Agostinho Neto

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Agostinho Neto
Illustration.
Fonctions
1er président de la République populaire d'Angola

(3 ans, 9 mois et 30 jours)
Premier ministre Lopo do Nascimento
Prédécesseur Poste créé
Successeur José Eduardo dos Santos
Biographie
Nom de naissance António Agostinho Neto
Date de naissance
Lieu de naissance Ícolo e Bengo
(Angola portugaise)
Date de décès (à 56 ans)
Lieu de décès Moscou (URSS)
Nationalité angolaise
Parti politique Mouvement populaire de libération de l'Angola
Conjoint Maria Eugénia da Silva
Profession Médecin
Religion Méthodisme

Agostinho Neto
Présidents de la République populaire d'Angola
Mausolée d'Agostinho Neto, Luanda

António Agostinho Neto Kilamba (17 septembre 1922, Icolo e Bengo- 10 septembre 1979, Moscou) est un homme politique angolais, premier président de la République populaire d'Angola et secrétaire général du Mouvement populaire de libération de l’Angola.

La jeunesse

Neto est le fils d'un pasteur méthodiste. Il suit des études de médecine à Coimbra puis à Lisbonne. Dans la capitale coloniale portugaise, il fréquente le milieu des Angolais exilés. Neto fait partie d'un mouvement qui cherche à faire revivre la culture angolaise traditionnelle. Il compose de nombreux poèmes exaltant la culture angolaise. Il participe à divers mouvements nationalistes angolais.

Le combat pour l'indépendance

Une fois ses études de médecine achevées, Neto rentre en Angola. Son opposition au colonialisme portugais et à la répression militaire l'envoie en prison en 1960. Il passe deux ans incarcéré au Cap-Vert (alors partie de l'Empire colonial portugais), puis au Portugal d'où il s'évade. S'exilant au Maroc, il dirige le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), mouvement anti-colonialiste indépendantiste et marxiste angolais.

La Révolution des Œillets à Lisbonne en 1974 met fin au régime colonial et dictatorial de Marcelo Caetano, successeur de Salazar. La brutale répression de l'armée portugaise en Angola s'arrête. Les militaires, désormais au pouvoir à Lisbonne, offrent l'indépendance à la majorité des colonies portugaises. La date pour la déclaration de l'indépendance de l'Angola est fixée au 11 novembre 1975. Les autorités portugaises ne souhaitent pas, officiellement, choisir parmi les groupes militaires lequel obtiendra le pouvoir dans la nouvelle Angola indépendante. Des pourparlers sont engagés entre les trois principaux mouvements militaires (le MPLA, le FNLA et l'UNITA de Jonas Savimbi). Neto y représente le MPLA et cosigne les accords d'Alvor le 10 janvier 1975. Conformément à cet accord, un gouvernement de transition est mis sur pied le 31 janvier.

La lutte pour le pouvoir

L'accord fait long feu. Neto considère que seul son mouvement de libération, le MPLA, est apte à donner le pouvoir au peuple angolais et à « bâtir une société où l'homme ne soit plus exploité par l’homme »[1]. Les trois mouvements indépendantistes entrent en lice pour le pouvoir. L'Angola est projetée dans la guerre civile. Neto ne perçoit pas comme tel le conflit ; pour lui, ce n’est que la phase finale de liquidation du colonialisme qui survit encore dans les deux mouvements d’opposition[1].

Grâce à l’appui logistique et militaire apporté par Cuba, Neto prend le dessus sur ses adversaires sans toutefois parvenir à contrôler dans sa totalité l’Angola. Ces liens militaires et économiques étroits qu’il entretient avec Cuba et l'Union des républiques socialistes soviétiques, vont s’accroître avec le temps[2].

Le 11 novembre 1975, le Portugal offre l'indépendance de l'Angola, non pas à un gouvernement mais au peuple de l'Angola. Neto s’empresse de proclamer la République populaire d’Angola dont il se désigne président. La reconnaissance internationale du régime MPLA est rapide.

La mise en place de la dictature

Tandis que la guerre civile continue, Neto met progressivement en place une dictature[3] d’inspiration marxiste-léniniste, calquant le modèle soviétique[4]. Neto érige le MPLA en parti unique, imposant à l’Angola un parti-État tout puissant ne tolérant aucune opposition externe[5]. Les droits civiques les plus élémentaires sont bafoués et les organisations ou associations autonomes interdites[3].

Quant aux médias, Neto les nationalise tous en 1976. Plus aucun organe de presse n’est libre[6]. La liberté d’expression est, de fait, censurée par l’État qui cherche par ailleurs à contrôler les manifestations culturelles[7].

À la suite d’une tentative de putsch ratée, le 27 mai 1977, contre sa personne et la ligne politique qu'il imposait, Neto purge le MPLA de ses opposants qui dans les mois qui suivent sont soit exécutés, soit arrêtés par dizaines de milliers[8]. Puis, invoquant la nécessité de lutter contre ces « fractionnaires », il s’octroie les pleins pouvoirs[2]. En termes idéologiques, ces développements signifient que le modèle socialiste précônisé par le marxisme-léninisme est l'option officielle du MPLA, et que le modèle communiste est rejeté.[pas clair]

La mort et la postérité

Gravement malade, Neto est évacué vers Moscou pour être soigné. Il décède le 10 septembre 1979. José Eduardo dos Santos lui succède aux postes de président du pays et de secrétaire général du MPLA.

Neto a publié le recueil de poésie Sagrada esperança en 1974.

À la mort de Neto, son corps fut embaumé à Moscou, pour y être installé dans un mausolée situé à Luanda.

Plusieurs aéroports portent son nom, dont l'aéroport international Agostinho-Neto à Pointe-Noire en République du Congo et l'aéroport Agostinho Neto sur l'île de Santo Antão au Cap-Vert.

Notes et références

  1. a et b Alfredo Margarido, « Agostinho Neto » In Encyclopédie Universalis, édition 1999
  2. a et b Pays du monde : Angola. In Encyclopédie Bordas, Mémoires du XXe siècle. édition 1995. Tome 18 « 1970-1979 ».
  3. a et b MESSIANT Christine. Angola, les voies de l’ethnisation et de la décomposition. p.25
  4. PELISSIER René. Angola (République de). In Encyclopédie Universalis. Edition 1999.
  5. MESSIANT Christine. MPLA et UNITA : processus de paix et logique de guerre p.48
  6. Angola Press, Media, TV, Radio, Newspapers
  7. Le rôle des écrivains dans la société angolaise
  8. MPLA et FNLA demandent pardon pour les erreurs du passé