste, Le Monde avec AFP, 3 décembre 2023.
  8. Caroline Monnot et Anna Sylvestre-Treiner, Burkina Faso : « Le Monde » condamne les accusations du gouvernement et sa « suspension » dans le pays, Le Monde, 3 décembre 2023.
  9. Burkina : Plus de 400 terroristes décimés à Djibo (bilan provisoire), Agence d’information du Burkina (AIB), 27 novembre 2023.
  10. Burkina: les habitants témoignent d’une grande violence lors de l’attaque terroriste à Djibo, RFI, 29 novembre 2023.