Courant permanent admissible

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Selon la Commission électrotechnique internationale, le courant (permanent) admissible est « la valeur maximale du courant électrique qui peut parcourir en permanence, un conducteur, un dispositif ou un appareil, sans que sa température de régime permanent, dans des conditions données, soit supérieure à la valeur spécifiée[1] ».

Différentes appellations[modifier | modifier le code]

On utilise aussi, dans certains pays francophones (Canada[2], Belgique[3], par exemple) le mot ampacité (traduction rapide de l'anglais ampacity), mot-valise construit à partir de « ampère » et « capacité » (de transport d'énergie électrique). L'usage du mot « ampacité » est déconseillé par l'Office québécois de la langue française[4].

En France, en ce qui concerne les lignes du réseau électrique, le sigle IMAP (de « intensité maximale admissible en permanence ») est d'un emploi courant pour désigner le courant permanent, dans les limites maximales de température et de vent supposées[5], dans le cas d'une alimentation de secours de longue durée[6].
De façon équivalente, le sigle IST (pour « intensité de secours temporaire »), préconisé par RTE, est aussi employé pour désigner l'intensité maximale transportée, dans des conditions définies de cycle et de température, sans limite dans le temps[7],[8].

Applications aux lignes électriques[modifier | modifier le code]

La capacité de transport (courant maximum) d'une ligne électrique est exprimée en ampères. Cette capacité est liée à l'échauffement des conducteurs par effet Joule. Elle dépend du type de câble[N 1] et de sa localisation.

Lignes aériennes[modifier | modifier le code]

Pour une ligne aérienne, l’intensité maximum du courant dans le câble doit être contrôlée pour que la flèche maximum admissible de la chaînette ne touche pas la végétation et ne se rapproche trop des activités humaines. Il faut aussi tenir compte des conditions météorologiques maximales (température, vent, etc.) — qui ont également une influence sur la température du conducteur et sur son allongement par dilatation thermique — et de la dégradation de l'installation au fil du temps[N 2].

Lignes enterrées[modifier | modifier le code]

La contrainte thermique supportée par les câbles enterrés dépend du courant qu'ils doivent supporter et de la capacité du sol à absorber la chaleur dissipée si aucun système de refroidissement n'est prévu. Sur les lignes de grande longueur, l'installation du câble doit prévoir les variations de température et lui donner une certaine liberté pour se dilater/ contracter en fonction de la température.

Éléments normatifs[modifier | modifier le code]

  • Rapport technique CEI TR 61597 – 1995, Conducteurs pour lignes électriques aériennes – Méthodes de calcul applicables aux conducteurs câblés[9].
  • Rapport technique IEC TR 61597 — 2021, Overhead electrical conductors – Calculation methods for stranded bare conductors[10].
  • IEEE 738-2006, Standard for Calculating the Current-Temperature of Bare Overhead Conductors.
  • CIGRE TB 207, Thermal behaviour of overhead conductors, août 2002.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le courant échauffe le câble par effet Joule. Cet échauffement dépend de la résistance du câble qui dépend elle-même de sa section et de la conductivité de la matière dont il est fait. La température du câble, et les risques de déformation qui en découlent, dépend de son échauffement mais aussi de ses capacités de dissipation thermique (un câble aérien pourra mieux dissiper la chaleur qu'un câble gainé et enterré).
  2. Plus la température augmente et plus la chaînette d'un câble aérien a tendance à s'allonger, entrainant une diminution de son diamètre, donc une augmentation de sa résistivité pouvant conduire à sa surchauffe et sa destruction.

Références[modifier | modifier le code]

  1. IEV (vocabulaire électrotechnique international) ref 826-11-13, courant (permanent) admissible, sur le site electropedia.org.
  2. Glossaire – ampacité « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), sur le site du Conseil mixte de NAV CANADA, ncjc.ca, consulté le 19 juin 2012.
  3. Détermination en temps réel de la puissance pouvant transiter dans une ligne électrique, université de Liège, sur le site reflexions.ulg.ac.be, consulté le 19 juin 2012.
  4. « courant admissible », sur vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le ).
  5. Laurent André, Jean-Yves Arzul, Christophe Bouneau, Richard Cazenave, Bernard Duchêne, Claude Fernandez, Jacques Lecouturier et Jacques Pérès, Le Système nerveux du réseau français de transport d'électricité : 1946-2006 : 60 années de contrôle électrique, Paris, Éditions Lavoisier, coll. « EDF R&D », , 505 p. (ISBN 978-2743013684, lire en ligne), p. 98-99.
  6. Bernard Dalle et Alain Croguennoc, Évolutions du réseau de transport d'électricité : vecteurs du développement durable, génie électrique, recherche, technologie, applications, Paris, Éditions Lavoisier, , 420 p. (ISBN 978-2746230088, lire en ligne), p. 171-172.
  7. « Cahier des charges général – Lignes souterraines HTB » [PDF], sur rte-france.com, RTE (consulté le ), p. 29.
  8. « Cahier des charges général – Lignes aériennes HTB – Ouvrages neufs » [PDF], sur rte-france.com, RTE (consulté le ), p. 34-36.
  9. (fr + en) CEI—IEC, « Conducteurs pour lignes électriques aériennes - Méthodes de calcul applicables aux conducteurs câblés ; Overhead electrical conductors - Calculation methods for stranded bare conductors » [PDF], .
  10. (en) IEC, « Overhead electrical conductors – Calculation methods for stranded bare conductors » [PDF], (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]